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  • Lee Chang-dong et Jerzy Skolimowski présidents du jury de la Semaine de la Critique 2011

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    Alors que c'est le 18 avril que sera dévoilé officiellement le programme de la Semaine de la Critique 2011, qui célèbre cette année ses 50 ans, nous venons d’apprendre que ce sont  les réalisateurs sud-coréen Lee Chang-dong et polonais Jerzy Skolimowski qui présideront le jury de la Semaine de la Critique 2011.

     Lee Chand-dong décernera le prix des longs métrages tandis que le cinéaste polonais aura la charge de récompenser les courts métrages.

    Tous deux connaissent déjà bien le festival.  L'actrice principale du film « Secret sunshine » de Lee Chang-dong, Jeon Do-yeon, est  ainsi repartie  en 2007, couronnée du Prix d'interprétation féminine du festival.   Lee Chang-dong fut déjà membre du jury du Festival, en 2009 (sous la présidence d’Isabelle Huppert). En compétition avec « Poetry » l’an passé, il a remporté la prix du scénario.

    Quant à Jerzy Skolomowski, il reçut, en 1978, le Grand prix du Jury du Festival de Cannes pour "Le Cri du sorcier" et en 1982  le prix du scénario  pour "Travail au noir."

     La 50e édition  de la Semaine de la Critique aura lieu du 12 au 20 mai 2011.

    Filmographie de Lee Chang-dong en tant que réalisateur :

    1997 : Green Fish

    2000 : Peppermint Candy

    2002 : Oasis

    2007 : Secret Sunshine

    2010 : Poetry

    Filmographie de Jerzy Skolimowski en tant que réalisateur

    1961 : Boks, documentaire

    1964 : Signe particulier : néant

    1965 : Walkower

    1966 : La Barrière

    1967 : Le Départ

    1970 : Les Aventures du brigadier Gérard

    1971 : Deep End

    1972 : Roi, Dame, Valet

    1978 : Le Cri du sorcier

    1981 : Haut les mains

    1982 : Travail au noir

    1984 : Succès à tout prix

    1986 : Le Bateau phare

    1989 : Les Eaux printanières

    1991 : Ferdydurke

    2008 : Quatre nuits avec Anna

    2010 : Essential Killing

     

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  • Chopard, partenaire officiel du Festival de Cannes pour la 14ème année : la palme d'or par Chopard

    palme.jpgLa Palme d’Or, récompense suprême décernée au meilleur long métrage en compétition lors du Festival, sera réalisée pour la 14ème année consécutive par les ateliers Chopard, et remise lors de la cérémonie de clôture le 22 mai.

     Redessiné par Caroline Gruosi-Scheufele en 1998, ce précieux trophée est sans conteste le « bijou » le plus convoité du Festival. L

    es « mini » Palmes décernées aux prix d’interprétation féminine et masculine et le Trophée Chopard sont également réalisés par les artisans de la Maison genevoise.

    La Palme pèse 118 gr d’or jaune et 1248 gr de cristal de roche ; elle mesure 13,5cmx9cmx9cm.

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  • L'hôtel Palais Stéphanie de Cannes devient le JW Marriott Cannes Palais Stéphanie

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    marriott.jpgComme vous le savez, peut-être, pour la 11ème année consécutive, je serai à Cannes accréditée pour le Festival du Film, et pour la deuxième année accréditée presse professionnelle, et vous pourrez m'y suivre en direct sur http://www.inthemoodforcannes.com (blog lauréat du concours de blogs du Festival de Cannes 2008 et prix off Cannes du meilleur blog du Festival de Cannes 2010) et sur http://www.inthemoodforcinema.com mais aussi sur http://www.inthemoodforluxe.com où je vous informerai des bons plans "in the mood for luxe" du festival.

    A nouveau (le 1er avril) l'hôtel Palais Stéphanie change donc d'enseigne pour cette fois devenir le JW Marriott Cannes, toujours 5 étoiles, avec un emplacement idéal à deux pas du palais des congrès. Un hôtel que j'espère avoir bientôt l'opportunité de tester pour vous.  Une chaîne Marriott qui prône "un luxe discret" et qui se caractérise par "une élégance simple" et "un confort authentique" avec une atmosphère et un cadre soignés dans des lieux souvent idylliques, propices à la détente.

    Piscine extérieure  unique sur le toit de l'hôtel,  bar-restaurant La Scena, casino sur place, 261 chambres, conciergerie... décoration très "in the mood for cinema", le JW Marriott Cannes pourrait bien devenir la nouvelle adresse à la mode des festivaliers qui recherchent un logement "in the mood for luxe"!

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    Palais Stéphanie

    50 boulevard de la Croisette, BP 224, Provence-Alpes-Côte d'Azur

    Cannes, 06414 France

    Téléphone : 33 4 92997000

    Site internet du JW Marriott Cannes
    Page Facebook du JW Marriott Cannes
     
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  • Découvrez l'affiche du 64ème Festival de Cannes : Faye Dunaway par Jerry Schatzberg

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    En 2010, le Festival de Cannes, avait choisi de « mettre à l’affiche » Juliette Binoche tenant un stylo lumineux sur fond bleu me rappelant la citation de Cocteau "Le cinéma, c'est l'écriture moderne dont l'encre est la lumière." Une affiche qui s'affirmait une nouvelle fois dans la modernité mais aussi à la confluence des arts et des cultures avec une actrice dont le parcours dépasse largement les frontières de l'hexagone mais aussi celles du cinéma et à qui ce festival a d’ailleurs porté bonheur puisque, la même année, elle a obtenu le prix d’interprétation pour son magnifique rôle dans « Copie conforme » de Kiarostami (que je vous recommande si vous ne l’avez pas encore vu !). Sa sélection avait d’ailleurs créé une vaine polémique, certains criant au favoritisme.

     Cette année, c’est à nouveau une actrice qui est à l’honneur, une actrice qu’il n’est d’ailleurs pas rare de croiser dans les travées du palais du festival d’ailleurs : Faye Dunaway.

     A nouveau également c’est la modernité, même l’intemporalité, qui est à l’honneur avec cette affiche, modèle de grâce, d’épure, de sobriété, de sophistication, de mystère, de classe, de glamour, et même pourvue d’une certaine langueur… (auxquels nous invite cette édition 2011 ?).

     Cette photo a été prise par Jerry Schatzberg en 1970. Peut-être cette affiche signe-t-elle le retour du (grand) cinéma américain au festival qui l’avait un peu délaissé l’an passé avec d’ores et déjà Robert De Niro en président du jury et Woody Allen en ouverture. ?

    Je vous laisse découvrir le communiqué de presse du festival, à ce sujet, ci-dessous, qui nous apprend également que « Portrait d’une enfant déchue », dans lequel Faye Dunaway occupe le premier rôle, vient d'être restauré par le studio Universal et sera présenté en copie restaurée lors du Festival de Cannes, en présence du réalisateur et de son actrice.

    Je vous rappelle que vous pourrez suivre le Festival en direct sur ce blog mais également sur mon blog quotidien principal http://www.inthemoodforcinema.com et que vous pouvez également suivre inthemoodforcannes.com sur twitter (http://twitter.com/moodforcannes ) et sur Facebook (http://facebook.com/inthemoodforcannes ).

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    Le cinéaste new-yorkais, lauréat de la Palme d’or pour Scarecrow (l’Epouvantail, 1973), a commencé sa carrière comme photographe. Son travail est rapidement remarqué, en particulier la série de photos de Bob Dylan, prises dans les années soixante : Schatzberg a signé en particulier le portrait du chanteur qui orne la couverture de son légendaire album Blonde on Blonde. Au début des années 70, Schatzberg se tourne vers le cinéma. Son premier film : Puzzle of a Downfall Child (Portrait d’une enfant déchue, 1970) révèle un sens du cadrage et de la lumière exceptionnel chez un débutant. Suivront rapidement Panique à Needle Park (1971), qui révèle Al Pacino, et Scarecrow, consacrés à Cannes.

    Portrait d’une enfant déchue, dans lequel Faye Dunaway occupe le premier rôle, vient d'être restauré par le studio Universal. Longtemps absent des écrans, il sera présenté en copie restaurée lors du Festival de Cannes, en présence du réalisateur et de son actrice. En France, il sera distribué par Carlotta à l'automne 2011.

     

    L’agence H5 a réalisé l’affiche et signe la création graphique du Festival 2011.

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  • Critique de "Borsalino" de Jacques Deray avec Jean-Paul Belmondo et Alain Delon

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    Dans le cadre de l'hommage du Festival de Cannes 2011 à Jean-Paul Belmondo, dont je vous parlais hier, ici, je vous propose aujourd'hui la critique de "Borsalino" de Jacques Deray.

    Voilà. C'était en 1970. 4, 7 millions de spectateurs avaient alors vu ce film produit par Alain Delon. Un film alors très médiatisé. Et pour cause : deux mythes du cinéma s'y retrouvaient pour la première fois, 28 ans avant que Patrice Leconte les réunisse à nouveau pour « Une chance sur deux ». Belmondo avait d'ailleurs reproché à Delon d'être deux fois sur l'affiche, en tant que producteur et en tant qu'acteur. Ce jeu et cette apparente concurrence entre les deux acteurs avaient même conduit Jacques Deray à s'arranger pour qu'ils aient exactement le même nombre de plans et il est vrai que les deux acteurs y sont autant l'un que l'autre à leur avantage...

    Basé sur le roman « Bandits à Marseille » d'Eugène Saccomano, « Borsalino » est inspiré de l'histoire des bandits Carbone et Spirito   dont les noms avaient finalement été remplacés en raison de leurs rôles pendant l'Occupation. On y retrouve, outre Delon et Belmondo,  Nicole Calfan, Françoise Christophe, Corinne Marchand, Mireille Darc (qui fait une apparition remarquée) mais aussi Michel Bouquet, Julien Guiomar, Mario David, Laura Adani. Les dialogues sont signés Jean-Claude Carrière, co-scénariste avec Claude Sautet, Jacques Deray, Jean Cau. Rien de moins !

    Début des années 30 à Marseille. Roch Siffredi (Alain Delon) sort de prison. Venu retrouver son amie Lola (Catherine Rouvel) il rencontre par la même occasion son nouvel amant François Capella (Jean-Paul Belmondo). S'ensuit une bagarre entre les deux rivaux, elle scellera le début d'une indéfectible amitié.  Capella cherche à se faire une place dans la pègre marseillaise. Les deux truands vont ainsi se trouver et  se respecter. De cette réunion va naître une association de malfaiteurs florissante puis une amitié à la vie, à la mort qui va leur permettre de gravir les échelons de la Pègre marseillaise !

    D'un côté, Capella/Belmondo séducteur, désinvolte, bon vivant,  aux goûts clinquants et aux manières cavalières. De l'autre Siffredi/Belmondo élégant, ambitieux, taciturne, froid, implacable, presque inquiétant. Deux mythes du cinéma face à face, côte à côte qui jouent avec leurs images. Parfois avec dérision (ah la scène de la baignade, ah la bagarre...), démontrant ainsi d'ailleurs l'humour dont ils savaient et savent faire preuve même celui dont ses détracteurs l'accusaient à tort d'en être dépourvu, même si dans le DVD on reconnaît plus volontiers cette qualité à Jean-Paul Belmondo et à Delon... sa générosité. Jouant avec leur image encore lorsqu'ils deviennent des gangsters stars sur le passage desquels on se  détourne, et applaudis par la foule, comme ils le sont en tant qu'acteurs.

    C'est aussi un hommage aux films de gangsters américains, aux films de genre, avec leurs voitures rutilantes,  leurs tenues élégantes parfois aussi clinquantes (dont le fameux Borsalino qui inspira le titre du film), leurs femmes fatales mystérieuses ou provocantes, leurs lieux aussi folkloriques et hauts en couleurs que les personnages qui les occupent. En toile de fond la pittoresque Marseille, Marseille des années 30,  sorte de Chicago française, Marseille luxueusement reconstituée que Deray filme avec minutie, chaleur, avec l'allégresse qui illumine son film influencé par l'atmosphère ensoleillée et chaleureuse de Marseille. Sa caméra est alerte et virevoltante et elle accompagne avec une belle légèreté et application quelques scènes d'anthologie comme celle de la fusillade dans la boucherie. Tout cela donne au film une vraie « gueule d'atmosphère » qui n'appartient qu'à lui. Et s'il n'y a pas réellement de suspense, Deray nous fait suivre et vivre l'action sans penser à la suivante, à l'image de Siffredi et Capella qui vivent au jour le jour;  il  ne nous embarque pas moins avec vivacité dans cette ballade réjouissante, autant teintée d'humour et de second degré (dans de nombreuses scènes mais aussi dans les dialogues, savoureux) que de nostalgie, voire de mélancolie suscitée par la solitude du personnage de Delon dont la majesté de fauve, parfois la violence, semblent être les masques de la fragilité. Et dont la solitude fait écho à celle de l'acteur, auréolé d'un séduisant mystère. Celui d'un fauve blessé.

    Un film que ses deux acteurs principaux font entrer dans la mythologie de l'Histoire  du cinéma, et qui joue intelligemment avec cette mythologie, ce film étant par ailleurs  avant tout un hymne à l'amitié incarnée par deux prétendus rivaux de cinéma.  Ce sont évidemment deux rôles sur mesure pour eux mais c'est aussi toute  une galerie de portraits et de personnages aussi pittoresques que la ville dans laquelle ils évoluent qui constitue d'ailleurs  un véritable personnage (parmi lesquels le personnage de l'avocat magistralement interprété par Michel Bouquet). Un film avec un cadre, une ambiance, un ton, un décor, deux acteurs uniques. Et puis il y a l'inoubliable musique de Claude Bolling avec ses notes métalliques parfois teintées d'humour et de violence, de second degré et de nostalgie, d'allégresse et de mélancolie,  de comédie et de polar entre lesquels alterne ce film inclassable.

    « Borsalino » fut nommé aux Golden Globes et à l'ours d'or. Quatre ans plus tard Jacques Deray réalisera Borsalino and co, de nouveau avec Alain Delon, sans connaître le même succès auprès du public et de la critique. Reste un film qui, 40 ans après, n'a rien perdu de son aspect jubilatoire et semble même aujourd'hui encore, pour son habile mélange des genres, en avoir inspiré beaucoup d'autres. Imité, rarement égalé. En tout cas inimitable pour ses deux personnages principaux que ses deux acteurs mythiques ont rendu à leurs tours mythiques, les faisant entrer dans la légende, et dans nos souvenirs inoubliables, inégalables et attendris de cinéphiles.

    Retrouvez "Borsalino" en DVD.borsalino1.jpg

     DVD 2 : Plus de 2 heures de suppléments inédits - Bonus réalisés par Agnès vincent Deray et Pierre-Henri Gibert : reportage sur le tournage du film en 1969, interviews des acteurs à la sortie du film en 1970, Jean-Paul Belmondo et Alain Delon racontent leurs personnages, les Parisiennes chantent le thème de Borsalino, la Genèse du film (témoignages de Jean-Claude Carrière et Eugène Saccomano), les secrets du tournage (témoignages de Michel Bouquet, Nicole Calfan, Françoise Christophe, Corinne Marchand et Catherine Rouvel), la musique de Claude Bolling: un thème universel (Témoignages de Claude Bolling et Stéphane Lerouge), témoignages de Michel Drucker et Agnès Vincent Deray, avec la participation exceptionnelle d'Alain Delon.

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  • Critique de "La Sirène du Mississipi" de François Truffaut (hommage du Festival de Cannes 2011 à Jean-Paul Belmondo)

    Dans le cadre de l'hommage du Festival de Cannes 2011 à Jean-Paul Belmondo, dont je vous parlais hier, ici, je vous propose aujourd'hui la critique de "La Sirène du Mississipi" de François Truffaut.

    "La Sirène du Mississipi" de François Truffaut (1969): entre joie et souffrance...

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    Après « Baisers volés » (1969) et « La Femme d’à côté » (1981), pour cet hommage à Jean-Paul Belmo,do, je poursuis également le cycle consacré à François Truffaut sur inthemoodforcinema.com, en remontant un peu dans le temps, avec « La Sirène du Mississipi », un film sorti en 1969. Dédié à Jean Renoir, adapté, scénarisé et dialogué par Truffaut d’après un roman de William Irish intitulé « Waltz into Darkness » (pour acquérir les droits François Truffaut dut emprunter à Jeanne Moreau, Claude Lelouch et Claude Berri), c’est davantage vers le cinéma d’Alfred Hitchcock, que lorgne pourtant ce film-ci, lequel Hitchcock s’était d’ailleurs lui-même inspiré d’une nouvelle de William Irish pour « Fenêtre sur cour ». Truffaut avait lui-même  aussi déjà adapté William Irish pour « La mariée était en noir », en 1968.

     

    Synopsis : Louis Mahé (Jean-Paul Belmondo) est fabriquant de cigarettes à La Réunion.  Il doit épouser Julie Roussel qu’il a rencontrée par petite annonce et dont il doit faire la connaissance le jour du mariage. Lorsqu’elle débarque  à La Réunion, d’une beauté aussi froide que ravageuse, elle ressemble peu à la photo qu’il possédait d’elle. Elle lui affirme ainsi lui avoir envoyé un faux portrait, par méfiance.  Peu de temps après le mariage, l’énigmatique Julie s’enfuit avec la fortune de Louis. Louis engage alors le solitaire et pointilleux détective Comolli (Michel Bouquet) pour la rechercher, et il rentre en France. Après une cure de sommeil à Nice, il retrouve Julie qui se nomme en réalité Marion (Catherine Deneuve) par hasard, elle travaille désormais comme hôtesse dans une discothèque. Il est déterminé à la tuer mais elle l’apitoie en évoquant son enfance malheureuse et ses sentiments pour lui qui l’aime d’ailleurs toujours… Commence alors une vie clandestine pour ce singulier couple.

     

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    Ce film connut un échec public et critique à sa sortie. Truffaut expliqua ainsi cet échec : « Il est aisé d’imaginer ce qui a choqué le monde occidental. La Sirène du Mississipi montre un homme faible (en dépit de son allure), envoûté par une femme forte (en dépit de ses apparences) ». Voir ainsi  Belmondo ravagé par la passion qui lui sacrifie tout explique pour Truffaut l’échec du film. C’est vrai que ce film peut dérouter après « Baisers volés », quintessence du style Nouvelle Vague.  Son romantisme échevelé, sombre, voire désespéré (même si Doinel était déjà un personnage romantique) mais aussi son mélange des genres (comédie, drame, film d’aventures, film noir, policier) ont également pu dérouter ceux qui voyaient avant tout en Truffaut un des éminents représentants de la Nouvelle Vague.

     

     Comme chacun de ses films « La Sirène du Mississipi » n’en révèle pas moins une maîtrise impressionnante de la réalisation et du sens de la narration, des scènes et des dialogues marquants, des références (cinématographiques mais aussi littéraires) intelligemment distillées et le touchant témoignage d’un triple amour fou : de Louis pour Marion, de Truffaut pour Catherine Deneuve, de Truffaut pour le cinéma d’Hitchcock.

                           

     Truffaut traite ainsi de nouveau d’un de ses thèmes de prédilections : l’amour fou, dévastateur, destructeur. Malgré la trahison de la femme qu’il aime, Louis tue pour elle et la suit au péril de sa propre existence… Après les premières scènes, véritable ode à l’île de La Réunion qui nous laisse penser que Truffaut va signer là son premier film d’aventures, exotique, le film se recentre sur leur couple, la troublante et trouble Marion, et l’amour aveugle qu’elle inspire à Louis. Truffaut traitera ce thème de manière plus tragique, plus subtile, plus précise encore dans « L’Histoire d’Adèle.H », dans « La Peau douce » (réalisé avant « La Sirène du Mississipi)  notamment ou, comme nous l’avons vu, dans « La Femme d’à côté », où, là aussi, Bernard (Gérard Depardieu) emporté par la passion perd ses repères sociaux, professionnels, aime à en perdre la raison avec un mélange détonant de douceur et de douleur, de sensualité et de violence, de joie et de souffrance dont « La sirène du Mississipi » porte déjà les prémisses.

     

    Bien qu’imprégné du style inimitable de Truffaut, ce film est donc aussi une déclaration d’amour au cinéma d’Hitchcock, leurs entretiens restant le livre de référence sur le cinéma hitchcockien (si vous ne l’avez pas encore, je vous le conseille vivement, il se lit et relit indéfiniment, et c’est sans doute une des meilleures leçons de cinéma qui soit). « Les Oiseaux », « Pas de printemps pour Marnie », « Sueurs froides», « Psychose », autant de films du maître du suspense auxquels se réfère « La Sirène du Mississipi ». Et puis évidemment le personnage même de Marion interprétée par Catherine Deneuve, femme fatale ambivalente, d’une beauté troublante et mystérieuse, d’une blondeur et d’une froideur implacables, tantôt cruelle, tantôt fragile, empreinte beaucoup aux héroïnes hitchcockiennes, à la fois à Tippie Hedren dans « Pas de printemps pour Marnie » ou à Kim Novak dans « Sueurs froides » notamment pour la double identité du personnage  dont les deux prénoms (Marion et Julie) commencent d’ailleurs comme ceux de Kim Novak dans le film d’Hitchcock- Madeleine et Judy-.

     

     A Deneuve, qui vient d'accepter le film, Truffaut écrivit : « Avec La Sirène, je compte bien montrer un nouveau tandem prestigieux et fort : Jean-Paul, aussi vivant et fragile qu'un héros stendhalien, et vous, la sirène blonde dont le chant aurait inspiré Giraudoux. » Et il est vrai qu’émane de ce couple, une beauté ambivalente et tragique, un charme tantôt léger tantôt empreint de gravité. On retrouve Catherine Deneuve et Jean-Paul Belmondo dans des contre-emplois dans lesquels ils ne sont pas moins remarquables. Elle en femme fatale, vénale, manipulatrice, sirène envoûtante mais néanmoins touchante dont on ne sait jamais vraiment si elle aime ou agit par intérêt. Lui en homme réservé, follement amoureux, prêt à tout par amour, même à tuer.

     

     A l’image de l’Antiquaire qui avait prévenu Raphaël de Valentin dans « La Peau de chagrin » à laquelle Truffaut se réfère d’ailleurs, Louis tombant par hasard sur le roman en question dans une cabane où ils se réfugient ( faisant donc de nouveau référence à Balzac après cette scène mémorable se référant au « Lys dans la vallée » dans « Baisers volés »), et alors que la fortune se réduit comme une peau de chagrin,  Marion aurait pu dire à Louis : «  Si tu me possèdes, tu possèderas tout, mais ta vie m'appartiendra ».

     

    Enfin  ce film est une déclaration d’amour de Louis à Marion mais aussi et surtout, à travers eux, de Truffaut  à Catherine Deneuve comme dans cette scène au coin du feu où Louis décrit son visage comme un paysage, où l’acteur semble alors être le porte-parole du cinéaste. Le personnage insaisissable, mystérieux de Catherine Deneuve contribue largement à l’intérêt du film, si bien qu’on imagine difficilement quelqu’un d’autre interprétant son rôle.

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    Comme souvent, Truffaut manie l’ellipse avec brio, joue de nouveau avec les temporalités pour imposer un rythme soutenu. Il cultive de nouveau le hasard comme dans « Baisers volés » où il était le principal allié de Doinel, pour accélérer l’intrigue.

     

    Alors, même si ce film n’est pas cité comme l’un des meilleurs de Truffaut, il n’en demeure pas moins fiévreux, rythmé, marqué par cette passion, joliment douloureuse, qui fait l’éloge des grands silences et que symbolise si bien le magnifique couple incarné par Deneuve et Belmondo. Avec « La Sirène du Mississipi » qui passe brillamment de la légèreté au drame et qui dissèque cet amour qui fait mal, à la fois joie et souffrance, Truffaut signe le film d’un cinéaste et d’un cinéphile comme récemment Pedro Almodovar avec « Les Etreintes brisées ».

     

     « La Sirène du Mississipi » s’achève par un plan dans la neige immaculée qui laisse ce couple troublant partir vers son destin, un nouveau départ, et nous avec le souvenir ému de cet amour fou dont Truffaut est sans doute le meilleur cinéaste.

     

    Dix ans plus tard, Catherine Deneuve interprétera de nouveau une Marion dans un film de Truffaut « Le dernier métro », et sera de nouveau la destinataire d’ une des plus célèbres et des plus belles répliques de Truffaut, et du cinéma, que Belmondo lui adresse déjà dans « La Sirène du Mississipi »:

     

     « - Quand je te regarde, c'est une souffrance.

    - Pourtant hier, tu disais que c'était une joie.

    - C'est une joie et une souffrance.''

     

    Sans doute une des meilleures définitions de l’amour, en tout cas de l’amour dans le cinéma de Truffaut… que nous continuerons à analyser prochainement avec « L’Histoire d’Adèle.H ». En attendant je vous laisse méditer sur cette citation et sur le chant ensorcelant et parfois déroutant de cette insaisissable « Sirène du Mississipi ». 

     

    Bonus: le trailer de "La Sirène du Mississipi"

     

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  • Les premières images de "Minuit à Paris" de Woody Allen, film d'ouverture du Festival de Cannes 2011

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    Synopsis: "Un jeune couple d’américains dont le mariage est prévu à l’automne se rend pour quelques jours à Paris.
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    Photographer - Roger Arpajou © 2011 Mediapro, Versátil, & Gravier Productions


     

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    Cliquez ici pour retrouver mon dossier consacré à Woody Allen

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  • L'affiche définitive de "Tree of life" de Terrence Malick avec Brad Pitt, Sean Penn...

    Je vous parlais il y a quelques jours de "Tree of life" de Terrence Malick dont nous ne saurons que le 14 avril s'il est sélectionné ou non dans le cadre de ce 64ème Festival de Cannes. En attendant découvrez son affiche définitive.

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  • Les affiches des 50 ans de la Semaine de la Critique (Festival de Cannes 2011)

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    La Semaine de la Critique célèbrera sa 50ème édition lors du prochain Festival de Cannes.
    A cette occasion, l’agence "Les Bons Faiseurs", avec laquelle la Semaine collabore pour la septième fois, a imaginé une déclinaison d’affiches rendant hommages à différents auteurs révélés par la Semaine.  5 affiches, 5 films, 5 univers nous racontent 50 ans de premières fois. De Bernardo Bertolucci à Alejandro González Iñárritu, de Barbet Schroeder à Jacques Audiard en passant par Wong Kar-wai, la Semaine de la Critique honore, à travers ces affiches, 5 décennies de cinéastes découverts par la Critique française.

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  • Découvrez l'affiche ACID Cannes 2011

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    Les cinéastes réunis au sein de l'Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion  viennent de dévoiler l'affiche ACID - CANNES 2011, signée Speedy Graphito, et qui succède à celles de Thierry Guitard, Pierre Etaix et Willem.

    Comme chaque année, l'ACID présentera lors du festival une programmation internationale de 9 films de long métrage, documentaires ou de fiction, pour la plupart sans distributeur en France.

    Des courts métrages complèteront ces séances, ouvertes à tous les publics, en présence des équipes des films et de leurs "parrains" de l'ACID, du 12 au 21 mai 2011.

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