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  • 75ème Festival de Cannes : conférence de presse du jury et palmarès

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    Après l’annonce du palmarès de ce 75ème Festival de Cannes (que je vous détaille plus bas et sur lequel je reviendrai, notamment sur les films qui y figurent dont je n’ai pas encore eu le temps de vous parler comme La Conspiration du Caire qui a reçu un prix du scénario, particulièrement mérité), j’ai eu le plaisir d’assister à la conférence de presse du jury longs métrages présidé par Vincent Lindon aux côtés duquel se trouvaient Deepika Padukone, Noomi Rapace, Joachim Trier, Ladj Ly, Jasmine Trinca, Rebecca Hall, Asghar Farhadi et Jeff Nichols.  

    Le président du jury a notamment déclaré que la délibération serait « un secret à vie. On s’y est engagé, c’est tellement beau d’avoir des secrets dans ce monde où tout le monde est au courant de tout, tout le temps. J’ai rarement vu autant de respect entre artistes, d’écoute et d’estime. Ce Jury m’a appris, sinon à voir un film, à réfléchir à un film, à le laisser mûrir. », « Parmi ces neuf personnes de cultures et de nationalités différentes, il y avait un point commun : un enchantement d’être là. Neuf personnes ravies de servir leur passion. On a joui d’un plaisir intense. J’ai l’impression qu’on va tous rentrer chez soi en se disant : « J’ai servi à quelque chose pour la culture et j’ai rendu des gens heureux. » Tandis que Asghar Farhadi a déclaré que « Ces journées et ces soirées passées ensemble ont été un merveilleux exercice de dialogue sur le cinéma. »

    Noomi Rapace est notamment revenue sur le film des frères Dardenne en déclarant : « Tori et Lokita m’a touché, c’est un film tendre et vibrant » mais aussi sur le film de Lukas Dhont :  « Close a été réalisé par un jeune, avec beaucoup de sagesse et de tendresse pour les êtres humains. »

    Retrouvez également, ici, mon article consacré au prix de la création sonore qui a été décerné à Corsage de Marie Kreutzer, une brillante allégorie de notre époque dans laquelle les apparences enserrent et emprisonnent  les femmes dans un corset plus insidieux que celui d’Elisabeth mais parfois non moins destructeur. Une œuvre à l’image de sa création sonore, innovante, à juste titre récompensée, et de sa musique : intense, vibrante, marquante, engagée, puissante.

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     Notez également que Leila et ses frères de Saeed Roustaee, jeune réalisateur iranien de 32 ans qui avait également réalisé La Loi de Téhéran, a reçu le Prix de la Citoyenneté. C'est ainsi la deuxième année consécutive que le Prix de la citoyenneté revient à un film iranien, après Un héros de Asghar Farhadi l'an passé. Je vous parlerai prochainement de ce nouveau film de Saeed Roustaee.

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    La palme d’or a été décerné à Triangle of sadness de Ruben Östlund, une farce cruelle et satirique, tantôt réjouissante, tantôt dérangeante (à dessein), sans la moindre illusion sur le monde.  Après la palme d'or reçue pour The Square en 2017, Ruben Östlund intègre ainsi le cercle très fermé des cinéastes ayant reçu deux fois la prestigieuse récompense (Ken Loach, Michael Haneke, les frères Dardenne, Francis Ford Coppola, Shōhei Imamura, Bille August, Emir Kusturica) avec ce film choc qui peut difficilement laisser indifférent. Là où un Chaplin aurait recouru au rire tendre et burlesque pour souligner les travers de son époque, pour croquer la sienne, Ruben Östlund  a choisi le sarcasme impitoyable, l’ironie mordante, la férocité et l’excès du trait, le cynisme indécent en écho à celui qu’il dénonce.

    Le prix d’interprétation masculine a été attribué à Song Kang Ho pour Les bonnes étoiles de Kore-Eda. Un film grave, tendre et mélancolique mais surtout profondément humaniste, empathique et émouvant.

    Close, le film de Lukas Dhont dont je vous avais dit à quel point il m’avait bouleversée a reçu le Grand Prix ex-aequo. Un film d’une maitrise (de jeu, d’écriture, de mise en scène) rare, empreint de poésie qui ne nuit pas au sentiment de véracité et de sincérité. Et puis il y a ce regard final qui ne nous lâche pas comme l’émotion poignante, la douce fragilité et la tendresse qui parcourent et illuminent ce film. Un regard final qui résonne comme un écho à un autre visage, disparu, dont le souvenir inonde tout le film de sa grâce innocente. Un des grands films de cette édition cannoise, étourdissant de sensibilité.

    Après deux Palmes d’or (pour Rosetta et pour L’Enfant), les Dardenne ont reçu le prix du 75ème pour Tori et Lokita, un film, une nouvelle fois, au cœur de la réalité sociale. Un film poignant et sobre qui évite toujours l'écueil du pathos, d'autant plus émouvant qu'il est filmé à hauteur d'enfants plongés trop tôt dans ce que le monde a de plus rude. Les Dardenne restent les meilleurs cinéastes de l’instant, à la fois de l’intime et de l’universel dans lequel tout peut basculer en une précieuse et douloureuse seconde : un thriller intime.

    La mise en scène ébouriffante et particulièrement brillante de Park Chan-wook pour Decision to leave a été également justement récompensée. Tout est signifiant jusque dans le décor de l’appartement avec ses motifs de papiers peints qui reprennent des idées de vagues et montagnes. Les transitions sont aussi particulièrement brillantes comme une goutte dans une tasse de thé à laquelle répond une goutte dans une sonde à l’hôpital. La mise en scène distend et distord le temps et l’espace.

    Je vous laisse découvrir le reste du palmarès ci-dessous.

    PALME D'OR

    TRIANGLE OF SADNESS

    (SANS FILTRE)

    Ruben ÖSTLUND

    GRAND PRIX (EX-AEQUO)

    CLOSE

    Lukas DHONT

    STARS AT NOON

    Claire DENIS

    PRIX DE LA MISE EN SCÈNE

    PARK CHAN-WOOK

    HEOJIL KYOLSHIM

    (DECISION TO LEAVE)

    PRIX DU SCÉNARIO

    TARIK SALEH

    WALAD MIN AL JANNA

    (LA CONSPIRATION DU CAIRE)

    Tarik SALEH

    PRIX DU JURY (EX-AEQUO)

    LE OTTO MONTAGNE

    (LES HUIT MONTAGNES)

    Felix VAN GROENINGEN,

    Charlotte VANDERMEERSCH

    PRIX DU JURY (EX-AEQUO)

    EO

    Jerzy SKOLIMOWSKI

    PRIX DU 75E

    TORI ET LOKITA

    Jean-Pierre DARDENNE,

    Luc DARDENNE

    PRIX D'INTERPRÉTATION FÉMININE

    ZAR AMIR EBRAHIMI

    HOLY SPIDER

    (LES NUITS DE MASHHAD)

    Ali ABBASI

    PRIX D'INTERPRÉTATION MASCULINE

    SONG KANG HO

    BROKER

    (LES BONNES ÉTOILES)

    KORE-EDA Hirokazu

    PALME D'OR D'HONNEUR

    FOREST WHITAKER

    TOM CRUISE

    PRIX C.S.T. DE L'ARTISTE-TECHNICIEN

    ANDREAS FRANCK , BENT HOLM , JACOB ILGNER , JONAS RUDELS

    TRIANGLE OF SADNESS

    (SANS FILTRE)

    Ruben ÖSTLUND

    PRIX DE LA JEUNE TECHNICIENNE DE CINÉMA, DÉCERNÉ PAR LA C.S.T.

    MARION BURGER

    UN PETIT FRÈRE

    Léonor SERRAILLE

    COURTS MÉTRAGES

    PALME D'OR DU COURT MÉTRAGE

    HAI BIAN SHENG QI YI ZUO XUAN YA

    Jianying CHEN

    MENTION SPÉCIALE - COURT MÉTRAGE

    LORI

    Abinash Bikram SHAH

    Catégories : CONFERENCES DE PRESSE, PALMARES Lien permanent 0 commentaire Pin it! Imprimer
  • Mon bilan du Festival de Cannes 2009 : l’étourdissante nostalgie d’une étreinte brisée

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    Cannes n’est déjà plus qu’une rumeur lointaine, qu’un brouhaha étouffé par  l’actualité arachnéenne qui tisse sa toile dévoreuse et impitoyable, pourtant, il y a à peine une semaine que le Festival de Cannes s’achevait et avec lui 13 jours d’une tornade dévastatrice qui me laissent encore nostalgique, éblouie,  incrédule, étourdie, mélancolique comme après une almodovarienne étreinte brisée, mais aussi enrichie d’illusions magnifiques, ou magnifiquement tragiques.

     

     Nostalgique après ces 13 jours qui, dans ma mémoire, déjà, se teintent de noir et blanc tant ils semblent appartenir à une mythologie cinématographique. Tant le temps semblait glisser au lieu de s’écouler. Tant tout paraissait joyeux, idyllique, désinvolte, léger. Tant c’était agréable de jouer à l’être le temps d’un festival.

     

    Comment, d’ailleurs, ne pas être nostalgique après 13 jours aussi intenses dont je n’ai pu et voulu retranscrire qu’une infime part ici? Comment ne pas être nostalgique après 13 jours où réalité et fiction n’ont cessé de  s’entrelacer, s’enlacer même au point de se confondre, me duper parfois même? Comment ne pas être nostalgique après 13 jours de rencontres improbables et magiques, cinématographiques et humaines?  Comment ne pas être nostalgique après ce qui était pour moi un 9ème Festival de Cannes et sans nul doute le meilleur...jusqu'à présent?  Comment ne pas être nostalgique quand la déroutante réalité a repris ses droits ? Comment ne pas être nostalgique quand, à trop tutoyer les étoiles, on en oublie que même elles, meurent un jour, que l’éblouissement peut-être trompeur, voire fatal ?

     

    Incrédule tant ce festival  semble s’être évanoui comme un songe qui procure une douloureuse et parfois illusoire beauté à ces instants aussi magiques qu’éphémères. De projections en soirées, de l’ouverture à la clôture, de rencontres magnifiques en retrouvailles trop vite esquissées ou d'autres insensées démontrant l’imagination d’une beauté et   d’une violence cruelles et sans bornes de la réalité, de la vertigineuse salle du Théâtre Lumière à la luminosité d’une Croisette insolemment radieuse,  de la projection jubilatoire d’ « Inglourious Basterds » à ma journée ludique et princière avec l’équipe L’Oréal, de ces instants festifs et joyeux avec les autres blogueurs, de l’inénarrable projection du  magistral  et nerveux « Prophète » de Jacques Audiard à la leçon de cinéma des frères Dardenne, de la plage Miramar à la plage Majestic 62, de la plage du Martinez aux coulisses du Grand Journal, du 3 :14 à la villa Murano, d'un documentaire d'une poésie rageuse à des films mis en scène avec une maestria sidérante, de la voix ensorcelante de Bryan Ferry à l'enthousiasme communicatif de Quentin Tarantino, de la gravité légère d'Edouard Baer à l'exubérance mélancolique de Pedro Almodovar, de voitures officielles en limousines, de la salle du soixantième à la salle Bunuel, tant d’instants indicibles gravés dans ma mémoire, tant d’instants où lueurs et bruits incessants vous troublent, déguisent la réalité, transportent.

     

    Etourdie comme après un rêve dont le réveil est parfois douloureux mais dont l’état semi-comateux dans lequel il vous laisse anesthésie agréablement les pensées aussi confuses et troublantes soient-elles. Etourdie comme après une danse endiablée qui ne vous laisse le temps de reprendre ni votre souffle ni vos esprits ni de saisir la (dé)mesure de l’instant.

     

    Moi que l’actualité passionne habituellement, je me suis surprise à ne même pas ouvrir un journal pendant ces 13 jours si ce n’est  le quotidien du Film Français, bible du festivalier. Cannes plus que jamais cette année pour moi a été une sorte de bulle où rien d’autre ne semblait exister, où le monde s’arrêtait aux portes de la Croisette et tournait autour du palais des festivals. Le cinéma m’environnait, m’absorbait, procurait des reflets éblouissants à la réalité. Bien sûr tout était, comme toujours,  excessif et dérisoire.  J’ai juste feint de l’ignorer. Bien sûr la crise n’était pas bien loin : les plages étaient cette année deux fois moins nombreuses, de même que les affiches de film qui ornent habituellement les façades, certaines sociétés comme la Paramount étaient d'ailleurs pour la première fois absentes de la Croisette, le cinéma américain était ainsi peu présent sur la Croisette… Qu’importe:  Cannes, le temps de ce festival, nous a donné une illusion d’éternité. Comme ces deux amants magnifiques surpris  et immortalisés en pleine étreinte dans  « Voyage en Italie » de Rossellini qu’Almodovar cite dans ses « Etreintes brisées ».

     

    Emportée par le tourbillon cannois, cette année plus que jamais, je regrette juste de n’avoir vu aucun film de la section Un Certain Regard où chaque année je fais les plus belles découvertes cinématographiques et de n’avoir vu qu’un film de la Quinzaine des Réalisateurs. Ma soif de découvertes cinématographiques n’a pas été étanchée, ce festival l’a même intensifiée…

     

    J’évoquais il y a quelques jours mes pronostics avec un bref avis sur chaque film en compétition (voir article ici), j’y évoquais aussi ce que représente depuis quelques années une palme d’or cannoise, le message qu’elle adresse au monde, le reflet qu’elle souhaite donner de ses espoirs, ses blessures, ses craintes, ses désirs, ses désordres, sa folie, de ses rêves… même si depuis quelques années les rêves n’ont plus leur place dans un palmarès et surtout une palme d’or qui se veut avant tout engagée et sociale, ce qui sans doute éloignait d’office le film de Quentin Tarantino qui, pourtant, certes est un film de divertissement qui s’assume comme tel mais montre aussi un visage de la barbarie, étonnamment et tristement actuel à l’image du film de Haneke « Le ruban blanc », palme d’or de cette édition 2009, sans doute d’apparence (d’apparence seulement) plus cinéphilique (En lisant ma critique d’ “Inglourious Basterds” en cliquant ici vous constaterez à quel point ce film est celui d’un cinéphile pour les cinéphiles) et en tout cas plus austère. A la définition de l'art(iste) d'Anatole France "L'artiste doit aimer la vie  et nous montrer qu'elle est belle. Sous lui, nous en douterions", le palmarès a préféré celle de Rodin "L'art est la plus sublime mission de l'homme puisque c'est l'exercice de la pensée qui cherche à comprendre le monde et à le faire comprendre." Sans doute cette "machine de vérité" qu'évoquait la présidente du jury de ce 62ème Festival de Cannes, Isabelle Huppert, en ouverture... mais le cinéma ne peut être que cela, n'est heureusement pas que cela, même si cet autre pan du cinéma a été ignoré cette année par le palmarès cannois (mais aussi, il faut le dire, par sa sélection).

     

    Cette année, plus que jamais la compétition cannoise avait à son générique de grands réalisateurs qui, néanmoins, souvent , n’ont pas réalisé leurs meilleurs films et j’avoue que cette année aucun film ne m’a enthousiasmée comme « Entre les murs » de Laurent Cantet, « Je veux voir » de Joana Hadjithomas et Khalil Joreige, « La frontière de l’aube » de Philippe Garel, « Le silence de Lorna » des frères Dardenne, « Two lovers » de James Gray, « Valse avec Bachir » d’Ari Folman ou « Vicky Cristina Barcelona » de Woody Allen, l’année passée.  (Vous pouvez trouver les critiques de tous ces films sur ce blog).

     

    Cette année aucune thématique n’a été mise en exergue, si ce n’est la mise en abyme, comme si le cinéma, tel Narcisse, se mirait dans son reflet, à s’y noyer, pour oublier, s’oublier, se rassurer,  à nous y perdre délicieusement, et dangereusement parfois aussi. On retrouve bien sûr, notamment dans “Un prophète” et “A l’origine” la thématique carcérale beaucoup plus présente l’an passé (avec de nombreux plans derrière une vitre, un grillage etc), témoignage d’un monde qui étouffe et peine à respirer  mais ce dont a surtout témoigné ce cru 2009: c’est de la rassurante diversité du cinéma mondial (et l’étonnante inventivité, audace du cinéma asiatique ou de "jeunes" cinéastes comme Alain Resnais !) malgré une austérité, et même une radicalité, une violence assez prégnantes au-delà des disparités géographiques et cinématographiques, plaie béante qui semble dépasser les frontières. On a aussi observé cette année davantage de grandes mises en scènes (Almodovar, Tarantino, Resnais…) que de grands scénarii…

     

    Mais pour l’heure, je vais essayer de comprendre et analyser les émotions ravageuses de ce festival,  loin de la violence et / de l’éclat parfois trompeurs des images, loin de l'éblouissement cannois,  loin de la frénésie carnassière, loin de l’urgence rageuse cannoise qui fait que les mots jetés à la va-vite trahissent parfois les pensées, et ne les traduisent pas toujours avec justesse et avec le recul nécessaire pour apprécier chaque instant à sa juste et (dé)mesurée valeur…

     

    J’en profite aussi pour vous donner rendez-vous au Festival du Cinéma Américain de Deauville qui fêtera cette année ses 35 ans, prochain grand rendez-vous festivalier que vous pourrez suivre en direct sur mes blogs (avant-premières, films en compétition, soirées, conférences de presse…) et auquel j’assisterai pour la 17ème année consécutive… mais en attendant vous pourrez retrouver sur ce blog de nombreuses critiques de films , en avant-première, à l'affiche ou de classiques du septième art mais aussi des nouvelles...

     

     A suivre : notamment ma critique de « Map of the sounds of Tokyo » d’Isabel Coixet (compétition officielle 2009)

    Catégories : EDITORIAUX, PALMARES Lien permanent 2 commentaires Pin it! Imprimer
  • Le Festival de Cannes continue sur Inthemoodforcannes.com

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    Après quelques jours éloignée du blog pour retrouver mes esprits après cette grisante parenthèse cannoise, vous pourrez bientôt et dès aujourd'hui lire de nouveaux articles (sur  In the mood for cinema mais aussi sur In the mood for Cannes) concernant ce Festival de Cannes 2009 avec pour commencer ma critique des "Etreintes brisées" de Pedro Almodovar mais aussi de "A l'origine" de Xavier Giannoli, "Visage" de Tsai Ming-Liang, "Map of the sounds of Tokyo" d'Isabel Coixet, "Les herbes folles" d'Alain Resnais etc et un nouveau bilan de ce Festival de Cannes 2009. Cette année le temps m'a manqué pour écrire aussi bien et autant que je l'aurais souhaité, je vais donc me rattraper dès aujourd'hui...

    En attendant retrouvez mes anciens articles publiés sur In the mood for Cannes:

    Edito "in the mood for Cannes" n°1: ce que le Festival de Cannes représente pour moi

    L'ouverture du 62ème Festival de Cannes (cérémonie d'ouverture et projection de "Là-haut")

    Ma journée avec L'Oréal (Martinez, projection de "Bright star" de Jane Campion...)

    De battre mon coeur s'est arrêté: "Un Prophète" de Jacques Audiard...

    Soirée Allociné/Philips et "Vengeance" de Johnnie To

    "Women are heroes", un documentaire coproduit par Juliette Renaud et vivement recommandé par Inthemoodforcannes.com

    Le Grand Journal vu des coulisses et soirée Canal + sur la plage du Martinez( Quentin Tarantino, Mélanie Laurent, Diane Krüger, Christoph Waltz...)

    La leçon de cinéma des frères Dardenne au 62ème Festival de Cannes (résumé et vidéos)

    Brad Pitt et Quentin Tarantino à Cannes pour "Inglourious Basterds"

    Ma critique d' "Inglourious Basterds" de Quentin Tarantino: ma palme d'or du Festival de Cannes 2009

    Instantané cannois: Yvan Le Bolloch et son groupe (plage du Gray d'Albion)

    Instantané cannois: Jerry Lewis

    Palmarès du 62ème Festival de Cannes, mes pronostics: un festival truffaldien

    Palmarès du 62ème Festival de Cannes en direct de la Croisette

    Catégories : IN THE MOOD FOR NEWS Lien permanent 0 commentaire Pin it! Imprimer
  • Palmarès du 62ème Festival de Cannes en direct de la Croisette

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    En écrivant sur ce blog, je regarde les informations qui diffusent les images de la cérémonie de clôture à laquelle j'étais il y a quelques heures encore. Vu par le prisme de l'écran de télévision et alors que je m'y trouve encore, Cannes me paraît déjà si loin:  une distance s'est déjà installée, j'émerge peu à peu de l'irréalité cannoise et la nostalgie déjà m'envahit. Comment ne pas être nostalgique après 13 jours aussi intenses dont je n'ai pu et voulu retranscrire qu'une infime part ici?

     Il m'est difficile de me prononcer sur ce palmarès n'ayant pas vu le film de Michael Haneke qui a obtenu la palme d'or, ni le prix du jury ni celui de la mise en scène, ni celui pour lequel Charlotte Gainsbourg a obtenu le prix d'interprétation, en revanche l'absence de Pedro Almodovar et Elia Suleiman me semble être une aberration.

     Le prix d'interprétation à Christoph Waltz ressemble davantage à un prix de consolation pour un film si magistral qu'il était difficile de ne pas le primer (mais Isabelle Huppert ne souhaitait paraît-il pas remettre de prix à Quentin Tarantino...) et alors que ce film de même que la réalisation de Pedro Almodovar aurait mérité de figurer au palmarès.

    Le prix exceptionnel remis à Alain Resnais n'est que justice tant la carrière du cinéaste est à l'image de ce prix: exceptionnelle (à cette occasion, je vous proposerai bientôt sur ce blog un cycle Alain Resnais avec des critiques de films du cinéaste) et bien que "Les herbes folles" ne soit pas à la hauteur de ses précèdents films malgré sa fraîcheur étonnamment juvénile, c'est pourquoi ce prix lui seyait mieux, sans doute.

    Le seul autre prix qui me réjouisse vraiment est celui attribué à "Un Prophète" de Jacques Audiard. Aurait-il eu la palme d'or si cette dernière n'avait pas déjà été française l'an passé? Il la méritait... En tout cas, le jury présidé par Isabelle Huppert, pour la distinction suprême, lui a préféré le cinéaste grâce auquel elle  avait obtenu le prix d'interprétation à Cannes pour " La Pianiste." Je retournerai en tout cas voir "Un Prophète" lors de sa sortie en salles, le 26 août, loin de l'entêtante confusion de mes pensées de cette soirée du 16 mai...

    Je reviendrai, à mon retour, dans deux jours, sur ce palmarès, à la fois restrictif, dispersé et finalement consensuel et peut-être même austère, et sur les films dont je n'ai pas encore écrit les critiques, lesquelles seront mises en ligne au fur et à mesure sur "In the mood for Cannes " et sur "In the mood for cinema". Je retournerai aussi voir "Les Etreintes brisées" avant de vous en parler.

     Mais pour l'heure j'ai juste envie de retrouver et de savourer le silence après le tumulte, de m'adonner à la jubilation salvatrice de l'écriture, même vaine,  loin de cet écran en tout cas.

    Rendez-vous dans deux jours pour de nouveaux articles sur ce blog... et pour un ultime bilan de ce festival, et pour quelques remerciements en attendant de nouveaux articles.

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    EN COMPETITION - LONGS METRAGES

    Palme d'Or
    DAS WEISSE BAND (Le Ruban blanc) réalisé par Michael HANEKE

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    Grand Prix
    UN PROPHÈTE réalisé par Jacques AUDIARD 

     

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    Prix spécial pour l'ensemble de sa carrière et sa contribution exceptionnelle à l'histoire du cinéma

    Alain RESNAIS

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    Prix de la mise en scène
    Brillante MENDOZA pour KINATAY

    Prix du Jury
    FISH TANK réalisé par Andrea ARNOLD

    BAK-JWI (Thirst, ceci est mon sang…) réalisé par PARK Chan-Wook

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    Prix d'interprétation masculine
    Christoph WALTZ dans INGLOURIOUS BASTERDS réalisé par Quentin TARANTINO

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    Prix d'interprétation féminine
    Charlotte GAINSBOURG dans ANTICHRIST réalisé par Lars von TRIER

    Prix du scénario
    MEI Feng pour CHUN FENG CHEN ZUI DE YE WAN (Nuits d’Ivresse printanière) réalisé par LOU Ye

    Le Prix Vulcain de l’Artiste-Technicien

    Aitor BERENGUER, mixeur son du film MAP OF THE SOUNDS OF TOKYO réalisé par Isabel COIXET.


    EN COMPETITION - COURTS METRAGES


    Palme d'Or
    ARENA réalisé par João SALAVIZA

    Mention spéciale

    THE SIX DOLLAR FIFTY MAN (L’Homme qui valait 3,5 Dollars) réalisé par Mark ALBISTON, Louis SUTHERLAND
     

    CAMERA D'OR
    SAMSON AND DELILAH réalisé par Warwick THORNTON (présenté à Un Certain Regard)


    Mention Spéciale Caméra d'Or
    AJAMI réalisé par Scandar COPTI, Yaron SHANI (présenté à la Quinzaine des Réalisateurs)


    UN CERTAIN REGARD


    Prix Un Certain Regard - Fondation Gan pour le Cinéma

    KYNODONTAS (Dogtooth) de Yorgos LANTHIMOS


    Prix du Jury

    POLITIST, ADJECTIV (Police, Adjective) de Corneliu PORUMBOIU.


    Prix Spécial Un Certain Regard 2009

    KASI AZ GORBEHAYE IRANI KHABAR NADAREH (No One Knows About Persian Cats) de Bahman GHOBADI
    LE PÈRE DE MES ENFANTS (Father of my children) de Mia HANSEN-LØVE


    CINEFONDATION


    Premier Prix de la Cinéfondation

    BÁBA réalisé par Zuzana Kirchnerová-Špidlová (FAMU, République Tchèque)


    Deuxième Prix de la Cinéfondation

    GOODBYE réalisé par Song Fang (Beijing Film Academy, Chine)


    Troisième Prix de la Cinéfondation (ex aequo)

    DIPLOMA réalisé par Yaelle Kayam (The Sam Spiegel Film & TV School, Israël)

    NAMMAE UI JIP réalisé par Jo Sung-hee (Korean Academy of Film Arts, Corée du Sud)

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  • Palmarès du Festival de Cannes 2009, mes pronostics: un festival truffaldien...

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    Il y a 11 jours, lors de la cérémonie d’ouverture, lorsqu’il faisait référence à François Truffaut, le maître de cérémonie, Edouard Baer, n’imaginait sans doute pas à quel point l’ombre du cinéaste planerait sur ce festival… mais avant d’en venir au caractère truffaldien de ce Festival de Cannes 2009, pour moi en tout cas, et des films qui y ont été présentés, je tenais à préciser que Cannes continuera toute la semaine prochaine sur « In the mood for cinema » et sur « In the mood for Cannes » puisque vous y retrouverez de très nombreuses photos et vidéos  que je n’ai pas encore eu le temps de mettre en ligne mais aussi mes critiques de « A l’origine » de Xavier Giannoli, « Les Etreintes brisées » de Pedro Almodovar, « Les Herbes folles » d’Alain Resnais, « The time that remains » d’Elia Suleiman, « Visage » de Tsai Ming-Liang etc. Vous pourrez également lire mon bilan de ce festival, et mes commentaires sur le palmarès.

     

    Cette année, je n’ai ainsi pas eu le temps que j’aurais aimé avoir pour vous parler de chaque film mais finalement j’aime cette idée de vous en parler avec recul, loin de l’agitation, la frénésie, cette course à l’information vorace et effrénée, et parfois vaine qui règne à Cannes, et si je n’ai probablement pas eu le temps c’est sans doute, parce que, comme disait Truffaut « la vie a beaucoup plus d’imagination que nous ». Oui, décidément, la vie a été particulièrement imaginative cette année me faisant vivre un festival incroyable insolite, unique, irréel maniant les fils du hasard et du destin avec une habileté et une inventivité inégalées. Peut-être cette inventivité de la réalité est-elle la raison pour laquelle j’ai vu cette année certes de très bons films qui ne m’ont néanmoins pas enthousiasmée comme d’autres les années passées à l’exception d’ « Inglourious Basterds » (cliquez ici pour lire ma critique d' "Inglourious Basterds" de Quentin Tarantino), un film que, pourtant, je pensais détester, et qui pour moi mérite désormais la palme d’or. Le jury d’Isabelle Huppert décernera-t-il une deuxième palme d’or à Quentin Tarantino qui l’avait déjà obtenue pour « Pulp Fiction » , un cinéaste avec lequel elle a de surcroît eu quelques dissensions au moment du casting de ce même « Inglourious Basterds » ?

     

     Avant le festival, un blogueur m’a demandé, à la simple lecture des synopsis, sans avoir vu aucun film, quel serait, selon moi la palme d’or 2009. J’avais alors nommé « The time that remains » d’Elia Suleiman. Et je le nommerai, aussi, à nouveau. Dans ce film Elia Suleiman déjà récompensé par le Festival pour « Intervention divine » (prix du jury en 2002), mêle ses propres souvenirs à ceux des membres de sa famille, dressant un portrait de la vie quotidienne de ces Palestiniens qui sont restés sur leurs terres natales et qu’on nomme « Arabes-Israéliens » vivant comme une minorité dans leur propre pays. Ce film burlesque et politique, grave et poétique, visuellement parfait (à l’image  d’« Inglourious Basterds » de Quentin Tarantino, « Les Etreintes brisées » de Pedro Almodovar) qui emprunte à Keaton et à Tati pourrait bien se voir couronné de la distinction suprême pour la perfection de chacun de ses plans mais aussi pour l’absurdité d’une guerre qu’il souligne à la manière de Tati, la désamorçant par la "politesse du désespoir", le rire, mais aussi par sa poésie enchanteresse. Un film pacifiste, de surcroît drôle et poétique : une palme d’or idéale non ?

     

    Si la palme d’or est un prix cinématographique, couronnant le talent d’un cinéaste, elle est, en effet, bien au-delà de ça, le reflet d’un message adressé au monde, ou bien le reflet de ses souffrances, d’une plaie mise à nu. Et si cette palme devait être politique, alors elle reviendrait indéniablement à Suleiman. Si elle devait couronner le talent, l’imagination, la jubilation du spectateur, le plaisir (une notion parfois oubliée cette année mais que Tarantino concilie admirablement avec une exigence artistique remarquable) ce serait Tarantino.

     

    Viennent ensuite « Les Etreintes brisées » de Pedro Almodovar et « Un Prophète » de Jacques Audiard. Le premier présente comme point commun avec le film de Tarantino d’être une déclaration d’amour fou au cinéma ( et à Penelope Cruz dont le cinéaste sublime et révèle le talent et la beauté ravageuse comme rarement un cinéaste l’a fait avec une actrice),  pour certains un film moins bon que les précédents, il n’en demeure pas moins d’une maîtrise parfaite, d’un graphisme fascinant,  influencé par Hitchcock, Bunuel, Rossellini (et même Truffaut par le biais de Jeanne Moreau décidément très présente dans l’esprit des cinéastes cannois, voir plus bas)… un film d’une sensualité mélancolique  qui est aussi un régal de chaque instant pour les cinéphiles. Certains lui ont reproché son manque d’émotion qui à mon avis sied au contraire au caractère des personnages et montre encore une évolution dans son cinéma.

     

     Non seulement cette mise en abyme relie le film d’Almodovar et celui de Tarantino mais aussi leurs dénouements qui se font joliment écho. Pour moi, il serait impossible que l’un et l’autre ne figurent pas au palmarès même si un prix autre que la palme d’or serait peut-être une déception pour le cinéaste espagnol dont on dit qu’il pensait déjà l’obtenir pour « Volver » (couronné d’un prix d’interprétation collectif).

     

    Vient ensuite « Un Prophète » de Jacques Audiard, un film d’une intensité rare qui non seulement met en exergue les difficultés de vie dans les prisons, l’inhumanité qui y règne et qu’elle suscite, une plaie à vif de notre société, mais qui est aussi un divertissement. Ce sujet en pleine actualité et la maîtrise là aussi impressionnante du cinéaste pourraient lui valoir une palme d’or même si on dit sur la Croisette que deux palmes d’or françaises consécutives seraient impossibles pour deux films qui par ailleurs possèdent en commun de souligner des réalités sociales brûlantes. Il pourrait donc se voir remettre, au même titre que les films précédemment cités, le prix du jury ou le Grand prix du jury (qui en général prime l’originalité et la recherche) ou bien un prix spécial du jury et plus vraisemblablement un prix d'interprétation (voir ci-dessous).

     

    Concernant le Grand Prix du jury, qui en général crée la surprise, le jury pourrait également primer un film plus déconcertant  (et ils n’ont pas manqué pendant ce festival)  à l’exemple de « Visage » de Tsai Ming-Liang, allègrement sifflé hier soir et qui a pourtant le mérite de dérouter, de nous embarquer sur des chemins inhabituels mais à Cannes l’impatience, l’exigence de l’immédiateté, le refus de laisser le temps au temps ont fait que la moitié de la salle avait quitté la projection quand la lumière s’est rallumée. Ce film est pourtant (lui aussi) un vibrant hommage au cinéma et à Truffaut (on retrouve ainsi trois de ses actrices fétiches avec une mariée non plus en noir mais en blanc, dans une scène irrésistible ; il souligne les jambes de Fanny Ardant à la manière de Truffaut dans « Vivement dimanche » et puis bien sûr la présence de Jean-Pierre Léaud, sans oublier « le tourbillon de la vie » fredonné comme si de rien n’était)… Et comme le dit  Ken Loach : « Le cinéma, c’est comme le foot : quand on joue sans risque, on peut gagner mais le match sera bien vite oublié ».

     

     Le jury pourrait également créer la surprise en remettant ce prix à « Nuit d’ivresse printanière » de Lou Ye ou à un film qui a suscité la polémique : « Antichrist » de Lars Von Trier (que je n’ai pas vu mais au cours de la projection duquel de nombreux spectateurs se sont évanouis, sans compter le réalisateur refusant de revenir dans le Grand Théâtre et s’étant enfermé dans les toilettes). Oui, Gilles Jacob avait raison : Cannes n’est pas un festival pour « les âmes sensibles ». Sa violence peut surgir, brutalement, à chaque instant.

     

     Ce prix pourrait aussi être beaucoup plus consensuel en couronnant un film d’un classicisme irréprochable comme « Bright star » de Jane Campion, ou « Map of the sounds of Tokyo » d’Isabel Coixet, un film d’une simplicité envoûtante, ou bien encore la folie juvénile de l’octogénaire Alain Resnais dans "Les herbes folles" (là encore un film avec une mise en abyme qui pour moi s’apparente davantage à un court-métrage à chute, le cinéaste semble s’être beaucoup amusé mais ce film dont je vous reparlerai ces jours prochains est loin d’être son meilleur).

     

    Ce prix pourrait aussi être attribué à un film de genre, le western urbain de Johnnie To « Vengeance ». Les films précités pourraient également se voir remettre un prix spécial ou une mention spéciale.

     

    Concernant le prix du scénario : les films de Pedro Almodovar, Quentin Tarantino, Jacques Audiard ou encore celui d’Isabel Coixet (« Map of the sounds of Tokyo ») pourraient également y prétendre. Ce sont en tout cas mes favoris dans ce domaine et parmi ceux que j’ai vus. (même si d’après les échos de la Croisette « Vincere » pourrait aussi prétendre à ce prix, mais je ne l’ai pas vu…)

     

    Enfin concernant les prix d’interprétation,  pour le prix d’interprétation masculine : Tahar Rahim dans « Un Prophète », LA révélation de ce festival (ce qui serait par ailleurs un moyen de récompenser le talent de directeur d’acteurs de Jacques Audiard, et une « consolation » si ni la palme d’or ni le grand prix ni le prix du jury ne pouvaient lui être remis), Elliot Tiber pour « Taking Woodstock » (je précise que je n’ai pas vu ce film), François Cluzet dans « A l’origine »,  Sergi Lopez dans « Map of the sounds of Tokyo ».

     

     Concernant le prix d’interprétation féminine : Abbie Cornish dans « Bright star » ou Penelope Cruz dans « Les Etreintes brisées » (mes choix avec Tahar Rahim dans le film de Jacques Audiard, pour le prix d’interprétation masculine). Récompenser l’actrice espagnole serait là aussi une manière de récompenser l’immense directeur d’acteurs qu’est Pedro Almodovar  et empêcher qu’il ne reparte bredouille (ce qui, à mon sens, est impossible). Il pourrait également s’agir de Katie Jarvis dans « Fish tank », Charlotte Gainsbourg dans « Antichrist », Giovanna Mezzogiorno dans « Vincere » (je précise que je n’ai pas vu ces trois derniers films).

     

    Je précise en effet à nouveau que je n’ai pas vu tous les films de la compétition et notamment le film de Michael Haneke «  Le Ruban blanc » et « Vincere » de Marco Bellochio dont on dit également qu’ils pourraient figurer au palmarès (même si concernant le premier la position d’isabelle Huppert est un peu délicate puisqu’il s’agit du cinéaste qui lui avait permis d’obtenir le prix d’interprétation féminine à Cannes pour « La Pianiste ».)

     

    Si ce festival a été pour moi une « joie » immense, à tel point que je me demande encore si qui était réel ou ne l’était pas, la réalité ayant bien souvent dépassé l(m)a fiction et me confrontant chaque jour à un choix cornélien entre la vie et le cinéma (même si les deux se subliment réciproquement, se consacrer à l'un c'est parfois oublier l'autre, aussi entremêlés soient-ils à Cannes, comme nulle part ailleurs), j’espère que le retour à la réalité ne sera pas une « souffrance ».  « Les films sont plus harmonieux que la vie. Il n’ya pas d’embouteillages dans les films, il n’y a pas de temps mort » écrivait François Truffaut (citation de « La Nuit Américaine »). Ce festival qui s’est apparenté à un film, aussi a été plus harmonieux que la vie qu’il a sublimée.  Sans aucun temps mort. Sans une seconde pour éprouver l’écoulement du temps. Sans une seconde pour réaliser. Pour réaliser que c’était la vraie vie. Pour réaliser que ces instants vont s’enfuir à jamais mais que leur souvenir restera, majestueux, inaltérable. Claude Sautet (que, je sais, je ne me lasse pas non plus de citer) disait que le cinéma doit « faire aimer la vie ». La vie est-elle si cruelle, insupportable pour que les cinéastes nous donnent cette année surtout envie d’aimer le cinéma ? Resnais, Tarantino, Almodovar, Tsai Ming-Liang ont ainsi signé des films de cinéastes et de cinéphiles, des mises en abyme tortueuses et savoureuses. Non, je crois surtout qu’ils avaient envie de dire qu’ils aimaient le cinéma. Passionnément.   Je vous avais bien dit dans mon édito que le cinéma sortirait grand vainqueur. Quoiqu’il arrive.  Viva il cinema !

     

    A suivre sur « In the mood for cinema », « In the mood for Cannes » et « Off Cannes » (le blog d'Allociné à Cannes pour lequel j'écris également) : de nouvelles critiques de films présentés sur la Croisette, mes commentaires sur le palmarès, mon bilan de ce Festival de Cannes 2009,  de nombreuses vidéos et photos inédites et des remerciements auxquels cette année tout particulièrement je tiens à consacrer un article entier.

     

    Mes favoris de ce Festival de Cannes 2009: "Inglourious Basterds" de Quentin Tarantino, "Les Etreintes brisées" de Pedro Almodovar, " The time that remains" d'Elia Suleiman, "Un prophète" de Jacques Audiard,  "Map of the sounds of Tokyo" d'Isabel Coixet .

     

     Alors, quel(s) message(s) Isabelle Huppert et son jury veulent-ils adresser au monde et à celui du cinéma, quel(s) reflet (s) veulent-ils en donner? Réponse et analyse ce soir sur ce blog...

     

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  • Le palmarès complet et détaillé du 61ème Festival de Cannes: une palme d'or française 21 ans après Pialat!

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     793786238.jpg Il y a quelques heures Sean Penn a dévoilé le palmarès du jury du 61ème Festival de Cannes qu’il a présidé : un palmarès éclectique sans être consensuel et qui surtout, a permis que, 21 ans après la dernière palme d’or française à savoir celle de « Sous le soleil de Satan » de Maurice Pialat, la palme d’or soit attribuée à un film français : « Entre les murs »  de Laurent Cantet dont je vous parlais avec enthousiasme hier (vous pouvez également retrouver dans mon article d’hier les vidéos des réactions du public à l’issue de la projection).

     Cette palme d’or me ravit : ce film allie savamment humour et gravité, captant la poésie et la violence du quotidien, et est aussi d’une certaine manière peut-être le film le plus violent du festival comme l’a dit Jeanne Balibar lors de la conférence de presse du jury, un film qui a terminé en beauté cette sélection 2008 certes de moindre qualité que celle de l’année précédente, après une édition également moins festive qui n’en a pas moins été particulièrement intéressante et instructive sur le monde qu’elle a reflété.  Un film dont je vous parlerai à nouveau prochainement avec le recul nécessaire.

    Pour justifier la palme d’or, Sean Penn, lors de la conférence de presse du jury a ainsi évoqué la générosité qui s’en dégageait. Marjane Satrapi quant à elle  a déclaré : "Ce fut notre coup de cœur à nous tous. C’est un film qui va au-delà de la banlieue, au-delà de l’école, et qui posait la vraie question de la démocratie, de tous ces gens qui cohabitent ensemble sans donner de réponse en plus. Souvent, vous voyez un professeur qui règle tous les problèmes à la fin comme par miracle. Dans ce film, il n’y a pas de réponses mais toutes les questions que l’on se pose. C’était aussi les qualités du jeu et ce réalisme évident. J’étais une fervente admiratrice de ce film." Pour Sean Penn: "L’une des raisons pour lesquelles nous avons pris une décision unanime, c’est qu’on a commencé par l’art cinématographique. C’est un film sans coutures : l’interprétation, l’écriture, tout était magique, les provocations, la générosité. Cela correspond à tout ce que vous souhaitez au cinéma. En plus de cela, et à cause des problèmes que ce film aborde, grâce aussi à l’opportunité de ses sujets, dans un monde qui a faim, qui a besoin d’éducation, qui cherche une voix, ce film nous a beaucoup touchés." Lorsqu’il a reçu son prix Laurent Cantet a déclaré qu’il avait voulu faire un film « multiple, foisonnant, complexe » et c’est indéniablement réussi… à en croire les réactions du public pendant et après la projection, et à en croire le choix unanime du jury.

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    Ci-dessus, mon invitation pour la projection évènement de ce 61ème Festival de Cannes

    Le prix de la mise en scène à Nuri Bilge Ceylan me ravit également (je reviendrai sur ce film ces prochains jours), mon premier coup de cœur de cette compétition 2008. Le réalisateur a dédié son prix à son pays qu’il « aime passionnément ». Son film illustre parfaitement les propos de préambule de Faye Dunawaye concernant le prix de la mise en scène : « Un réalisateur doit être responsable pour chaque scène du film » paraphrasant ainsi Tarantino lors de sa leçon de cinéma. Un prix qui aurait également pu revenir à « Il Divo » auquel le jury a préféré remettre le prix du jury également mérité et qui, avec « Gomorra » récompensé du Grand Prix, signe le retour du cinéma italien à Cannes, et sur la scène cinématographique.

    Deux ans après leur dernière palme d’or pour « L’enfant », les frères Dardenne figurent de nouveau au palmarès cette fois avec le prix du scénario, un prix significatif pour des cinéastes dont on reconnaissait toujours d’abord les qualités de metteur en scène oubliant à quel point leurs scénarii étaient ciselés tant l’aspect documentaire de leurs films occulte que cela a été écrit nous donnant le sentiment d’une réalité prise sur le vif.

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    Le prix d’interprétation masculine a été remis par le jury à l’unanimité de même que la palme d’or. Je ne me prononcerai pas sur le premier attribué à Benicio Del Toro (qui a dédié son prix au Che qu’il incarne) n’ayant pas vu « Che » de Soderbergh ni sur le prix d’interprétation féminine n’ayant pas non plus vu le film de Walter Salles et Sandra Thomas pour lequel Sandra Corveloni a été récompensée. (Me trompé-je où une certaine inquiétude s’est alors lue dans le regard de Catherine Deneuve qui a alors dû s’interroger sur la raison pour laquelle le festival lui avait demandé de revenir ? ). Walter Salles a ainsi déclaré : « Je suis fière de faire partie d’une profession qui est le reflet d’une nation sur la toile du cinéma ».

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    580573474.jpgLe prix (prix spécial du 61ème Festival de Cannes) de Catherine Deneuve (c’était donc cela !) et Clint Eastwood  (photo ci-contre de Clint Eastwood prise par "In the mood for Cannes" lors de l'hommage à Manuel de Oliveira)était aussi un symbole fort envers deux monstres sacrés du cinéma, envers le mythe que Cannes a longtemps surtout symbolisé, envers un autre cinéma, celui de nos rêves d’enfant dont je vous parlais d’ailleurs en ouverture. L’émotion de Catherine Deneuve était palpable, on aurait aimé que la salle se lève comme elle l’a fait pour Robert De Niro, au-delà de l’actrice c’est le symbole de tout un pan de l’Histoire du cinéma mais aussi de sa capacité à se renouveler, à s’adapter aux évolutions du monde qui étaient ainsi récompensés. Il peut paraître un peu étrange que Sean Penn et son jury aient mis sur le même plan Catherine Deneuve et Clint Eastwood l’une étant venue à Cannes en tant qu’actrice et l’autre en tant que réalisateur. Le Président du jury a ainsi justifié ces deux prix spéciaux :

    "Je pense que eux (Catherine Deneuve et Clint Eastwood), et quelques autres dans le monde du cinéma, représentent la raison pour laquelle nous nous sommes lancés dans ce métier. Quand on est dans ce milieu depuis aussi longtemps et que l’on reste inventif, créatif, que l’on continue à élever son niveau, je considère cela comme un encouragement pour nous autres. Je ne parlerai pas de dette à leur égard. Nous devons reconnaître le poids qu’ils ont apporté au Festival et à notre travail."

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    Ci-dessus, l'équipe de "Hunger" de Steve Mc Queen lors de la projection du film en ouverture de "Un Certain Regard"

    A noter également que « Hunger » de Steve Mc Queen a reçu le prix de la caméra d’or (qui récompense un premier long-métrage) présidé par Bruno Dumont, un film qui a fait l’ouverture de la sélection Un Certain Regard (dont je vous ai également parlé, voir mon article plus bas) dont la radicalité était destinée à plaire au président dudit jury. Bruno Dumont s’est ainsi dit « impressionné par la vitalité, la qualité, la liberté » de certains films présentés et que c’était rassurant pour le cinéma. Il a salué en Steve Mc Queen « la naissance d’un très grand metteur en scène » primé pour sa « grâce », pour la puissance de son cinéma, sa « capacité à élever l’Histoire et le spectateur qui le regarde ».

    La tension et l’émotion qui se lisaient dans le regard et les rictus innommables du Président du jury pendant tout le palmarès contrastaient avec la joyeuse désinvolture décalée du maître de cérémonie Edouard Baer qui a notamment ironiquement salué le jury en disant qu’il avait « rarement vu un jury aussi joyeux » ou encore en ironisant sur « l’être humain en chaque membre du jury », soulignant ainsi le caractère dérisoire de la folie cannoise. Tout juste Sean Penn a-t-il dit avec humour( !) qu’il dirait distinctement le nom des films ne l’ayant pas compris la fois où lui-même avait été nommé.

    Il me faudra certainement plusieurs jours avant d’émerger de la bulle d’irréalité cannoise, avant de pouvoir vous faire ici un nouveau bilan de ce festival avec le recul nécessaire (et évoquer notamment de nouveau cette palme d'or 2008 comme elle le mérite), avant de pouvoir évoquer toutes les émotions qu’il a suscitées et cristallisées. N’hésitez donc pas à revenir sur « In the mood for Cannes ». De nouveaux articles seront mis en ligne à partir de mercredi sur ce blog pour évoquer tout ce que l’effervescence cannoise ne m’a pas laissée le temps de vous raconter avec la distance indispensable pour le faire.

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    Ci-dessus, souvenirs de mon dîner de clôture, là où j’ai croisé les équipes de « Gomorra » et des « Trois singes »  applaudies par les convives, derniers sursauts grisants d’irréalité cannoise

    Sandra.M 

    PALMARES DETAILLE DU 61ème FESTIVAL DE CANNES 

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    EN COMPETITION - LONGS METRAGES

    Palme d'Or

    ENTRE LES MURS de / by Laurent Cantet

    Grand Prix
    GOMORRA de / by Matteo Garrone

    Prix du 61e Festival de Cannes
    Catherine Deneuve dans / for UN CONTE DE NOËL de / by Arnaud DESPLECHIN
    Clint Eastwood pour / for L’ÉCHANGE (The Exchange)

    Prix de la mise en scène
    ÜÇ MAYMUN (Three Monkeys / Les Trois Singes) de / by Nuri Bilge Ceylan

    Prix du Jury
    IL DIVO de / by Paolo Sorrentino

    Prix d'interprétation masculine
    Benicio Del Toro dans / for CHE de / by Steven SODERBERGH

    Prix d'interprétation féminine
    Sandra Corveloni dans / for LINHA DE PASSE de / by Walter SALLES, Daniela THOMAS

    Prix du scénario
    LE SILENCE DE LORNA de / by Jean-Pierre et Luc DARDENNE


    EN COMPETITION - COURTS METRAGES

    Palme d'Or
    MEGATRON de / by Marian Crisan

    Prix du Jury
    JERRYCAN de / by Julius Avery


    CAMERA D'OR


    HUNGER de / by Steve McQueen (Un Certain Regard)

    Mention Spéciale Caméra d'Or
    VSE UMRUT A JA OSTANUS (Ils mourront tous sauf moi) de / by Valeria Gaï GUERMANIKA (Semaine Internationale de la Critique)


    UN CERTAIN REGARD

    Prix Un Certain Regard - Fondation Gan pour le Cinéma
    TULPAN de / by Sergey Dvortsevoy

    Prix du Jury
    TOKYO SONATA de / by Kurosawa Kiyoshi

    Coup de Coeur du Jury
    WOLKE 9 de / by Andreas Drese

    Le K.O. du Certain Regard
    TYSON de / by James Toback

    Prix de l'espoir
    JOHNNY MAD DOG de / by Jean-Stéphane SAUVAIRE

    CINEFONDATION

    Premier Prix de la Cinéfondation
    HIMNON (Hymne) de / by Elad Keidan (The Sam Spiegel Film and TV School, Israël)

    Deuxième Prix de la Cinéfondation
    FORBACH de / by Claire Burger (La fémis, France)

    Troisième Prix de la Cinéfondation
    STOP de / by Park Jae-ok (The Korean Academy of Film Arts, Corée du Sud)
    KESTOMERKITSIJÄT (Signalisation des routes) de / by Juho Kuosmanen (University of Art and Design Helsinki, Finlande)

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  • Bilan provisoire de cette édition 2008: en attendant le palmarès...

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     Je ne dispose que de quelques minutes pour faire un premier bilan de cette édition 2008 sur lequel je reviendrai bien évidemment. Je précise au préalable que je n’ai vu que 11 des 22 films en compétition, ce qui relativise par conséquent ce bilan, néanmoins les films que j’ai vus (je pourrais d’ailleurs en dire autant de ceux projetés à « Un Certain Regard ») s’inscrivent dans la lignée de ce qu’évoquait Sean Penn en début de festival à savoir qu’il souhaitait primer des films qui montrent que leurs réalisateurs ont conscience du monde dans lequel ils vivent. Non seulement ils en ont conscience mais cherchent à nous en faire prendre  conscience en recourant le plus souvent à un style très réaliste, proche du documentaire et que le film des frères Dardenne « Le silence de Lorna » incarne à la perfection et dont il incarne la perfection. Une troisième palme d’or est-elle envisageable pour les deux frères belges ? En tout cas un prix d’interprétation pour la jeune actrice Arta Dobroshi serait amplement mérité et une palme d’or ne serait pas non plus volée pour ce film qui reste un de mes favoris de cette édition 2008 (que je trouve globalement moins bonne et surtout moins diversifiée que l’édition 2007).

    Le choix sera donc sans doute d’autant plus cornélien que tous les films ou presque peuvent entrer dans cette définition de « conscience du monde ».

    Les palmes des festivaliers et de la presse sont pour le moment : « L’échange » de Clint Eastwood, « Un Conte de noël » d’Arnaud Desplechin et « Entre les murs » de Laurent Cantet.

    Les films de cette année évoquaient souvent le thème de l’enfermement ( que de plans derrière des barreaux !), l’aveuglement au sens propre comme au figuré, la difficulté de communication (le thème de « Babel » sans le talent d’Inarritu). Par conséquent les films qui s’évadaient de ces thèmes comme « Two lovers » de James Gray et « La frontière de l’aube » de Philippe Garrel, et  malgré la noirceur du dernier que je continue à défendre, constituaient une salutaire respiration.  Je continue à  souhaiter à ce dernier un grand prix ou un prix du jury ou pourquoi pas une palme d’or qui ne manquerait pas de diviser les festivaliers qui ont hué et méprisé ce film qui n’en méritait pas tant.

     « My magic » de Eric Khoo que je n’ai pas eu l’occasion de voir mais dont j’ai reçu de nombreux échos enchantés, film poétique en décalage avec le reste de la sélection pourrait aussi emporter l’adhésion du jury.

    Pour la mise en scène  « Les trois singes » et la réalisation picturale et envoûtante de Nuri Bilge Ceylan (qui pourrait aussi mériter un prix du scénario, un grand prix ou un prix du jury) et  la réalisation époustouflante de « Il Divo » figurent parmi mes favoris…  Clint Eastwood est également un sérieux prétendant au titre pour « L’échange ».

     Pourquoi ne pas aussi remettre deux prix d’interprétation féminine : un à Angelina Jolie, récompensant ainsi indirectement Clint Eastwood et un cinéma plus académique et « hollywoodien » (qui n’en a d’ailleurs pas moins une résonance politique et qui, à cet égard, correspond également aux vœux de Sean Penn quant aux films primés) et en même temps l’actrice du « Silence de Lorna », Arta Dobroshi, récompensant ainsi un cinéma au style radicalement différent, réaliste et non moins poignant.

    Il pourrait d’ailleurs en aller de même pour le prix d’interprétation masculine (une double récompense récompensant deux sortes de cinéma)… Concernant le prix d'interprétation féminine les actrices de deux films que je n'ai pas vus: "Leonera" et "La femme sans tête" figurent aussi parmi les favoris des festivaliers.

    Pour le prix d’interprétation masculine, les prétendants au titre sont nombreux (Benicio del Toro pour  Che, « Toni Servillo » pour « Il Divo », pourquoi pas François Bégaudeau pour « Entre les murs », manière singulière de primer ce film qui repose essentiellement sur le talent d’auteur de ce dernier, mais aussi d’interprète, d’ailleurs dans tous les sens du terme, interprète des fragilités du monde dont il a lui aussi pleinement conscience et sait avec brio nous faire prendre conscience, ou encore parmi les prétendants Phillip Seymour Hoffman même si je suis restée totalement hermétique à ce film prétentieux, une récompense à Mathieu Amalric ne serait pas non plus à exclure, une autre manière de distinguer « Un conte de noêl », qui a tant charmé les festivaliers ) même si ma préférence va à Joaquin Phoenix pour « Two lovers ». Le primer permettrait par ailleurs de faire un clin d’œil à un cinéma moins réaliste et social que celui que le reste du palmarès mettra probablement en valeur si on se fie aux dires du président du jury.

    Il est aussi difficile d’imaginer que « Entre les murs » (Grand prix ? Prix du jury ?) reparte bredouille même si on imagine toute la difficulté de la traduction à transcrire toutes les subtilités de la langue française  et de ses décalages ici au centre du film.

    « Waltz with Bashir » d’Ari Folman que je n’ai pas vu figure également parmi les favoris, notamment en raison de sa portée politique. Il serait étonnant que la palme d’or soit attribuée à un film d’animation et la palme d’or est finalement rarement surprenante mais un prix du jury ou un grand prix ou un prix du scénario sont également probables.

    Pourquoi ne pas non plus attribuer la palme d’or à un film chinois comme « 24 city » de Jia Zhang Ke, signe fort envers un pays actuellement dramatiquement (et doublement) au centre de l’actualité et envers un cinéaste particulièrement talentueux sans concessions pour son pays et n'oublions pas que la palme d'or, ces dernières années, a toujours eu une portée sociale et/ou politique (d'où également une potentielle troisième palme d'or pour les Dardenne).

    Ce ne sont là que quelques pistes que je n’ai pas le temps d’approfondir en précisant de nouveau que je n'ai vu que 11 films sur 22. Je précise que je n’ai pas eu le temps d’évoquer sur ce blog tous les films vus lors de ce Festival, j’y reviendrai bien évidemment à mon retour notamment sur le remarquable « La vie moderne » de Raymond Depardon, sur « Une histoire italienne », sur « Un Conte de noël » et quelques autres ainsi que sur les moments marquants de ce festival que je n'ai pas toujours eu le temps d'évoquer, emportée par le tourbillon et la frénésie festivaliers.

      J’analyserai également bien entendu en détails ce palmarès qui sera dans tous les cas passionnant, peut-être déroutant et évidemment  particulièrement attendu et ausculté.

    Réponses ce soir à 19H15. La cérémonie sera de nouveau présentée par Edouard Baer et la palme d’or remise par Robert De Niro.

    Ci-dessous, pour patienter en attendant le palmarès, quelques photos supplémentaires de cette édition 2008 et de la Croisette…

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    Le plateau de l'autre évènement de Cannes: "Le Grand journal" de Canal plus
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    Le ponton du Martinez
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    Kung Fu Panda à l'honneur sur le ponton du Carlton
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    L'entrée du marché du film
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    Le plateau du Grand Journal de Canal plus
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    L'équipe d'"Une histoire italienne" (à gauche: Monica Bellucci)
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    La fin du marché du film
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    Nouveauté 2008: les concerts live avec le dernier soir le rock à l'honneur avec "Le Cercle", Richard Kolinka, Daniel Darc
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    Sandra.M
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  • La cérémonie de clôture et le palmarès complet du 60ème Festival de Cannes

     

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    Dimanche 27 Mai 2007. Le Mistral s’est levé, soudain. Dernière journée du festival. Dernière projection. Derniers rayons du soleil. Après l’effervescence, son évanescence. J’ai l’impression pourtant encore que cela durera toujours : la musique environnante, incessante, qui rythme mes pas et cœur légers de festivalière aguerrie à l’insouciance, ou à la feindre jusqu'à y croire, la musique qui me donne l’impression d’avancer dans un ralenti langoureux, d’être la protagoniste mélancolique d’un film de Wong Kar-Wai, forcément envoûtant, d’une autre blueberry night, la musique qui enivre et ne laisse plus le temps de penser qu’un jour, peut-être proche, cela se terminera, il le faudra bien, la musique qui magnifie  l’irréalité cannoise, la musique qui donne l’impression que Cyd Charisse et Fred Astaire vont surgir et esquisser quelques pas de danse sur le tapis rouge, la musique qui me donne  envie d’esquisser quelques pas de danse à mon tour, la musique qui ne parvient néanmoins pas à me faire oublier les objectifs braqués sur le tapis rouge qui m’en empêchent, dans un sursaut de conscience, la musique de U2 souvent, réminiscence d’un moment magique de ce festival,  With or without you, protagoniste d’un film de Winterbottom peut-être finalement, la musique qui ne parvient pas à dérider tous les festivaliers, ceux toujours énervés,désabusés, harassés, blasés, aveuglés par leur suffisance, masque de leur frustration d’ignorés des flashs dont ils auraient aimé qu’ils les aveuglent, eux, les déjà aveuglés, la musique qui réunit les aveugles de toutes sortes, dans un tourbillon euphorisant. L’impression que la musique, heureusement, ne se taira jamais donc, l’impression que les journées s’achèveront toujours par des projections dans le Grand Théâtre Lumière, ou qu’elles ne s’achèveront pas même, puis par une cavalcade, souvent effrénée, malheureusement rarement sincère, d’applaudissements, par des déambulations sur la plage, toujours en musique évidemment,  par une frénésie insatiable d’images, de découvertes cinéphiliques, de bruits et rumeurs, de fêtes, et l’illusion que tout cela est la réalité, immortelle, l’impression présomptueuse de l’être, qu’aujourd’hui et  demain ne meurent jamais, la musique qui précède la cérémonie de clôture, qui précède le silence, la tension, le temps de réaliser que je suis dans cette salle où dans quelques secondes s’écrira une page de l’histoire du cinéma, la dernière page de ce 60ème anniversaire surtout, page si dérisoire et essentielle, là où le dérisoire et le futile, l’espace de quelques jours, se sont transformés en essentiel. Faire taire la nostalgie qui pointe son nez, que dis-je, son cap, sa péninsule,  repenser à la musique qui n’en laissait pas le temps, et surtout écouter Diane Krüger, hésitante, solennelle, gênée par son rire nerveux, probablement doublement angoissée puisqu’elle est à la fois la maîtresse de cérémonie et une des actrices principales du film de clôture : « L’âge des ténèbres » de Denis Arcand.

    Cannes, déjà dégrisée, déjà ailleurs, déjà au lendemain, déjà au 61ème, est bien morne en cette soirée de clôture. Elle est déjà bien loin l’atmosphère festive du dimanche 20 Mai, fête d’anniversaire de ces 60 ans. Jamel Debbouze tente l’impertinence avec un succès relatif. Alain Delon réussit à émouvoir de sa belle et charismatique audace, sursaut de magie dans une salle qui en a connu tellement , qui n’en est jamais rassasiée, qui s’en galvanise, pour prolonger encore un peu la musique puis, après les 25 secondes d’applaudissements pour Romy Schneider qu’il a demandées,  il annonce le prix d’interprétation féminine pour l’actrice de Secret Sunshine, la Coréenne Jeon Do-yeon aussi inconnue que son homologue masculin primé pour Le Bannissement, le Russe Konstanton Lavronenko dans un film qui, pour sa réalisation magistrale, aurait mérité le prix de la mise en scène. Je précise que je n’ai pas vu trois des films figurant au palmarès d’où leur absence dans mes pronostics, dont Lumière silencieuse du Mexicain Carlos Reygadas, prix ex aequo du jury avec Persepolis film d’animation de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud, satire du régime iranien, que je n’ai pas vu également.

    58781468d4ba2956a9815b7e3e7035c6.jpgL’annonce du palmarès se poursuit : le festival de Cannes, plus que jamais fenêtre ouverte sur le monde, récompense cette année essentiellement le jeune cinéma, le cinéma d’auteur…et d’inconnus.  Le scaphandre et le papillon reçoit le prix de la mise en scène, lueur d’espoir malgré son sujet âpre, hymne au pouvoir de l’imagination, de la création artistique, bijou de poésie, de dérision et de grâce. (J’y reviendrai dans une critique). 

     

     Le reste du palmarès laisse de côté les habitués du festival et le cinéma américain (à l’exception du prix du 60ème attribué à Gus Van Sant pour Paranoïd park dans lequel on retrouve la marque du cinéaste : plans séquences, même scène vue sous un angle différent, plans de dos…mais qui n’arrive pas à la hauteur de Elephant et Gerry. Dommage que ce prix n’ait pas été attribué à Wong Kar-Wai, peut-être par ce prix le jury a-t-il souhaité contenter le cinéma américain alors que le cinéma asiatique figurait déjà largement au palmarès, le festival de Cannes est autant affaire de diplomatie que de cinéphilie…)

    Jane Fonda se prend pour Marilyn Monroe et confond Gilles Jacob et Kennedy en susurrant un « happy birthday president » (Ah bon c’est Gilles Jacob qui a 60 ans ?) puis elle annonce la palme d’or attribué à  4 mois, 3 semaines et 2 jours du roumain Cristian Mungiu.

    Les lauréats et les remettants reviennent sur scène, après quelques timides applaudissements. Puis, déjà, on démonte la scène pour projeter le film de clôture.  Cela se termine, toujours brutalement.

    Je m’éclipse. Je ressors du Grand Théâtre Lumière, pour la dernière fois cette année, encore grisée malgré tout, de cinéma, de 12 journées intenses, entre cinéma et réalité, de réalité très cinématographique, d’un cinéma très réel aussi. Je suis surprise de constater qu’il fait encore jour, ce rêve-là n’était pas nocturne, surprise que les passants avancent à un rythme normal, ni au ralenti, ni en accéléré.  C’est terminé, je marche toujours au ralenti, vraiment.

    Dimanche 27 Mai 2007. Le Mistral s’est levé, le soleil imperturbable de ce 60ème festival s’est discrètement éclipsé mais le vent n’a pas tout balayé : les souvenirs, de vie et de cinéma, les illusions retrouvées, la passion, toujours et plus que jamais vivace et irrépressible pour le cinéma et la vie qu’il sait si bien retranscrire, traduire, sublimer, refléter, défendre, moquer...même lors de cette soixantième édition dont les films étaient pour la plupart empreints de douleur (douleur du deuil souvent, douleur de la misère sociale, douleur de la séparation, douleur résultant d’une situation politique)…et empreints de beaucoup d’espoir malgré tout. Quelques minutes plus tard,  des applaudissements spontanés, effrénés ET sincères résonneront dans le restaurant d’un grand hôtel cannois où je me trouve et où Julian Schnabel vient de faire son apparition. Ultime sursaut de magie cannoise. Celle-là, elle ne s’éclipse jamais tout à fait. J’applaudis à mon tour. J’applaudis : son prix, l’émotion que m’a procuré ce film bouleversant, poétique, j’applaudis la fin du festival, j’applaudis ce dénouement rêvé et pourtant réel.

    Je vous laisse avec le palmarès : d’autres aventures, cinématographiques et scénaristiques, m’attendent.

    2b9f4a8be6c92b89e284e5d243e2e37b.jpgPALMARES DU 6Oème FESTIVAL DE CANNES 

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    La photo ci-dessus a été reprise grâce à l'aimable autorisation du site L'Oréal, ce blog participant au concours de blogs L'Oréal.

    Palme d'or: "4 luni, 3 saptami si 3 zile" réalisé par Cristian Mungiu

    Grand prix: "Mogari no mori" réalisé par Naomi Kawase

    Prix du 60ème anniversaire: Gus Van Sant pour "Paranoïd park"

    Prix du scénario: Fatih Akin pour "Auf der Anderen Seite"

    Prix de la mise en scène: Julian Schnabel pour "Le scaphandre et le papillon"¨

    Prix d'interprétation masculine: Konstantin Lavronenko dabs "Izganie" de Alexandrev Zviaguintsev

    Prix d'interprétation féminine: Jeon Do-yeon dans "Secret Sunshine" réalisé par Lee Chang-dong

    Prix du jury: "Persepolis" réalisé par Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud et "Stellet licht" réalisé par Carlos Reygadas

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    La photo ci-dessus provient du site L'Oréal avec l'aimable autorisation de L'Oréal, ce blog participant au concours de blogs L'Oréal

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    Palme d'or du court métrage: "Ver Llover" réalisé par Elisa Miler

    Mention spéciale court métrage "Run" réalisé par Mark Albiston

    Mention spéciale à Ah Ma réalisé par Anthony Chen

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    Caméra d'or: "Meduzot " réalisé par Etgar Keret et Shira Geffen présenté dans le cadre de la semaine internationale de la critique.

    Caméra d'or-mention spéciale: "Control" réalisé par Anton Corbun présenté dans le cadre de la quinzaine de la réalisateur.

    Prix Un Certain Regard : California dreamin’ réalisé par Cristian Nemescu

    Prix spécial du jury Un Certain Regard : Actrices réalisé par Valeria Bruni Tedeschi

    Coup de cœur du jury Un Certain Regard : Bikur Hatizmoret réalisé par Eran Kolirin

    Prix de la critique internationale:4 mois, 3 semaines et 2 jours de Cristian Mungiu

    Prix Fipresci dans "Un Certain Regard": La visite de la fanfare d'Eran Kolirin

    Prix Fipresci dans la Quinzaine des Réalisateurs et la Semaine de la Critique: Elle s'appelle Sabine de Sandrine Bonnaire

    Cinéfondation :

    Premier prix : Ahora todos parecen contentos réalisé par Gonzalo Tobal

    Deuxième prix : Ru Dao réalisé par Chen Tao

    Troisième prix ex-aequo A reunion réalisé par Hong Sung-Hoon et Minus réalisé par Pavle Vuckovic

     Prochain festival : Festival du Film Romantique de Cabourg où je serai du 14 au 17 juin 2007,  je vous le commenterai au retour sur « In the mood for cinema » sur lequel vous pourrez également trouver toutes les informations concernant ce festival dans quelques jours.

     En attendant, dès demain, retrouvez de nombreux nouveaux articles quotidiens concernant ce 60ème Festival sur « In the mood for Cannes », avec, pour commencer, demain, mon récit de la mémorable leçon de cinéma de Martin Scorsese.

    938aec12161faaa504d290f596d8f9fc.jpg En juillet, vous pourrez également découvrir mon nouveau blog entièrement consacré au Festival du Cinéma Américain de Deauville « In the mood for Deauville », un festival où je serai bien entendu comme chaque année.

    Dans la note ci-dessous, mon album photos de ce 60ème Festival de Cannes (revenez le consulter, il sera progressivement enrichi), en attendant d’autres critiques, vidéos et images inédites bientôt en ligne sur « In the mood for Cannes ».

     

    Sandra.M

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  • En attendant la clôture: mes pronostics et préférences!

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    Voici, mes pronostics en bref, en attendant le palmarès qui sera délivré ce soir par Stephen Frears et son jury.

    D’abord, il faut l’avouer: cette année, je n’ai pas éprouvé de coup de cœur à la hauteur de ceux qu’avaient notamment suscité Babel, Le Labyrinthe de Pan, Indigènes et Le vent se lève l’an passé, peut-être aussi parce que cette année tout particulièrement de nombreux cinéastes en compétition avaient déjà été sélectionnés à Cannes ou même été primés en sélection officielle : Wong Kar-Wai, Joel et Ethan Coen, Gus Van Sant, Emir Kusturica, Quentin Tarantino... Si les films de ces derniers, cette année, étaient tous toujours d’excellente qualité, ils ne bénéficiaient plus de l’effet de surprise pour un univers certes singulier mais déjà connu des spectateurs. 

     Voici dont mes préférences et pronostics tout en 4620a04fd5db9be47852f5772c6743d4.jpgsachant que je n’ai vu « que » 13 films en compétition sur 20 et un film concourant pour la caméra d’or (« Boxes » de Jane Birkin).

    Je reviendrai ultérieurement sur les thématiques récurrentes de ce 60ème Festival même si le deuil était au centre d’un certain nombre de films (« Les chansons d’amour » de Christophe Honoré, « Mogari no mori » de Naomi Kawase…).

                                                                               Palme d’or ?

    Ces dernières années, les jurys cannois ont affectionné les palmes d’or à résonance politique : « Fahrenheit 9/11 » de Michael Moore, palme d’or 2004, « Le vent se lève » de Ken Loach, palme d’or 2006…, cela pourrait être de nouveau le cas cette année avec un président du jury, cinéaste engagé…

    Mon favori pour la palme d’or 2007 n’entre pas dans cette catégorie : c’est « Le scaphandre et le papillon » de Julian Schnabel. « Persepolis » pourrait aussi   se prétendre à ce titre.(Je n’ai pas vu ce film qui a, paraît-il, eu droit à une standing ovation de 30 minutes). Le jury cannois osera-t-il remettre une palme d’or à un film d’animation ? Peut-être créera-t-il un prix spécial pour l’occasion. On murmure ici et là que, comme en 1979 (année où avaient été primés ex-aequo « Le tambour » de Volker Schlöndorff et « Apocalypse now » de Francis Ford Coppola) deux films pourraient se voir attribuer le titre suprême. « Auf der anderen seite » qui a reçu un accueil plus que chaleureux dans le Grand Théâtre Lumière et qui évoque notamment la quête d’identité et la double culture, et le deuil de nouveau pourrait aussi entrer dans cette catégorie. J’ai également particulièrement apprécié « My blueberry nights » qui, s’il n’innove pas formellement par rapport à « In the mood for love » ou « 2046 » reste parmi les films en tête de cette compétition officielle et en tout cas en tête de mon propre palmarès.

     

                                                                               Grand prix du jury ?

    Le grand prix revient en général à un film au parti pris assez radical (« Flandres » l’an passé). Pourquoi pas créer l’originalité en décernant ce prix au film d’animation Persépolis ou l’attribuer à « Mogari no mori », davantage dans la lignée de cette catégorie du palmarès.

                                                                     Prix d’interprétation masculine ?

    C’est certainement le prix pour lequel existent le plus grand nombre de prétendants : tout d’abord Louis Garrel (une manière de récompenser le très bon film de Christophe Honoré, voir ma critique ici), Joaquin Phoenix dans le palpitant polar familial de James Gray,  In-Hyung Kang dans « Souffle » de Kim Ki-Duk, les deux enfants du film Tehilim (Michael Moshonov et  Yonathan Alster), Gabe Nevins dans « Paranoïd park », ce qui serait une manière de récompenser ce film bien en dessous  d’ « Elephant » mais néanmoins de très bonne qualité, Mathieu Amalric, néanmoins son rôle est essentiellement vocal et inexpressif et donc finalement selon moi il justifie moins que les autres ce prix d’interprétation, Fu’ad Ait Aattou dans « Une vieille maîtresse » de Catherine Breillat pour ce film dont, à l’image de l’affligeant, complaisant, grotesque « Import-Export » on se demande pourquoi il figure en sélection officielle, peut-être le désir d’un parfum de scandale sans lequel Cannes ne serait plus Cannes qu’il ne suscite pourtant même pas ; Shigeki Uda dans « Mogari No Mori ». Ma préférence va vers Louis Garrel et vers le jeune protagoniste de « Paranoïd Park » , deux films dont il serait dommage qu’ils ne figurent pas au palmarès.                                                

                                                                                            Prix d’interprétation féminine ?

    Beaucoup moins de prétendantes que de prétendants pour le prix d’interprétation, cette sélection ayant présenté davantage de rôle masculins forts que de rôle féminins. Pourquoi pas Anne Consigny dans « Le scaphandre et le papillon » vers laquelle irait mon choix ? Il est aussi beaucoup question  de l’actrice de « Alexandra » de Alexander Sokourov, Galina Vishnevskaya, autre cinéaste habitué de la Croisette qui pourrait bien (enfin !) ne pas repartir bredouille. 

                                                                               Prix de la mise en scène ?

    1171a15c4abdc518604027e5b2ee5650.jpgMa préférence irait  vers « Blueberry nights » de Wong Kar-Wai qui a cependant déjà reçu ce titre en 1997 pour « Happy together », et quelques années plus tard, le prix d’interprétation masculine pour « In the mood for love » (pour Tony Leung) avec une mention spéciale pour la sublime mise en scène du « Bannissement » de Andreï Zviaguintsev qui pourrait par conséquent davantage encore prétendre à ce titre.

                                                                                    Prix du scénario ?

    Ma préférence va sans aucun doute à « La nuit nous appartient » de James Gray. « Auf der Anderen Seite » pourrait aussi prétendre à ce titre s’il ne figure pas au palmarès dans une autre catégorie.

                                                                                           Prix du jury ?

    Un des réalisateurs habitués de la Croisette pourrait se voir attribuer ce prix en guise de lot de consolation ( Gus Van Sant, Tarantino, les frères Coen). Ma préférence irait néanmoins vers « Tehilim » de Raphaël Nadjari. Si « Auf der Anderen Seite » ou « Tehilim » ne reçoivent pas le grand prix, ils pourraient également se voir attribuer le prix du jury.                                                                                        

    Caméra d’or ?

    a689948dcc1887e4b2f6b1509166abb0.jpgJe n’ai vu qu’un seul film concourant dans cette catégorie («Boxes » de Jane Birkin) mais en raison de ses très nombreuses qualités évoquées dans un article précèdent, j’espère qu’il obtiendra ce prix tant convoité décerné à un premier film parmi toutes les sélections officielles.

    Vous l’aurez compris, mes coups de cœur de ce festival sont :

    « Le scaphandre et le papillon » de Julian Schnabel

                                                    « My blueberry nights » de Wong Kar-Wai

                                                       

                                                                “We own the night” de James Gray

    “ Auf der anderen seite” de Fatih Akin

    Avec des mentions spéciales pour des qualités bien spécifiques à  « Paranoïd park » de Gus Van Sant, « Le Bannissement » de Andreï Zviaguintsev, « Tehilim » de Raphaël Nadjari, « Les chansons d’amour », la comédie musicale de Christophe  Honoré qui pourrait également créer la surprise…

     Tout en précisant que je n’ai pas vu un des grands favoris : « Persépolis », grand fravori, sur lequel je ne me prononcerai donc pas et « 4 mois, 3 semaines, et 2 jours » de Cristian Mungiu , que je n'ai pas vu non plus et qui a reçu le prix de la critique internationale et qui pourrait également figurer au palmarès.

    Enfin, le festival délivrera peut-être un prix spécial, rappelons que le prix des 50 ans du festival de Cannes était revenu au « Destin » de Youssef Chahine…

    A partir de mercredi, je reviendrai quotidiennement, en critiques, en vidéos et en images sur ce 60ème Festival, sa sélection et ses plus grands évènements.

     

     N’hésitez donc pas à revenir sur « In the mood for Cannes ». Je vous invite à laisser vos commentaires et votre propre palmarès  ci-dessous.

     

    Je reviendrai également sur ce palmarès auquel j’aurai la chance d’assister en direct ce soir!

     

    Sandra.M (photo, copyright Sandra.M)

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  • Palmarès et cérémonie de clôture Un Certain Regard

    Cette année le "Prix Un Certain Regard" a été attribué au film roumain "California dreamin'" de Cristian Nemescu et au monteur du film, le réalisateur étant décèdé avant la fin du tournage et le film ayant été projeté inachevé.
    "Le rêve de la nuit d'avant" de Valeria Bruni-Tedeschi figure également au palmarès.
    N'ayant vu que "L'avocat de la terreur" de Barbeth Shroeder (que je vous recommande toujours vivement et sur lequel je reviendrai bientôt) dans cette sélection "Un Certain Regard', je m'abstiendrai de tout commentaire sur ce palmarès que je vous livre ci-dessous en images et vidéos.
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    De nouveaux toutes mes excuses pour ces bribes de vidéos trop courtes et de piètre qualité, bientôt en ligne les vidéos dans leur totalité.
    Copyrigth photos et vidéos: Sandra.M
    Catégories : PALMARES, UN CERTAIN REGARD Lien permanent 0 commentaire Pin it! Imprimer