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  • La beauté de l'éphémère (2): de battre mon coeur s'est arrêté...

    Ces cinq premiers jours cannois ont ressemblé à un film. Un film aussi vertigineux que la salle du Théâtre Lumière.  Aussi palpitant qu’un film de Jacques Audiard. Aussi inventif qu’un film d’Alain Resnais.   Aussi poétique qu’un film de Fellini. Aussi onirique qu’un film de Burton. Et pourtant ... et pourtant ces 5 jours étaient bien réels.

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     Mais revenons là où je vous avais laissés, attendant mes collègues blogueurs aussi choisis par Allociné et Philips pour vivre un autre Festival de Cannes et le relater sur le blog « Off Cannes » (http://www.offcannes.com ). Après un déjeuner à l’endroit qui deviendra notre quartier général, la « plage des stars », je culpabilisais (juste un peu hein:-)) de quitter mes collègues blogueurs (avec lesquels j’aurai le grand plaisir de passer plus de temps ensuite), mais  j'étais néanmoins ravie car je partais voir le dernier film de Jacques Audiard présenté en compétition officielle « Un prophète ». J’étais d’autant plus ravie que  depuis son prix du meilleur scénario en 1996 pour le très percutant « Un héros très discret »,  ses films m’ont toujours enthousiasmée.

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     Après ma troisième montée des marches de ce Festival 2009, toujours ( plus que jamais) dans des conditions exceptionnelles, vraiment hors du temps, je me plonge dans l’univers, à la fois empreint de noirceur et de poésie, de Jacques Audiard. Il nous fait entrer par le trou de la serrure dans l’univers carcéral, et parvient à nous immerger dans cet univers âpre, pendant 2H30, sans jamais que nous voyions le temps passer.

     prophète.jpgLe temps, nous le passons avec Malik (Tahar Rahim), condamné à 6 ans de prison, ne sachant ni lire ni écrire. A son arrivée en Centrale, seul à monde, il paraît ainsi plus jeune et plus fragile que les autres détenus. Il n’a que 19 ans. D’emblée il tombe sous la coupe d’un groupe de prisonniers corses qui fait régner la loi dans la prison. Le jeune homme apprend vite. Au fil des « missions » il s’endurcit et gagne la confiance des Corses. Mais, très vite, Malik utilise toute son intelligence pour développer son propre réseau.

     Quelle gageure de captiver le spectateur en l’immergeant dans un univers aussi rugueux ! Audiard y parvient pourtant magistralement sans pour autant tomber dans la facilité, et notamment pas dans l’écueil du manichéisme, nous faisant suivre pas à pas le parcours sinueux de ce détenu magistralement interprété par Tahar Rahim (une véritable révélation qui mériterait un prix d’interprétation).

     Du cinéma de Jacques Audiard émane une poésie violente, à l’image de ces instants au cours desquels mon cœur de battre s’est arrêté.  A l’heure où les conditions de vie dans les prisons font objet de débat, tout en étant indéniablement divertissant (De victime, Malik devient héros, même  si c’est sa survie qui l’exige, un héros meurtrier), le film d’Audiard a une incontestable portée politique, chaque seconde du film démontrant à quel point la prison est devenue une micro-société où les trafics semblent se pérenniser, voire se développer. Les gardiens sont d’ailleurs très peu présents dans le film et les prisonniers semblent presque circuler à leur guise, à l’abri des regards extérieurs, là où la violence semble pourtant encore plus palpable.

      Ce nouveau film « entre les murs » pourrait-il aussi avoir la palme d’or après celle, éponyme, de 2008 ? Finalement, outre le fait d’être tous deux français, ils présentent aussi le point commun de pointer le doigt sur une réalité tout en n’oubliant jamais le spectateur, une réalité (la difficulté de vie dans les prisons où se développent les trafics plus qu’elles ne réinsèrent) en pleine actualité à l’image de ce qu’était l’école, sujet principal de la palme d'or 2008 « Entre les murs ».

     Audiard montre une nouvelle fois son attachement à ces personnages et l'empathie dont il sait faire preuve à leur égard et nous faire passer, aussi abîmés par la vie soient-ils, des personnages que les difficultés de l’existence transforment radicalement.

     Le premier grand film de ce festival qui mêle avec brio fantasmagorie et réalisme violence et poésie noire, meurtre et rédemption, divertissement et sujet de société. Un prix du scénario (pour Abdel Raouf Dafri, scénariste du dyptique Mesrine) n’est de nouveau pas à exclure…

    Ces dix minutes étaient décidément trop courtes pour vous parler de ce film et je dois désormais partir pour la leçon de cinéma des frères Dardenne alors je vous reparlerai de ce film ultérieurement et de la suite de cette soirée très « hollywoodienne » (au 3 :14, au Baron et à la villa Murano) en compagnie des autres blogueurs… mais sans nul doute, quelle qu’en soit la suite, restera le souvenir de la beauté de l’éphémère, de l’intensité du silence, de sa polysémie plus que jamais troublante, de l’ironie  du destin, décidément plus imaginatif que la fiction, ou alors au point de lui ressembler. Oui, ce soir-là,  de battre mon cœur s’est arrêté…


     

     A suivre : outre le récit de cette soirée et "la beauté de l'éphémère: épisode 3", la critique de « Vengeance » de Johnnie To, des master class, la leçon de cinéma des frères Dardenne, « Les étreintes brisées », la plage Orange, la plage Majestic 62, Jerry Lewis, Yvan Le Bolloch dans un concert impromptu … et de nombreux autres évènements!

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  • Pour suivre le 62ème Festival de Cannes: web, tv, presse, radio

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    affichecannes2009.jpgPour suivre le 62ème Festival de Cannes le mieux possible, je vous propose ci-dessous une liste (sans doute non exhaustive, mais qui sera complètée au fur et à mesure) de sites internet, de blogs, d'émissions tv et de radio, et de journaux...

    Le 62 ème Festival de Cannes sur le web

    -Vous pourrez bien évidemment suivre ce Festival sur mon blog principal "In the mood for cinema" et bien sûr sur "In the mood for Cannes", du 13 au 25 mai 2009. Vous pourrez également me suivre sur le site "Off Cannes" avec Allociné, à partir du 16 mai, (j'y reviens ci-dessous) mais aussi sur mon twitter et sur le groupe facebook d'Inthemoodforcannes.com .

    - Pendant toute la durée du Festival, vous pourrez donc  suivre cette 62ème édition sur le site "Off Cannes" (je n'ai pas encore l'adresse mais vous la communiquerai dès que ce sera le cas) le site d'Allociné regroupant les contenus non officiels sur le festival (émissions vidéos, articles, photos...). Le premier week end du festival, vous retrouverez sur ce site les articles des 7 blogueurs membres du club 300 sélectionnés et qui sont donc: In the mood for cinema, Lyricis, FilmGeek, Buzz my Geek, In bed with Kinoo, Angie Sweet's Home , Oh my bloogness!. Puisque d'Allociné, il est question, j'en profite pour vous recommander leur autre site consacré au Festival de Cannes 2009.

    -D'autres blogueurs seront également présents sur la Croisette, pour une partie ou pour la totalité du Festival: Yes we Cannes,  Cannes 2009 en live!,  Cinemaniacannes, Tadah! blog, Boulevard du cinéma, L.aime le cinéma, Une dernière séance,

    -Evidemment, je vous recommande l'excellente nouvelle version du site officiel du Festival de Cannes. Vous pourrez y suivre le quotidien du festival et avoir de nombreuses informations sur les films sélectionnés.

    Concernant toutes les informations pratiques (météo, hébergement etc), vous trouverez de nombreux liens dans la colonne de gauche d'Inthemoodforcannes.com .

    Je vous recommande enfin l'excellent blog de "L'hebdo cinéma" de Canal plus.

    Arte, France 2, France 3 et bien sûr Canal + ont leurs sites entièrement consacrés au Festival de Cannes.

    Côté journaux on line, Madame Figaro explore le Festival côté mode. Le JDD a également sa page spéciale Cannes ainsi que le Parisien.

    Les journaux de cinéma ne sont pas en reste puisque Première a créé sa page spéciale Cannes . Il sera probablement aussi question du festival sur le blog de Studio Cinélive. Il est aussi évidemment question du Festival sur le site des Cahiers du cinéma.

    Pour les amateurs de photos des montées des marches, je vous recommande le site de L'Oréal Cannes.

    Je vous recommande également le blog d'ADR news (plage Majestic 62 et Chacha plage), pour vivre le Festival, côté fêtes.

    Le 62ème Festival de Cannes à la télévision

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    -Comme chaque année, la chaîne emblématique du septième art, Canal + sera évidemment aux premières loges avec, du lundi au vendredi, Le Grand Journal de Michel Denisot en direct, à partir de 19H05, sur la plage du Martinez. Laurent Weil, quant à lui, sera sur le tapis rouge pour recueillir les impressions des acteurs et cinéastes figurant en compétition officielle. Didier Allouch interviewera les équipes de films hors compétition et en séance spéciale. Frédéric Beigbeder analysera la sélection parallèle. Guillaume Gallienne fera des bonus spécial Cannes avec des clins d'oeil de Louise Bourgoin. Et évidemment, comme chaque année, les cérémonies d'ouverture et de clôture seront diffusées en clair sur Canal plus, respectivement les 13 (à partir de 19H15) et 24 mai (à partir de 19H30), présidées par Isabelle Huppert et avec Edouard Baer en maître de cérémonie. Au total: 20 heures de programmes (dont 15 en direct), 477 personnes mobilisées sur place.

    Quant à Daphné Roulier, elle présentera "l'hebdo cinéma" depuis Cannes (en clair), les samedis 16 et 23 mai, à 11H50. Le dimanche, à la même heure, Laurent Weil animera "Les Rencontres du cinéma" avec une interview de Penelope Cruz le 17 mai.  Enfin Canal + diffusera quelques pépites révèlées à Cannes comme "Le bannissement" de Zviaguintsev.

    -Pour vivre le Festival en direct, je vous recommande évidemment TV Festival qui sera coproduite pour la première fois par Canal + et Orange (diffusion sur le Canal 50 d'Orange  pour les mobiles et sur le canal 17 de Canal Sat). Vous pourrez y voir les conférences de presse, interviews, montées des marches...

    -D'autres émissions, en vrac:

    -"Ciné confidential" , à 20H15, sur Orange Ciné Max (indiscrétions, critiques, interviews), émission présentée par Sophie Soulignac et Stéphane Charbit

    -"Ciné Novo", sur Orange Ciné Novo, à 20H40, émission présentée par Marc Iskenderian

    -"Cinéquin", sur Paris Première, à 20H20, émission présentée par Elisabeth Quin

    -"Cannes dernière", sur Paris PRemière, émission présentée par Xavier de Moulins (5 minutes quotidiennes)

    -"Paris dernière spécial Cannes", sur Paris Première, dimanche 24 mai, à minuit, émission présentée par Xavier de Moulins

    - "Cannes 2009...by Warren", sur Filles TV, tous les jours à 16H50, émission animée par Warren (coulisses du festival commentés depuis un yacht)

    -"Metropolis", samedi, à 22H30, sur Arte

    -"Arte Culture", tous les jours, à 19H30, avec Annette Gerlach et Marie Labory, sur Arte

    Le Festival de Cannes 2009 à la radio

    VITAMINE, 1er radio musicale indépendante en PACA, leader à Cannes, du 13 au 24 mai, sur la plage de la Voile Rouge. Plus de 3 heures d'émissions quotidienne en direct à partir de 16h00. Radio également partenaire de la programmation du VIP Room.  
    Vitamine à Toulon sur 90.8 - à Hyères sur 88.3 - à St Tropez sur 89.1 - à Fréjus / St Raphael sur 93.8 - à Marseille et Aix sur 107.2 - à Cannes et Nice sur 104.8 - à Monaco sur 102.4

    Le 62ème Festival de Cannes dans la presse

    A venir...

    Livres

    Je vous recommande évidemment l'autobiographie de Gilles Jacob "La vie passera comme un rêve" dont je vous ai déjà parlé, ici.

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  • Et si vous passiez les fêtes de Noël à Cannes ?

     

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    En attendant les premières informations sur le 71ème Festival de Cannes (que vous pourrez bien entendu suivre ici comme chaque année et dont nous venons d’apprendre qu’il serait avancé d’une journée, il aura donc lieu du mardi 8 mai au samedi 19 Mai 2018), un festival que je vous ferai bien entendu suivre en direct sur mes différents blogs comme chaque année, je vous propose quelques idées de séjour à Cannes, une des destinations idéales en France pour les fêtes de fin d’année d’autant plus que les tarifs sont plus attractifs à cette période que l’été ou a fortiori en période de festival du film.

     

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    Cannes, ville qui vit toute l’année, est la destination à laquelle on ne pense pas forcément en premier mais qui n'en est pas moins idéale pour les fêtes de fin d’année, d’abord parce que Cannes c’est plusieurs villes en une. Il y a bien sûr sa célèbre Croisette que vous pourrez arpenter à loisir pour profiter de sa vue dont je ne me suis jamais lassée depuis toutes ces années. Vous y trouverez aussi de nombreuses boutiques de luxe ainsi que dans la rue parallèle, la non moins fameuse rue d’Antibes que jalonnent les boutiques des marques les plus prestigieuses. A l’extrémité de la Croisette, vous trouverez son célèbre palais des festivals dans le cadre duquel a lieu le Festival du Film (évènement culturel le plus médiatisé au monde !) et derrière lequel se trouve le port des yachts où les bateaux rivalisent de gigantisme. Un peu plus loin vous verrez les petites rues pittoresques du Suquet qui ont déjà un petit air d’Italie. Je vous encourage aussi à découvrir le Marché Fortville.

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    Vous pourrez aussi profiter de la plage certes pas pour vous baigner à cette époque mais pour profiter du panorama à couper le souffle et notamment celui sur les îles de Lérins au loin que je vous invite aussi à découvrir notamment l’île Saint-Marguerite, véritable havre de paix, la plus grande des Iles de Lérins qui offre un cadre idyllique, entre les criques et la forêt domaniale de pins et d'eucalyptus. Avec ses 22 kms de sentiers, elle s'étend sur 3 kms, de l'étang du Batéguier et sa réserve ornithologique à la pointe de la Convention. Riche d'histoire, l'île compte également des vestiges archéologiques et le fort Royal, ancienne prison du Masque de fer, qui abrite le musée de la Mer que je vous recommande également de découvrir.

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    En 17 festivals de Cannes couverts du premier au dernier jour, j’ai eu l’occasion d’expérimenter toutes sortes d’hôtels cannois  (du plus au moins luxueux) et toutes sortes de restaurants sur la Croisette. Vous trouverez toutes les bonnes adresses que je vous recommande que vous pourrez réserver ici. J’ai même fait de l’un de ces célèbres hôtels le cadre de mon premier roman, « L’amor dans l’âme », un roman dont l’intrigue se déroule au cœur du Festival de Cannes et d'un célèbre palace cannois. C’est d’ailleurs probablement l’hôtel cannois que je préfère.

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    En mai dernier, j’ai même eu le plaisir d’y poser avec mon roman dans la célèbre suite Mélodie en sous-sol qui est le cadre d’un chapitre essentiel de l’intrigue.   

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    Je connais par cœur la Croisette et les palaces qui la jalonnent et mon préféré reste ainsi l’hôtel Barrière le Majestic (que vous aurez peut-être ainsi reconnu) . Parmi les multiples atouts de l’hôtel, son célèbre ponton et son cocon que vous apprécierez tout particulièrement l’hiver : son Centre de remise en forme avec son Espace sensoriel avec sauna, hammam et douche expérience du Spa Diane Barrière by Clarins.

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    J’ai aussi une affection particulière pour l’hôtel Gray d’Albion avec son nouveau restaurant particulièrement agréable, un emplacement luxueux et là aussi idéalement situé entre la Croisette et la rue d'Antibes dont certaines chambres bénéficient là aussi d'une vue idyllique sur la Croisette.

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    D’autres adresses très élégantes situées en retrait de la Croisette (là où vous trouverez aussi de splendides maisons et appartements), comme l’hôtel Cavendish ou l’hôtel Renoir, vous permettent aussi d’en profiter sans en subir ce qui pourrait être considéré comme un inconvénient : l'agitation constante de la Croisette.

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    Avec toutes ces adresses, vous ne pourrez pas dire que vous ne trouvez pas un point d’ancrage pour découvrir Cannes qui exhale un charme singulier à cette période, bien différent de celui de la période du Festival du Film à l’occasion duquel rien ne vous empêche alors de revenir. Alors, conquis ?

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    Article sponsorisé

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  • Festival de Cannes 2010, 15 jours après : mon bilan

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    Dans l'actualité, les images de Cannes ont déjà été évincées par un flot carnassier d'informations, mais elles sont toujours bien vivaces dans ma mémoire. 15 jours au moins étaient nécessaires pour distinguer avec recul cette tornade émotionnelle et cinématographique, pour se dégriser (à peine)...Ne vous méprenez pas: contrairement à beaucoup d'autres, je ne me suis grisée que de cinéma, d'émotions, de fêtes, d'écriture, de rêves et de soleil. Cocktail déjà bien assez enivrant.  Dix ans après mon premier festival de Cannes, Cannes, ville « qui ne dort jamais » comme l'a si bien dit Kristin Scott-Thomas lors de l'ouverture, ne cessera jamais de m'éblouir, me fasciner, m'enchanter, me surprendre, m'embarquer dans un ailleurs à la fois si proche et exotique qui fait perdre toute notion du temps et de réalité, et qui parfois, aussi, m'exaspère.  Concentré de vie, de cinéma et d'orgueils. Tout est disproportionné dans les joyeux excès comme dans les plus pathétiques. Une frénésie parfois réjouissante, parfois périlleuse pour ceux qui noient et oublient l'essentiel dans cette vaine course contre le temps, à l'amnésie de son écoulement, forcément temporaire, à l'ivresse et à l'information.

     Eternel paradoxe cannois, et cette année plus que jamais : la vie y est tellement cinématographique, étincelante, quand le cinéma se fait lui le reflet de la réalité. Souvent sombre, désespérée. Jours et nuits, cinéma et réalité se succèdent sans réelle frontière vous faisant oublier que ce film-là aussi doit avoir une fin. Alors c'est l'étrange silence après le si doux et grisant tumulte. Après il faut bien réaliser que la vie ne peut ressembler toujours à du cinéma quoique...je m'y emploie.

    Cette année plus que jamais, j'ai eu le grand plaisir de pouvoir partager ma passion sur inthemoodforcinema.com et sur inthemoodforcannes.com mais aussi sur 20minutes.fr , sur l'appli iphone d'Orange au quotidien, sur M6, sur touscoprod.com, sur Pure Channel, sur France Bleu... et j'en profite pour remercier ces différents médias sur lesquels j'ai pu m'exprimer mais aussi Pascale pour son soutien dithyrambique ou encore Alexandra d'Hautetfort pour son précieux soutien.  J'en profite enfin pour remercier ceux qui ont commenté avec assiduité sur mes blogs comme Fred en regrettant de n'avoir pas eu le temps de répondre à tous et au fur et à mesure.

    15jours après tellement d'images encore : de belles rencontres, des retrouvailles parfois trop furtives et/ou agréablement insaisissables, des soirées surréalistes du VIP room au Baron, de la plage Orange à la plage Martini, de la plage Majestic à la plage Chérie chéri (merci également à ADR prod) au patio Canal+.

     Et puis bien évidemment, surtout, tant d'images de cinéma. Le plus beau souvenir restera sans doute pour moi la projection du « Guépard » en présence d'Alain Delon, Claudia Cardinale et Martin Scorsese et cette étrange, émouvante résonance entre le sujet du film, celui de la déliquescence d'un monde, et le présent pour ses protagonistes. Un chef d'œuvre inégalé qui n'a rien perdu de sa beauté majestueuse, nostalgique et saisissante. Un très grand moment que de revoir ce film à Cannes, 47 ans après sa palme d'or, parmi une assistance prestigieuse.

      Ensuite, il y a eu le plaisir d'interviewer Bernard Blancan, un des protagonistes de « Hors-la-loi », pourtant prix d'interprétation du Festival de Cannes 2006 au même titre que les autres et complètement exclu de la promotion du film. Eternelle et injuste valse des vanités cannoises qui se grise elle aussi mais d'éphémère, de futile, de faux-semblants.

    Et puis tant d'autres moments : la présentation de « Stones in Exile » par Mick Jagger, le vent d'air frais qu'a fait souffler Isabelle Huppert dans « Copacabana », le romanesque « La Princesse de Montpensier », Juliette Binoche émouvante et éblouissante dans « Copie conforme » et sur scène lors de la clôture, le concert de Charlie Winston, la si touchante « Tournée » de Mathieu Amalric, le bouleversant « Des Hommes et des Dieux » de Xavier Beauvois, l'incroyable Lesley Manville dans « Another year » de Stephen Frears », le pudique et poignant « The tree » de Julie Bertucelli...

     Certes, cette année et pour la première fois en dix ans de festival, je n'ai pas eu de réel coup de cœur cinématographique comme l'an passé avec les films d'Almodovar, Tarantino, Haneke, Ghobadi, Audiard... Difficile de rivaliser avec l'édition 2009 qui pour tant de raisons fut tellement inoubliable pour moi mais Cannes reste la plus grande et riche vitrine du cinéma mondial, un voyage fabuleux, sans cesse surprenant, parfois dérangeant, et malgré tout exaltant dans les cinématographies du monde et dans les sursauts de l'Histoire contemporaine et passée. Le cinéma, à l'image du monde que Cannes a reflété cette année, suffoque, nous parle beaucoup de deuil, de pauvreté, de désespoir, de perte de repères, d'oubli du réel dans la virtualité et cherche une lueur d'espoir et d'humanité en se repliant sur la cellule familiale.

    Un manège réel et cinématographique étourdissant dont je reviens avec cette envie délicieusement rageuse d'écrire et de voir des films, de partager avec vous mon enthousiasme surtout, parfois ma perplexité ou mon agacement, de me laisser étonner, déranger, dérouter, embarquer dans d'autres (ir)réalités encore et plus que jamais...

    Vous trouverez ci-dessous les liens vers mes articles sur mes meilleurs moments de ce Festival de Cannes 2010 et sur les films que je vous recommande.

    Prochains grands rendez-vous : le Festival Paris Cinéma dont je ferai partie du jury des 7 blogueurs et évidemment l'incontournable Festival du Cinéma Américain de Deauville et beaucoup de surprises et d'avant-premières, à Paris et ailleurs.  Et évidemment, le Festival de Cannes 2011, du 11 au 22 mai !

    Ouverture du 63ème Festival de Cannes: une édition ouverte sur l'éternité

    "Robin des bois" de Ridley Scott: Russell Crowe décoche la flèche d'ouverture

    "Tournée" de Mathieu Amalric: la beauté des âmes dénudées

    Critique du "Guépard" de Luchino Visconti (sélection Cannes Classics)

    "Le Guépard" 47 ans après (vidéos de Martin Scorsese, Alain Delon, Claudia Cardinale)

    Critique d' "Another year" de Mike Leigh

    "You will meet a tall dark stranger" de Woody Allen

    Et les soirées dans tout ça?

    "Toscan, the french touch" d'Isabelle Partiot-Pieri (Cannes Classics 2010) : portrait d'un être libre

    Critique de "La Princesse de Montpensier" de Bertrand Tavernier

    "Copacabana" de Marc Fitoussi, séance spéciale de Semaine de la Critique avec Isabelle Huppert (vidéo)

    "Film Socialisme" de Jean-Luc Godard (Critique) (Un Certain Regard)

    Critique et vidéos de présentation du film: "Des Hommes et des dieux" de Xavier Beauvois

    Inthemoodforcannes au jt de M6

    "Copie conforme" d'Abbas Kiarostami- Critique

    "Poetry" de Lee Chang-dong - Critique

    Mick Jagger présente "Stones in exile" (vidéos)

    Concert de Charlie Winston au vip room

    Critique de "Fair game" de Doug Liman

    Conférence de presse de l'équipe du film "Carlos" d'Olivier Assayas

    Critique de "Hors-la-loi" de Rachid Bouchareb

    Conférence de presse de "Hors-la-loi" de Rachid Bouchareb

    Dans les coulisses du Grand Journal à Cannes (concert de Gossip et équipe de "Hors-la-loi")

    Demain: le palmarès du Festival de Cannes 2010 (le cinéma français à l'honneur?)

    Palmarès complet et commenté du Festival de Cannes 2010 et images de la clôture

    Interview de Bernard Blancan

    Critique de "L'Autre monde" de Gilles Marchand (séance spéciale- sélection officielle)

    Critique de "The tree" de Julie Bertucelli (Film de clôture)

    Critique de "Biutiful" d'Alejandro Gonzalez Inarritu

    Conférence de presse de "La nostra vita" de Daniele Luchetti

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  • Palme d'or d'honneur d'Alain Delon, master class et projections de ”Monsieur Klein” et ”Le professeur” - Récit

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    « Ne me secouez pas, je suis plein de larmes » écrit Henri Calet dans Peau d’ours, son ultime roman inachevé, un roman qui touche tout particulièrement Alain Delon. Peut-être au fond est-ce là que réside la clef du mystère, la clef des émotions de cette journée aussi ?

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    De ce Festival de Cannes 2019, sans aucun doute la master class et la remise de la Palme d’or d’honneur à Alain Delon suivie de la projection de Monsieur Klein en resteront-elles pour moi des souvenirs indélébiles. De même que la projection du film Les plus belles années d’une vie de Claude Lelouch. Bien sûr, cette édition a d'ores et déjà connu de nombreux moments forts sur lesquels je reviendrai mais cette journée convoquait les émotions de l’enfance. Et qu’est-ce qui pourrait bien rivaliser avec les émotions de l’enfance ? Ces moments inestimables à regarder et commenter les films de Delon avec mon père. L’acteur de nos films préférés. Ceux que nous regardions inlassablement à chaque diffusion télévisée. Ceux qu’il m’enregistrait précautionneusement sur les cassettes VHS. Ceux à l’origine de ma passion dévorante pour le cinéma. Les Gabin aussi, le « patron » comme l’appelle Delon. Alors, tout naturellement, dans mon premier roman qui est un hommage au cinéma mais aussi à mon père, mon héros, c’est autour du Cercle rouge que l’intrigue tourne (qui se déroule aussi dans la suite Mélodie de l'hôtel Majestic à Cannes, ainsi nommée en référence à...Mélodie en sous-sol, film avec Alain Delon, suite dans laquelle a été prise la photo ci-dessous) et autour de cette fameuse citation : «Quand des hommes, même s'ils l'ignorent, doivent se retrouver un jour, tout peut arriver à chacun d'entre eux et ils peuvent suivre des chemins divergents. Au jour dit, inéluctablement, ils seront réunis dans le cercle rouge.»

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    Le 19 Mai 2019, j’avais donc rendez-vous avec les émotions de mon enfance, avec mes premiers élans passionnés pour le cinéma, avec le héros de Visconti, Clément, Deray, Verneuil, Losey, Giovanni, Melville, avec Tancrède, Roger Sartet, Robert Klein, Roch Siffredi, Gino sans oublier le glacial, élégant et solitaire Jef Costello. Comme un clin d'œil du destin, ce jour était aussi accessoirement celui de mon anniversaire.

    Comme souvent, c’est dans la salle Buñuel qu’avait lieu la master class. Dès 8H30 pour ce rendez-vous de 11H, il y avait déjà quelques cinéphiles qui ne voulaient pas manquer ce grand moment de cinéma et qui, peut-être, eux aussi, avaient rendez-vous avec leur enfance.

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    En attendant l’arrivée d’Alain Delon, je pensais à la projection de Plein soleil en copie restaurée en 2013 à l’occasion de laquelle Alain Delon était venu pour la dernière fois à Cannes. Alain Delon dit régulièrement de René Clément que c’est pour lui le plus grand réalisateur mais surtout le plus grand directeur d’acteurs au monde. Sa présence à l’occasion de la projection de Plein soleil à Cannes Classics était donc une évidence. L’acteur avait par ailleurs alors déjà tenu à ce qu’il ne s’agisse pas d’un hommage à Alain Delon mais d’un hommage à René Clément. Rappelons que Delon devait d’ailleurs au départ interpréter le rôle que Maurice Ronet jouera finalement et, malgré son jeune âge (24 ans alors), il avait réussi à convaincre Clément (et d’abord sa femme) de le faire changer de rôle.

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    Photo ci-dessus prise lors de la présentation de Plein soleil par Alain Delon lors de sa projection en copie restaurée dans le cadre du Festival de Cannes 2013.

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    En 2010, c’est une version restaurée du Guépard qu’il était venu présenter. Quelle étrange sensation ce fut alors de voir enfin sur grand écran ce film qui m’avait tant marquée dans mon enfance et vu tant de fois auparavant à la télévision, tout en observant ses acteurs au premier plan, juste devant moi, en chair et en os. Aussi fascinant et somptueux soit Le Guépard (et ce fameux soir il m'avait à nouveau et plus que jamais éblouie) mon regard ne pouvait s'empêcher de dévier vers Delon et Cardinale. Instant irréel où l'image de la réalité se superposait à celle de l'écran. Je ne pouvais m'empêcher d'essayer d'imaginer leurs pensées. Claudia Cardinale qui semblait littéralement transportée (mais avec gaieté) dans le film, tapant des mains, se tournant vers Alain Delon, lorsque des scènes, sans doute, lui rappelaient des souvenirs particuliers, riant aussi souvent, son rire se superposant même sur la célèbre cavalcade de celui d'Angelica dans la scène du dîner. Et Alain Delon, qui regardait l'écran avec tant de solennité, de nostalgie, de tristesse peut-être comme ailleurs, dans le passé, comme s'il voyait une ombre du passé ressurgie en pleine lumière, pensant, probablement, comme il le dit souvent, à ceux qui ont disparu : Reggiani, Lancaster, Visconti.... Delon et Cardinale plus humains sans doute que ces êtres d'une beauté irréelle sur l'écran et qu'ils ont incarnés mais aussi beaux et touchants. C'était d'autant plus troublant que la scène de la réalité semblait faire étrangement écho à celle du film qui raconte la déliquescence d'un monde, la nostalgie d'une époque. Comme si Delon était devenu le Prince Salina (incarné par Lancaster dans le film) qui regarde avec mélancolie une époque disparaître. J'avais l'impression de ressentir leurs émotions, ce qui, ajouté, à celle que me procure immanquablement ce film, a fait de cet instant un moment magique de vie et de cinéma entremêlés, bouleversant.  Je n'avais alors pas vu passer les trois heures que dure le film dont la beauté, la modernité, la richesse, la complexité mais aussi la vitalité, l'humour (c'était étonnant d'entendre ainsi la salle rire) me sont apparus plus que jamais éclatants et surtout inégalés. 47 ans après, quel film a pu rivaliser ? Quel film contient des plans séquences aussi voluptueux ? Des plans aussi somptueux ? On comprend aisément pourquoi le jury lui avait attribué la palme d'or 1963 à l'unanimité ! Et encore maintenant il me semble entendre la valse qui a sublimé Angelica et Tancrède, et d'en ressentir toute la somptuosité nostalgique. Cette phrase prononcée par Burt Lancaster dans Le Guépard pourrait ainsi peut-être être désormais prononcée par ceux qui ont joué à ses côtés : « Nous étions les Guépards, les lions, ceux qui les remplaceront seront les chacals, les hyènes, et tous, tant que nous sommes, guépards, lions, chacals ou brebis, nous continuerons à nous prendre pour le sel de la terre ».

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    Delon aura pourtant mis du temps à revenir à Cannes, après ne pas avoir été invité au 50ème anniversaire en 1997.  Il était venu pour la première fois en 1961 pour Quelle joie de vivre de René Clément, puis pour L’Eclipse de Michelangelo Antonioni en 1962 (Prix du jury), pour Le Guépard de Luchino Visconti, Palme d’or 1963 et en 1976 pour Monsieur Klein de Joseph Losey qui n’avait pas reçu l’accueil que ce chef-d’œuvre aurait mérité (ma critique en bas de cet article), le film qui fut d’ailleurs projeté après la remise de la Palme d’or d’honneur à Alain Delon ce 19 mai 2019.

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  • La beauté de l’éphémère (1)… : ma journée avec L’oréal (suite)

    Hier, il a neigé sur la  Croisette… C’est finalement ce que j’ai vu de plus banal ces 5 derniers jours, l’improbable étant devenu la norme.

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     Comment résumer ces 5 jours si riches  en émotions, en évènements, en cinéma, en rencontres, en instants irréels, réellement cinématographiques, à tel point que je n’ai pas eu le temps d’écrire, à tel point que j’ai préféré la vie à son récit, sa fiction, pourtant si indissociablement liés, enchevêtrés, parfois avec une ironie diabolique… oui, j’ai découvert une nouvelle facette de Cannes où tout semble joyeux, passible, irréel, où la vie, réellement « passe comme un rêve ». 5 jours qui équivalent à une seconde ou un an. Le temps n’existe plus, s’est même arrêté un instant, le temps d’un cliché sur tapis rouge, puis a repris sa course effrénée, laissant son illusion d’éternité. Je retrouve aujourd’hui avec plaisir la mélodie du silence et des mots pour vous raconter même si je n’aurai à nouveau pas autant de temps que je l’aurais souhaité, mais en tout cas, désormais, les articles seront de nouveau quotidiens sur Inthemoodforcannes.com, Inthemoodforcinema.com et aussi sur offcannes.com sur lequel je vais également continuer à écrire.

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    Grâce au concours de blogs remporté par Inthemoodforcannes.com l'an passé, je devais donc passer cette journée du 15 mai en compagnie de L'Oréal...

     

    2009_0516loreal20004.JPGTout a commencé par une voiture officielle du Festival qui est venue me chercher pour m’emmener au Martinez. Et puis ensuite les journées, les nuits, le cinéma, la réalité se sont enchaînés et confondus dans un ballet grisant. L’accueil de l’équipe L’Oréal, la présentation aux inénarrables journalistes de la presse féminine avec lesquelles je passerai cette journée l’oréalesque, le déjeuner au Carlton (au lieu du restaurant de plage du Martinez, pour cause de pluie) dans une salle presque vide à la table à côté de celle de Jane Campion (tout de même) à l’image de ses précédents films, d’une étrange grâce intemporelle, Abbie Cormish, Ben Whishaw , un jeune homme dont ma voisine intarissable m’apprend qu’il s’agit de Ryan Philippe, et non loin d’Eva Longoria (contre laquelle mon autre voisine journaliste ne cessera de pester pour avoir vue son interview annulée au dernier moment) et Tony Parker.  Retour au Martinez pour attendre la maquilleuse de L’Oréal et le coiffeur de Jacques Dessange.  L’ambiance est joyeuse et décontractée (merci encore à mes deux amies qui se reconnaîtront, c’était formidable de partager ces instants insolites avec vous). La conversation est tellement joyeuse que nous ne voyons pas l’heure passer. benwishaw.jpg J’apprends justement que Ben Wishaw, l’acteur principal du film de Jane Campion « Bright star » vient d’être coiffé par la même main, juste avant moi, et puis surtout je pose plein de questions sur le festival auxquelles ma coiffeuse répond avec gentillesse, se mêlant à notre 2009_0516loreal20020.JPGjoyeux brouhaha. C’est passionnant et oserais-je dire (oui, oui, j’oserai ) beaucoup plus que la conversation de certaines journalistes avec lesquelles j’ai déjeuné (pas toutes, j’ai été ravie  de faire connaissance avec certaines d’entre elles dont ma voisine qui se reconnaîtra, je pense).

     

    Soudain, une des attachées de presse de l’Oréal entre en trombes dans la chambre. Le ciel semble lui être tombé sur la tête, la catastrophe paraît imminente. Un être mystérieux la presse au téléphone de m’emmener de gré ou de force. Il faut se dépêcher, les autres m’attendent, les voitures sont sur le point de partir et nous devons impérativement partir avec le reste de l’équipe L’Oréal. La coiffeuse remet à la hâte les dernières mèches, je voudrais avoir le temps de la remercier mais déjà on m’entraîne dans les couloirs du Martinez pour une course échevelée (enfin 2009_0516loreal20049.JPGheureusement uniquement au sens figuré). Nous croisons Franc Dubosc qui se fait prendre en photo dans des poses très jamesbondesques mais je n’ai pas le temps de m’attarder sur cette image plus cocasse que glamour qu’on m’engouffre dans l’ascenseur avant de me refaire prendre ma course dans le hall du Martinez, jusqu’au bar où devait se dérouler le cocktail. Les sept journalistes avec lesquelles j’ai déjeuné m’attendent et devant nous Eva Longoria tente de rentrer dans sa voiture sous une nuée de flashs qui nous éblouissent nous aussi. On nous attribue un numéro de voiture. La mienne se trouve juste derrière celle d’Eva Longoria. Nous montons dans notre voiture à la hâte, et roulons ainsi au pas, jusqu’au bas des marches. C’est étrange de voir la foule, vorace, ainsi se presser contre la vitre, avide d’un regard. L’actrice dont j’ignore le nom qui est aussi dans ma voiture semble aux anges pour sa première montée des marches. Eva Longoria et Tony Parker descendent de la voiture juste devant nous pour signer des autographes puis on nous ouvre la portière et nous attendons puis gravissons les marches juste derrière eux parmi les cris stridents, violents parfois même, des photographes. L’actrice «  de la voiture » dont évidemment j’ignore toujours le nom replace une de mes mèches rebelles, comme si la montée des marches devait créer une complicité, ou du moins en donner l’impression, se disant sans doute que ce geste à la fois faussement nonchalant et sympathique serait très photogénique, ou peut-être tout simplement très heureuse d’être là.

    2009_0516loreal20069.JPG

     

     brigts.jpgEt puis je retrouve cette salle que je connais si bien, et le cinéma, enfin. La lumière s’éteint. J’apprécie le silence après l’euphorie. Je me plonge dans l’univers, plus doux et policé, de Jane Campion que j’attendais si impatiemment. Le début me déroute. Cette histoire avait tout pour me plaire mais ce récit des amours contrariées du jeune poète anglais John Keats et  de sa voisine Fanny Brawne peine à m’embarquer. Jane Campion vous nous parler de fièvre ( de la passion et de la création) mais son film en est malheureusement dépourvu.  Ce qui aurait pu (et sans doute voulu) être une retenue devient tellement lisse que cela me laisse à distance, pourtant j’aurais aimé me laisser emporter par cette histoire, par leurs élans passionnés et leurs désirs contrariés. Les obstacles à  l’histoire d’amour des deux protagonistes sont finalement assez flous, les personnages secondaires trop esquissés pour être crédibles. Abbie Cormish y met beaucoup de conviction, mériterait un prix d’interprétation, sans nul doute. La caméra, pourtant si sensible, presque caressante,  de Jane Campion est appliquée mais je n’arrive pas à être touchée par ses personnages, à croire à leurs sentiments. Restent les mots de John Keats d’une mélancolie envoûtante, à l’image de ce que j’aurais rêvé que soit ce film, à l’histoire si prometteuse. La photographie est certes empreinte de cette retenue à la fois lumineuse et sombre, et de mélancolie mais pas assez pour que nous éprouvions l’amour douloureux des protagonistes, ni cette passion qui les prive de liberté.

    Contrairement à ses films précédents et bien que les sentiments qui envahissent les deux personnages principaux soient intemporels, le film a aussi un aspect suranné malgré la poésie qui surgit parfois, comme tous ces papillons qui envahissent la chambre de Fanny faisant écho aux vers de John Keats :

    « Je rêve que nous sommes des papillons

    N’ayant à vivre que trois jours d’été.

    Avec vous ils seraient plus plaisants

    Que cinquante années d’une vie ordinaire »

    Je repense à ma voisine de projection qui le midi même avait affirmé, péremptoire, visiblement très fière de partager cette "découverte"(ou du moins ce qui pour elle semblait l’être)  que l’art, selon sa définition devait être intemporel. Ce film ne sera certainement pas pour elle un chef d’œuvre…

     

    Puis revenant dans le prosaïsme du XXIème siècle, quoique… nous reprenons les voitures officielles, direction le Majestic pour le dîner. Tandis qu’une des convives continue d’évoquer son sujet favori, elle-même, ma voisine me parle de son émotion, les yeux encore rougies, que lui a provoqué le film de Jane Campion. Je m’en veux presque de n’être pas émue. Peut-être aussi, parce que je suis là et ailleurs, à penser à la beauté ironique du destin qui fait se rejoindre ma fiction et la réalité, à penser que je n’ai peut-être pas tort de rêver toujours à l’impossible, aussi déraisonnable soit-il. Puis, je me paie le luxe de refuser d’aller à la soirée Canal plus (à la villa Doumergues ou de Mai, je n’ai pas bien compris) pour me retrouver avec le silence de mes pensées enivrantes, après une dernière séance photo dans le hall du Martinez et avant d’y passer la nuit.

     

    La nuit sera courte et après un petit déjeuner au Martinez, une voiture officielle  m’attend pour me ramener à mon hôtel car déjà ces mésaventures à peine terminées d’autres m’attendent puisque 3 heures plus tard mes camarades blogueurs sélectionnés comme moi pour vivre 3 jours à Cannes, avec Allociné et Philips, vont bientôt arriver. Je les attends avec impatience, ayant hâte de faire leur connaissance pour certains, de les retrouver pour d’autres. Je n’imaginais pas alors à quel point ces trois jours, aussi, seraient inoubliables…

     

    Avant de partir vers d’autres aventures, je repense aux signes du destin en redoutant aussi leur cruauté, et je repense à cette journaliste également invitée par L'Oréal qui a demandé à sa collègue, avec le plus grand sérieux du monde si elle parlait autrichien, ce à quoi son interlocutrice a rétorqué qu’en effet elle parlait… allemand.  Je crois qu’à cet instant, au moins, la perplexité lui aura fait oublier le refus d’Eva Longoria…

     

    Je vous parlerai de nouveau de cette journée dans mon compte rendu final du festival. Vous pouvez retrouver les photos et vidéos dans l'article ci-dessous. D'autres viendront les rejoindre...

     

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  • Mon bilan du Festival de Cannes 2009 : l’étourdissante nostalgie d’une étreinte brisée

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    Cannes n’est déjà plus qu’une rumeur lointaine, qu’un brouhaha étouffé par  l’actualité arachnéenne qui tisse sa toile dévoreuse et impitoyable, pourtant, il y a à peine une semaine que le Festival de Cannes s’achevait et avec lui 13 jours d’une tornade dévastatrice qui me laissent encore nostalgique, éblouie,  incrédule, étourdie, mélancolique comme après une almodovarienne étreinte brisée, mais aussi enrichie d’illusions magnifiques, ou magnifiquement tragiques.

     

     Nostalgique après ces 13 jours qui, dans ma mémoire, déjà, se teintent de noir et blanc tant ils semblent appartenir à une mythologie cinématographique. Tant le temps semblait glisser au lieu de s’écouler. Tant tout paraissait joyeux, idyllique, désinvolte, léger. Tant c’était agréable de jouer à l’être le temps d’un festival.

     

    Comment, d’ailleurs, ne pas être nostalgique après 13 jours aussi intenses dont je n’ai pu et voulu retranscrire qu’une infime part ici? Comment ne pas être nostalgique après 13 jours où réalité et fiction n’ont cessé de  s’entrelacer, s’enlacer même au point de se confondre, me duper parfois même? Comment ne pas être nostalgique après 13 jours de rencontres improbables et magiques, cinématographiques et humaines?  Comment ne pas être nostalgique après ce qui était pour moi un 9ème Festival de Cannes et sans nul doute le meilleur...jusqu'à présent?  Comment ne pas être nostalgique quand la déroutante réalité a repris ses droits ? Comment ne pas être nostalgique quand, à trop tutoyer les étoiles, on en oublie que même elles, meurent un jour, que l’éblouissement peut-être trompeur, voire fatal ?

     

    Incrédule tant ce festival  semble s’être évanoui comme un songe qui procure une douloureuse et parfois illusoire beauté à ces instants aussi magiques qu’éphémères. De projections en soirées, de l’ouverture à la clôture, de rencontres magnifiques en retrouvailles trop vite esquissées ou d'autres insensées démontrant l’imagination d’une beauté et   d’une violence cruelles et sans bornes de la réalité, de la vertigineuse salle du Théâtre Lumière à la luminosité d’une Croisette insolemment radieuse,  de la projection jubilatoire d’ « Inglourious Basterds » à ma journée ludique et princière avec l’équipe L’Oréal, de ces instants festifs et joyeux avec les autres blogueurs, de l’inénarrable projection du  magistral  et nerveux « Prophète » de Jacques Audiard à la leçon de cinéma des frères Dardenne, de la plage Miramar à la plage Majestic 62, de la plage du Martinez aux coulisses du Grand Journal, du 3 :14 à la villa Murano, d'un documentaire d'une poésie rageuse à des films mis en scène avec une maestria sidérante, de la voix ensorcelante de Bryan Ferry à l'enthousiasme communicatif de Quentin Tarantino, de la gravité légère d'Edouard Baer à l'exubérance mélancolique de Pedro Almodovar, de voitures officielles en limousines, de la salle du soixantième à la salle Bunuel, tant d’instants indicibles gravés dans ma mémoire, tant d’instants où lueurs et bruits incessants vous troublent, déguisent la réalité, transportent.

     

    Etourdie comme après un rêve dont le réveil est parfois douloureux mais dont l’état semi-comateux dans lequel il vous laisse anesthésie agréablement les pensées aussi confuses et troublantes soient-elles. Etourdie comme après une danse endiablée qui ne vous laisse le temps de reprendre ni votre souffle ni vos esprits ni de saisir la (dé)mesure de l’instant.

     

    Moi que l’actualité passionne habituellement, je me suis surprise à ne même pas ouvrir un journal pendant ces 13 jours si ce n’est  le quotidien du Film Français, bible du festivalier. Cannes plus que jamais cette année pour moi a été une sorte de bulle où rien d’autre ne semblait exister, où le monde s’arrêtait aux portes de la Croisette et tournait autour du palais des festivals. Le cinéma m’environnait, m’absorbait, procurait des reflets éblouissants à la réalité. Bien sûr tout était, comme toujours,  excessif et dérisoire.  J’ai juste feint de l’ignorer. Bien sûr la crise n’était pas bien loin : les plages étaient cette année deux fois moins nombreuses, de même que les affiches de film qui ornent habituellement les façades, certaines sociétés comme la Paramount étaient d'ailleurs pour la première fois absentes de la Croisette, le cinéma américain était ainsi peu présent sur la Croisette… Qu’importe:  Cannes, le temps de ce festival, nous a donné une illusion d’éternité. Comme ces deux amants magnifiques surpris  et immortalisés en pleine étreinte dans  « Voyage en Italie » de Rossellini qu’Almodovar cite dans ses « Etreintes brisées ».

     

    Emportée par le tourbillon cannois, cette année plus que jamais, je regrette juste de n’avoir vu aucun film de la section Un Certain Regard où chaque année je fais les plus belles découvertes cinématographiques et de n’avoir vu qu’un film de la Quinzaine des Réalisateurs. Ma soif de découvertes cinématographiques n’a pas été étanchée, ce festival l’a même intensifiée…

     

    J’évoquais il y a quelques jours mes pronostics avec un bref avis sur chaque film en compétition (voir article ici), j’y évoquais aussi ce que représente depuis quelques années une palme d’or cannoise, le message qu’elle adresse au monde, le reflet qu’elle souhaite donner de ses espoirs, ses blessures, ses craintes, ses désirs, ses désordres, sa folie, de ses rêves… même si depuis quelques années les rêves n’ont plus leur place dans un palmarès et surtout une palme d’or qui se veut avant tout engagée et sociale, ce qui sans doute éloignait d’office le film de Quentin Tarantino qui, pourtant, certes est un film de divertissement qui s’assume comme tel mais montre aussi un visage de la barbarie, étonnamment et tristement actuel à l’image du film de Haneke « Le ruban blanc », palme d’or de cette édition 2009, sans doute d’apparence (d’apparence seulement) plus cinéphilique (En lisant ma critique d’ “Inglourious Basterds” en cliquant ici vous constaterez à quel point ce film est celui d’un cinéphile pour les cinéphiles) et en tout cas plus austère. A la définition de l'art(iste) d'Anatole France "L'artiste doit aimer la vie  et nous montrer qu'elle est belle. Sous lui, nous en douterions", le palmarès a préféré celle de Rodin "L'art est la plus sublime mission de l'homme puisque c'est l'exercice de la pensée qui cherche à comprendre le monde et à le faire comprendre." Sans doute cette "machine de vérité" qu'évoquait la présidente du jury de ce 62ème Festival de Cannes, Isabelle Huppert, en ouverture... mais le cinéma ne peut être que cela, n'est heureusement pas que cela, même si cet autre pan du cinéma a été ignoré cette année par le palmarès cannois (mais aussi, il faut le dire, par sa sélection).

     

    Cette année, plus que jamais la compétition cannoise avait à son générique de grands réalisateurs qui, néanmoins, souvent , n’ont pas réalisé leurs meilleurs films et j’avoue que cette année aucun film ne m’a enthousiasmée comme « Entre les murs » de Laurent Cantet, « Je veux voir » de Joana Hadjithomas et Khalil Joreige, « La frontière de l’aube » de Philippe Garel, « Le silence de Lorna » des frères Dardenne, « Two lovers » de James Gray, « Valse avec Bachir » d’Ari Folman ou « Vicky Cristina Barcelona » de Woody Allen, l’année passée.  (Vous pouvez trouver les critiques de tous ces films sur ce blog).

     

    Cette année aucune thématique n’a été mise en exergue, si ce n’est la mise en abyme, comme si le cinéma, tel Narcisse, se mirait dans son reflet, à s’y noyer, pour oublier, s’oublier, se rassurer,  à nous y perdre délicieusement, et dangereusement parfois aussi. On retrouve bien sûr, notamment dans “Un prophète” et “A l’origine” la thématique carcérale beaucoup plus présente l’an passé (avec de nombreux plans derrière une vitre, un grillage etc), témoignage d’un monde qui étouffe et peine à respirer  mais ce dont a surtout témoigné ce cru 2009: c’est de la rassurante diversité du cinéma mondial (et l’étonnante inventivité, audace du cinéma asiatique ou de "jeunes" cinéastes comme Alain Resnais !) malgré une austérité, et même une radicalité, une violence assez prégnantes au-delà des disparités géographiques et cinématographiques, plaie béante qui semble dépasser les frontières. On a aussi observé cette année davantage de grandes mises en scènes (Almodovar, Tarantino, Resnais…) que de grands scénarii…

     

    Mais pour l’heure, je vais essayer de comprendre et analyser les émotions ravageuses de ce festival,  loin de la violence et / de l’éclat parfois trompeurs des images, loin de l'éblouissement cannois,  loin de la frénésie carnassière, loin de l’urgence rageuse cannoise qui fait que les mots jetés à la va-vite trahissent parfois les pensées, et ne les traduisent pas toujours avec justesse et avec le recul nécessaire pour apprécier chaque instant à sa juste et (dé)mesurée valeur…

     

    J’en profite aussi pour vous donner rendez-vous au Festival du Cinéma Américain de Deauville qui fêtera cette année ses 35 ans, prochain grand rendez-vous festivalier que vous pourrez suivre en direct sur mes blogs (avant-premières, films en compétition, soirées, conférences de presse…) et auquel j’assisterai pour la 17ème année consécutive… mais en attendant vous pourrez retrouver sur ce blog de nombreuses critiques de films , en avant-première, à l'affiche ou de classiques du septième art mais aussi des nouvelles...

     

     A suivre : notamment ma critique de « Map of the sounds of Tokyo » d’Isabel Coixet (compétition officielle 2009)

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  • Compte rendu détaillé et palmarès du Festival de Cannes 2017

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    Chaque année, depuis 17 ans, à la même période, je me retrouve prisonnière volontaire d’un labyrinthe délicieusement inextricable dont les frontières sont délimitées par les confins d’une ville appelée Cannes qui, pendant douze jours, devient le centre du monde. Ou du moins nous en donne la troublante illusion et s’en enorgueillit. Là où bat le cœur exalté et insatiable du cinéma. Là où jours et nuits, réalité et fiction s’imbriquent et se contaminent étrangement. Du moins est-ce le centre du monde pour ceux qui y évoluent et qui, parfois, pourtant, oublient le privilège que représentent ces journées vécues au rythme du cinéma, à voyager immobiles dans les cinématographies du monde entier, à regarder la réalité du monde, âpre souvent, confortablement installés à l’abri de ses tumultes.

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    Moi aussi, pourtant, je me dis  chaque année que ce sera celle de mon dernier Festival de Cannes et puis une nouvelle édition approchant, l’envie de cinéma, de cette atmosphère si particulière qui nous laisse rêver que cela durera toujours, la perspective de ces journées effrénées baignées de septième art,  finissent toujours par l’emporter sur cette phrase écrite par l’ancien Président du Festival de Cannes, Gilles Jacob, une phrase que je ressasse toujours, parce que Cannes, ce sont aussi ses exigeants irascibles, ses harassés harassants, ses fiers intransigeants, ses aveugles à l’autre : « Cannes n’est pas un paradis pour les âmes sensibles ». Mais cela demeure un paradis pour les amoureux fous du cinéma. Alors tant pis pour les bleus à l’âme et ce sentiment chaque année, à la fin du festival, de repartir grisée et légèrement désenchantée…

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     Cette année, du premier au dernier jour, de la première à la dernière montée des marches a régné un soleil insolent qui a encore renforcé ce sentiment d’irréalité, de vivre dans une bulle voluptueuse, coupés du reste du monde. L’indispensable sécurité, omniprésente, nous rappelait pourtant constamment que le monde extérieur au labyrinthe avait basculé dans l’insensé et l’impensable. Et c’est sans doute ce qui me marque et me désarçonne toujours autant à Cannes. Même après 17 ans. Ce décalage, parfois ludique, parfois effarant. Ces contrastes et paradoxes saisissants. Cette chaleur accablante à l’extérieur et cette réalité souvent glaçante sur les écrans. Cet enivrant oubli de l’ailleurs et du lendemain et cette fenêtre ouverte sur le monde. Ces festivaliers qui s’émeuvent et s’offusquent des drames mis en lumière sur l’écran mais qui sont totalement insensibles à ceux qui se produisent au même moment, dans l’ombre, au-delà des frontières du labyrinthe. Et qui pourraient vous piétiner, et leur orgueil avec, pour une invitation.

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    Contraste entre l’euphorie et la mélancolie. Cannes qui célébrait ses 70 ans quelques heures après l’attentat de Manchester. Contraste entre tous ces films qui, cette année, mettaient en scène les écrans. Ceux, des smartphones, principalement, qui nous hypnotisent, nous capturent, nous captivent, nous rendent insensibles et imperméables à la réalité, qui instaurent une distance entre elle et nous, barricadant nos émotions, nous conduisant à privilégier l’image idéalisée et édulcorée de la réalité à l’instant présent.  Ceux sur lesquels se précipitent les festivaliers pour donner leur avis en 140 caractères à peine la projection terminée. Cela a d’ailleurs été le sujet récurrent des films en lice. Ce monde narcissique, autocentré, dans lequel on converse avec soi-même, (ad)mire son propre reflet. Des cris dans le silence, aussi. Des bavardages vains. La difficulté à communiquer, à exprimer ses sentiments tout en les galvaudant. Contrastes et paradoxes que résumait si bien le titre ironique du film d’Haneke. Happy end.

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    Contraste entre cette photo de moi posant, souriante, tenant mon premier roman, avec son sujet :  l’évocation d’ un deuil et d’un hiatus entre le festival et le drame intime, l’indifférence à celui-ci vécue par la protagoniste en plein Festival de Cannes, notamment dans la suite "Mélodie" (inspirée du film "Mélodie en sous-sol") où je posais ce jour-là, ironiquement entre les deux acteurs pour lesquels je partageais une grande admiration avec l’être cher dont l’intolérable disparition est à l’origine de l’écriture de ce livre.  Valse étourdissante entre la réalité et la fiction. « Le festival ne fait que jouer son rôle de miroir dans lequel se reflètent nos zones d’ombre mais aussi de lumière» a ainsi déclaré la maîtresse de cérémonie de cette 70ème édition. Merci au passage à l’équipe de l’hôtel Barrière Le Majestic pour les coups de projecteur sur le roman pendant le festival, mon article ici.

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    C’est pourtant aussi pour ces contrastes et paradoxes, ses excès et ses contradictions, que j’aime ce festival. Ces retours, le soir, sur la Croisette, portée par la force et la beauté d’un film, avec l’impression d’être dans son prolongement ou dans le plan-séquence d’un long-métrage de Fellini où se côtoieraient les êtres  les plus élégants et  les dégaines les plus improbables. Ces rencontres et ces instants magiques qui procurent la sensation d’avoir traversé l’écran. Comme ce jour-là où par hasard j’ai retrouvé mon premier roman choisi pour orner le décor d’une soirée où j'ai eu le plaisir d'évoquer  Claude Sautet avec l'affable et généreux Pierre Gagnaire (avant d'avoir le privilège de déguster sa succulente cuisine) qui avait choisi le « cinéaste de la dissonance » comme thème de ce dîner, lui aussi passionné par le cinéma du réalisateur français. Les tables étaient ornées de citations de « César et Rosalie ». Il manquait juste ma préférée qui, tout le dîner, m’a accompagnée comme une douce mélopée : « Ce n’est pas ton indifférence qui me tourmente, c’est le nom que je lui donne : la rancune, l’oubli. David, César sera toujours César, et toi, tu seras toujours David, qui m’emmène sans m’emporter, qui me tient sans me prendre et qui m’aime sans me vouloir… ». Pour le récit de ce dîner, cliquez ici.

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    C’est aussi pour ces soirées hors du temps. Comme ce soir-là dans un décor digne du « Guépard » sous les ors du Carlton mais dans une ambiance qui lorgnait plutôt du côté des dîners conviviaux de Claude Sautet grâce à un agréable voisinage à la table de l’ancien et irremplaçable président du Festival de Cannes (toujours président de la Cinéfondation, objet du dîner ce soir-là) qui lui a transmis son élégance, qui manque parfois désormais, si rare en tout cas.  Et puis le Carlton, légendaire, dont l’Histoire est un film. Qui nous donne la sensation de jouer notre rôle dans le long-métrage qui s’y écrirait jour après jour.  Pour moi, le Carlton c’est à jamais « La Main au collet ». Hitchcock. Grace Kelly. Cary Grant. D’autres élégants irremplaçables. Ou peut-être ce soir-là l’ambiance était-elle Woodyallenienne. Midnight in Cannes.  Il manquait juste l’air de jazz pour nous accompagner et achever de nous convaincre que nous avions remonté le temps.

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    C’est aussi assister à cette passionnante master-class de Clint Eastwood qui a répondu avec application et avec humour souvent à des questions parfois laborieusement lues.  Robert Kincaid. Quel bonheur d’entendre l’acteur/réalisateur d’un de mes films préférés « Sur la route de Madison » (même s’il n’avait pas l’air très enthousiaste, et c’est un euphémisme, en évoquant Meryl Streep).

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    Et puis il y a tous ces plans de films inoubliables qui à eux seuls valaient le voyage, les derniers plans souvent, ceux des films d’Haneke, de Kiarostami, de Campillo, de Zvyagintsev. Gravés dans ma mémoire. Avec la force des souvenirs de ma propre existence.

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    Cette exaltation en découvrant un film à la première projection de 8H30. Cette émotion chaque année renouvelée en pénétrant dans le Grand Théâtre Lumière, antre du septième art, réminiscence de celle éprouvée il y a 17 ans, lors de mon premier Festival de Cannes. Me rappelant à chaque fois aussi l’enfant que j’étais qui regardait tout cela par le prisme de l’écran de télévision comme un univers mystérieux et inaccessible. Impressionnée. Ce moment où la salle retient son souffle avant de découvrir les premiers plans qui nous happent dans un nouvel univers. Cette impression que tout y est possible, que cela ne s’arrêtera jamais. Que la vie, c’est du cinéma. Qu’on peut parler de cinéma à toute heure du jour et de la nuit. Ou demander à son interlocuteur ce qu’il a pensé du film qu’il vient de voir avant de lui demander comment il va. Le pouls du cinéma.

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    C’est être fascinée devant un film hongrois et l’instant d’après, sur le toit du palais des festivals, regarder le soleil décliner, face à une vue à couper le souffle, tout en écoutant religieusement Michel Legrand réinterpréter magistralement avec une générosité et une énergie admirables la musique des « Parapluies de Cherbourg » sur différents tempos, nous procurant la sensation de nous envoler et de voltiger comme dans ledit film hongrois. Sublime. Inoubliable.

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    Alors, tant pis, je n’ai pas participé à cette course contre la montre qui consiste à donner son avis à peine la projection terminée. A ce jeu, je préfère celui des correspondances. Et prendre le temps de mettre un peu d’ordre dans ce kaléidoscope d’émotions et d’images. Le temps de voir celles qui résistent à son écoulement. Impriment et imprègnent ma mémoire. Je vous donnerai donc ici un avis global sur les films (moins nombreux cette année parce que l’objectif était pour moi  avant tout de profiter de ma présence sur la Croisette pour communiquer sur ce roman et ce recueil qui me tiennent à cœur et qui évoquent d’ailleurs ma passion pour ce festival) avant de vous livrer mes critiques détaillées (souhaitant d’ailleurs revoir certains films au préalable mais aussi voir la palme d’or que j’ai manquée pour vous livrer des critiques dignes de ce nom). En attendant, voici mes premières impressions…

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    1/ MISE EN ABYME

    Je réalise que j’ai souvent donné ce titre à mes bilans du Festival de Cannes, sans doute parce que les cinéastes, les grands cinéastes, affectionnent les parallèles, les enchevêtrements, les métaphores, le double jeu, l’évocation du cinéma (et l’Histoire du cinéma n’est pas avare de chefs-d’œuvre dans ce domaine). Je me souviens ainsi des ensorcelantes « Etreintes brisées » de Pedro Almodovar en 2009. Cette année-là, le président du jury du Festival de Cannes 2017, à nouveau, n’était pas reparti avec le prix, cette palme d’or qu’il aurait méritée tant de fois et qui ne figure toujours pas à son palmarès. Il n’avait d’ailleurs rien reçu pour ce film.

    - « Les Fantômes d’Ismaël » d’Arnaud Desplechin (film d’ouver

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  • Kering et le Festival de Cannes présentent la seconde édition du programme Women in Motion

        

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    Lancé officiellement lors de la 68ème édition du Festival de Cannes du 13 au 24 mai 2015, le programme Women in Motion, développé conjointement par Kering et le Festival de Cannes, prendra de nouveau ses quartiers à Cannes du 11 au 22 mai prochains.

    ∞      Women in Motion vise à soutenir les femmes du cinéma, à rendre leur contribution plus visible, et à susciter une plus grande prise de conscience quant à la nécessaire diversité de l'industrie cinématographique

    ∞      En 2015, les Talks Women in Motion avaient accueilli de nombreux professionnels de l'industrie du cinéma afin d'échanger sur la place et la contribution des femmes dans le 7ème art. Les prix d'honneur Women in Motion avaient été décernés à Jane Fonda ainsi qu'à la productrice indépendante Megan Ellison.

    ∞      L'édition 2016 des Talks Women in Motion sera l'occasion d'enrichir le débat des témoignages d'intervenants issus d'autres disciplines. La deuxième édition sera également marquée par la remise des prix Women in Motion, dont la vocation est de célébrer et d'encourager les talents féminins du 7ème art.

     

    Dans la lignée de la première édition du programme Women in Motion, conçu conjointement par Kering et le Festival de Cannes dans le cadre d'un partenariat officiel, l'édition 2016 de Women in Motion sera composée de ses deux piliers fondateurs : les Talks Women in Motion et les prix du même nom.

    Organisés en matinée pendant toute la durée de la compétition, les Talks Women in Motion ouvriront cette année leurs portes à des invités issus d'autres disciplines, afin d'enrichir la discussion autour de la place et la contribution de la femme dans l'industrie du cinéma, mais également d'aborder les solutions à envisager pour faire évoluer la profession vers une meilleure représentativité. Lors de la première édition des Talks Women in Motion en 2015, de nombreuses personnalités, hommes et femmes, avaient accepté l'invitation au débat : Isabella Rossellini, Claire Denis, Salma Hayek Pinault, Matthias Schoenaerts, Melvil Poupaud, Isabelle Huppert, Sylvie Pialat, Agnès Varda, Thierry Frémaux, Frances McDormand ou encore Deniz Gamze Ergüven, s'étaient ainsi exprimés sur le sujet des femmes et du 7ème art, lors d'une série d'entretiens ouverts aux journalistes et professionnels de l'industrie.

    En parallèle des Talks, le 69ème Festival de Cannes marquera le lancement officiel des deux prix Women in Motion. En 2015, pour célébrer le lancement de Women in Motion à Cannes, deux Prix d'Honneur avaient récompensé l'actrice, productrice et philanthrope engagée Jane Fonda, lauréate de deux Oscars de la meilleure actrice, ainsi que la productrice indépendante Megan Ellison, chacune emblématiques d'une génération du cinéma. En 2016, le premier prix Women in Motion sera remis à un lauréat exemplaire pour son apport au 7ème art et à la cause des femmes. Ce premier lauréat se verra proposer de choisir le ou les vainqueurs du second prix Women in Motion en soutien aux jeunes talents de l'industrie cinématographique, parmi une sélection de talents repérés au cours de l'année 2015. Cette seconde récompense sera accompagnée d'un soutien financier à un projet cinématographique en cours. Les prix Women in Motion seront remis le dimanche 15 mai 2016, au cours du « Dîner de la Présidence » du 69ème Festival de Cannes, donné par François-Henri Pinault, Pierre Lescure et Thierry Frémaux.

    François-Henri Pinault, Président Directeur général de Kering a commenté : « Je suis fier que Women in Motion puisse cette année encore figurer à l'agenda d'un événement aussi incontournable que le Festival de Cannes. En 2015, Women in Motion s'est révélé être une tribune puissante en soutien aux femmes du 7ème art. Avec Women in Motion, et d'autant plus cette année durant laquelle nous accompagnerons concrètement plusieurs réalisatrices, nous faisons un pas de plus vers une prise de conscience réelle et vers des changements tangibles en faveur d'un cinéma plus représentatif de la richesse et de la diversité de nos sociétés ».

     

    Pierre Lescure, Président du Festival de Cannes, a déclaré : « Je suis ravi de pouvoir de nouveau proposer un programme aussi riche et ambitieux que Women in Motion aux festivaliers et à l'ensemble de l'industrie durant le 69ème Festival de Cannes. En 2016, Women in Motion évolue, en harmonie avec l'évolution même des débats autour de la place des femmes dans le cinéma et du besoin d'une plus grande diversité au sein de la profession. Nous sommes heureux de pouvoir contribuer à l'avancée de la réflexion, et de pouvoir soutenir concrètement les jeunes talents du 7ème art ».

     

    Thierry Frémaux,Délégué général du Festival de Cannes a ajouté : « Le programme Women in Motion a réellement su trouver sa place à Cannes. Je me réjouis de la tenue de la seconde édition en 2016. Nous sommes extrêmement fiers du succès remporté par la première édition, tant du point de vue de la qualité des échanges et des intervenants que de l'accueil réservé au programme par la presse et les professionnels. La place, le rôle, la contribution et les voix des femmes de cinéma sont sans nul doute des sujets qui concernent l'intégralité de la profession et contribuent à l'évolution du cinéma vers toujours plus d'ouverture et de diversité ».

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  • Les temps forts du Pavillon Les Cinémas du Monde

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    Retrouvez ci-dessous le programme du Pavillon Les Cinémas du Monde.

    Lieu de travail ou de rencontres, tribune de paroles ou lieu de réflexion, entre spécificité et ouverture au monde, le Pavillon vous invite à partager sa curiosité :

    LE PAVILLON LES CINÉMAS DU MONDE, LES INCONTOURNABLES

    INAUGURATION

    Jeudi 12 mai

    10h45 Photo call

    11h30 Inauguration du Pavillon en présence de nos parrains Elsa Zylberstein et Pablo Trapero, des 12 réalisateurs de la délégation artistique et de l'ensemble des représentants du Pavillon : Xavier Darcos (Institut Français), Clément Duhaime (OIF), Alain de Pouzilhac (AEF), Marie-Christine Saragosse (TV5 Monde), Etienne Fiatte (CFI).

    12h30 Cocktail presse

    19h Montée des marches du Pavillon Les Cinémas du monde

    À L'ÉCOUTE DES PRINTEMPS ARABES, LA TUNISIE À L'HONNEUR

    Vendredi 13 mai

    Hommage au Tunisien, Tahar Cheriaa (1927-2010), organisé par l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), avec le soutien de la Chambre syndicale des producteurs tunisiens et de l'Association des cinéastes tunisiens (ACT 2011).

    Promoteur du cinéma panafricain indépendant, Tahar Cheriaa a dédié sa vie à un seul combat : contribuer à l'émergence des nouveaux cinémas d'Afrique et du monde arabe.

    10h30 « Tahar Cheriaa, à l’ombre du baobab » de Mohamed Challouf – Marché du Film

    14h30 Rencontre animée par Férid Boughedir / Remise de la médaille Senghor par Clément Duhaime, administrateur de l'OIF  – Pavillon

    Mercredi 18 mai

    En Tunisie comme en Egypte, les cinéastes sont les témoins et acteurs du « printemps arabe ». Ils déjouaient hier la censure, ils travaillent dès aujourd’hui à la réappropriation démocratique de leurs outils professionnels.

    11h Rencontre « Printemps des peuples et renouveau du cinéma du monde arabe » proposée en partenariat avec la SRF (Société des Réalisateurs de Films), en présence de Yousri Nasrallah.

    Le pavillon les Cinémas du monde invite 3 jeunes réalisateurs du monde arabe dans le cadre de sa délégation artistique ; ils participeront au programme La fabrique des cinémas du monde :

    Ayten Amin, Egypte, pour son projet 69 Messalah Square (premier film)

    Mohamed Achaour, Maroc, pour son film Un film (premier film)

    Walid Tayaa, Tunisie, pour son projet Fataria, sommet arabe (premier film)

    Jeudi 19 mai

    16h-17h30 Conférence de presse de deux films égyptiens en Sélection Officielle 18 jours et Le cri d'une fourmi

    Le Pavillon présente également 5 courts-métrages tunisiens au Short Film Corner, en partenariat avec l’Ambassade de France à Tunis :

    Linge sale de Malik Amara

    Le virage de Nasredine Ben maati

    La boue de Amen Allah Gharbi

    Mouja de Mohamed Ben Attia

    Le fond du puits de Moez Benhassen.

    LES RENCONTRES DES CINÉMAS DU MONDE

    Petits-déjeuners, conférences de presse, débats et rencontres professionnelles auront lieu chaque jour dans l'espace de conférences du Pavillon.

    Notons les focus consacrés à l'Afrique (le 16), aux Caraibes (le 17) et au Monde arabe (les 18 et 19), et les annonces destinées à la presse, notamment :

    Vendredi 13 mai

    11h30 Lancement de IFcinéma, la nouvelle plateforme de téléchargement de films de l'Institut français, à destination du réseau culturel français à l'étranger. Un service développé et opéré par Universciné.

    Samedi 14 mai

    12h30 Signature d'une convention entre uniFrance Films et l'Institut français visant à définir les compétences cinématographiques respectives d'UniFrance Films et de l'Institut français à l'étranger

    15h-16h «Une leçon de cinéma avec Pablo Trapero », émission RFI en public

    16h-18h30 Lancement de « La Marche de la Diversité », parrainée par Harry Roselmack et Jack Lang. Une initiative de « République et diversité ».

    Pour plus d'informations: http://www.lescinemasdumonde.com/

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