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IN THE MOOD FOR CANNES 2025 - Page 5

  • CRITIQUE de LEILA ET SES FRÈRES de Saeed Roustaee - Prix de la Citoyenneté du Festival de Cannes 2022

     

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    Leila et ses frères de Saeed Roustaee était présenté en compétition dans le cadre du 75ème Festival de Cannes à l’occasion duquel il a remporté le Prix FIPRESCI (jury de la fédération internationale de la presse cinématographique) et le Prix de la Citoyenneté* (je vous explique ce en quoi consiste ce prix en bas de cette page) lequel avait d’ailleurs déjà récompensé un formidable film iranien l’année précédente : Un héros de Asghar Farhadi.  Leila et ses frères sortira en DVD et Blu-ray le 29 mars, sera disponible en VOD dès le 23 mars et en achat digital dès le 16 mars.

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    Ci-dessus et ci-dessous, photos prises lors de la remise du Prix de la Citoyenneté au Festival de Cannes 2022.

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    Par ailleurs, ce samedi 11 mars 2023, à 14h, le film Leila et ses frères sera projeté au Grand Orient de France, dans le cadre d’un Ciné-Débat sur le thème de la liberté, ouvert à tous (inscription préalable obligatoire, informations en bas de cet article), qui sera sans aucun doute passionnant, a fortiori au regard de la situation actuelle en Iran et de l’effroyable répression qui tente de museler les courageuses tentatives d’émancipation de la population iranienne au cri de "Femme. Vie. Liberté", depuis le 16 septembre 2022, date de la mort en détention de la jeune Jina Mahsa Amini, arrêtée à cause d'un voile « mal » porté selon les forces de l'ordre iraniennes. Autant de bonnes raisons de vous parler de ce film incontournable, d’une force sidérante.

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    La loi de Téhéran (2019), son deuxième long-métrage après Life and a day (2016), avait permis à Saeed Roustaee de signer une arrivée retentissante dans le paysage cinématographique. Ce thriller social palpitant sur le trafic de drogue était, déjà, avant tout un état des lieux et une critique de l’Iran et de la corruption qui gangrène le pays.

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    Au début de Leila et ses frères, la caméra se rapproche d’un vieil homme qui fume, seul, dans un décor spartiate, jusqu’à se rapprocher de son visage marqué par la fatigue, les ans, la pauvreté. Un brillant montage alterné nous présente aussi un de ses fils et sa fille. Le premier se retrouve en plein chaos, en raison de la fermeture de son usine provoquée par le détournement de fonds commis par le patron. La mise en scène est nerveuse, évoque déjà une forme de suffocation. Les plans de groupe sont magistraux, presque picturaux, avec ces hommes aux casques jaunes qui sont réprimés par ceux aux casques noirs de l’armée, en un ballet tragique. Au calme du père s’opposent donc ces images de confusion au milieu de laquelle s’immisce la caméra. Une porte se ferme devant le vieil homme de dos. Le nom du film s'inscrit. Le cadre est planté, celui de deux mondes, d’une société dichotomique, et d’un gouffre infranchissable. Celui de destins en souffrance.

    Leila (Taraneh Alidoosti) a dédié toute sa vie à ses parents et à ses quatre frères. Très touchée par une crise économique sans précédent, la famille croule en effet sous les dettes et se déchire au fur et à mesure de leurs désillusions personnelles. Après avoir perdu son emploi de l’usine en faillite, Alireza (Navid Mohammadzadeh) est contraint de retourner vivre dans l’appartement exigu de ses parents. Il retrouve là deux de ses frères, vivant péniblement de petits boulots. Leila est surtout au service de ses parents. Manouchechr (Payman Maadi) vit de combines et arnaques diverses. Farhad (Mohammad Ali Mohammadi) est au chômage. Parviz (Farhad Aslani), aussi, avec ses 5 enfants. Le patriarche opiomane (Saeed Poursamimi) ne prête aucun intérêt à la détresse de ses enfants et à leur envie de s’en sortir. Son rêve est en effet de devenir le « parrain » de la famille, titre honorifique traditionnel. Il compte bien parvenir à ses fins en offrant l’intégralité des pièces d’or qu’il possède au mariage du fils de l’un de ses cousins. Afin de sortir ses frères de cette situation, Leila élabore un plan : acheter une boutique pour lancer une affaire avec ses frères. Chacun y met toutes ses économies, mais il leur manque un dernier soutien financier. Peu à peu, les actions de chacun de ses membres entraînent la famille au bord de l’implosion, alors que la santé du patriarche se détériore.

    Comme dans La loi de Téhéran, au-delà de portraits (ciselés) des personnages, c’est celui de l’Iran qui apparaît en filigrane. Un pays sous embargo américain et soumis aux soubresauts de la situation politique américaine (un tweet de Trump peut faire ainsi exploser la situation économique), soumis à l’inflation galopante, à la corruption, à la crise économique, aux traditions, au conservatisme religieux, à l’oppression patriarcale. Une société en crise dans toutes ses strates, totalement sous emprise et étouffée socialement, économiquement et politiquement. La tragédie familiale est donc la métaphore de celle de tout un pays qui essaie de s’en sortir, écrasé par le poids des traditions et du pouvoir. Dans ce marasme apocalyptique, des personnages se débattent pour s’en sortir.

    Le père symbolise à la fois ce pouvoir inique, écrasant, ces traditions étouffantes qui méprisent les femmes au point que son visage s’illumine après avoir fait déshabiller son petit-fils nouveau-né pour s’assurer qu’il s’agit bien d’un garçon. Face à lui et aux autres hommes de la famille (et même face à sa mère), Leila est d’une force, d’un courage, d’une combativité qui forcent l’admiration, symbole de ce pays qui aujourd’hui essaie de combattre l’oppression, de se tenir fièrement debout. Elle essaie d’éduquer le regard de ses frères à sortir des schémas traditionnels et patriarcaux. A son pragmatisme, sa combativité et son progressisme s’opposent les traditions dans lesquelles ils sont ancrés. De nombreux plans la montrent au milieu de ses frères ou face à ses frères jusqu’à ce qu’elle sorte du cadre, se retrouve dans l’ombre et descende des escaliers qui semblent la mener en enfer.

    Le scénario est d’une richesse exemplaire, de même que les dialogues : « J'ai peur même des bonnes choses. Quand tout va bien je me dis que ça ne peut pas durer. Je déteste les gens faillibles et j'ai peur des gens infaillibles. Même le bonheur me fait peur. » « Quand on t'inculque des convictions à la place de la réflexion, ça donne ça. »  « Moi j'ai compris que grandir c'est au fur et à mesure renoncer à ses désirs. »

    Saeed Roustaee ne délaisse aucun de ses personnages, faisant peu à peu éclater leurs personnalités, leurs secrets et mensonges. L’un a par exemple divorcé deux mois avant sans le dire à personne…  Manouchehr monte des arnaques. Et finalement tout cela le mènera à une impasse telle que la seule solution sera la fuite. La respiration semble d’ailleurs être uniquement dans un ailleurs, hors du pays.

    De nombreuses scènes sont d'une force inouïe comme une scène lors de laquelle Leila s’oppose à ses frères ou encore à sa mère et son père, d’une violence telle qu’elle s’achève par une gifle. Mais c’est surtout dans les silences et les regards que résident la force et la singularité de ce film.

    La musique du compositeur américain d'origine iranienne Ramin Kousha se fait plus présente et poignante à la fin du film comme un écho au chaos et aux déchirements familiaux avec notamment une danse mémorable sur Sokoot de Mohsen Yeganeh et Tavalod de Moein et Hayedeh.

    Au-delà de son scénario et de l’interprétation magistrale des acteurs qui incarnent les membres de cette famille déchirée, la grande force du film est sa mise en scène qui épouse le sentiment de suffocation des personnages dans ce misérable appartement. Ou qui au contraire les surplombe tel un démiurge écrasant et menaçant comme dans la salle du mariage, cette scène de mariage au flamboiement éphémère qui contraste avec l'atmosphère grisâtre de ce qui précède et ce qui suit est sans aucun doute une des scènes les plus fortes du film, une séquence particulièrement marquante. Ou quand le patriarche se retrouve seul éclairé sur l’estrade face à une salle plongée dans l’ombre. Que dire encore de cette scène où en un regard d’une rare intensité entre Alireza et une jeune femme dans le reflet d’une vitre puis dans l’embrasure d’une porte, on comprend toute une vie de regrets et un amour perdu !
    La force des silences et des regards culmine lors du dénouement, dans les regards que s’échangent le frère et la sœur devant le père, ces trois personnages étant alors dans la même pièce ensemble mais séparés, au contraire du début où ils étaient séparés mais ensemble dans leur souffrance. Et ces yeux de Leila qui se ferment et qui en disent tant…

    Le cinéma iranien regorge de tant de chefs-d’œuvre, de Kiarostami à Panahi, et de films que je vous recommande sur la situation en Iran. Mais celui-ci possède une résonance d’autant plus forte avec les évènements récents. Voyez-le. Vous en ressortirez sous le choc. Celui que suscitent les grands films. Suffocant, marquant et bouleversant.

    Digressions sur le cinéma iranien...

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    J’aurais de nombreux autres films iraniens à vous recommander notamment Taxi Téhéran  de Jafar Panahi dont le titre résume le projet. Cela pourrait être aussi Cinéma Téhéran tant les deux mots, Cinéma et Taxi, sont presque ici synonymes. Une déclaration d’amour au cinéma. Comme cette rose sur le capot de la voiture pour « les gens de cinéma sur qui on peut toujours compter », sans doute les remerciements implicites du réalisateur, au-delà de la belle image qui clôt le film et nous reste en tête comme un message d'espoir. Un hymne à la liberté. Un plaidoyer pour la bienveillance. Un film politique. Un vrai-faux documentaire d’une intelligence rare. Un état des lieux de la société iranienne. Un défi technique d’une clairvoyance redoutable. Bref, un grand film.  Et cette rose, sur le capot, au premier plan, comme une déclaration d'optimisme et de résistance. Entre ces deux plans fixes du début et de la fin : la vie qui palpite malgré tout. La fin n’en est que plus abrupte et forte. Un film qui donne envie d’étreindre la liberté, de savourer la beauté et le pouvoir du cinéma qu'il exhale, exalte et encense. Un tableau burlesque, édifiant, humaniste, teinté malgré tout d’espoir. Un regard plein d’empathie et de bienveillance. Ma critique complète, ici.

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    Je vous recommande aussi des films moins connus comme Les chats persans de Bahman Ghobadi ou encore Téhéran de Nader T.Homayoun qui montre un peuple désenchanté qui, à l'image de la dernière scène,  suffoque et meurt, et ne parvient pour l'instant qu'à retarder de quelques jours cette inéluctable issue. Un premier film particulièrement réussi, autant un thriller qu'un documentaire sur une ville et un pays qui étouffent et souffrent. Un cri de révolte salutaire, une nouvelle fenêtre ouverte sur un pays oppressé.

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    Et sans rapport avec la situation en Iran mais parce que c’est un des films les plus poétiques qu'il m'ait été donné de voir,  24 frames, le dernier de Kiarostami, disparu en juillet 2016,  des courts-métrages réunis par le producteur Charles Gillibert.  Chacune de ces « frames » est mémorable. De ces deux chevaux dansant langoureusement sous la neige sur fond de musique italienne, à surtout, ce dernier cadre. Une fenêtre à nouveau s’ouvrant sur des arbres qui se plient. Devant un bureau avec un écran avec, au ralenti, un baiser hollywoodien. Et, devant l’écran, une personne endormie. La magie de l’instant lui est invisible. Comme un secret partagé,  pour nous seuls, spectateurs, éblouis, de cet ultime plan du film et de la carrière de cet immense cinéaste. Comme une dernière déclaration d’amour au cinéma. A la fin des 5 minutes de ce baiser au ralenti sur l’écran de l’ordinateur s’écrivent ces deux mots, “The End”, sur une musique qui célèbre l’amour éternel. Une délicate révérence. Deux mots plus que jamais chargés de sens. Un film et une carrière qui s’achèvent sur l’éternité du cinéma et de l’amour. Un pied de nez à la mort. Son dernier geste poétique, tout en élégance. Et finalement peut-être la plus belle des réponses à l'oppression et à la violence.
     
    *Présentation du Prix de la Citoyenneté du Festival de Cannes

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    Line Toubiana (retrouvez ici son interview en 2018 dans laquelle elle nous présente le Prix de la Citoyenneté), Françoise Camet, Guy Janvier, Jean-Marc Portolano ont créé en 2017 une association, Clap Citizen Cannes. Ces quatre fondateurs de l'association, tous critiques et cinéphiles passionnés, sont attachés aux valeurs d'humanisme, d'universalisme et de laïcité de la Citoyenneté.  Le président  de l'association est Laurent Cantet (palme d'or 2008 pour  son mémorable Entre les murs). Cette association a pour but de décerner le prix de la citoyenneté à un des films de la sélection officielle du Festival du Film International de Cannes. Le film primé incarne des valeurs humanistes, laïques et universalistes. Le président du jury de la première édition du Prix de la Citoyenneté était le cinéaste Abderrhamane Sissako. Le prix a obtenu le soutien et l’appui logistique de Pierre Lescure et Thierry Frémaux, respectivement Directeur général et Délégué général du Festival de Cannes pour décerner ce "Prix de la Citoyenneté". Encore un prix vous direz-vous certainement. Certes, mais celui-ci me semble tout particulièrement nécessaire "parce que le monde change et parce que notre société est de plus en plus ouverte sur le monde". Il  est ainsi  destiné à accompagner son évolution : "Quel meilleur vecteur que le cinéma et sa puissance créatrice pour évoquer, analyser et réfléchir à l'évolution des réalités humaines, sociales, politiques, territoriales ?" peut-on ainsi lire sur le site officiel du prix.

    Ce Prix s'inscrit dans 2 traditions :

    Celle de la citoyenneté telle qu’elle a été définie dans la Déclaration des droits de l’homme et du Citoyen de 1789 

    - Article 11 : « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi. » 

    Celle de la résistance à l’oppression

     ...sous toutes ses formes que symbolise si bien Jean Zay, ministre de l’Education nationale et des Beaux-Arts qui a créé le premier Festival de Cannes en 1939, en opposition à la Mostra de Venise soutenue à l'époque par le pouvoir fasciste. 

    Cet prix met en avant des valeurs humanistes, des valeurs universalistes et des valeurs laïques. Ce nouveau « Prix » célèbre ainsi l'engagement d'un film, d'un réalisateur et d'un scénariste en faveur de ces valeurs.   "Le prix de la citoyenneté du Festival International du Film de Cannes doit permettre l'émergence de valeurs humanistes, universelles et laïques, fondatrices d'une communauté de destins". Je vous recommande ainsi les pages passionnantes du site officiel du prix de la citoyenneté qui définissent ces valeurs. Les films suivants ont reçu le Prix de la Citoyenneté : Capharnaüm de Nadine Labaki (2018), Les Misérables de Ladj Ly (2019) Un héros de Asghar Farhadi (2021), Leila et ses frères de Saeed Roustaee (2022). Pour en savoir plus sur le Prix de la Citoyenneté :  https://www.xn--prix-de-la-citoyennet-v5b.fr/.

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  • L'hôtel Barrière Le Majestic sur son 31 pour le 76ème Festival de Cannes

    Hôtel Barrière Le Majestic Cannes 2023 1.jpg

    J'évoque souvent ici l'Hôtel Barrière Le Majestic, établissement avec lequel j'ai un lien particulier (dont je vous parlais, ici) puisque là débute et là s'achève mon roman L'amor dans l'âme, dans la suite Mélodie, inspirée du film Mélodie en sous-sol, dans laquelle j'avais pris cette photo il y a quelques années. Je ne manquerai pas de faire un tour à nouveau au Majestic, lors de mon séjour cannois pour ce 76ème Festival de Cannes dont je vous détaille le programme, ici.

    Festival de Cannes 2023 Hôtel Barrière Le Majestic.jpg

     Comme toujours, pour cette 76ème édition, l’Hôtel Barrière Le Majestic accompagnera ainsi le Festival de Cannes. Voici le communiqué de presse à ce sujet, passionnant flashback sur les liens étroits entre l'incontournable établissement cannois et le cinéma, et le Festival de Cannes en particulier : 

    "Au programme : du business et de la fête, du glamour et de l’inattendu, des paillettes et du vert, la couleur symbole de la politique de développement durable menée par le palace cannois tout au long de l’année, y compris pendant les douze jours fous du Festival.

    Un événement exceptionnel, certes, mais qui, aujourd’hui plus que jamais, ne saurait faire exception en matière d’environnement !

    Ils forment sans doute le plus vieux couple du cinéma français ! En mai, l’Hôtel Barrière Le Majestic et le Festival de Cannes célébreront 76 ans de complicité. Le célèbre palace de la Croisette accompagne en effet le plus grand des Festivals, l’événement culturel le plus médiatisé au monde, depuis sa première édition, dans l’immédiat après-Guerre. Depuis, ils se retrouvent avec le même plaisir, le même panache, à chaque printemps pour deux semaines d’un bonheur fou, remplies de glamour et de talent.

    Ces retrouvailles sont souvent l’occasion de se remémorer quelques souvenirs heureux, ces anecdotes qui font la légende de Cannes. Les plus anciens aiment ainsi à rappeler que François André, fondateur du groupe Barrière, fut aussi le tout premier mécène de la grande fête du cinéma. Mentor du Casino Municipal, le futur propriétaire du Majestic (il l’acquit en 1962) avait mis à la disposition des festivaliers la salle de projection de son établissement de jeux. C’était alors la plus grande de la ville avec ses mille places assises. Il fallait un tel temple pour applaudir les demi-dieux hollywoodiens annoncés sur la Croisette, Tyrone Power et Gary Cooper en tête. Hélas, au matin du jour inaugural, le 1er septembre 1939, l’invasion de la Pologne voulue par Hitler condamnait la manifestation.

    Dans l’album de souvenirs…

    Plutôt que ce rendez-vous manqué, les fans du Festival préfèrent évoquer les innombrables stars qui ont fréquenté les suites du Majestic et les fameuses marches du Palais des Festivals. Ils vous racontent ainsi ce jour où Paul Newman débarqua sur la Croisette à l’improviste et, l’interprète de « Luke la main froide » ne trouvant pas de chambre, Lucien Barrière en personne lui céda sa suite privée. Ils s’amusent également de la facétie de Laetitia Casta qui décolla en robe de gala, depuis le ponton de la plage du Majestic, pour s’offrir le plus élégant des vols en parachute ascensionnel.  Les images ont alors fait le tour du monde ! Quelques décennies plus tôt, un autre sex-symbol français avait pris le large depuis le même ponton. Mais cette fois-là, il ne s’agissait pas d’un jeu, mais d’une fuite. Pour échapper à la foule et aux paparazzi, Brigitte Bardot et Roger Vadim, son mari, n’eurent d’autres solutions que de sauter dans un hors bord.

    Les mêmes vous confient les coulisses de la soirée qui, en mai 2019, fête les 25 ans de La Cité de la Peur, la fameuse comédie des Nuls. Ils vous livrent alors le secret de la « carioca » impeccable dansée par Gérard Darmon et Alain Chabat : les deux compères avaient répété leur danse pendant des heures et des heures dans la Suite Mélodie, au septième et dernier étage du Majestic. En 2011, l’équipe de The Artist, elle, avait investi une autre suite, la plus belle de toutes, inaugurée un an plus tôt : le Penthouse Majestic. Célébrant le Prix d’interprétation masculine de Jean Dujardin, cette soirée reste l’une des plus joyeuses qu’ait connue le palace du 10, La Croisette : elle s’est conclue finalement le lendemain matin, à huit heures !

    Et puis, il y a tous les petits secrets dont bruissent les couloirs du cinq étoiles à l’approche du Festival. On se murmure ainsi les charmantes manies de certaines stars : l’humilité de Lino Ventura qui faisait son lit et nettoyait sa baignoire chaque matin avant de quitter sa chambre, les cinq oreillers en duvet d’oie de Pedro Almodovar, la Bible de Charlton Heston, posée invariablement sur la table de chevet de Ben Hur, les dizaines de jardinières et de plantes vertes dont Holly Hunter avait fait décorer sa suite. On sourit de cette admiratrice restée à jamais anonyme qui, durant tout le séjour de Jeff Goldblum, lui fit livrer quotidiennement un bouquet de cinquante roses rouges. On confesse, en fin gourmet, la gourmandise de Wim Wenders qui, à la veille de son départ pour avoir beaucoup aimé les caramels laissés chaque soir par la gouvernante sur son oreiller, en commande tout un sachet au chef-pâtissier… Un péché mignon auquel a également succombé Michèle Laroque !

    Un festival d’élégance

    Curieusement, cette mémoire collective est riche de nombreuses petites histoires ayant trait à la… couture ! On ne compte plus, en effet, les interventions de dernière minute des petites mains du Majestic. Une fois, c’est Nick Nolte qui, vingt minutes avant la montée des marches, fait déplacer un bouton de sa chemise. Une autre, c’est Bjork qui, au dernier moment, alors que la projection de Dancer in the dark approche, décide de raccourcir sa robe de trois centimètres.

    Mais, de l’avis de toutes les gouvernantes de l’Hôtel Barrière Le Majestic, le plus bel exploit de leur équipe reste celui de Maryline, la couturière attitrée du cinq étoiles cannois « Cela remonte au Festival de Cannes 2019, confie Sophie, directrice du Housekeeping au sein du Majestic. Invitée à monter les marches du Palais des Festivals, l’une de nos clientes descend de sa chambre vêtue d’une magnifique robe longue, très près du corps. Malheureusement, elle n’a pas encore quitté l’hôtel qu’une couture cède brusquement, laissant un gros trou sur le flanc du vêtement. Vous imaginez bien que la dame est alors désespérée, convaincue que sa soirée est définitivement gâchée par l’incident. C’est sans compter sur l’expertise de Maryline. Elle embarque dans la berline qui doit conduire notre cliente au pied des marches. Fort heureusement, plusieurs dizaines de véhicules déposent alors leurs hôtes au même moment, les 400 mètres qui nous séparent du Palais sont couverts à un train de sénateur. Grâce à quoi notre « petite main » fait des miracles. Un dernier coup d’aiguille quand la voiture s’arrête face au palais et, comme si de rien était, notre festivalière peut monter les marches en toute élégance ! Elle nous en a vivement remercié à son retour, mais elle ne nous a jamais dit, en revanche, si elle a craint une récidive le restant de la nuit. »

    Que les dés à coudre et les aiguilles tiennent une place sinon essentielle, du moins notable parmi les belles histoires du Majestic n’étonnera personne. Chacun sait, en effet, que le Festival de Cannes célèbre tout autant le cinéma que l’élégance. Depuis toujours, les stars rivalisent de sophistication et parfois même d’audace à l’heure de sacrifier au fameux cérémonial de la montée des marches. Un phénomène dont profitent depuis de nombreuses années les grandes griffes du luxe, toutes heureuses de mettre ainsi en valeur leurs plus récentes créations. C’est ainsi que, pendant toute la durée de l’événement, de nombreuses maisons de couture ou de fameux joailliers investissent les suites, chambres et salons du Majestic pour les transformer en show-rooms.

    La 76e édition du Festival ne fera pas exception à la règle. Cette année encore, de nombreuses marques parmi les plus prestigieuses au monde éliront domicile, douze jours durant, au 10, La Croisette. Parmi elles, il en est une qui se sent ici comme chez elle : Christian Dior. Et pour cause : le couturier de l’avenue Montaigne annexe chaque année, depuis plus de dix ans, la même suite : la Suite Christian Dior, un appartement de 400m2, diorissime à souhait puisqu’il a été imaginé in-extenso, en 2010, par la décoratrice attitrée de la maison parisienne.

    La liste des griffes présentes au Majestic pendant le prochain Festival n’est pas sans rappeler le programme d’une Fashion Week. Outre Christian Dior, on y trouve les noms prestigieux de Chanel, Céline, Gucci, Yves Saint Laurent, Miu Miu, Prada, Vuitton, Paco Rabanne et de bien d’autres. Aux côtés de ces valeurs sûres, de jeunes pousses déjà renommées comme Homolog, la griffe raffinée d’Emily Cheong, ou AMI, la jeune maison fondée par le talentueux Alexandre Mattiussi. Et pour que les stars brillent de mille feux, quelques joailliers feront également le déplacement : Pomellato, Boucheron, APM Monaco…

    Que la fête demeure…

    La fête sera belle ; elle sera aussi gourmande ! Car le Festival se conjugue au pluriel : l’événement cache une multitude… d’événements !

    En effet, plusieurs entreprises renommées présentes sur le Festival, choisissent le Majestic pour Ambassade. C'est le cas, cette année encore, avec Mastercard, HP et bien d'autres,... Ainsi, projections privées, cocktails, soirées, photocalls, conférences de presse se suivent non stop pendant douze jours. Et, avec sa plage privée et son magnifique ponton, ses grands salons, la cinémathèque (la seule salle de projection privée de Cannes), le Fouquet’s Cannes et le Paradiso Nicole & Pierre, ses deux restaurants ou bien encore sa grande piscine, sa terrasse et ses belles rotondes surplombant la Croisette, le Majestic est l’un des premiers bénéficiaires de cette euphorie.

    Tout le monde est sur le pont, y compris les praticiennes du Spa Diane Barrière qui, en moyenne,   prodiguent à la clientèle 700 soins et modelages. Les 350 salariés de l’hôtel n’y suffisent pas, obligeant l’établissement à doubler temporairement son personnel. Il faut bien ça pour changer des milliers de draps et de serviettes, disposer un total de 8000 fleurs dans les chambres, nettoyer et repasser 6000 vêtements, déboucher 18000 bouteilles de vin dont la moitié de champagne, servir 350 kilos de foie gras, 100 kilos de caviar et 200 000 macarons ! En premier : les cuisines ! Il n’y a pas que les fourneaux qui y sont brûlants ! L’ambiance l’est tout autant, la brigade du Majestic servant des milliers de repas, cuisinant deux tonnes de homard, 800 kilos de langouste, trois tonnes de poisson et dix fois plus de fruits et légumes !

    Les années passent et le Festival demeure toujours un moment d’exception. «  Déraisonnable » diront certains. Justement pas ! Car ses organisateurs, comme tant d’autres, ont pris conscience de leur responsabilité sociale. Ainsi mènent-ils, depuis 2021, de nombreuses actions pour réduire significativement leur impact sur l’environnement. Un engagement qui fait écho à celui de l’Hôtel Barrière Le Majestic qui, depuis deux ans maintenant, se plie aux exigences de Green Globe, le label référence en matière de développement durable dans le monde du tourisme. Consommation énergétique, gestion de l’eau et des déchets, origines et natures des achats, biodiversité : tout compte et réclame un contrôle permanent. Un combat pour l’avenir et le développement durable du palace cannois qui ne saurait connaître de trêve, même si la période du Festival entraîne un pic d’activité particulièrement intense.

    C’est ainsi qu’en 2022, à l’occasion du 75e Festival de Cannes, le cinq étoiles a mené plusieurs initiatives pertinentes. Ses circuits de tri lui ont permis de recycler les milliers de bouteilles d’eau en plastique distribuées en chambre (pour un total de 180 kilos) et quelques tonnes de verre. Avec Veolia, son partenaire, il a également valorisé une tonne de biodéchets (issus des cuisines ou de la plonge). Transformés en compost, ils ont fini par amender les terres de plusieurs agriculteurs azuréens."

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  • Jean Imbert devient le Chef de l’Hôtel Martinez à Cannes

     

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    Crédit photo : BOBY

    Je vous ai souvent parlé ici de cet établissement incontournable de la Croisette. Nous apprenons ainsi aujourd'hui que le chef Jean Imbert deviendra le chef de cet établissement cannois incontournable.

    Le Chef dévoilera le premier projet par le lancement de la « Plage du Martinez » lors de l'ouverture du 76ème Festival de Cannes, le 16 mai 2023. Un festival en direct duquel vous pourrez me suivre comme chaque année. Je vous en reparlerai donc. Retrouvez ici mon article détaillant le programme de cette 76ème édition.

    Inauguré en 1929, l’Hôtel Martinez, qui fait partie de The Unbound Collection by Hyatt, incarne la Riviera des Années Folles. Le style Art Déco caractérise ce lieu iconique de La Côte d’Azur au travers ses différents espaces de vie récréant l’harmonie parfaite entre une nature généreuse et un art de vivre méditerranéen. Ses chambres et suites sont un clin d’œil à l’univers du Yachting et ses
    Appartements Penthouse rendent hommage au 7ème Art. Son atmosphère conviviale, d’insouciance et de joie de vivre font de l’Hôtel Martinez le rendez-vous incontournable de La Croisette et l’adresse des personnalités de tous horizons.
    Information et réservation, contactez +33(0)493 90 1234 ou via le site web hotel-martinez.com

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  • La plage Nespresso : lieu incontournable du Festival de Cannes 2023

     

    Comme chaque année depuis 20 ans, j’aurai le plaisir de couvrir le Festival de Cannes sur mon site sur le cinéma In the mood for cinema et sur mon site entièrement dédié au Festival de Cannes, In the mood for Cannes, mais aussi sur mon compte Instagram (@Sandra_Meziere).

    Ici, je vous parlerai davantage des bonnes adresses pendant et en dehors du festival. S’il y a bien un lieu incontournable depuis plusieurs années, c’est la plage Nespresso où j’ai eu le plaisir de vivre des moments inénarrables, d’un dîner signé Florent Ladeyn, sur le thème du film Les 400 coups de Truffaut (mon récit, ici),

    à un dîner signé Jean-François Piège en 2016, sur le thème du chef-d’œuvre de Visconti, Le Guépard, (mon récit, ici),

    jusqu’à un dîner signé Pierre Gagnaire en 2017, sur le thème de mon cinéaste préféré, Claude Sautet avec, en prime, dans le décor, mon roman qui a pour cadre le Festival de Cannes, L’amor dans l’âme (mon récit, ici).

    Programme de la plage Nespresso au 76ème Festival de Cannes

    A l’occasion de cette 76ème édition du Festival de Cannes, du 16 au 27 mai, Nespresso, partenaire emblématique de l’événement, ouvrira les portes de sa célèbre plage dans un décor californien pour célébrer sa nouvelle collection de l’été. Comme chaque année, la Plage Nespresso sera rythmée par des événements exclusifs signés par un casting de chefs de renom, mixologistes, baristas, brigade, foodies et amis de la marque où chaque expérience de dégustation s’inspire de l’univers du café :

    CALIFORNIAN SUMMER PARTY LE 18 MAI PAR DUMBO PARIS

    AVANT-PREMIÈRE COLLECTION COMPOSTABLE – DÎNER LE 19 MAI PAR JEAN IMBERT

    CALIFORNIA DREAM – DÎNER LE 20 MAI PAR MORY SACKO

    CALIFORNIA DREAM – DÎNER LE 22 MAI PAR DIEGO ALARY

    Nouveauté de cette année, la Plage Nespresso proposera un Coffee Shop Nespresso, pour inviter les coffee lovers à venir découvrir sa nouvelle collection de l’été. Des cafés inspirés des classiques : Cold brew, Latte, Cappuccino… et des recettes inédites réalisées par des baristas seront proposées pour une pause douceur, loin de l’effervescence de la Croisette.

    Au déjeuner, un menu rafraichissant sera servi sur le sable pour une évasion gourmande californienne à Cannes.

    C’est sur la Plage Nespresso à Cannes, à l’occasion du dîner Paper du 19 mai, que la nouvelle gamme de capsules faites à base de papier et compostables à domicile, sera proposée en dégustation pour la première fois dans le monde. Une innovation à découvrir au coeur d’un menu végétal inspiré par la terre et signé par le chef Jean Imbert. Trois années de recherche ont permis de développer la gamme de capsules faites à base de papier, retro compatibles avec les machines Nespresso Original, proposant une nouvelle manière de déguster un café de haute qualité, sans aucun compromis sur son goût d’exception.

    La Plage Nespresso, 52 Boulevard de la Croisette, sera ouverte au grand public du 16 au 27 mai 2023.

    Le Coffee Shop est ouvert à tous, en journée.

    Réservation possible pour le déjeuner au 04.93.39.37.37.

    Les dîners sont uniquement sur invitation.

    Tarifs et infos sur place.

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  • Nomade au 76ème Festival de Cannes : Cartel et le Perchoir nous donnent rendez-vous à l'hôtel 3.14

    Nomade au 76ème Festival de Cannes Le Perchoir Cartel Hôtel 3.14.jpg

    Chaque année, pendant le Festival de Cannes, nous pouvons faire confiance à Nomade pour nous réserver les plus beaux moments de détente et d'échanges professionnels en toute convivialité, des escales gastronomiques et artistiques entre deux séances le midi ou en soirées. On se souvient ainsi d'inoubliables instants sur le rooftop du Five Seas Hotel, sur le toit du Palais des Festivals ou encore sur la plage Vegaluna.

    Cette année, pour la 76ème édition du Festival de Cannes, c'est sur la plage et le rooftop de l'hôtel 3.14 que s'installe Nomade, co-production de l'agence de communication Cartel (qui a récemment représenté des films que je vous avais vivement recommandés parmi lesquels "Les Trois mousquetaires : D'Artagnan", "Mon Crime", "La Syndicaliste", "Le Parfum vert", "Ténor"...)  et du groupe Le Perchoir.

    Résidence artistique itinérante et agence expérientielle créée par les fondateurs du groupe Perchoir et de l’agence de communication Cartel, Nomade réunit les communautés du cinéma, de la musique, des arts et de la gastronomie pour créer des moments mémorables.

    Interviews et rendez-vous

    Tout au long de la journée, Nomade accueille les professionnels, équipes de films et presse pour leurs rendez-vous, interviews et shooting. N’hésitez pas à nous contacter en amont afin de vous recevoir dans les meilleures conditions.

    Les déjeuners de Juan Arbelaez et Julien Duboué

    Cuisine de copains, partage, convivialité, goût, respect du produit... C'est tout naturellement que ce duo de chefs sera accueilli dans la famille Nomade. À eux deux ils proposeront le midi une carte de plage revisitée. La promesse d'une vraie pause gastronomique et chaleureuse. Au moment du sunset, une offre tapas pour accompagner les parties de pétanque et concerts afin de donner le ton de la soirée.

    La pétanque nomade

    Pour faire voyager ses invités dans le temps, revivre les années glamour de la riviera, Nomade proposera aux festivaliers de se détendre autour des terrains de pétanque Obut. Un moment de convivialité propice aux rencontres et aux échanges.

    Nomade présente : Les Sunset Live Sacem

    Nomade et la Sacem confirment leur collaboration pour faire rayonner les artistes qui nous rappellent que la musique est une composante indissociable d’une œuvre cinématographique.  Tous les soirs jusqu'au 23 mai de 18h00 à 20h00, se succéderont sur la scène : Flavien Berger, Irène Dresel, Thomas de Pourquery ou encore Madjo.

    Comme chaque année, Nomade célèbrera avant tout le cinéma, et accueillera les plus grands évènements et soirées du Festival.

    Nomade After-Hours

    La nuit Nomade se prolongera sur le rooftop du 3.14 jusqu’à 4h30 avec une programmation de DJ set dans un décor seventies, velours & paillettes aux inspirations italo-disco.

    Ce moment signera le grand retour d’une des meilleures expériences du Festival : le piano-karaoké de Martial Paoli.

    Les cocktails du Perchoir

    Tous ces moments seront accompagnés des créations cocktails des mixologues du Perchoir qui mettront leur savoir-faire à disposition de nos partenaires Cîroc, G’Vine, Casamigos, Italicus, Bellevoye, Rémy Martin ou encore Cointreau afin de créer une carte cocktail toujours plus surprenante. Les amateurs de champagne pourront découvrir les cuvées Telmont, maison de champagne engagée et fournisseur officiel du Festival de Cannes.
    En vin tranquille, le rosé Château Sainte-Marguerite et en bières, Corona et Stella Artois disponible avec la tireuse à bière PerfectDraft, fournisseur officiel Nomade.

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  • Annonce de la sélection officielle du 76ème Festival de Cannes : le "radieux" programme détaillé

    Ce jeudi 13 avril avait lieu la conférence de presse du Festival de Cannes lors de laquelle le Délégué Général du Festival, Thierry Frémaux, et la nouvelle Présidente, Iris Knobloch, ont présenté la Sélection Officielle de la 76ème édition.  Je vous invite à découvrir le programme détaillé dans mon article récapitulatif publié sur Inthemoodforcinema.com, dans lequel vous saurez pourquoi j'emploie l'adjectif "radieux" à propose de cette sélection 2023.

    Cliquez ici pour lire mon article détaillant la Sélection Officielle du 76ème Festival de Cannes (cet article sera mis à jour au fur et à mesure des annonces).

    Annonce sélection officielle 76ème Festival de Cannes.jpg

    Catégories : CONFERENCES DE PRESSE, SELECTION OFFICIELLE Lien permanent 0 commentaire Pin it! Imprimer
  • 76ème Festival de Cannes : programme du Festival de Cannes 2023 (conférence de presse du 13 avril)

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    Alors que ce jeudi 13 avril sera annoncée la sélection officielle du 76ème Festival de Cannes par les voix du délégué général, Thierry Frémaux, et de la nouvelle présidente, Iris  Knobloch, et en attendant de vous détailler ici et sur Inthemoodforcinema.com, le programme de cette 76ème édition en direct de laquelle vous pourrez me suivre pour la 21ème année, notamment sur Instagram (@sandra_meziere), voici un récapitulatif des éléments d'informations dont nous disposons au sujet de cette édition :

    - Ce 76ème Festival de Cannes aura lieu du 16 au 27 mai 2023.

    - Le jury sera présidé par Ruben Östlund, le lauréat de la palme d'or 2022 pour Sans filtre (Triangle of sadness, et de la palme d'or 2017, pour The Square.

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    Johnny Depp et Maïwenn dans « Jeanne du Barry » ( WHY NOT PRODUCTIONS LTD)

    -Jeanne du Barry de Maïwenn fera l'ouverture du festival. Le sixième long métrage de la réalisatrice sera projeté le mardi 16 mai sur l’écran du Grand Théâtre Lumière, après la cérémonie d’ouverture retransmise en direct sur France Télévisions et Brut. Jeanne du Barry sortira le même jour dans les salles françaises.  Maïwenn incarne elle-même l’héroïne éponyme aux côtés de Johnny Depp, Benjamin Lavernhe, Melvil Poupaud, Pierre Richard, Pascal Greggory et India Hair. Le film est dédié à la vie, à l’ascension et à la chute de la favorite du roi Louis XV.

    - Indiana Jones revient au Festival de Cannes pour l’avant-première mondiale de Indiana Jones et le Cadran de la Destinée, réalisé par James Mangold, avec Harrison Ford dans le rôle du héros légendaire. 15 ans après la présentation en 2008 de Indiana Jones et le Royaume du crâne de cristal réalisé par Steven Spielberg, le dernier volet de la saga Lucasfilm sera projeté le jeudi 18 mai à Cannes et sortira en salles le 28 juin en France et le 30 juin aux États-Unis. Le Festival rendra à cette occasion un hommage exceptionnel à Harrison Ford pour l’ensemble de sa carrière.

    En accord avec Apple Original Films, Martin Scorsese présentera en avant-première mondiale Killers of the Flower Moon, son nouveau long métrage. L’événement marquera le retour du cinéaste en Sélection officielle pour la première fois depuis la présentation de After Hours en 1986. Au générique : Leonardo DiCaprio, Robert De Niro, Lily Gladstone, Jesse Plemons, Cara Jade Myers, JaNae Collins, Jillian Dion, Tantoo Cardinal...Le film sera présenté le samedi 20 mai dans le Grand Théâtre Lumière. Synopsis : En Oklahoma, dans les années 20, les meurtres en série dont ont été victimes les membres de la communauté Osage, qui s'était enrichie grâce au pétrole présent sous ses terres. Cette série de meurtres brutaux est aujourd’hui connue sous le nom de Règne de la Terreur.

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    Strange Way of Life de Pedro Almodóvar sera projeté en Sélection officielle et en avant-première mondiale, en présence du réalisateur et des deux comédiens principaux Ethan Hawke et Pedro Pascal. Western tourné dans le sud de l'Espagne, ce court métrage est la deuxième expérience du cinéaste en langue anglaise, après La Voix Humaine réalisé en 2020. La projection du film sera suivie d'une rencontre avec Pedro Almodóvar et l'équipe du film. Synopsis  : Un homme traverse à cheval le désert qui le sépare de Bitter Creek. Il vient rendre visite au Shérif Jake. Vingt-cinq ans plus tôt, le Shérif et Silva, l'éleveur qui vient à sa rencontre, travaillaient ensemble comme tueurs à gages. Silva lui rend visite sous prétexte de retrouver son ami de jeunesse, et ils fêtent effectivement leurs retrouvailles, mais le lendemain matin le Shérif Jake lui dit que la raison de son voyage n'est pas de suivre les traces de leur ancienne amitié…

     

     

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  • Le 76ème Festival de Cannes en direct ici du 16 au 27 mai 2023

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    Tandis que vous pouvez continuer à suivre l'actualité quotidienne du cinéma sur mon autre blog In the mood for cinema, je vous annonce d'ores et déjà que vous pourrez suivre ici le Festival de Cannes 2023 en direct.

    Pour l'heure, de cette 76ème édition, nous savons uniquement qu'elle se déroulera du 16 au 27 mai 2023.

    Pour ce qui est des bonnes adresses cannoises et sur la Côte d'Azur, je vous invite à les retrouver sur mon site consacré aux hôtels, In the mood for hotels de luxe.

    A très bientôt pour de nouvelles annonces consacrées à la 76ème édition du Festival de Cannes. En attendant, vous pouvez retrouver ci-dessous mes articles sur la 75ème édition ou lire mon roman L'amor dans l'âme (Editions du 38 - 2016) qui a le festival pour cadre.

    Catégories : EDITORIAUX Lien permanent 0 commentaire Pin it! Imprimer
  • 75ème Festival de Cannes : conférence de presse du jury et palmarès

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    Après l’annonce du palmarès de ce 75ème Festival de Cannes (que je vous détaille plus bas et sur lequel je reviendrai, notamment sur les films qui y figurent dont je n’ai pas encore eu le temps de vous parler comme La Conspiration du Caire qui a reçu un prix du scénario, particulièrement mérité), j’ai eu le plaisir d’assister à la conférence de presse du jury longs métrages présidé par Vincent Lindon aux côtés duquel se trouvaient Deepika Padukone, Noomi Rapace, Joachim Trier, Ladj Ly, Jasmine Trinca, Rebecca Hall, Asghar Farhadi et Jeff Nichols.  

    Le président du jury a notamment déclaré que la délibération serait « un secret à vie. On s’y est engagé, c’est tellement beau d’avoir des secrets dans ce monde où tout le monde est au courant de tout, tout le temps. J’ai rarement vu autant de respect entre artistes, d’écoute et d’estime. Ce Jury m’a appris, sinon à voir un film, à réfléchir à un film, à le laisser mûrir. », « Parmi ces neuf personnes de cultures et de nationalités différentes, il y avait un point commun : un enchantement d’être là. Neuf personnes ravies de servir leur passion. On a joui d’un plaisir intense. J’ai l’impression qu’on va tous rentrer chez soi en se disant : « J’ai servi à quelque chose pour la culture et j’ai rendu des gens heureux. » Tandis que Asghar Farhadi a déclaré que « Ces journées et ces soirées passées ensemble ont été un merveilleux exercice de dialogue sur le cinéma. »

    Noomi Rapace est notamment revenue sur le film des frères Dardenne en déclarant : « Tori et Lokita m’a touché, c’est un film tendre et vibrant » mais aussi sur le film de Lukas Dhont :  « Close a été réalisé par un jeune, avec beaucoup de sagesse et de tendresse pour les êtres humains. »

    Retrouvez également, ici, mon article consacré au prix de la création sonore qui a été décerné à Corsage de Marie Kreutzer, une brillante allégorie de notre époque dans laquelle les apparences enserrent et emprisonnent  les femmes dans un corset plus insidieux que celui d’Elisabeth mais parfois non moins destructeur. Une œuvre à l’image de sa création sonore, innovante, à juste titre récompensée, et de sa musique : intense, vibrante, marquante, engagée, puissante.

    cinéma, Festival de Cannes, Festival de Cannes 2022, palmarès, conférence de presse

     Notez également que Leila et ses frères de Saeed Roustaee, jeune réalisateur iranien de 32 ans qui avait également réalisé La Loi de Téhéran, a reçu le Prix de la Citoyenneté. C'est ainsi la deuxième année consécutive que le Prix de la citoyenneté revient à un film iranien, après Un héros de Asghar Farhadi l'an passé. Je vous parlerai prochainement de ce nouveau film de Saeed Roustaee.

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    La palme d’or a été décerné à Triangle of sadness de Ruben Östlund, une farce cruelle et satirique, tantôt réjouissante, tantôt dérangeante (à dessein), sans la moindre illusion sur le monde.  Après la palme d'or reçue pour The Square en 2017, Ruben Östlund intègre ainsi le cercle très fermé des cinéastes ayant reçu deux fois la prestigieuse récompense (Ken Loach, Michael Haneke, les frères Dardenne, Francis Ford Coppola, Shōhei Imamura, Bille August, Emir Kusturica) avec ce film choc qui peut difficilement laisser indifférent. Là où un Chaplin aurait recouru au rire tendre et burlesque pour souligner les travers de son époque, pour croquer la sienne, Ruben Östlund  a choisi le sarcasme impitoyable, l’ironie mordante, la férocité et l’excès du trait, le cynisme indécent en écho à celui qu’il dénonce.

    Le prix d’interprétation masculine a été attribué à Song Kang Ho pour Les bonnes étoiles de Kore-Eda. Un film grave, tendre et mélancolique mais surtout profondément humaniste, empathique et émouvant.

    Close, le film de Lukas Dhont dont je vous avais dit à quel point il m’avait bouleversée a reçu le Grand Prix ex-aequo. Un film d’une maitrise (de jeu, d’écriture, de mise en scène) rare, empreint de poésie qui ne nuit pas au sentiment de véracité et de sincérité. Et puis il y a ce regard final qui ne nous lâche pas comme l’émotion poignante, la douce fragilité et la tendresse qui parcourent et illuminent ce film. Un regard final qui résonne comme un écho à un autre visage, disparu, dont le souvenir inonde tout le film de sa grâce innocente. Un des grands films de cette édition cannoise, étourdissant de sensibilité.

    Après deux Palmes d’or (pour Rosetta et pour L’Enfant), les Dardenne ont reçu le prix du 75ème pour Tori et Lokita, un film, une nouvelle fois, au cœur de la réalité sociale. Un film poignant et sobre qui évite toujours l'écueil du pathos, d'autant plus émouvant qu'il est filmé à hauteur d'enfants plongés trop tôt dans ce que le monde a de plus rude. Les Dardenne restent les meilleurs cinéastes de l’instant, à la fois de l’intime et de l’universel dans lequel tout peut basculer en une précieuse et douloureuse seconde : un thriller intime.

    La mise en scène ébouriffante et particulièrement brillante de Park Chan-wook pour Decision to leave a été également justement récompensée. Tout est signifiant jusque dans le décor de l’appartement avec ses motifs de papiers peints qui reprennent des idées de vagues et montagnes. Les transitions sont aussi particulièrement brillantes comme une goutte dans une tasse de thé à laquelle répond une goutte dans une sonde à l’hôpital. La mise en scène distend et distord le temps et l’espace.

    Je vous laisse découvrir le reste du palmarès ci-dessous.

    PALME D'OR

    TRIANGLE OF SADNESS

    (SANS FILTRE)

    Ruben ÖSTLUND

    GRAND PRIX (EX-AEQUO)

    CLOSE

    Lukas DHONT

    STARS AT NOON

    Claire DENIS

    PRIX DE LA MISE EN SCÈNE

    PARK CHAN-WOOK

    HEOJIL KYOLSHIM

    (DECISION TO LEAVE)

    PRIX DU SCÉNARIO

    TARIK SALEH

    WALAD MIN AL JANNA

    (LA CONSPIRATION DU CAIRE)

    Tarik SALEH

    PRIX DU JURY (EX-AEQUO)

    LE OTTO MONTAGNE

    (LES HUIT MONTAGNES)

    Felix VAN GROENINGEN,

    Charlotte VANDERMEERSCH

    PRIX DU JURY (EX-AEQUO)

    EO

    Jerzy SKOLIMOWSKI

    PRIX DU 75E

    TORI ET LOKITA

    Jean-Pierre DARDENNE,

    Luc DARDENNE

    PRIX D'INTERPRÉTATION FÉMININE

    ZAR AMIR EBRAHIMI

    HOLY SPIDER

    (LES NUITS DE MASHHAD)

    Ali ABBASI

    PRIX D'INTERPRÉTATION MASCULINE

    SONG KANG HO

    BROKER

    (LES BONNES ÉTOILES)

    KORE-EDA Hirokazu

    PALME D'OR D'HONNEUR

    FOREST WHITAKER

    TOM CRUISE

    PRIX C.S.T. DE L'ARTISTE-TECHNICIEN

    ANDREAS FRANCK , BENT HOLM , JACOB ILGNER , JONAS RUDELS

    TRIANGLE OF SADNESS

    (SANS FILTRE)

    Ruben ÖSTLUND

    PRIX DE LA JEUNE TECHNICIENNE DE CINÉMA, DÉCERNÉ PAR LA C.S.T.

    MARION BURGER

    UN PETIT FRÈRE

    Léonor SERRAILLE

    COURTS MÉTRAGES

    PALME D'OR DU COURT MÉTRAGE

    HAI BIAN SHENG QI YI ZUO XUAN YA

    Jianying CHEN

    MENTION SPÉCIALE - COURT MÉTRAGE

    LORI

    Abinash Bikram SHAH

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  • Critique de CORSAGE de Marie Kreutzer - Prix de la meilleure création sonore du Festival de Cannes 2022

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    Dans le cadre de ce 75ème Festival de Cannes, ce 27 Mai à 11h, Corsage de Marie Kreutzer a reçu le prix de la meilleure création sonore. Ce prix est décerné parmi les films de la sélection Un Certain Regard. En 2017, en accord avec le Festival de Cannes, l’association La Semaine du Son a ainsi créé le Prix de la meilleure création sonore. L’association La Semaine du Son, fondé en 1998 par son président Christian Hugonnet, acousticien et expert près de la Cour d’appel de Paris, a « pour but d’amener chaque être humain à prendre conscience que le sonore est un élément d’équilibre personnel fondamental dans sa relation aux autres et au monde. »  Lancé avec le soutien de Costa-Gavras, ce prix récompense un réalisateur pour l’excellence sonore de son film « parce qu’elle sublime la perception artistique, sémantique et narrative du spectateur ». Le jury 2022 était présidé par le cinéaste Christophe Barratier, entouré de la comédienne Anne Parillaud, du compositeur Greco Casadesus, ainsi que de la cheffe opératrice Marie Massiani, et de Janine Langlois-Glandier et Christian Hugonnet, fondateurs du prix.

    Le jury, par la voix de son président, a ainsi explicité son prix décerné au film de Marie Kreutzer, attribué à l’unanimité : « En considération des vertus narratives, esthétiques, sémantiques de la dimension sonore d’une œuvre cinématographique, le jury de la Meilleure Création Sonore 2022, dans le cadre de la sélection Un Certain Regard, décerne son prix au film Corsage de Mary Kreutzer, distinguant ainsi une approche sonore d’un rare équilibre, restituant qualités des timbres de voix, atmosphères d’époques, degré des respirations et silences tout autant que les compositions musicales ».

    Noël 1877, Élisabeth d’Autriche (Sissi), fête son 40e anniversaire. Première dame d’Autriche, femme de l’Empereur François-Joseph Ier, elle n’a pas le droit de s’exprimer et doit rester à jamais la belle et jeune impératrice. Pour satisfaire ces attentes, elle se plie à un régime rigoureux de jeûne, d’exercices, de coiffure et de mesure quotidienne de sa taille. Etouffée par ces conventions, avide de savoir et de vie, Élisabeth se rebelle de plus en plus contre cette image.

    Corsage se focalise ainsi sur six mois de la vie d’Élisabeth d’Autriche, du Noël 1887, où on célèbre son 40ème anniversaire, dont elle semble absente déjà, à l’été suivant. 

    Cela commence d’emblée par un son, avant l’image. Celui du clapotis de l’eau. Sous le regard de deux dames de compagnie, Elisabeth apparaît alors, sous l’eau, dans sa baignoire, en apnée, s’entraînant à ne pas respirer. En apnée, elle le sera tout au long du film qui est avant tout cela : une quête de respiration dans un univers corseté. Oubliez les Sissi avec Romy Schneider, aussi charmants soient-ils, avec les décors kitschs et scénarii acidulés. Si dans les films de Ernst Marischka, Romy Schneider incarnait une Sissi douce et espiègle, 67 ans plus tard, Vicky Krieps interprète une Sissi tourmentée, révoltée, incandescente, obstinée qui veut à tout prix échapper à l’enfermement qu’elle subit et qui se rebelle contre le protocole. Quant aux décors, leurs murs sont souvent nus, délabrés, craquelés comme si ces intérieurs reflétaient l’intériorité des êtres. Les couleurs, souvent froides (magnifique photographie de Judith Kaufmann), reflètent aussi ces âmes glacées par les contraintes extérieures.

     « Ton rôle consiste à représenter. C’est pour cela que je t’ai choisie. C’est pour cela que tu es là » lui dit ainsi son empereur d’époux. « L’important est de laisser une belle image » dit également Elisabeth en passant devant un portrait de sa fille aînée décédée d’une maladie infantile.  « Je t’interdis de te noyer dans mon lac » lui déclare quant à lui son cousin. Voilà, tout est dit. Elisabeth doit constamment faire semblant, être en représentation, n’être qu’un corps qui laisse une belle image, tandis que les tourments de l’âme doivent être tus et étouffés.

    De nombreuses scènes la montrent se faisant habiller, le corset toujours plus serré, entravant sa respiration. On lui rappelle sans cesse son âge, et qu’elle n’est plus celle qu’elle était, dont la beauté fascinait tant. Elle impose des souffrances à ce corps qu’il faut maitriser, notamment par des régimes drastiques, ou par cette pesante coiffure. Elle aime particulièrement aller voir les fous dans les asiles, ceux qui sont enfermés, qui crient leur douleur qu’on veut claquemurer, ceux en lesquels elle se reconnaît. La folie semble aussi être là, toute proche, comme une forme paradoxale d’échappatoire. Alors, elle tape du point sur la table, fume, fait un doigt d’honneur, tire la langue, se coupe les cheveux, essaie à tout prix, même celui de la raison, de s’émanciper jusqu'à ce plan final, parfait contrepoint du début. Elle a besoin qu’on cesse de la regarder comme une image mais qu’on la voit telle qu’elle est. « J’aime te regarder me regarder» dit-elle ainsi.

    En contraste, les scènes où elle se sent enfin libre n’en sont que plus belles et poignantes. Lorsqu’elle s'évade sur son cheval au galop. Lorsqu’elle se baigne dans un lac au cœur de la nuit noire. Le corps échappe alors aux contraintes et aux regards.  La musique et la voix de Camille accompagnent ces moments d’évasion et insufflent une puissance émotionnelle supplémentaire à ces scènes. Ces envolées lyriques sonores font alors écho à celles de l’impératrice. Elles ressemblent tantôt à un cri de douleur, tantôt à un cri de liberté et marquent profondément le film de leur empreinte.

    Elisabeth a besoin de sortir du carcan dans lequel on veut la cadenasser, comme de réveiller sa fille en pleine nuit pour faire du cheval, pour agir et décider de ses mouvements. C’est d’ailleurs pour cela que l’image animée la réjouit autant et qu’elle accepte d’être filmée par un inventeur incarné par Finnegan Oldfield. Dans ces séquences muettes, elle est libre de crier, bouger, d’être. Le cinéma : espace de liberté, comme l’est ce film qui se départit des convenances.

    Vicky Krieps, productrice exécutive, est exceptionnelle et on comprend qu’elle ait à tout prix voulu être cette Sissi frondeuse. Elle est à la fois sombre et excentrique, enfermée et avide de liberté.  Elle a obtenu le prix de la meilleure performance de la sélection Un Certain Regard, pour un rôle très différent de celui qu'elle incarne dans Plus que jamais de Emily Atef qu’elle présentait également à Cannes cette année.

    Corsage n’est donc pas véritablement un biopic mais une réflexion et métaphore astucieuse des règles auxquelles doivent se plier les femmes, d’où l’intemporalité de ce film qui justifie les judicieux anachronismes. C’est le portrait d’une révoltée.  La forme épouse ainsi brillamment le fond. Marie Kreutzer (également scénariste de son film), elle aussi s’échappe : des contraintes formelles et des règles, et même de la vérité. Elle apporte de la modernité dans cette œuvre à l’image de l’impératrice qu’elle dépeint : irrévérencieuse.

    Il y eut le Marie-Antoinette de Sofia Coppola qui se jouait aussi des codes et des conventions, sans s'émanciper du glamour, indissociable du film d'époque en costumes, alors que Marie Kreutzer envoie tout valser pour aboutir à cette brillante allégorie de notre époque dans laquelle les apparences enserrent et emprisonnent  les femmes dans un corset plus insidieux que celui d’Elisabeth mais parfois non moins destructeur. Une œuvre  à l’image de sa création sonore, innovante, à juste titre récompensée, et de sa musique : intense, vibrante, marquante, engagée, puissante.

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