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CANNES CLASSICS

  • LETTRE D'UNE INCONNUE de MAX OPHÜLS - Cannes Classics 2021

    Lettre d'une inconnue d'Ophüls Cannes Classics 2021 version restaurée 4k.jpg

    Quel plaisir de revoir Lettre d’une inconnue de Max Ophüls au cinéma. Ce film fait partie de la sélection Cannes Classics 2021 et ressortira sur les écrans le 9 février 2022, restauré en 4K.

    La nouvelle de Zweig dont le film d’Ophüls est la libre adaptation parut pour la première fois sous le titre Der Brief einer Unbekannten (La Lettre d’une inconnue) le 1er janvier 1922, dans le quotidien viennois Neue Freie Presse. Ce texte a ainsi été adapté 7 fois au cinéma. Ophüls l’adapta en 1948. Trois cinéastes l’adaptèrent même avant lui (Alfred Abel, John M.Stahl et Hannu Leminen). Parmi les autres adaptations, plus récentes, figurent notamment celle de Jacques Deray en 2001 ou encore celle de la réalisatrice chinoise Jinglei Xu en 2004.

    « Quand vous lirez cette lettre, je serai peut-être morte. » Ainsi, par cette phrase qui place d’emblée le récit sous le sceau de la tragédie, débute la lettre que son valet de chambre remet à Stefan Brand (Louis Jourdan), ex-pianiste célèbre, de retour d’une soirée. Nous sommes à Vienne dans les années 1900 et, par une nuit pluvieuse, un carrosse a ramené chez lui cet homme fatigué. Cette lettre est celle d’une inconnue qui se nomme en réalité Lisa Berndle (Joan Fontaine). Il commence à la lire sans imaginer une seconde l’histoire dramatique qu’elle recèle, celle d’une patiente à l’agonie qui a recouru à ses dernières forces pour lui écrire cette longue missive, l’histoire de sa vie. Quelques heures plus tard, à l’aube, il est censé affronter en duel un mari trompé. Il n’a aucune intention d’honorer ce rendez-vous. Commence alors en flashback le récit poignant et terrible de cette passion inconditionnelle, obsessionnelle et à sens unique. Le spectateur, par la voix off de Lisa, va alors suivre trois périodes de son existence, uniquement vécues par le prisme de cet amour éperdu, de sa première rencontre à 15 ans avec ce pianiste promis alors à un avenir radieux qui emménage juste à côté de chez elle jusqu'à leur dernière rencontre alors que son piano n’est désormais plus qu’un objet de décoration et que la musique ne fait même plus partie de sa vie.

    Si les adaptations de la nouvelle de Zweig furent nombreuses, celle d’Ophüls a marqué l’histoire du cinéma car, mieux que quiconque, il su adapter et s’adapter à l’œuvre romantique de l’écrivain autrichien épris de psychanalyse. Ophüls donne ainsi un nouvel éclairage au travail littéraire de Zweig, lui apportant une dimension supplémentaire, comme il l’avait fait auparavant avec celui d’Arthur Schnitzler pour La Ronde et celui de Guy de Maupassant pour Le Plaisir.  Pour cela, il a collaboré avec Howard Koch dans l'écriture du scénario. Ainsi, dans cette adaptation, l'écrivain du livre (sorte de double de Zweig) devient, dans le film, un pianiste talentueux mais perfectionniste et insatisfait, un séducteur impénitent, domaine de la séduction dans lequel il semble finalement avoir beaucoup plus d’assurance que dans celui de la musique. Dans l’adaptation d’Ophüls, à la lecture de la lettre de Lisa, il va peu à peu prendre conscience de son aveuglement. La fin diffère ainsi de celle du livre.

    Lettre d’une inconnue est le deuxième film américain de Max Ophuls après L’Exilé (1947), un film de cape et d'épée avec Douglas Fairbanks Jr. Emigré à Hollywood, il lui fallut ainsi attendre six ans après son arrivée aux USA pour pouvoir s’atteler de nouveau à la réalisation d’un film. On remarque au passage qu’au générique du film, le cinéaste est crédité sous le nom "Max Opuls".

    S’il fallait trouver des termes pour qualifier le cinéma d’Ophüls, ce serait certainement le mouvement et l’écho (les jeux de correspondances et de miroirs), cette ronde perpétuelle de la vie. Ainsi, Lisa ne cesse de déambuler dans Vienne pour trouver Stefan. Stefan lui aussi déambule, entre Vienne et Milan. Leur fils lui aussi partira en voyage, pour un voyage sans retour. Les personnages semblent être constamment dans l’évanescence, l’instabilité, l’incertitude, en proie aux rouages impitoyables et carnassiers du destin qui les conduit inexorablement vers la mort tragique comme le seront aussi Madame de... et Lola Montès. Ce mouvement se traduit par des longs plans séquences d’une virtuosité et d’une fluidité admirables.

    La réalisation n’est pas que mouvement. Elle traduit aussi l’isolement, l’enfermement de Lisa dans son illusion, souvent dans l’embrasure des portes, souvent en observatrice du monde, souvent derrière des rideaux. Il y a aussi cette cage d’oiseau lorsque sa mère lui annonce qu’elles vont devoir partir car elle va se remarier. Lisa est dans sa prison de rêves, coupée du monde, coupée de la réalité et coupée des autres. Le seul personnage qui la voit et l’entend, le valet de l’artiste, ne parle pas. Comme elle, il est perpétuellement placé dans l’attente. Le premier rendez-vous amoureux entre Stefan et Lisa, à l'intérieur du train du parc d'attractions au Prater à Vienne met aussi en scène une illusion. Ils parcourent plusieurs pays et lieux comme Venise ou les Alpes Suisses qui ne sont alors que des toiles peintes défilant derrière la vitre du wagon.  Et le baiser qu’ils se donneront, comme s’il n’était là aussi pas réel, ne sera pas montré à l'écran. La subtile mise en scène d’Ophüls instille ainsi de la mélancolie et donne cette impression de brouillard qui auréole la réalité d’un voile onirique.

    Il recourt ainsi également beaucoup au jeu des miroirs, des correspondances, de la symétrie des scènes. Lisa dit ainsi deux fois adieu à la gare, une fois à l'homme qu’elle aime passionnément, et dix ans plus tard à son fils. Les deux fois, elle est censée les revoir 15 jours plus tard.  Les deux fois, la fatalité en décidera autrement. Les scènes d’escalier sont aussi nombreuses, des escaliers en spirale comme s’ils matérialisaient une autre spirale infernale, celle du destin. Il y a cette mémorable séquence dans le hall de l'opéra de Vienne. Mais aussi cette fois où  Stefan est filmé deux fois sous le même angle, en plongée du haut de l'escalier. Les deux fois, il est accompagné d’une femme. La première fois, il est vu par Lisa, alors adolescente qui, depuis le haut de l’escalier, le voit ramener une femme chez lui, la femme du soir ou du moment. La deuxième fois, des années plus tard, c’est Lisa qui l’accompagne. La mise en scène nous signifie ainsi qu’elle n’est qu’une femme parmi d’autres. Tout n’est que question de point de vue semble nous dire Ophüls, cette symétrie suggère ce que Lisa, dans son illusion romantique, ne veut pas encore voir, et préfigure l’effroyable désillusion qui l’attend.

    Lettre d'une inconnue est aussi la troisième collaboration d’Ophüls avec le chef-opérateur Franz Planer. Et la lumière apporte aussi un autre éclairage au récit, notamment lorsque, par une lumière expressionniste, Stefan ressemble soudain à un vampire comme un écho (encore un) à cette scène, devant une vitrine de mannequins en cire lors de laquelle Lisa se demandait si l'on ferait un jour un personnage de cire de Stefan,

    Ophüls joue et jongle habilement et malicieusement avec les regards et les points de vue. Si le point de vue est celui, amoureux et aveuglé, de Lisa, la mise en scène révèle un tout autre visage de Stefan, celui d’un homme égoïste, désabusé, vide qui ne se souvient absolument pas d’elle et qui ne la voit que lorsqu’elle est à jamais disparue. Le splendide et historique fondu enchaîné qui fait superposer le visage de Stefan à celui de la jeune femme qui les réunit alors qu’il est trop tard est empreint d’une rare force nostalgique, bouleversante.

    Grâce a sa mise en scène, aux jeux des points de vue, de lumière et de symétrie, Ophüls a apporté à la nouvelle de Zweig un supplément d’âme mais aussi grâce à ses deux interprètes qui ont à jamais immortalisé les héros de la nouvelle.  Un film qui nous emporte dans son vertige amoureux, une valse tragique et bouleversante à revoir absolument et à ajouter à la liste des autres chefs-d’œuvre du cinéaste que sont La Ronde, Le Plaisir, Madame de... et  Lola Montès.

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  • Critique de IN THE MOOD FOR LOVE de Wong Kar-wai - Festival de Cannes 2021

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    « J’aime le secret. C’est, je crois, la seule chose qui puisse nous rendre la vie mystérieuse ou merveilleuse. » (Oscar Wilde).

    Dehors, le ciel verse des larmes intarissables. Comme étreint d’une inconsolable mélancolie ou de secrets suffocants, de ceux qui à la fois accablent mais (trans)portent aussi. L’ambiance parfaite pour se plonger dans celle du film qui, plus que tout autre, a une « gueule d’atmosphère », celui qui immortalise et sublime l’impalpable. Le secret. Les émotions. La mélancolie.

    La dernière fois que j’ai revu "In the mood for love", c'était il y a quelques années, dans un cinéma d’art et essai de Saint-Germain-des-Prés, dans le cadre d’un festival. Le son grésillait. Les images balbutiaient. Cette fois, je le revois dans son éclatante magnificence. Merci à The jokers films pour le lien grâce auquel j’ai pu le revoir dans cette version restaurée 4K, initialement prévue pour le Festival de Cannes 2020 dans le cadre de Cannes Classics, dont la sortie avait été repoussée au 2 décembre 2020 avant d'être à nouveau repoussée au 10 février 2021.

    A partir d’un schéma conventionnel (Hong Kong, 1962, deux voisins, Su -Maggie Cheung- et Chow -Tony Leung-, découvrent que leurs époux respectifs entretiennent une liaison, s’éprennent peu à peu l’un de l’autre mais préfèreront renoncer à leur amour plutôt qu’à leurs idéaux), Wong Kar-wai a réalisé un poème lyrique, une peinture impressionniste éblouissante. A l’image de celles qui dictent les conduites de chacun dans ce Hong Kong des années 1960, les conventions ne sont en effet ici qu’apparences. Tout est dans les silences, les non-dits, les regards, les gestes, les mouvements des corps. Et dans l’atmosphère musicale qui cristallise les sentiments retenus des personnages, leurs frémissements fiévreux, l’intransmissible incandescence d’un amour implicite et ainsi sublimé par un entremêlement de gravité et de flamboyance.

    L’enfermement de Su est suggéré par des tenues qui emprisonnent son corps. La passion, contenue, est reflétée par leurs teintes chatoyantes auxquelles fait écho le décor rouge de l’hôtel qui, lui, contraste avec les couleurs ternes des couloirs exigus et presque insalubres de l’immeuble où ils se croisent tout d’abord. L’hôtel, avec ses tentures rouges, ressemble à un décor irréel (un décor de cinéma) dans lequel flotte une Su aux allures de star hollywoodienne. C’est d’ailleurs là qu’ils écrivent des feuilletons de chevalerie et rejouent la scène de rupture avec l’époux de Su que l’on ne voit d’ailleurs jamais à l’écran (pas plus que la femme de Chow), laissant la réalité à l’extérieur. Rappelant un des premiers plans dans un des appartements : une nature morte et sa copie conforme, annonciateur de ce jeu de recréation (récréation) de réalité.

    Tiré d’un film de Seijun Suzuki, le « Yumeji’s Theme » de Shigeru Umebayashi exacerbe la sensualité de leurs chassés-croisés, complainte troublante, obsédante, languissante et magnétique. Lorsqu’ils s’évitent dans le passage étroit éclairé par un lampadaire tel un projecteur de cinéma braqué sur leurs déambulations quasi fantasmagoriques, la caméra qui avance doucement, voluptueusement, caresse la tristesse rêveuse de leurs visages, leurs pas dansants et indolents, leurs rares mots échangés qui résonnent comme un poème ( «  J'étais libre et je voulais entendre votre voix »), les volutes de fumée de cigarettes, rubans fugaces qui s’élancent comme des pensées insoumises, la pluie qui tombe inlassablement et les enferme tels les barreaux d’une prison de rêves, le long couloir rouge avec ses rideaux dans lesquels s'engouffre le vent. La moiteur et la chaleur semblent sortir de l’écran pour nous emporter dans cette valse étourdissante. Chaque bruit recèle la sensualité qu’ils cadenassent. La pluie. La radio (souvent des opéras adaptés de classiques de la littérature abordant des amours interdites et des rendez-vous secret). Les étoffes. Les talons. Et leurs regards qui, en s’évitant, semblent réclamer un enlacement interdit, un interdit que symbolisent aussi ces tenues (cravates, robes) et le cadre toujours étroit (bureau, couloir, chambre, ruelle) qui les enserrent. Le ralenti et la musique ensorcelante qui les accompagnent lorsqu’ils se croisent et évitent trop soigneusement de se frôler suffisent à nous faire comprendre les sentiments exaltés qui les envahissent malgré l’étroitesse des conventions. La musique latinoaméricaine dont le fameux “ Quizás, Quizás, Quizás ” de Nat King Cole évoquent aussi des amours regrettées ou impossibles. Sans compter « I’m in the Mood for Love » qui ne figure cependant pas dans le film. La musique est là pour traduire l’indicible et en exalter la puissance magnétique.

    Les ellipses permettent au spectateur de laisser libre cours à son imagination. Rarement une histoire d’amour avait été racontée avec autant de pudeur, de nuance, d’élégance. Il y en a d’autres bien sûr : « Sur la route de Madison » (dans lequel là aussi chaque geste est empreint de poésie, de langueur mélancolique, des prémisses de la passion inéluctable et dans lequel les souvenirs de Francesca Johnson et Robert Kincaid se cristalliseront aussi au son de la musique, le blues qu’ils écoutaient ensemble, qu’ils continueront à écouter chacun de leur côté, souvenir de ces instants immortels), les films de James Ivory pour l’admirable peinture des sentiments contenus, « Casablanca » (avec cette musique, réminiscence de ces brefs instants de bonheur à Paris, entre Rick et Ilsa, à « La Belle Aurore », ces souvenirs dans lesquels le « Play it again Sam » les replonge lorsque Illsa implore Sam de rejouer ce morceau aussi célèbre que le film : « As time goes by »), les films de Truffaut, les films de Sautet où la pluie là aussi rapproche les êtres….

    Chow raconte à Ah Ping qu'autrefois quand on voulait préserver un secret, on creusait un trou dans un arbre, on y racontait le secret puis on bouchait le trou avec de la terre, ce qui le scellait à jamais. Le film s’achève ainsi à Angkor Vat au moment de la visite de De Gaulle au Cambodge, en 1966, une visite que couvre Chow. Le rêve est terminé. La réalité, factuelle, implacable, reprend ses droits. C’est pourtant là, dans le cadre du plus grand monument religieux au monde (dont l’étendue contraste avec l’étroitesse des lieux où se croisaient Chow et Su) que, selon une ancienne coutume, Chow va confier son secret dans le trou d'un mur et le boucher avec une poignée de terre. Le titre chinois du film veut dire « Le temps des fleurs ». Un temps décidément éphémère. C’est à la radio que Su écoutait la chanson « Age of bloom » de  Zhou Xuan à laquelle le film emprunte ce titre.

    « Il se souvient des années passées comme s'il regardait au travers d'une fenêtre poussiéreuse, le passé est quelque chose qu'il peut voir, mais pas toucher. Et tout ce qu'il aperçoit est flou et indistinct. » Du passé ne subsistent alors que des élans mélancoliques et des mots confiés à la pierre.

    Avec cette atmosphère sensuelle, ensorcelante, languissante, Wong Kar-wai a fait de son film une œuvre inclassable et novatrice, intemporelle et universelle. Alors, quand cette rêverie cinématographique s’achève, on quitte à regrets l’atmosphère enchanteresse de cette valse d’une suavité mélancolique à la beauté douloureuse des amours impossibles, cette longue parabole amoureuse qui nous laisse le souvenir inaltérable d’un secret brûlant, et de notes qui s’envolent comme les volutes de fumée qui nous enveloppent dans leur ruban soyeux.

    Wong Kar-wai a mis deux ans à achever « In The Mood For Love », travaillant comme à son habitude sans script et s’inspirant des rushes déjà tournés pour bâtir la structure du film. « In the mood for love » a été présenté en compétition officielle lors du Festival de Cannes 2000. Tony Leung avait alors reçu le Prix d’Interprétation masculine Christopher Doyle, Mark Lee Ping-bing et William Chang avaient remporté le Prix Vulcain remis par la Commission supérieure technique de l’image et du son.

    Et pour terminer comme j’ai commencé, une citation, de Balzac cette fois extraite de « La peau de chagrin » :

    « Pour juger un homme, au moins faut-il être dans le secret de ses pensées, de ses malheurs, de ses émotions. Ne vouloir connaître que l’homme et les évènements c’est de la chronologie ».

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  • Festival de Cannes 2018 : le programme de Cannes Classics

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    Chaque année, j’assiste toujours à quelques séances de Cannes Classics dont certaines figurent parmi mes meilleurs souvenirs du Festival de Cannes. Cette année, à nouveau, il sera difficile de résister avec, notamment, au programme, deux femmes de l’histoire du cinéma, Alice Guy et Jane Fonda, les 50 ans de 2001 : l’odyssée de l’espace vus par Christopher Nolan, un essai de Mark Cousins sur Orson Welles, l’hommage à Bergman de Margarethe von Trotta, Fernando Solanas et L’Heure des brasiers, la ressortie de Cinq et la peau de Pierre Rissient, du patrimoine africain, des trésors inconnus et des chefs-d’œuvre reconnus. En projetant des films de patrimoine en version restaurée 2K et 4K ou une recréation photochimique exceptionnelle, Cannes Classics continue son travail d’exploration de l’histoire du cinéma, avec des documentaires produits en 2018 et des longs métrages présentés par des producteurs, distributeurs, fondations, cinémathèques, ayants-droit qui travaillent à la sauvegarde du passé pour le faire revivre au présent.   La plupart des films sont projetés salle Buñuel, salle du Soixantième ou au Cinéma de la Plage. Toutes les séances seront présentées, soit par des réalisateurs, des artistes ou des responsables des restaurations, soit par des professionnels venus des archives ou des cinémathèques.

    En voici le programme

    Alice Guy et Jane Fonda

    Be Natural: The Untold Story of Alice Guy-Blaché (Soyez naturel : L’histoire inédite d’Alice Guy-Blaché) de Pamela B. Green (2018, 2h, États-Unis)

    Première femme réalisatrice, productrice et directrice de studio de l’histoire du cinéma, Alice Guy est le sujet d’un documentaire mené tambour battant telle une enquête visant à faire (re)connaître la cinéaste et son œuvre de par le monde.

    Une présentation de Wildwood Enterprises en association avec Artemis Rising. Produit par A Be Natural Production. En présence de la réalisatrice Pamela B. Green.

    Jane Fonda in Five Acts de Susan Lacy (2018, 2h13, États-Unis)

    La carrière cinématographique de Jane Fonda, sa place dans l’histoire du XXe siècle, sa relation aux hommes de sa vie.

    Une présentation de HBO Documentary Films. Produit par Pentimento Productions. En présence de Susan Lacy et de Jane Fonda.

    Les 50 ans de 2001 : l’odyssée de l’espace

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    2001: A Space Odyssey (2001 : l’odyssée de l’espace) de Stanley Kubrick (1968, 2h44, Royaume-Uni, États-Unis)

    Une présentation de Warner Bros. Copie 70mm tirée à partir d’éléments du négatif original. Il s’agit d’une recréation photochimique fidèle qui n’a fait l’objet d’aucune retouche numérique, effet remasterisé ni modification de montage. Présenté par le réalisateur Christopher Nolan, le film sera projeté en salle Debussy, avec entracte de 15mn, dans l’exacte reproduction de l’expérience vécue par les spectateurs lors de la sortie du film au printemps 1968. En présence également de la fille de Stanley Kubrick, Katharina Kubrick, et de son coproducteur Jan Harlan.

    Orson Welles

    The Eyes of Orson Welles (Les Yeux d’Orson Welles) de Mark Cousins (2018, 1h55, Royaume-Uni)

    Un voyage du critique et historien de cinéma Mark Cousins, auteur de Story of Film, dans l’univers pictural d’Orson Welles, ses dessins, peintures et œuvres de jeunesse, vus pour la première fois à l’écran, grâce à sa fille Beatrice Welles.

    Une présentation de Bofa Productions. Produit par Bofa Productions avec Creative Scotland, the BBC et Filmstruck. En présence du réalisateur Mark Cousins.

    Centenaire Ingmar Bergman

    Searching for Ingmar Bergman (À la recherche d’Ingmar Bergman) de Margarethe von Trotta (2018, 1h39, Allemagne, France)

    La réalisatrice allemande Margarethe von Trotta, qu’Ingmar Bergman appréciait beaucoup, part sur les traces du cinéaste en même temps que celles de son propre passé et interroge la nouvelle génération à propos de la place laissée par le maître suédois.

    Une présentation de C-Films (Deutschland) à Hamburg et Mondex et Cie-France. Ventes internationales, Edward Noeltner, CMG à Los Angeles. En présence de Margarethe von Trotta.

    Bergman — ett år, ett liv (Bergman – A Year in Life) de Jane Magnusson (2018, 1h56, Suède)

    Bergman – A Year in Life retrace l’existence de Bergman pendant l’année 1957 au moment de la sortie des Fraises sauvages et du Septième Sceau. Par Jane Magnusson, déjà auteur en 2013 de Trespassing Bergman avec Martin Scorsese, Woody Allen, Francis Coppola, Wes Anderson.

    Une présentation de B-reel Films. Produit par Mattias Nohrborg, Cecilia Nessen, Fredrik Heinig pour B-reel Film, avec SvT, Nordsvensk, FRSM, Reel Ventures, SF et avec le soutien de SFI, NFI et NFTV. Distribution : Carlotta Films. En présence de Jane Magnusson.

    Det sjunde inseglet (Le Septième Sceau / The Seventh Seal) d’Ingmar Bergman (1957, 1h36, Suède)

    La rencontre d’un chevalier avec la Mort et une partie d'échecs qui fait légende… Le chef-d’œuvre le plus célèbre d’Ingmar Bergman et l’un des rôles les plus marquants de Max von Sydow.

    Une présentation du Swedish Film Institute. Numérisation et restauration 4K à partir du négatif original et du mixage final sur bande magnétique menées par le Swedish Film Institute. Distribution salles : Studiocanal et Carlotta Films.

    Tous les films de Cannes Classics

    Battement de cœur (Beating Heart) d'Henri Decoin (1939, 1h37, France)

    Une présentation Gaumont. Restauration 2K en association avec le CNC. Travaux image effectués par Eclair, son restauré par L.E. Diapason en partenariat avec Eclair.

    Ladri di biciclette (Le Voleur de bicyclette / Bicycle Thieves) de Vittorio De Sica (1948, 1h29, Italie)

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    Une présentation de Fondazione Cineteca di Bologna, Stefano Libassi’s Compass Film et Istituto Luce-Cinecittà. Une restauration de la Fondazione Cineteca di Bologna et Stefano Libassi’s Compass Film, en collaboration avec Arthur Cohn, Euro Immobilfin et Artédis, et avec le soutien d'Istituto Luce-Cinecittà. Restauration menée au laboratoire L’Immagine Ritrovata.

    Enamorada d’Emilio Fernández (1946, 1h39, Mexique)

    Une présentation de The Film Foundation. Restauration menée par UCLA Film & Television Archive et The Film Foundation’s World Cinema Project en collaboration avec Fundacion Televisa AC et Filmoteca de la UNAM et financée par la Material World Charitable Foundation. Le film sera présenté par Martin Scorsese.

    Tôkyô monogatari (Voyage à Tokyo / Tokyo Story) de Yasujiro Ozu (1953, 2h15, Japon)

    Une présentation de Shochiku. Restauration numérique 4K menée par Shochiku Co., Ltd. en coopération avec The Japan Foundation à partir du négatif 35mm chez Shochiku MediaWorX Inc. et IMAGICA Corp. Distribution salles : Carlotta Films.

    Vertigo (Sueurs froides) d’Alfred Hitchcock (1958, 2h08, États-Unis)

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    Une présentation de Park Circus. Restauration numérique 4K à partir du négatif VistaVision faite par Universal Studios. Le film sera projeté au Cinéma de la Plage.

    The Apartment (La Garçonnière) de Billy Wilder (1960, 2h05, États-Unis)

    Une présentation de Park Circus en coopération avec Metro-Goldwyn-Mayer. Restauration numérique 4K à partir du négatif original caméra à la Cineteca di Bologna et supervisée par Grover Crisp pour Park Circus. Étalonnage par Sheri Eissenburg à Roundabout Los Angeles.

    Démanty noci (Les Diamants de la nuit / Diamonds of the Night) de Jan Němec (1964, 1h08, République tchèque)

    Une présentation du National Film Archive, Prague. Restauration menée par Universal Production Partners studio à Prague sous la supervision du National Film Archive, Prague.

    Voyna i mir. Film I. Andrei Bolkonsky (Guerre et paix. Film I. Andrei Bolkonsky / War and Peace. Film I. Andrei Bolkonsky) de Sergey Bondarchuk (1965, 2h27, Russie)

    Une présentation de Mosfilm Cinema Concern. Restauration numérique image par image de l’image et du son à partir d’un scan 2K. Producteur de la restauration : Karen Shakhnazarov.

    La Religieuse (The Nun) de Jacques Rivette (1965, 2h15, France)

    Une présentation de Studiocanal. Restauration 4K d’après le négatif image original. Restauration son à partir du négatif son (seul élément conforme). Travaux réalisés par le laboratoire L’immagine Ritrovata sous la supervision de Studiocanal et de Madame Véronique Manniez-Rivette avec l’aide du CNC, de la Cinémathèque française ainsi que du Fonds culturel franco-américain.

    Četri balti krekli (Quatre chemises blanches / Four White Shirts) de Rolands Kalnins (1967, 1h20, Lettonie)

    Une présentation du National Film Centre of Latvia. Scan 4K et restauration numérique 3K à partir de l’internégatif original 35mm et d’un marron afin d’obtenir un master 2K. Restauration financée par National Film Centre of Latvia et menée par Locomotive Productions (Latvia). En présence du réalisateur Rolands Kalnins.

    La Hora de los hornos (L’Heure des brasiers / The Hour of the Furnaces) de Fernando Solanas (1968, 1h25, Argentine)

    Une présentation de CINAIN - Cinemateca y Archivo de la Imagen Nacional. Restauration 4K à partir des négatifs originaux, grâce à l’Instituto Nacional de Cine y Artes Audiovisuales (INCAA), à Buenos Aires. Sous la supervision du réalisateur. Distribution France : Blaq Out. En présence de Fernando Solanas.

    Le Spécialiste (Gli specialisti / Specialists) de Sergio Corbucci (1969, 1h45, France, Italie, Allemagne)

    Une présentation de TF1 Studio. Version intégrale inédite restaurée en 4K à partir du négatif image original Technicolor - Techniscope et des magnétiques français et italien par TF1 Studio. Travaux numériques réalisés par le laboratoire L’Image retrouvée, Paris/Bologne. Distribution salles : Carlotta Films. Le film sera projeté au Cinéma de la Plage.

    João a faca e o rio (João et le couteau / João and the Knife) de George Sluizer (1971, 1h30, Pays-Bas)

    Une présentation d'EYE Filmmuseum, Stoneraft Film en association avec Haghefilm Digital. Restauration 4K à partir du négatif caméra Techniscope 35mm filmé par Jan de Bont qui présente richesse de couleurs issue du négatif et netteté d’image sans passer par le gonflage en Cinémascope.

    Coup pour coup (Blow for Blow) de Marin Karmitz (1972, 1h30, France)

    Une présentation de MK2. Restauration réalisée par Eclair à partir du négatif original en 2K avec l’aide du CNC et supervisée par le réalisateur. Distribution en France MK2, ressortie le 16 mai 2018. En présence de Marin Karmitz.

    L'une chante, l'autre pas (One Sings the Other Doesn't) d'Agnès Varda (1977, 2h, France)

    Une présentation de Ciné Tamaris.

    Le film sera projeté au Cinéma de la Plage en présence d’Agnès Varda.

    Numérisation en 2k  à partir du négatif original et restauration, étalonnage sous la supervision d’Agnès Varda et Charlie Van Damme. Avec l’aide du CNC, de la fondation Raja, Danièle Marcovici & IM production Isabel Marant, avec le soutien de Women in motion / KERING. Ventes internationales MK2 films. Distribution salles : Ciné Tamaris (sortie en France le 4 juillet 2018).

    Grease de Randal Kleiser (1978, 1h50, États-Unis)

    Une présentation de Park Circus et de Paramount Pictures. Restauration numérique 4K à partir du négatif caméra original. Le film sera projeté au cinéma de la plage en présence de John Travolta.

    Fad,jal (Grand-père, raconte-nous) de Safi Faye (1979, 1h52, Sénégal, France)

    Une présentation du CNC et de Safi Faye. Restauration numérique effectuée à partir de la numérisation en 2K des négatifs 16mm. Restauration réalisée par le laboratoire du CNC. En présence de Safi Faye.

    Cinq et la peau (Five and the Skin) de Pierre Rissient (1981, 1h35, France, Philippines)

    Une présentation de TF1 Studio. Restauration 4K à partir du négatif image original et du magnétique français par TF1 Studio, avec le soutien du CNC et la collaboration du réalisateur Pierre Rissient. Distribution salles : Carlotta Films. En présence de Pierre Rissient.

    A Ilha dos Amores (L’Île des amours / The Island of Love) de Paulo Rocha (1982, 2h49, Portugal, Japon)

    Une présentation de Cinemateca Portuguesa – Museu do Cinema. Scan wet gate 4K de deux interpositifs 35mm image et son. Étalonnage réalisé par La Cinemaquina (Lisbonne, Portugal) avec une copie d’exploitation 35mm de 1982 comme référence. Restauration numérique image par IrmaLucia Efeitos Especiais (Lisbonne, Portugal).

    Out of Rosenheim (Bagdad Café) de Percy Adlon (1987, 1h44, Allemagne)

    Une présentation de Studiocanal. Numérisation et restauration 4K. Travaux confiés au laboratoire Alpha Omega Digital à Munich et effectués sous la supervision constante du réalisateur Percy Adlon. Négatif original, conservé à Los Angeles en excellente condition, traité à Munich pour le scan et la restauration image par image. Le film sera projeté au Cinéma de la Plage en présence de Percy Adlon.

    Le Grand Bleu (The Big Blue) de Luc Besson (1988, 2h18, France, Etats-Unis, Italie)

    Une présentation de Gaumont. Restauration 2K, travaux image effectués par Eclair, son restauré par L.E Diapason en partenariat avec Eclair. Séance organisée à l’occasion des trente ans de la projection du film en ouverture du Festival de Cannes 1988. Le film sera projeté au Cinéma de la Plage.

    Driving Miss Daisy (Miss Daisy et son chauffeur) de Bruce Beresford (1989, 1h40, États-Unis)

    Une présentation de Pathé. Restauration 4K à partir des négatifs 35mm originaux image et son. Restauration réalisée par Pathé au laboratoire L’image Retrouvée (Paris/Bologne) avec la collaboration du réalisateur Bruce Beresford.

    Cyrano de Bergerac de Jean-Paul Rappeneau (1990, 2h15, France)

    Une présentation de Lagardère Studios Distribution. Numérisation supervisée par Jean-Paul Rappeneau à partir du négatif original et restauration 4K réalisées par le laboratoire L’Image Retrouvée pour Lagardère Studios Distribution avec le soutien du CNC, de la Cinémathèque française, du Fonds Culturel Franco-Américain, d’Arte France–Unité Cinéma, de Pathé et de Monsieur Francis Kurkdjian. Distribution salles : Carlotta Films (en cours). En présence de Jean-Paul Rappeneau.

    Hyènes (Hyenas) de Djibril Diop Mambéty (1992, 1h50, Sénégal, France, Suisse)

    Une présentation de Thelma Film AG, avec le soutien de la Cinémathèque Suisse. Scan à partir du négatif original, nettoyage et correction colorimétrie en 2K. Travaux menés par Eclair Cinéma SAS. Ventes internationales : Thelma Film AG. Distribution France : JHR Films (en cours).

    Précédé de : Lamb (La Lutte sénégalaise) de Paulin Soumanou Vieyra (1963, 18 min, Sénégal). Une présentation de La Cinémathèque de l’Institut français, Orange et PSV Films. Restauration numérique effectuée à partir de la numérisation en 2K des négatifs 35mm. Restauration réalisée par Eclair.

    El Massir (Le Destin / Destiny) de Youssef Chahine (1997, 2h15, Égypte, France)

    En avant-première de la rétrospective intégrale à la Cinémathèque française en octobre 2018, une présentation d’Orange Studio et MISR International films, avec le soutien du CNC, encouragé par La Cinémathèque française. Restauration en 4K au laboratoire Éclair Ymagis par Orange Studio, MISR International Films et la Cinémathèque française avec le soutien du CNC. Le film sera projeté au Cinéma de la Plage.

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  • Le formidable programme de Cannes Classics pour les 70 ans du Festival de Cannes

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    Comme annoncé lors de la conférence de presse officielle du festival le mois dernier, le programme de Cannes Classics 2017 sera dédié en grande partie à l'histoire du festival. Comme chaque année, cette sélection permettra d'afficher le travail de valorisation du patrimoine effectué par les sociétés de production, les ayants-droit,  les cinémathèques ou les archives nationales à travers le monde.

    Cannes classics permet ainsi de revoir des chefs-d'œuvre de l'histoire du cinéma en copies restaurées. Le programme de l'édition de Cannes Classics 2017 se compose de 24 séances, un court-métrage et cinq documentaires. Les films seront projetés dans le Palais des Festivals, en présence de ceux qui les ont restaurés et lorsqu'ils sont encore parmi nous de ceux qui les ont réalisés.

    Seront ainsi projetés 16 films ayant marqué l'histoire du festival  de 1946 à 1992 :

    1946 : La Bataille du Rail de René Clément (France) : Grand Prix International de la mise en scène et Prix du Jury International

    • 1953 : Le Salaire de la peur de Henri-Georges Clouzot (1952, France, Italie) : Grand Prix
    • 1956 : Un petit carrousel de fête de Zoltán Fábri (1955, Hongrie) : en Compétition
    • 1957 : Vers l’inconnu ? de Georges Nasser (Liban) : en Compétition
    • 1967 : J’ai même rencontré des Tziganes heureux d'Aleksandar Petrović (Serbie) : en Compétition, Grand Prix Spécial du Jury, Prix de la Critique Internationale - FIPRESCI ex-aequo
    • 1967 : Blow-up de Michelangelo Antonioni (1966, Royaume-Uni, Italie, ÉtatsUnis) : Grand Prix International du Festival
    • 1969 : Matzor (Siège) de Gilberto Tofano (Israël) : en Compétition
    • 1970 : Soleil O de Med Hondo (Mauritanie, France) : Semaine de la Critique
    • 1976 : Babatu, les trois conseils de Jean Rouch (Niger, France) : en Compétition
    • 1976 : L’Empire des sens de Nagisa Oshima (France, Japon) : Quinzaine des Réalisateurs
    • 1980 : All that Jazz (Que le spectacle commence) de Bob Fosse (1979, ÉtatsUnis) : Palme d’or
    • 1981 : L’Homme de fer d'Andrzej Wajda (Pologne) : Palme d’or
    • 1982 : La Permission de Yilmaz Güney, réalisé par Serif Gören (Suisse) : Palme d’or ex-aequo, Prix de la Critique Internationale - FIPRESCI
    • 1983 : La Ballade de Narayama de Shôhei Imamura (Japon) : Palme d’or
    • 1992 : El sol del membrillo (Le Songe de la lumière) de Victor Erice  (Espagne) : Compétition, Prix du Jury ex-aequo, Prix de la Critique Internationale - FIPRESCI
    • 1951-1999 : Une brève histoire des courts métrages présentés par le Festival de Cannes. Un programme présenté par Christian Jeune et Jacques Kermabon.

    D'autres évènements, d'autres films restaurés, d'autres invités :

     
             . Madame de… de Max Ophüls (1953, France) : Séance proposée en hommage à Danielle Darrieux à l’occasion de son anniversaire, et présentée par Dominique Besnehard, Pierre Murat et Henri-Jean Servat qui présentera la dernière interview filmée de Danielle Darrieux.
    • L’Atalante de Jean Vigo (1934, France) en copie restaurée 35mm
    • Native Son (Sang noir) de Pierre Chenal (1951, Argentine)
    • Paparazzi de Jacques Rozier (1963, France)
    • Belle de jour de Luis Buñuel (1967, Espagne, France)
    • Et au milieu coule une rivière de Robert Redford (1992, États-Unis)
    • Lucía de Humberto Solas (1968, Cuba)

    Documentaires sur le Cinéma :

    • La belge histoire du festival de Cannes de Henri de Gerlache (2017, Belgique)
    • Filmworker de Tony Zierra (2017, États-Unis)
    • Becoming Cary Grant (Cary Grant - de l’autre côté du miroir) de Mark Kidel (2017,France)
    • Jean Douchet, l’enfant agité de Fabien Hagège, Guillaume Namur, Vincent Haasser (2017, France)

     

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  • Cannes Classics 2016 - projection exceptionnelle d' UN HOMME ET UNE FEMME de Claude Lelouch (50 ans de sa palme d'or)

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    Combien de fois vous ai-je parlé de ce chef-d'œuvre de Claude Lelouch? Je ne les compte plus de même que je ne compte plus le nombre de fois où j'ai revu ce film qui, à chaque fois, m'emporte dans son tourbillon d'émotions... Alors je vous laisse imaginer ce que fut mon plaisir en le revoyant dans le cadre du festival, en présence du réalisateur, à l'occasion de sa projection pour les 50 ans de sa palme d'or dans le cadre de Cannes Classics.

    Lelouch. Prononcez ce nom et vous verrez immédiatement l’assistance se diviser en deux. Les adorateurs d’un côté qui aiment : ses fragments de vérité, ses histoires d’amour éblouissantes, sa vision romanesque de l’existence, sa sincérité, son amour inconditionnel du cinéma, ses phrases récurrentes, une musique et des sentiments grandiloquents, la beauté parfois cruelle des hasards et coïncidences. Les détracteurs de l’autre qui lui reprochent son sentimentalisme et tout ce que les premiers apprécient, et sans doute de vouloir raconter une histoire avant tout, que la forme soit au service du fond et non l’inverse. Je fais partie de la première catégorie et tant pis si pour cela je dois subir la condescendance des seconds. Le cinéma est pour moi avant tout affaire de passion, de sincérité, d’audace et quoiqu’en disent ses détracteurs, le cinéma de Claude Lelouch se caractérise par ces trois éléments comme le démontrait aussi magnifiquement de documentaire « D’un film à l’autre » réalisé à l’occasion des 50 ans des films 13.

    Un parcours fait de réussites flamboyantes et d’échecs retentissants. La plus flamboyante de ses réussites fut bien sûr « Un homme et une femme », palme d’or à Cannes en 1966, Oscar du meilleur film étranger et du meilleur scénario parmi 42 récompenses … à 29 ans seulement! Film que Claude Lelouch a, comme souvent réalisé, après un échec. Ainsi le 13 septembre 1965, désespéré, il roule alors vers Deauville où il arrive la nuit, épuisé. Réveillé le matin par le soleil, il voit une femme depuis sa voiture,  elle  marche sur la plage avec un enfant et un chien. Sa « curiosité est alors plus grande que la tristesse ». Il commence à imaginer ce que peut faire cette femme sur cette plage, avec son enfant, à cette heure matinale. Cela donnera « Un homme et une femme », la rencontre de deux solitudes blessées qui prouve que les plus belles histoires sont les plus simples et que la marque du talent est de les rendre singulières et extraordinaires.

     

    Critique de UN HOMME ET UN FEMME de Claude Lelouch 

     

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    Je ne sais plus très bien si j'ai vu ce film avant d'aller à Deauville, avant que cette ville soit indissociablement liée à tant d'instants de mon existence, ou bien si je l'ai vu après, après que mon premier séjour à Deauville, il y a 23 ans, ait modifié le cours de mon « destin »... Toujours est-il qu'il est impossible désormais de dissocier Deauville du film de Claude Lelouch qui a tant fait pour sa réputation, « Un homme et une femme » ayant créé la légende du réalisateur comme celle de la ville de Deauville, et notamment sa réputation de ville romantique à tel point qu'il y a 10 ans, pendant le Festival du Cinéma Américain 2006, a été inaugurée une place Claude Lelouch, en sa présence et celle d'Anouk Aimée. J'étais présente ce jour-là et l'émotion et la foule étaient au rendez-vous.

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    Alors sans doute faîtes-vous partie de ceux qui adorent ou détestent Claude Lelouch, ses « instants de vérité », ses hasards et coïncidences. Rares sont ceux qu'il indiffère. Placez son nom dans une conversation et vous verrez. Quelle que soit la catégorie à laquelle vous appartenez, peut-être ce film « d'auteur » vous mettra-t-il d'accord...

    Le 13 septembre 1965, Claude Lelouch est désespéré, son dernier film ayant été un échec. Il prend alors sa voiture, roule jusqu'à épuisement en allant vers Deauville où il s'arrête à 2 heures du matin en dormant dans sa voiture. Réveillé le matin par le soleil, il voit une femme depuis sa voiture, étonné de la voir marcher avec un enfant et un chien. Sa « curiosité est alors plus grande que la tristesse ». Il commence à imaginer ce que peut faire cette femme sur cette plage, avec son enfant, à cette heure matinale. Cela donnera « Un homme et une femme ».

    Synopsis : Anne (Anouk Aimée), scripte, inconsolable depuis la mort de son mari cascadeur Pierre (Pierre Barouh), rencontre à Deauville, en allant chercher sa fille à la pension, un coureur automobile, Jean (Jean-Louis Trintignant), dont la femme s'est suicidée par désespoir. Jean raccompagne Anne à Paris. Tous deux sont endeuillés, et tous deux ont un enfant. C'est l'histoire d'un homme et d'une femme qui s'aiment, se repoussent, se retrouvent et s'aiment encore...

     J'ai vu ce film un grand nombre de fois, tout à l'heure encore et comme à chaque fois, avec le même plaisir, la même émotion, le même sentiment de modernité pour un film qui date de 1966, étonnant pour un cinéaste dont beaucoup de critiques raillent aujourd'hui le classicisme. Cette modernité est bien sûr liée à la méthode Claude Lelouch d'ailleurs en partie la conséquence de contraintes techniques et budgétaires. Ainsi, Lelouch n'ayant pas assez d'argent pour tourner en couleurs tournera les extérieurs en couleurs et les intérieurs en noir et blanc. Le montage et les alternances de noir et blanc et de couleurs jouent alors habilement avec les méandres du temps et de la mémoire émotive, entre le présent et le bonheur passé qui ressurgit sans cesse.

    Je ne sais pas si « le cinéma c'est mieux que la vie » mais en tout cas Claude Lelouch fait partie de ceux dont les films et surtout « Un homme et une femme » nous la font aimer.  Rares sont les films qui donnent à ce point la sensation de voir une histoire d'amour naître et vibrer sous nos yeux, d'en ressentir -partager, presque- le moindre battement de cœur ou le moindre frémissement de ses protagonistes, comme si la caméra scrutait les visages et les âmes. Par une main qui frôle une épaule si subtilement filmée. Par le plan d'un regard qui s'évade et s'égare. Par un sourire qui s'esquisse. Par des mots hésitants ou murmurés. Par la musique éternelle de Francis Lai (enregistrée avant le film) qui nous chavire le cœur. Par une photographie aux accents picturaux qui sublime Deauville filmée avec une lumière nimbée de mélancolie, des paysages qui cristallisent les sentiments de Jean-Louis et d'Anne, fragile et paradoxalement impériale, magistralement (dirigée et) interprétée par Anouk Aimée. Rares sont les films qui procurent cette impression de spontanéité, de vérité presque. Les fameux « instants de vérité » de Lelouch.

    Et puis il y a le charme incomparable du couple Anouk Aimée/ Jean-Louis Trintignant, le charme de leurs voix, notamment quand Jean-Louis Trintignant prononce « Montmartre 1540 ». Le charme et la maladresse des premiers instants cruciaux d'une histoire d'amour quand le moindre geste, la moindre parole peuvent tout briser. Et puis ces plans fixes, de Jean-Louis dans sa Ford Mustang (véritable personnage du film), notamment lorsqu'il prépare ce qu'il dira à Anne après qu'il ait reçu son télégramme. Et puis ces plans qui encerclent les visages et en capturent la moindre émotion. Ce plan de cet homme avec son chien qui marche dans la brume et qui  fait penser à Giacometti (pour Jean-Louis). Tant d'autres encore...

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     Avec « Un homme et une femme » Claude Lelouch a signé une histoire intemporelle, universelle avec un ton très personnel et poétique. La plus simple du monde et la plus difficile à raconter. Celle de la rencontre d'un homme et une femme, de la rencontre de deux solitudes blessées. Il prouve que les plus belles histoires sont les plus simples et que la marque du talent est de les rendre singulières et extraordinaires.

    Alors pour reprendre l'interrogation de Jean-Louis dans le film citant Giacometti « Qu'est-ce que vous choisiriez : l'art ou la vie » Lelouch, n'a certainement pas choisi, ayant réussi a insufflé de l'art dans la vie de ses personnages et de la vie dans son art. Voilà c'est de l'art qui transpire la vie.

    Alors que Claude Lelouch a tourné sans avoir de distributeur, sans même savoir si son film sortirait un jour, il obtint la palme d'or à Cannes en 1966, l'oscar du meilleur film étranger et celui du meilleur scénario et 42 récompenses au total et aujourd'hui encore de nombreux touristes viennent à Deauville grâce à « Un homme et une femme », le film, mais aussi sa musique mondialement célèbre. Vingt ans après, Claude Lelouch tourna une suite « Un homme et une femme 20 ans déjà » réunissant à nouveau les deux protagonistes. Je vous en parle très bientôt.

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  • Le beau programme de Cannes Classics 2016 (et la critique de UN HOMME ET UNE FEMME de Lelouch)

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    C'est une partie du Festival de Cannes certainement moins connue que la compétition officielle, c'est pourtant là que se déroulent bien souvent des événements incroyables. Je me souviens bien sûr de la projection du "Guépard" en version restaurée présentée par Martin Scorsese en présence de Claudia Cardinale et d'Alain Delon mais il y en eut tant d'autres. La sélection de cette année risque encore de nous réserver de très belles surprises. J'ai déjà noté la projection du film de Claude Lelouch (en sa présence) qui reçut la palme d'or en 1966, "Un homme et une femme" (et dont je vous propose la critique en bonus ci-dessous) mais aussi  celle de l'autre film qui avait eu la palme d'or ex-aequo cette année-là (Ces messieurs dames ou Belles dames, vilains messieurs de Pietro Germi= ou encore le documentaire de Bertrand Tavernier (le plus passionné et passionnant des cinéphiles) en avant-première mondiale ou encore la projection de "Retour à Howards end" de James Ivory, de "Valmont" de Milos Forman, de 9 documentaires sur le cinéma, la leçon de cinéma de Friedkin ou encore "Rendez-vous de juillet" de Jacques Becker, les hommages croisés à Depardon et Wiseman. Je vous laisse découvrir ce magnifique programme et le communiqué de presse du Festival à ce sujet ci-dessous et après celui-ci, ma critique de "Un homme et une femme".

    Bertrand Tavernier en avant-première mondiale, William Friedkin en conversation, une célébration Cannes 1966, les 70 ans de la Fipresci, Wiseman & Depardon, deux géants du cinéma documentaire, des films inconnus en provenance de pays rares, des cinémathèques à l’honneur, l’Europe de l’Est en force, des documentaires sur le cinéma, de grands films populaires, du cinéma de genre, de la science-fiction, de la comédie, de l’animation, de l’horreur gothique, du western : voici Cannes Classics 2016.

     

    La plupart des films présentés sortiront en salles et en DVD/Blu-ray, et tout ou partie du programme Cannes Classics sera repris au cinéma Les Fauvettes (Paris), au festival Cinema Rittrovato (Bologne), à l’Institut Lumière (Lyon).

     

     

    EN AVANT-PREMIERE MONDIALE, LE DOCUMENTAIRE DE BERTRAND TAVERNIER SUR LE CINÉMA FRANÇAIS

     

    Voyage à travers le cinéma français de Bertrand Tavernier (2016, 3h15, France).

     

    « Ce travail de citoyen et d’espion, d’explorateur et de peintre, de chroniqueur et d’aventurier qu’ont si bien décrit tant d’auteurs, de Casanova à Gilles Perrault, n’est-ce pas une belle définition du métier de cinéaste que l’on a envie d’appliquer à Renoir, à Becker, au Vigo de Zéro de Conduite, au Duvivier de Pépé le Moko, aussi bien qu’à Truffaut, Franju ou Demy. A Max Ophuls et aussi à Bresson. Et à des metteurs en scène moins connus qui au détour d’une scène ou d’un film illuminent une émotion, débusquent des vérités surprenantes. Je voudrais que ce film soit un acte de gratitude envers tous ceux, cinéastes, scénaristes, acteurs et musiciens qui ont surgi dans ma vie. La mémoire réchauffe : ce film, c’est un peu de charbon pour les nuits d’hiver. »

     

    Une coproduction Little Bear-Gaumont-Pathé, avec la participation de CANAL+, CINE+, de la SACEM. Et avec le soutien de la Région Ile-de-France, en partenariat avec le CNC. Ventes internationales : Gaumont. Distribution France : Pathé. Le film sortira en salles en octobre 2016.

     

     

    LA LEÇON DE CINEMA : WILLIAM FRIEDKIN

     

    Le mercredi 18 mai, William Friedkin donnera la Leçon de cinéma annuelle, animée par le critique Michel Ciment. Par ailleurs, il présentera un film-surprise restauré en salle Buñuel et Sorcerer (1977) au Cinéma de la Plage.

     

    Sorcerer présenté par La Rabbia. Restauration Warner Bros, sous la supervision de Ned Price, responsable des restaurations Warner et de William Friedkin. Scan 4 K à partir du négatif 35mm. Restauration audio à partir des 4 pistes stéréo 35mm par Aaron Levy. Supervision de l’étalonnage Bryan McMahan. Remerciements à Bob Finkelstein, Karen Magid, Craig Kornblau, Dan O’Rourke, Traci Caroll, Wallon Green, Bud Smith.

     

     

    LA DOUBLE PALME D’OR DE 1966

     

    Après La Bataille du rail pour ouvrir ce mini-cycle il y a quelques années, le Festival de Cannes continue d’accueillir les restaurations des films lauréats de la Palme d’Or. En 2016, retour sur l’année 1966 et sur les deux vainqueurs, Pietro Germi et Claude Lelouch, récompensés par le jury présidé par Sophia Loren.  

     

    • Signore & signori (Ces messieurs dames ou Belles dames, vilains messieurs) de Pietro Germi (1966, 2h, Italie/France).

    Présenté par Cineteca di Bologna, Istituto Luce - Cinecittà, DEAR International. Restauré par Cineteca di Bologna, Istituto Luce - Cinecittà et DEAR International au laboratoire L’Immagine Ritrovata.

     

    • Un Homme et une femme de Claude Lelouch (1966, 1h42, France).

    Présenté par Les Films 13. Restauration par le laboratoire Eclair à Vanves. Film scanné et étalonné en 4K à partir du négatif original 35mm couleur et N&B, en présence de Claude Lelouch, restauré en numérique et finalisé en 2K pour le DCP. Son restauré d’après le magnétique 35mm original mono. Restauration et numérisation avec le soutien du CNC.

     

     

    HOMMAGES CROISÉS A RAYMOND DEPARDON ET FREDERICK WISEMAN

     

    • Faits divers de Raymond Depardon (1983, 1h30, France).

    Présenté par Palmeraie et désert avec le soutien du CNC. Négatif original numérisé et restauré image par image en 2K par Eclair. Restauration et étalonnage supervisé par Raymond Depardon qui présentera lui-même son film.

     

    • Hospital de Frederick Wiseman (1969, 1h24, Etats-Unis).

    Présenté par Zipporah Films et Blaq Out en partenariat avec Doc & Film et UniversCiné, restauration de Hospital en copie 35 mm par la Library of Congress Audiovisual Conservation Center d’après les négatifs originaux de la collection Zipporah Films.

     

    A noter que Frederick Wiseman sera présent à Cannes et recevra à cette occasion le Prix Consécration de France Culture.

     

     

    LE PREMIER PRIX DE LA FIPRESCI, FARREBIQUE DE GEORGES ROUQUIER, A L’OCCASION DES 70 ANS DE LA FÉDÉRATION INTERNATIONALE DE LA PRESSE CINÉMATOGRAPHIQUE

     

    • Farrebique de Georges Rouquier (1946, 1h27, France).

    Présenté par Les Documents Cinématographiques. Film numérisé et restauré par Eclair avec le soutien du CNC. Restauration 2K réalisée à partir du négatif nitrate et d’un marron nitrate. Coordination et suivi assurés par Cristina Martin aux Documents Cinématographiques.

     

     

    NEUF DOCUMENTAIRES SUR LE CINÉMA

     

    Comme chaque année, Cannes Classics propose des documentaires, une manière de raconter l’histoire du cinéma par le cinéma lui-même.

     

    • The Cinema Travelers de Shirley Abraham et Amit Madheshiya (2016, 1h36, Inde).

    Présenté et produit par Cave Pictures (Inde).

    Portait d’un cinéma itinérant en Inde, qui continue à porter la magie des images devant des spectateurs médusés et doit faire face aux changements technologiques, nombreux et complexes, tandis qu’un réparateur de projecteurs narre sa vision de l’évolution du cinéma avec poésie, philosophie et pragmatisme.

     

    • The Family Whistle de Michele Russo (2016, 1h05, Italie).

    Présenté par American Zoetrope. Produit par Ulisse Cultural Association.

    La famille Coppola, leur arrivée en Amérique, leurs liens avec leur Italie natale et leur relation à la musique. Avec de multiples interventions et anecdotes pleines de malice d’un des plus grands clans de cinéma actuel, dont Francis Coppola et Talia Shire.

     

    • Cinema Novo de Eryk Rocha (2016, 1h30, Brésil)

    Présenté par FiGa Films. Produit par Aruac Filmes & Coqueirão Pictures, co-produit par Canal Brasil & FM Produções.

    Un essai filmique, politique et poétique qui évoque les grands films du Cinema Novo. De nombreuses interviews des réalisateurs Nelson Pereira dos Santos, Glauber Rocha, Leon Hirszman, Joaquim Pedro de Andrade, Ruy Guerra, Walter Lima Jr. ou encore Paulo César Saraceni.

     

    • Midnight Returns: The Story of Billy Hayes and Turkey de Sally Sussman (2016, 1h39, Etats-Unis)

    Présenté et produit par Midnight Return LLC, en association avec Old Forest Hill Productions, Inc.

    Midnight Express raconté par ceux qui l’on fait : le réalisateur Alan Parker, le scénariste Oliver Stone et le producteur David Puttnam. Le film évoque aussi la façon dont l’image de la Turquie fut affectée par le film et montre comment Billy Hayes, le « héros » véritable de l’histoire, tente d'y revenir pour reconstruire les liens brisés.

     

    • Bright Lights: Starring Carrie Fischer and Debbie Reynolds de Alexis Bloom et Fisher Stevens (2016, 1h35, Etats-Unis)

    Présenté par HBO Documentary Films, produit par HBO et RatPac Documentary Films. 

    La vie et la relation intime de deux actrices : Carrie Fischer, héroïne de Star Wars, et de sa mère, Debbie Reynolds, la légendaire interprète de Chantons sous la pluie. La grande histoire et la petite histoire. Un documentaire tendre sur deux âges d’or du cinéma américain.

     

    • Gentleman Rissient de Benoît Jacquot, Pascal Mérigeau et Guy Seligmann (2015, 1h14 minutes, France).

    Présenté et produit par SODAPERAGA et Ciné+ (Bruno Deloye).

    Un portrait de Pierre Rissient, découvreur, attaché de presse, producteur, réalisateur et ambassadeur inlassable du cinéma mondial.

     

    • Close encounters with Vilmos Zsigmond de Pierre Filmon (2016, 1h18, France)

    Présenté et produit par FastProd, Lost Films et Radiant Images avec la participation de TCM Cinéma. Sortie en salles françaises.

    La vie du directeur de la photographie Vilmos Zsigmond, des rues de Budapest à Hollywood. De très nombreux artistes, dont John Travolta et Nancy Allen, et chefs-opérateurs de renom interviennent, le questionnent pour tracer le portrait d’un artiste complet.

     

    • Et La femme créa Hollywood de Clara et Julia Kuperberg (2015, 52mn, France)

    Présenté et produit par Wichita Films et OCS.

    De Lois Weber à Mary Pickford et Dorothy Arzner, une galerie de pionnières passionnantes qui ont aussi créé Hollywood. Leur point commun ? Ce sont toutes des femmes et elles ont (presque) toutes été oubliées.

     

    • Bernadette Lafont et Dieu créa la femme de Esther Hoffenberg (2016, 65mn, France)

    Présenté et produit par ARTE France, Lapsus, Inthemood et l’INA.

    Un portrait de Bernadette Lafont, l’actrice la plus atypique du cinéma français, avec ses petites-filles, ses amis Jean-Pierre Kalfon et Bulle Ogier, qui évoquent leur complicité artistique et humaine.

     

     

     

    COPIES RESTAURÉES

     

    Comme chaque année, Cannes Classics présente une vingtaine de copies restaurées. Pour cette édition, un effort particulier a été fait pour inviter des pays jamais encore sélectionnés pour leur travail patrimonial (Slovénie, Suisse, Pakistan, République Tchèque, Cuba, Thaïlande, Hongrie, Pologne). Attention perles rares ! Pour le reste, des grands classiques, des cinémathèques et des films qui nous donnent de leurs nouvelles.

     

    • Die letzte Chance (La Dernière chance) de Leopold Lindtberg (1945, 1h53, Suisse)

    Une présentation de la Cinémathèque suisse.

    Restauration de la Cinémathèque suisse et de la Schweizer Radio und Fernsehen (SRF), avec le soutien de Memoriav, au laboratoire Hiventy.

     

    • Dolina Miru (La Vallée de la paix) de France Stiglic (1956, 1h30, Slovénie)

    Une présentation du Slovenian Film Centre.

    Restauration son et image 2K à partir d’un scan 4K d’un interpositif et d’un internégatif du film noir et blanc en 35mm. Restauration sonore à partir d’un négatif son optique 35mm. Restauration menée par Bojan Mastilović et Janez Ferlan, restauration sonore par Matjaž Zdešar, étalonnage par Janez Ferlan, à Iridium Film, Ljubljana, supervision par les directeurs de la photographie et le réalisateur à la tête du projet : Lev Predan Kowarski, Rado Likon et Urša Menart.

     

    • Ikarie XB 1 de Jindřich Polák (1963, 1h28, République Tchèque)

    Une présentation du National Film Archive de Hongrie (NFA).

    Restauré en 4K par la National Film Archive (NFA) au Hungarian Filmlab. Numérisation à partir des négatifs caméra et son originaux préservés à la NFA. Film restauré numériquement dans le cadre du projet « Digital restoration of Czech film heritage », soutenu par un prêt de l’Islande, du Liechtenstein et de la Norvège et cofinancé par le ministère tchèque de la Culture, en partenariat avec la Librairie nationale de Norvège et CESNET.

     

    • Jago hua savera (Quand naîtra le jour) de Aaejay Kardar (1958, 1h34, Pakistan)

    Une présentation de la Nauman Taseer Foundation.

    Restauration image et son par Deluxe Restoration à Londres commissionnée par Anjum Taseer à partir des meilleurs éléments possibles, le négatif ayant disparu.

     

    • Memorias del subdesarrollo (Mémoires du sous-développement) de Tomás Gutiérrez Alea (1968, 1h37, Cuba)

    Une présentation de l’Instituto Cubano del Arte e Industria Cinematográficos (ICAIC), des Films du Camélia et de la Cineteca di Bologna. Restauré par la Cineteca di Bologna/L’Immagine Ritrovata laboratory en association avec l’Instituto Cubano del Arte e Industria Cinematográficos (ICAIC) et Les Films du Camélia. Sortie en salles françaises.

     

    • Santi-Vina de Thavi Na Bangchang (1954, 1h54, Thaïlande)

    Une présentation de Film Archive (Public Organization) en Thaïlande.

    Matériel original considéré comme perdu puis retrouvé en 2014 au British Film Institute ainsi qu’une copie d’exploitation à la China Film Archive et au Gosfilmofond en Russie. Scan 4K et restauration entrepris à partir des négatifs image et son originaux retrouvés au BFI. Restauration menée au laboratoire L’Immagine Ritrovata.

     

    • Szerelem (Amour) de Károly Makk (1971, 1h32, Hongrie)

    Une présentation du Hungarian National Film Fund et du Hungarian National Digital Film Archive and Film Institute (MaNDA).

    Scan 4K et restauration à partir des négatifs 35mm originaux. Numérisation et restauration sonore à partir des bandes 35mm magnétiques. Restauration réalisée par Focus-Fox Studio et Hungarian Filmlab. Sortie prochaine en salles françaises.

     

    • Howards End (Retour à Howards End) de James Ivory (1992, 2h20, Royaume-Uni/Japon)

    Une présentation de the Cohen Film Collection LLC.

    Restauration numérique à partir du négatif camera original détenu aux archives du George Eastman Museum réalisée en 4K par Simon Lund de Cineric Portugal. Etalonnage supervisé par le directeur de la photographie Tony Pierce-Roberts et le réalisateur James Ivory à Deluxe Restoration London (Steve Bearman, Mark Bonnici, Graham Jones). Restauration sonore en 5.1 réalisée par John Polito de Audio Mechanics (Burbank). Projection faite en présence de James Ivory et de l'actrice Vanessa Redgrave.

     

    • Le Décalogue 5 (Tu ne tueras point) et 6 (Tu ne seras pas luxurieux) de Krzysztof Kieślowski (1989, 57mn et 58mn, Pologne)

    Une présentation de MK2 et TVP.

    Restauration en 2K à partir des négatifs image originaux par la TVP en Pologne. L’étalonnage des différents épisodes supervisé par les chefs-opérateurs de chaque épisode. Sortie prochaine en salles françaises.

     

    • Momotarô, Umi no shinpei (Momotaro, le divin soldat de la mer) de Mitsuyo Seo (1945, 1h14, Japon)

    Une présentation de Shochiku Studio.

    La restauration numérique scannée en 4K, restauration image et projection en 2K par Shochiku Co., Ltd.

     

    • One-Eyed Jacks (La Vengeance aux deux visages) de Marlon Brando (1961, 2h21, Etats-Unis)

    Une présentation de Universal Studios et de The Film Foundation.

    Restauré par Universal Studios avec la collaboration de The Film Foundation. Martin Scorsese et Steven Spielberg ont personnellement contribué à cette restauration.

     

    • Solyaris (Solaris) de Andreï Tarkovski (URSS, 1972, 2h47, Fédération de Russie)

    Une présentation de Mosfilm Cinema Concern.

    Restauration numérique image par image son et image à partir d’un scan 2K du négatif. Producteur de la restauration : Karen Shakhnazarov.

     

    • Ugetsu monogatari (Les Contes de la lune vague après la pluie) de Kenji Mizoguchi (1953, 1h37, Japon)

    Présenté par The Film Foundation, KADOKAWA Corporation et la Hollywood Foreign Press Association.

    Restauré par The Film Foundation et KADOKAWA Corporation aux Cineric Laboratories. Nous remercions particulièrement Masahiro Miyajima et Martin Scorsese pour leur consultation portant sur cette restauration. Restauration financée par the Hollywood Foreign Press Association en association avec The Film Foundation et KADOKAWA Corporation.

     

    • Dragées au poivre de Jacques Baratier (1963, 1h34, France)

    Une présentation du CNC et de l’Association Jacques Baratier. Restauration numérique effectuée à partir de la numérisation en 2K des négatifs 35mm. Restauration réalisée par Mikros Image.

     

    • Valmont de Milos Forman (1989, 2h17, France)

    Une présentation de Pathé.

    Restauration menée par Pathé en 2016, exécutée en 4K par le laboratoire L’Immagine Ritrovata, avec le soutien du CNC.

     

    • Gueule d’amour de Jean Grémillon (1937, 1h32, France)

    Présenté par TF1 Droits Audiovisuels avec le soutien du CNC. Restauration en 4K à partir du négatif original réalisée chez Hiventy.

     

    • Masculin féminin de Jean-Luc Godard (1966, 1h50, France)

    Une présentation de Argos Films et de TAMASA.

    Numérisation et restauration 2K à partir du négatif original par Eclair, étalonnage supervisé par le directeur de la photographie Willy Kurant. Restauration son à partir du négatif son par L.E. Diapason. Sortie en salles françaises.

     

    • Indochine de Régis Wargnier (1992, 2h32, France)

    Une présentation de Studiocanal.

    Numérisation à partir du négatif original et restauration image par image en 4k par L’Immagine Ritrovata.

     

    • Adieu Bonaparte de Youssef Chahine (1984, 1h55, France/Egypte)

    Une présentation de la Cinémathèque française, de Misr International Films et de TF1 Droits Audiovisuels. Restauration de Misr International Films et TF1 Droits Audiovisuels menée par la Cinémathèque française avec le soutien du CNC, du Fonds Culturel Franco-Américain (DGA-MPA-SACEM-WGAW), des Archives audiovisuelles de Monaco et de l’Association Youssef Chahine. Travaux réalisés à partir du négatif image et des magnétiques son au laboratoire Eclair et au studio L.E.Diapason.

     

    • Pit and The Pendulum (La Chambre des tortures) de Roger Corman (1961, 1h20, Etats-Unis)

    Une présentation de Alta Vista Productions et de MGM Studios/Park Circus.

    Copie 35mm destinée à la préservation du film réalisée conjointement par l’Academy of Motion Picture Arts and Sciences et le producteur Jon Davison à partir du négatif original chez Fotokem Los Angeles avec Mato DerAvanessian, sous la supervision de Roger Corman. Restauration numérique des plans abîmés réinsérés dans la pellicule.

     

    • Rendez-vous de juillet de Jacques Becker (1949, 1h39, France)

    Restauration 2K présentée par Gaumont.

    Travaux image effectués par Eclair, son restauré par L.E. Diapason en partenariat avec Eclair. Sortie prochaine en salles et en DVD/Blu-ray.

     

     

    EN SÉANCE SPÉCIALE CANNES CLASSICS

     

    • Terrore nello spazio (La Planète des vampires) de Mario Bava (1965, 1h28, Italie/Espagne)

    Une présentation de Fulvio Lucisano, Nicolas Winding Refn et CSC Cineteca Nazionale. Restauration en numérique à partir du négatif original couleur 35mm Eastman Kodak par Italian International Film.

    Etalonnage corrigé par comparaison avec la colorimétrie d’un positif 35 mm prêté par Cineteca Nazionale sous la supervision de l’assistant-réalisateur Lamberto Bava. Scan, restauration numérique et Digital Intermediate sur pellicule positive 35 mm polyester Kodak et tirage des copies 35 mm effectués par Fotocinema Rome en 2015. Sortie prochaine en salles françaises.

     

    • Tiempo de morir de Arturo Ripstein (1966, 1h30, Mexique)

    Une présentation de Sidonis Calysta. Le film a été restauré par ALAMEDA FILMS à LABOFILMS MEXICO sous la supervision de Enrique Alagón, Adolfo Alagón et Gabriel Elvira à LABODIGITAL sous la supervision de Charles Barthe.

    Critique de UN HOMME ET UNE FEMME de Claude Lelouch

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    Le 13 septembre 1965, Claude Lelouch est désespéré, son dernier film ayant été un échec. Il prend alors sa voiture, roule jusqu'à épuisement en allant vers Deauville où il s'arrête à 2 heures du matin en dormant dans sa voiture. Réveillé le matin par le soleil, il voit une femme depuis sa voiture, étonné de la voir marcher avec un enfant et un chien. Sa « curiosité est alors plus grande que la tristesse ». Il commence à imaginer ce que peut faire cette femme sur cette plage, avec son enfant, à cette heure matinale. Cela donnera « Un homme et une femme ».

    Synopsis : Anne (Anouk Aimée), scripte, inconsolable depuis la mort de son mari cascadeur Pierre (Pierre Barouh), rencontre à Deauville, en allant chercher sa fille à la pension, un coureur automobile, Jean (Jean-Louis Trintignant), dont la femme s'est suicidée par désespoir. Jean raccompagne Anne à Paris. Tous deux sont endeuillés, et tous deux ont un enfant. C'est l'histoire d'un homme et d'une femme qui s'aiment, se repoussent, se retrouvent et s'aiment encore...

     J'ai vu ce film un grand nombre de fois, et à chaque fois, avec le même plaisir, la même émotion, le même sentiment de modernité pour un film qui date de 1966, étonnant pour un cinéaste dont beaucoup de critiques raillent aujourd'hui le classicisme. Cette modernité est bien sûr liée à la méthode Claude Lelouch d'ailleurs en partie la conséquence de contraintes techniques et budgétaires. Ainsi, Lelouch n'ayant pas assez d'argent pour tourner en couleurs tournera les extérieurs en couleurs et les intérieurs en noir et blanc. Le montage et les alternances de noir et blanc et de couleurs jouent alors habilement avec les méandres du temps et de la mémoire émotive, entre le présent et le bonheur passé qui ressurgit sans cesse.

    Je ne sais pas si « le cinéma c'est mieux que la vie » mais en tout cas Claude Lelouch fait partie de ceux dont les films et surtout « Un homme et une femme » nous la font aimer.  Rares sont les films qui donnent à ce point la sensation de voir une histoire d'amour naître et vibrer sous nos yeux, d'en ressentir -partager, presque- le moindre battement de cœur ou le moindre frémissement de ses protagonistes, comme si la caméra scrutait les visages et les âmes. Par une main qui frôle une épaule si subtilement filmée. Par le plan d'un regard qui s'évade et s'égare. Par un sourire qui s'esquisse. Par des mots hésitants ou murmurés. Par la musique éternelle de Francis Lai (enregistrée avant le film) qui nous chavire le cœur. Par une photographie aux accents picturaux qui sublime Deauville filmée avec une lumière nimbée de mélancolie, des paysages qui cristallisent les sentiments de Jean-Louis et d'Anne, fragile et paradoxalement impériale, magistralement (dirigée et) interprétée par Anouk Aimée. Rares sont les films qui procurent cette impression de spontanéité, de vérité presque. Les fameux « instants de vérité » de Lelouch.

    Et puis il y a le charme incomparable du couple Anouk Aimée/ Jean-Louis Trintignant, le charme de leurs voix, notamment quand Jean-Louis Trintignant prononce « Montmartre 1540 ». Le charme et la maladresse des premiers instants cruciaux d'une histoire d'amour quand le moindre geste, la moindre parole peuvent tout briser. Et puis ces plans fixes, de Jean-Louis dans sa Ford Mustang (véritable personnage du film), notamment lorsqu'il prépare ce qu'il dira à Anne après qu'il ait reçu son télégramme. Et puis ces plans qui encerclent les visages et en capturent la moindre émotion. Ce plan de cet homme avec son chien qui marche dans la brume et qui  fait penser à Giacometti (pour Jean-Louis). Tant d'autres encore...

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     Avec « Un homme et une femme » Claude Lelouch a signé une histoire intemporelle, universelle avec un ton très personnel et poétique. La plus simple du monde et la plus difficile à raconter. Celle de la rencontre d'un homme et une femme, de la rencontre de deux solitudes blessées. Il prouve que les plus belles histoires sont les plus simples et que la marque du talent est de les rendre singulières et extraordinaires.

    Alors pour reprendre l'interrogation de Jean-Louis dans le film citant Giacometti « Qu'est-ce que vous choisiriez : l'art ou la vie » Lelouch, n'a certainement pas choisi, ayant réussi a insufflé de l'art dans la vie de ses personnages et de la vie dans son art. Voilà c'est de l'art qui transpire la vie.

    Alors que Claude Lelouch a tourné sans avoir de distributeur, sans même savoir si son film sortirait un jour, il obtint la palme d'or à Cannes en 1966, l'oscar du meilleur film étranger et celui du meilleur scénario et 42 récompenses au total et aujourd'hui encore de nombreux touristes viennent à Deauville grâce à « Un homme et une femme », le film, mais aussi sa musique mondialement célèbre. Vingt ans après, Claude Lelouch tourna une suite « Un homme et une femme 20 ans déjà » réunissant à nouveau les deux protagonistes. Je vous en parle très bientôt.

     

     

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  • Lumière! : Le DVD/Blu-ray de 114 films Lumière à (a)voir absolument!

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    Puisque j'ai eu le plaisir la semaine dernière de vous parler à la radio des 120 ans du Cinématographe, je ne pouvais pas ne pas évoquer à nouveau ici ce DVD indispensable, a fortiori quelques jours après cette date anniversaire. Si vous ne deviez en avoir qu'un dans votre DVDthèque, peut-être serait-ce celui-ci...

    Cela restera indéniablement un de mes plus beaux souvenirs de mes 15 années de Festival de Cannes. Quel bonheur d’entendre les spectateurs du Grand Théâtre Lumière rire éperdument devant les images des frères Lumière… 120 ans plus tard, lors de cette séance spéciale en hommage aux 120 ans du Cinématographe Lumière dans le cadre du 68ème Festival de Cannes.

    A l’occasion des 120 ans du Cinématographe, les films restaurés des Lumière ont en effet été projetés aux festivaliers, le tout avec les commentaires cinéphiliques et inénarrables de Thierry Frémaux et avec la traduction (qui l’était tout autant) de Bertrand Tavernier.

    C’est le 28 décembre 1895 qu’eut ainsi lieu la première séance de cinéma publique payante au Grand Café à Paris, Boulevard des Capucines, dans le Salon indien, quelques mois après la première projection aux scientifiques, en mars de la même année. S'y trouve aujourd'hui le café Lumière de l'hôtel Scribe. Seuls 33 spectateurs étaient présents pour assister à ce moment historique.  Le Cinématographe, machine qui permet à la fois d'enregistrer et de projeter des images, se trouve aujourd'hui à l'Institut Lumière. Ce jour-là, en donnant à un public la possibilité de voir des films sur grand écran, les frères Louis et Auguste Lumière inventaient le spectacle de cinéma moderne, dernière étape d'une longue chaîne de découvertes. Ainsi le 28 décembre dernier avons-nous célébré les 120 ans du cinéma.

    C’est un film de 93 minutes qui nous a été projeté à Cannes, en réalité un montage de 114 films restaurés réalisés par Louis Lumière et ses opérateurs entre 1895 et 1905, de la "Sortie de l’usine Lumière" , « L’Arroseur arrosé » (la première fiction de l’Histoire du cinéma) à des films aussi méconnus qu’étonnants, cocasses, maîtrisés avec, déjà, les prémisses du langage cinématographique, du gros plan au travelling, un véritable voyage qui nous a emmenés dans les origines du cinéma mais aussi sur d’autres continents et qui a suscité l’hilarité générale mais aussi l’admiration devant des films d’une qualité exceptionnelle dont chacun démontrait à quel point déjà les Lumière pratiquaient et maîtrisaient l’art de la mise en scène et qu’il s’agissait bien là de fictions et non de simples documentaires.

    Une projection cannoise que je ne souhaitais manquer sous aucun prétexte (c'est même LA projection de ce festival que je ne voulais absolument pas manquer), et à laquelle je suis arrivée in extremis,  après des péripéties dignes du plus burlesque des films Lumière mais c’est là une autre histoire…en tout cas, je ne le regrette pas car ce fut un moment de rare exultation cinéphilique, le tout en présence de nombreux « frères du cinéma » comme l’avait souligné Thierry Frémaux : Taviani, Coen, Dardenne mais aussi en présence de Claude Lanzmann et Claude Lelouch  (je vous signale au passage que, du 6 janvier au 17 février, l'Institut Lumière consacre une rétrospective à ce dernier et que vous pouvez encore voir UN+UNE actuellement en salles que je vous recommande et dont vous pouvez retrouver ma critique, ici) parmi un prestigieux parterre d’invités. Un grand moment qui prouvait une fois de plus à quel point le cinéma est un spectacle mais surtout la modernité des films des frères Lumière. Fascinant!

    Ces 114 films restaurés en 4k sont désormais visibles en DVD et Blu-ray (édités par l'Institut Lumière et France TV). Comme le dit Bertrand Tavernier "tout le monde devrait avoir ce DVD chez soi" alors vous savez ce qu'il vous reste à faire!  Vous pouvez le retrouver sur le site de l'Institut Lumière, en cliquant ici. Je précise aux esprits mal tournés que ceci n'est pas un article sponsorisé mais la simple expression d'un immense coup de cœur cinématographique...

    A lire aussi: mon compte rendu du Festival Lumière de Lyon 2014 (un festival qu'organise chaque année l'Institut Lumière de Lyon). C'est à Lyon que les frères Lumière tournèrent leur premier film "Sortie d'Usine"...là où se trouve aujourd'hui l'Institut Lumière.

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  • 120 ans du cinématographe Lumière : séance spéciale et moment d'anthologie (Cannes Classics)

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    Cela restera indéniablement un de mes plus beaux souvenirs de mes 15 années de Festival de Cannes. Quel bonheur d’entendre les spectateurs du Grand Théâtre Lumière rire éperdument devant les images des frères Lumière… 120 ans plus tard.

    A l’occasion des 120 ans du Cinématographe, leurs films restaurés ont en effet été projetés aux festivaliers, le tout avec les commentaires cinéphiliques et inénarrables de Thierry Frémaux, avec la traduction (qui l’était tout autant) de Bertrand Tavernier.

    C’est le 28 décembre 1895 qu’eut ainsi lieu la première séance de cinéma payante au Grand Café à Paris, dans le Salon indien, Boulevard des Capucines, quelques mois après la première projection aux scientifiques, en mars de la même année. S'y trouve aujourd'hui le café Lumière de l'hôtel Scribe. Seuls 33 spectateurs étaient présents pour assister à ce moment historique.  Le Cinématographe, machine qui permet à la fois d'enregistrer et de projeter des images, se trouve aujourd'hui à l'Institut Lumière. Ce jour-là, en donnant à un public la possibilité de voir des films sur grand écran, les Lumière inventaient le spectacle de cinéma moderne, dernier maillon d'une longue suite de découvertes.

    C’est un film de 93 minutes qui nous a été projeté, en réalité un montage de 114 films restaurés réalisés par Louis Lumière et ses opérateurs entre 1895 et 1905, de la « Sortie de l’usine Lumière" , « L’Arroseur arrosé » (la première fiction de l’Histoire cinéma) à des films aussi méconnus qu’étonnants, cocasses, maîtrisés avec, déjà, les prémisses du langage cinématographique, du gros plan au travelling, un véritable voyage qui nous a emmenés dans les origines du cinéma mais aussi sur d’autres continents et qui a suscité l’hilarité générale mais aussi l’admiration devant des films d’une qualité exceptionnelle dont chacun démontrait à quel point déjà les Lumière pratiquaient et maîtrisaient l’art de la mise en scène et qu’il s’agissait bien là de fictions et non de simples documentaires.

    Une projection que je ne souhaitais manquer sous aucun prétexte, et à laquelle je suis arrivée in extremis,  après des péripéties dignes du plus burlesque des films Lumière mais c’est là une autre histoire…en tout cas, je ne le regrette pas car ce fut un moment de rare exultation cinéphilique, le tout en présence de nombreux « frères du cinéma » comme l’a souligné Thierry Frémaux : Taviani, Coen, Dardenne mais aussi en présence de Claude Lanzmann et Claude Lelouch parmi un prestigieux parterre d’invités. Un grand moment qui prouvait une fois de plus à quel point le cinéma est un spectacle mais surtout la modernité des films des frères Lumière. Fascinant!

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  • Critique de ROCCO ET SES FRERES de Luchino Visconti (Cannes Classics)

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    Cliquez ici pour lire mon article complet consacré à l'enthousiasmant programme de Cannes Classics 2015.

    Synopsis : Après le décès de son mari, Rosaria Parondi (Katina Paxinou), mère de cinq fils, arrive à Milan accompagnée de quatre de ses garçons : Rocco (Alain Delon) Simone, (Renato Salvatori), Ciro (Max Cartier) et Luca (Rocco Vidolazzi), le benjamin.  C’est chez les beaux-parents de son cinquième fils, Vincenzo (Spyros Fokas) qu’ils débarquent. Ce dernier est ainsi fiancé à Ginetta (Claudia Cardinale). Une dispute éclate. Les Parondi se réfugient dans un logement social. C’est là que Simone fait la connaissance de Nadia (Annie Girardot), une prostituée rejetée par sa famille. Simone, devenu boxeur, tombe amoureux de Nadia. Puis, alors qu’elle est séparée de ce dernier depuis presque deux ans, elle rencontre Rocco par hasard. Une idylle va naitre entre eux. Simone ne va pas le supporter…

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    Ce qui frappe d’abord, ce sont, au-delà de la diversité des styles (mêlant habilement Nouvelle Vague et néo-réalisme ici, un mouvement à l’origine duquel Visconti se trouve –« Ossessione » en 1942 est ainsi considéré comme le premier film néo-réaliste bien que les néoréalistes aient estimé avoir été trahis par ses films postérieurs qu’ils jugèrent très et trop classiques-),  les thématiques communes aux différents films de Visconti. Que ce soit à la cour de Bavière avec Ludwig, ou au palais Donnafigata avec le Prince Salina, c’est toujours d’un monde qui périclite et de solitude dont il est question mais aussi de grandes familles qui se désagrègent, d’êtres promis à des avenirs lugubres qui, de palais dorés en  logements insalubres, sont sans lumière et sans espoir.

    Ce monde où les Parondi, famille de paysans, émigre est ici celui de l’Italie d’après-guerre, en pleine reconstruction et industrialisation, où règnent les inégalités sociales. Milan c’est ainsi la ville de Visconti et le titre a ainsi été choisi en hommage à un écrivain réaliste de l’Italie du Sud, Rocco Scotellaro.

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    Avant d’être le portrait successif de cinq frères, « Rocco et ses frères » est donc celui de l’Italie d’après-guerre, une sombre peinture sociale avec pour cadre des logements aux formes carcérales et sans âme. Les cinq frères sont d’ailleurs chacun une illustration de cette peinture : entre ceux qui s’intègrent à la société (Vincenzo, Luca, Ciro) et ceux qu’elle étouffe et broie (Simone et Rocco). Une société injuste puisqu’elle va désagréger cette famille et puisque c’est le plus honnête et naïf qui en sera le martyr. Dans la dernière scène, Ciro fait ainsi l’éloge de Simone (pour qui Rocco se sacrifiera et qui n’en récoltera pourtant que reproches et malheurs) auprès de Luca, finalement d’une certaine manière désigné comme coupable à cause de sa « pitié dangereuse ».

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    Nadia, elle, porte la trace indélébile de son passé. Son rire si triste résonne sans cesse comme un vibrant cri de désespoir. Elle est une sorte de double de « Rocco », n’ayant d’autre choix que de vendre son corps, Rocco qui est sa seule raison de vivre. L’un et l’autre, martyrs, devront se sacrifier. Rocco en boxant, en martyrisant son corps. Elle en vendant son corps (et le martyrisant déjà), puis, dans une scène aussi terrible que splendide, en se laissant poignarder, les bras en croix puis enserrant son meurtrier en une ultime et fatale étreinte.

    Annie Girardot apporte toute sa candeur, sa lucidité, sa folie, son désespoir à cette Nadia, personnage à la fois fort et brisé qu’elle rend inoubliable par l’intensité et la subtilité de son jeu.

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    Face à elle, Alain Delon illumine ce film sombre de sa beauté tragique et juvénile et montre ici toute la palette de son jeu, du jeune homme timide, fragile et naïf, aux attitudes et aux craintes d’enfant encore, à l’homme déterminé. Une palette d’autant plus impressionnante quand on sait que la même année (1960) sortait « Plein soleil » de René Clément, avec un rôle et un jeu si différents.

    La réalisation de Visconti reprend le meilleur du néoréalisme et le meilleur de la Nouvelle Vague avec une utilisation particulièrement judicieuse des ellipses, du hors-champ, des transitions, créant ainsi des parallèles et des contrastes brillants et intenses.

    Il ne faudrait pas non plus oublier la musique de Nino Rota qui résonne comme une complainte à la fois douce, cruelle et mélodieuse.

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    « Rocco et ses frères » : encore un chef d’œuvre de Visconti qui prend le meilleur du pessimisme et d’une paradoxale légèreté de la Nouvelle Vague, mais aussi du néoréalisme qu’il a initié et qui porte déjà les jalons de ses grandes fresques futures. Un film d’une beauté et d’une lucidité poignantes, sombres et tragiques porté par de jeunes acteurs (Delon, Girardot, Salvatori…), un compositeur et un réalisateur déjà au sommet de leur art.

    « Rocco et ses frères » a obtenu le lion d’argent à la Mostra de Venise 1960.

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  • 68ème Festival de Cannes : le programme de Cannes Classics 2015

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    Chaque année, la sélection de Cannes Classics est toujours un ravissement pour les cinéphiles et, chaque année, entre deux séances de la compétition officielle, j’essaie d’en voir quelques séances. Y règne toujours une atmosphère particulière. Cette année ne devrait pas déroger à la règle puisque:

    -Costa-Gavras en sera l’ invité d’honneur

    – sera proposée une célébration croisée d’Ingrid Bergman et d’Orson Welles

    – Ousmane Sembène le « père du cinéma africain » sera également à l’honneur

    – Gaumont sera aussi à l’honneur

    -mais encore…Hitchcock, Truffaut, des Argentins, des Russes, des Hongrois, des projections en plein air, Marcel Pagnol, Julien Duvivier, des documentaires sur le cinéma, des restaurations en provenance du monde entier, La Légende de la Palme d’or et les 120 ans du Cinématographe Lumière, bref de quoi faire tourner la tête des amoureux du cinéma.

    Je vous laisse découvrir le programme ci-dessous et, en bonus, je vous propose ma critique de  « Rocco et ses frères » de Visconti, une projection de sa copie restaurée à ne pas manquer.

    PROGRAMME DETAILLE DE CANNES CLASSICS


    • Invité d’honneur : COSTA-GAVRAS

    Palme d’or avec Missing en 1982, membre du Jury en 1976 (il récompensa Taxi Driver), Prix de la mise en scène avec Section spéciale en 1975, c’est en sa présence que sera projeté Z, Prix du Jury en 1969.
    Z (1968, 2h07)
    Présenté par KG Productions avec le soutien du CNC. Négatif original numérisé en 4K et restauré image par image en 2K par Eclair Group et par LE Diapason pour le son. Restauration et étalonnage supervisés par Costa-Gavras.

    • Les documentaires sur le cinéma :

    Hitchcock / Truffaut de Kent Jones (2015, 1h28)
    Co-écrit par Kent Jones et Serge Toubiana. Produit par Artline Films, Cohen Media Group et Arte France.

    Depardieu grandeur nature de Richard Melloul (2014, 1h)
    Produit par Richard Melloul Productions et Productions Tony Comiti.

    Steve McQueen : The Man & Le Mans de Gabriel Clarke et John McKenna (2015, 1h52)
    Produit par John McKenna.

    By Sidney Lumet de Nancy Buirski (2015, 1h43)
    Produit par Augusta Films, co-produit par American Masters. Présenté par RatPac Documentary Films.

    Harold and Lillian : a Hollywood Love Story de Daniel Raim (2015, 1h41)
    Produit par Adama Films.

    Rappelons que dans le cadre de l’hommage à Ingrid Bergman sera projeté :
    Jag Är Ingrid (Je suis Ingrid/Ingrid Bergman, in Her Own Words) de Stig Björkman (2015, 1h54)
    Produit par Stina Gardell/Mantaray Film.

    Et enfin, à l’occasion de la célébration des soixante ans de la création de la Palme d’or :
    La Légende de la Palme d’or (The Golden Palm’s Legend) d’Alexis Veller (2015, 1h10)
    Produit par AV productions.

    • Centenaire Orson Welles
    Citizen Kane d’Orson Welles (1941, 1h59)
    Une présentation de Warner Bros. Restauration 4k réalisée chez Warner Bros. Motion Picture Imagery par l’étalonneuse Janet Wilson, sous la supervision de Ned Price. Le négatif original n’existant plus, image reconstituée d’après trois interpositifs noirs et blancs à grain fin support nitrate. Son optique « RCA squeeze duplex format. »

    The Third Man (Le Troisième homme) de Carol Reed (1949, 1h44)
    Une présentation de Studiocanal. Marron, élément nitrate de 2ème génération (négatif original inexistant), numérisé en 4K et restauré image par image en 4K par Deluxe en Angleterre. Restauration supervisée par Studiocanal.

    The Lady From Shanghai (La Dame de Shanghai)
    d’Orson Welles (1948, 1h27)
    Présenté par Park Circus. Restauration en 4K chez Colorworks à Sony Pictures. Le négatif d’origine en nitrate a été scanné en 4K chez Deluxe à Hollywood avant restauration numérique, un travail complété chez MTI Film à Los Angeles. Restauration sonore au Chase Audio chez Deluxe, étalonnage et DCP préparés par Colorworks.

    Deux documentaires sur Orson Welles :

    Orson Welles, Autopsie d’une légende d’Elisabeth Kapnist (2015, 56mn)
    Produit par Phares et balises et Arte France.

    This Is Orson Welles de Clara et Julia Kuperberg (2015, 53mn)
    Produit par TCM Cinéma et Wichita Films.

    • Une soirée Barbet Schroeder
    More de Barbet Schroeder (1969, 1h57)
    Restauration chez Digimage Classics, dans une filière 2K. Le laboratoire a travaillé d’après les négatifs originaux image et son. L’étalonnage a été supervisé par Barbet Schroeder.
    Le film suivra la projection de Amnesia (2015, 1h36) en Séance spéciale.

    • Hommage à Manoel de Oliveira
    Grâce à la fille de Manoel de Oliveira, Adelaide Trepa, et à son petit-fils Manuel Casimiro, qui l’ont permis, en lien avec José Manuel Costa, directeur, et Rui Machado, sous-directeur, de la Cinemateca Portuguesa, le Festival de Cannes projettera son film posthume Visita ou Memórias e Confissões (1982, 1h08). Totalement inédit, il n’aura été montré qu’à la Cinemateca Portuguesa de Lisbonne et Porto, ville natale de Manoel de Oliveira.

    • Lumière !
    Après Georges Méliès dans la Grande Salle et à l’occasion de la célébration des 120 ans de la naissance du Cinématographe Lumière, projection d’un montage de films Lumière dans le Grand Théâtre… Lumière.
    Une présentation de l’Institut Lumière, du Centre National du Cinéma et de la Cinémathèque française. Projection en DCP 4K. Restauration 4K conduite par Eclair Group, en collaboration avec l’Immagine Ritrovata.

    • Copies restaurées

    Rocco e i suoi fratelli (Rocco and His Brothers / Rocco et ses frères) de Luchino Visconti (1960, 2h57)
    Une présentation de la Film Foundation. Une restauration de la Cineteca di Bologna à L’Immagine Ritrovata laboratory en association avec Titanus, TF1 Droits Audiovisuels et The Film Foundation. Restauration financée par Gucci et The Film Foundation.

    Les Yeux brûlés de Laurent Roth (1986, 58mn)
    Une présentation du CNC et de l’ECPAD en présence de Laurent Roth. Restauration numérique effectuée à partir de la numérisation en 2K des négatifs 35 mm et la numérisation des éléments originaux s’ils existaient encore pour les images d’archives. Restauration réalisée par le laboratoire du CNC à Bois d’Arcy.

    Ascenseur pour l’échafaud de Louis Malle (1958, 1h33)
    Restauration 2K présentée par Gaumont. Travaux image effectués par Eclair, son restauré par Diapason en partenariat avec Eclair.

    La Noire de… (Black Girl) de Ousmane Sembène (1966, 1h05)
    Restauré par The Film Foundation pour le World Cinema Project en collaboration avec le Sembène Estate, l’Institut national de l’audiovisuel, INA, les laboratoires Eclair et le Centre national du cinéma et de l’image animée, CNC.
    Restauration menée à la Cineteca di Bologna/L’Immagine Ritrovata Laboratory.
    Précédé du documentaire :
    SEMBENE! de Samba Gadjigo et Jason Silverman (2015, 1h22).
    Produit par Galle Ceddo Projects, Impact Partners, New Mexico Media Partners, SNE Partners.

    Insiang de Lino Brocka (1976, 1h35)
    Insiang  fut le premier long métrage philippin à être présenté à Cannes.
    Restauré par The Film Foundation pour le World Cinema Project. Restauration Cineteca di Bologna/L’Immagine Ritrovata financée par le World Cinema Project de la Film Foundation et le Film Development Council des Philippines.

    Sur (The South / Le Sud) de Fernando Solanas (1988, 2h03)
    Présenté par Cinesur et Blaq Out en partenariat avec UniversCiné et l’INCAA. Restauration en haute définition réalisée par le laboratoire Cinecolor – Industrias Audiovisuales S.A, dirigée par Roberto Zambrino et supervisée par Fernando Solanas à l’occasion de la restauration de l’ensemble de ses films qui sortiront en coffret DVD (éditions Blaq Out).

    Zangiku Monogatari (The Story of the Last Chrysanthemum / Le Conte du chrysanthème tardif) de Kenji Mizoguchi (1939, 2h23)
    Une présentation du studio Shochiku. La restauration numérique, issue d’un transfert 4K (projection 2K), a été réalisée par Shochiku Co., Ltd.

    Jingi Naki Tatakai (Battles Without Honor and Humanity aka Yakusa Paper / Combat sans code d’honneur) de Kinji Fukasaku (1973, 1h39)
    Une présentation de TOEI COMPANY, LTD. Restauration numérique en 2K réalisée à partir du négatif original 35mm par TOEI LABO TECH. Distribution France : Wild Side Films.

    Szegénylegények (The Round-Up / Les Sans espoir) de Miklós Jancsó (1965, 1h28)
    Une présentation du Hungarian National Film Fund et du Hungarian National Digital Film Archive and Film Institute (MaNDA). En compétition au Festival de Cannes en 1966. Restauration 2K image et son par le Hungarian Filmlab à partir du négatif 35mm.

    Les Ordres (Orderers) de Michel Brault (1974, 1h48)
    Une présentation de « Éléphant, mémoire du cinéma québécois. » Numérisation haute définition à partir de trois sources: négatif original 35 mm couleur A et B, interpositif et internégatif 35 mm. Son restauré à partir d’un mix magnétique 35 mm trois pistes. Restauration dirigée par Marie-José Raymond, et étalonnage de Claude Fournier, en collaboration avec le réalisateur, Michel Brault, à Technicolor Montréal.

    Panique de Julien Duvivier (1946, 1h31)
    Présenté par TF1 DA. Le négatif original ayant disparu, restauration en 2K chez Digimage à partir du marron nitrate.

    Xia Nu (俠女 / A Touch of Zen) de King Hu (1973, 3h)
    Une présentation du Taiwan Film Institute. Premier film taïwanais au Festival de Cannes et premier film en langue mandarin à y être présenté. 40e anniversaire du Grand Prix de la Commission Supérieure Technique en 1975. Restauration numérique réalisée en 4K par L’Immagine Ritrovata à Bologne à partir du négatif. Le directeur de la photographie a supervisé l’étalonnage. Distributeur : Carlotta.

    Dobro Pozhalovat, Ili Postoronnim Vkhod Vospreshchen (Welcome or No Trespassing) de Elem Klimov (1964, 1h14)
    Une présentation de la Open World Foundation et de Mosfilm. Numérisation en 2K, restauration son et image de Mosfilm et Krupny Plan.

    La Historia Oficial (The Official Story / L’Histoire officielle) de Luis Puenzo (1984, 1h50)
    Une présentation de Historias Cinematográficas. Prix d’interprétation féminine ex-aequo au Festival de Cannes 1985 pour Norma Aleandro et Oscar du meilleur film en langue étrangère en 1986. Restauration en 4K à partir du négatif original. Réétalonnage mené par le réalisateur et le directeur de la photographie. Son numérisé à partir d’une restauration du support magnétique puis remixé en 5.1 avec de nouveaux effets et orchestrations additionnelles. Financement par le National Film Institute argentin (INCAA) et travail exécuté à Cinecolor Lab sous la supervision du réalisateur/producteur Luis Puenzo.

    Marius de Alexander Korda (1931, 2h), scénario et dialogues de Marcel Pagnol
    Restauration par la Compagnie méditerranéenne de film – MPC et La Cinémathèque française, avec le soutien du CNC, du Fonds Culturel Franco-Américain DGA-MPA-SACEM- WGAW, le concours d’ARTE France Unité Cinéma et des Archives Audiovisuelles de Monaco, avec la participation de la SOGEDA Monaco. La restauration 4K a été supervisée par Nicolas Pagnol et Hervé Pichard (La Cinémathèque française). Les travaux ont été réalisés par le laboratoire DIGIMAGE. L’étalonnage a été mené par Guillaume Schiffma

    Et Cannes Classics au Cinéma de la Plage !

    Ran d’Akira Kurosawa (1985, 2h42)
    Négatif original numérisé en 4K et restauré image par image en 4K par Eclair. Restauration image, étalonnage et restauration son supervisés par STUDIOCANAL en collaboration avec Kadokawa (co-producteur japonais). Etalonnage validé par M. Ueda (chef opérateur), collaborateur de Akira Kurosawa sur le tournage du film.

    Hibernatus d’Edouard Molinaro (1969, 1h40)
    Restauration 2K présentée par Gaumont. Travaux image effectués par Eclair, son restauré par Diapason en partenariat avec Eclair.

    Le Grand blond avec une chaussure noire d’Yves Robert (1972, 1h30)
    Restauration 2K présentée par Gaumont. Travaux image effectués par Eclair, son restauré par Diapason en partenariat avec Eclair.

    Jurassic Park 3D de Steven Spielberg (1993, 2h01)

    Ivan Le terrible 1 et 2 de Sergueï Eisenstein (1944, 1h40 et 1945, 1h26)
    Restauration numérique son et image effectuée par MOSFILM Cinema Concern sous la supervision de Karen Shakhnazarov.

    The Terminator de James Cameron (1984, 1h48)
    Metro-Goldwyn-Mayer Studios présentera le film avant la ressortie mondiale par Park Circus.

    The Usual Suspects de Bryan Singer (1995, 1h46)
    Metro-Goldwyn-Mayer Studios présentera le film en DCP pour la première fois, 20 ans après sa première projection au Festival de Cannes.

    Hôtel du Nord de Marcel Carné (1938, 1h35)
    Une restauration présentée par MK2 avec le soutien du CNC. Restauration image 2K (d’après un scan 4K du négatif image nitrate) faite par Digimage Classics.

    Joe Hill de Bo Widerberg (1971, 1h50)
    Restauration 2K présentée par Malavida Films et le Swedish Film Institute qui a mené le travail à partir d’un internégatif.

    Par ailleurs, le Cinéma de la Plage présentera en avant-première mondiale Enragés de Eric Hannezo (2015, 1h40) avec Lambert Wilson, Guillaume Gouix et Virginie Ledoyen. En Séance spéciale.

    Produit par Black Dynamite et JD Prod.

    Critique  de « Rocco et ses frères  » de Luchino Visconti.

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    Ce soir, à 20H45, sur Cine + Classic, ne manquez pas ce chef d’œuvre de Visconti. A cette occasion, retrouvez, ci-dessous, ma critique du film ainsi que, plus bas, celles de deux autres chefs d’œuvre de Visconti « Le Guépard » et « Ludwig ou le Crépuscule des Dieux ».

    Synopsis : Après le décès de son mari, Rosaria Parondi (Katina Paxinou), mère de cinq fils, arrive à Milan accompagnée de quatre de ses garçons : Rocco (Alain Delon) Simone, (Renato Salvatori), Ciro (Max Cartier) et Luca (Rocco Vidolazzi), le benjamin.  C’est chez les beaux-parents de son cinquième fils, Vincenzo (Spyros Fokas) qu’ils débarquent. Ce dernier est ainsi fiancé à Ginetta (Claudia Cardinale). Une dispute éclate. Les Parondi se réfugient dans un logement social. C’est là que Simone fait la connaissance de Nadia (Annie Girardot), une prostituée rejetée par sa famille. Simone, devenu boxeur, tombe amoureux de Nadia. Puis, alors qu’elle est séparée de ce dernier depuis presque deux ans, elle rencontre Rocco par hasard. Une idylle va naitre entre eux. Simone ne va pas le supporter…

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    Ce qui frappe d’abord, ce sont, au-delà de la diversité des styles (mêlant habilement Nouvelle Vague et néo-réalisme ici, un mouvement à l’origine duquel Visconti se trouve –« Ossessione » en 1942 est ainsi considéré comme le premier film néo-réaliste bien que les néoréalistes aient estimé avoir été trahis par ses films postérieurs qu’ils jugèrent très et trop classiques-),  les thématiques communes aux différents films de Visconti. Que ce soit à la cour de Bavière avec Ludwig, ou au palais Donnafigata avec le Prince Salina, c’est toujours d’un monde qui périclite et de solitude dont il est question mais aussi de grandes familles qui se désagrègent, d’êtres promis à des avenirs lugubres qui, de palais dorés en  logements insalubres, sont sans lumière et sans espoir.

    Ce monde où les Parondi, famille de paysans, émigre est ici celui de l’Italie d’après-guerre, en pleine reconstruction et industrialisation, où règnent les inégalités sociales. Milan c’est ainsi la ville de Visconti et le titre a ainsi été choisi en hommage à un écrivain réaliste de l’Italie du Sud, Rocco Scotellaro.

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    Avant d’être le portrait successif de cinq frères, « Rocco et ses frères » est donc celui de l’Italie d’après-guerre, une sombre peinture sociale avec pour cadre des logements aux formes carcérales et sans âme. Les cinq frères sont d’ailleurs chacun une illustration de cette peinture : entre ceux qui s’intègrent à la société (Vincenzo, Luca, Ciro) et ceux qu’elle étouffe et broie (Simone et Rocco). Une société injuste puisqu’elle va désagréger cette famille et puisque c’est le plus honnête et naïf qui en sera le martyr. Dans la dernière scène, Ciro fait ainsi l’éloge de Simone (pour qui Rocco se sacrifiera et qui n’en récoltera pourtant que reproches et malheurs) auprès de Luca, finalement d’une certaine manière désigné comme coupable à cause de sa « pitié dangereuse ».

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    Nadia, elle, porte la trace indélébile de son passé. Son rire si triste résonne sans cesse comme un vibrant cri de désespoir. Elle est une sorte de double de « Rocco », n’ayant d’autre choix que de vendre son corps, Rocco qui est sa seule raison de vivre. L’un et l’autre, martyrs, devront se sacrifier. Rocco en boxant, en martyrisant son corps. Elle en vendant son corps (et le martyrisant déjà), puis, dans une scène aussi terrible que splendide, en se laissant poignarder, les bras en croix puis enserrant son meurtrier en une ultime et fatale étreinte.

    Annie Girardot apporte toute sa candeur, sa lucidité, sa folie, son désespoir à cette Nadia, personnage à la fois fort et brisé qu’elle rend inoubliable par l’intensité et la subtilité de son jeu.

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    Face à elle, Alain Delon illumine ce film sombre de sa beauté tragique et juvénile et montre ici toute la palette de son jeu, du jeune homme timide, fragile et naïf, aux attitudes et aux craintes d’enfant encore, à l’homme déterminé. Une palette d’autant plus impressionnante quand on sait que la même année (1960) sortait « Plein soleil » de René Clément, avec un rôle et un jeu si différents.

    La réalisation de Visconti reprend le meilleur du néoréalisme et le meilleur de la Nouvelle Vague avec une utilisation particulièrement judicieuse des ellipses, du hors-champ, des transitions, créant ainsi des parallèles et des contrastes brillants et intenses.

    Il ne faudrait pas non plus oublier la musique de Nino Rota qui résonne comme une complainte à la fois douce, cruelle et mélodieuse.

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    « Rocco et ses frères » : encore un chef d’œuvre de Visconti qui prend le meilleur du pessimisme et d’une paradoxale légèreté de la Nouvelle Vague, mais aussi du néoréalisme qu’il a initié et qui porte déjà les jalons de ses grandes fresques futures. Un film d’une beauté et d’une lucidité poignantes, sombres et tragiques porté par de jeunes acteurs (Delon, Girardot, Salvatori…), un compositeur et un réalisateur déjà au sommet de leur art.

    « Rocco et ses frères » a obtenu le lion d’argent à la Mostra de Venise 1960.

    Catégories : CANNES CLASSICS Lien permanent 0 commentaire Pin it! Imprimer