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  • La leçon de cinéma de Martin Scorsese au 60ème Festival de Cannes

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    Jeudi 24 Mai 2007. Le festivalier est confronté à des choix cornéliens. Si je veux pouvoir assister à la leçon de cinéma de Scorsese, je dois malheureusement partir avant la fin d’Ocean’s thirteen de Steven Soderbergh. Je quitte à regret la projection et Las Vegas, cadre vertigineux de ce 3ème opus,  même si ce film certes ludique voit son scénario approximatif et parfois ridiculement abracadabrantesque complètement étouffé dans la virtuosité démonstrative de la réalisation et  dans les numéros de ses acteurs principaux dont le plaisir évident à jouer ensemble est néanmoins communicatif.

     

    Lorsque je ressors du Grand Théâtre Lumière, plus d’une heure trente avant la leçon de cinéma de Martin Scorsese une file impressionnante de badgés s’est déjà massée devant la salle Debussy.  Mes scrupules me quittent soudain.

    La leçon de cinéma est toujours un moment crucial du Festival de Cannes, a fortiori cette année avec Martin Scorsese comme professeur prestigieux, le Festival en a d’ailleurs pleinement conscience puisque exceptionnellement la leçon de cinéma se déplace de la salle Buñuel à la salle Debussy, beaucoup plus spacieuse et donc néanmoins moins intime.

    Thierry Frémaux annonce l’arrivée du cinéaste avec son emphase et son enthousiasme habituels évoquant même ses « larmes aux yeux » à l’occasion des Oscars 2007,  Scorsese ayant reçu l’Oscar du meilleur réalisateur et du meilleur film pour « Les Infiltrés ». Après avoir salué la présence dans la salle de Quentin Tarantino, longuement ovationné, puis avoir accueilli celui qui aura la passionnante tâche de questionner Scorsese, Michel Ciment, le critique de Positif et « ami de Stanley Kubrick »  comme le précise Thierry Frémaux, ce dernier annonce que la leçon peut commencer , et elle commence, dans un silence attentif, sous le regard des spectateurs, élèves d’un jour sages car admiratifs.

    Martin Scorsese évoque d’abord le lien émotionnel que le cinéma représente pour lui, celui-ci lui ayant d’abord permis, à travers ses films, de dire ce qu’il ressentait pour eux à ses parents.  Il évoque sa famille conservatrice et catholique tout en précisant que son père votait démocrate

    Il évoque sa cinéphilie et sa passion pour le cinéma, sa collection d’affiches  aussi. Avec humour, il dit avoir alors réalisé que ce qui lui « restait à faire » c’était de « refaire Citizen Kane ». Il évoque aussi surtout l’influence du cinéma européen, du cinéma français d’abord avec Truffaut, Rivette, Godard, Chabrol, mais aussi l’influence du cinéma italien avec Fellini, Antonioni, Bertolucci  et enfin du cinéma américain avec Cassavetes.  Il cite également Bergman. Il cite quelques films français de la Nouvelle Vague : Jules et Jim, Tirez sur le pianiste, Vivre sa vie, Le Mépris. Il cite Truffaut : «  Un film c’est comme un train qui vous rattrape ». 

     Il rend hommage à Roger Corman qui lui a appris la discipline qui consiste à "travailler même lorsqu’on n’est pas inspiré".

    Il parle surtout de la narration, de sa déconstruction que lui a enseigné la Nouvelle Vague, et évoque ainsi son envie de la réinventer constamment, de "décomposer la narration".

    Il parle de son goût du storyboard qui reflète sa nature obsessionnelle.

    Pour lui, la caméra se déplace « comme une musique, comme une mélodie ».

    Concernant la violence qui caractérise chacun de ses films, il ne s’agit pas de montrer la violence mais la violence émotionnelle : « la menace de la violence ».

    Il évoque enfin la création de la World Cinema Foundation, fondation créée à son initiative et dont le but sera de préserver et restaurer les chefs d'oeuvre du cinéma mondial.

    Ces 90 minutes, trop courtes mais passionnantes, jalonnées d’extraits de quelques films (After hours, Casino, Le temps de l’innocence, Kundun etc), trop courts et passionnants eux aussi, pourront peut-être se résumer par cette phrase de Scorsese lors de cette leçon de cinéma : « Il faut vouloir faire un film plus que toute autre chose dans votre vie » qui me rappelle la citation d’exergue de mon autre blog « se perdre dans sa passion plutôt que vivre sans passion ». Une passion qui vaut la peine de s’y égarer, un délicieux et ensorcelant égarement.

    "Un film est l'expression d'une vision unique-plus il est personnel et plus il s'approche du statut d'oeuvre d'art, ce qui signifie qu'il résistera plus longtemps à l'épreuve du temps". "J'ai toujours pensé que le film représente la réponse à une vieille question que se pose l'humanité: le désir de partager une mémoire commune, un héritage". Martin Scorsese- Festival de Cannes 207-

     Des vidéos de la leçon de cinéma de Martin Scorsese seront bientôt mises en ligne, dans la colonne de gauche du blog.

    Demain, sur « In the mood for Cannes », ma critique du passionnant documentaire de Barbet Schroeder consacré à Jacques Vergès et intitulé « L’avocat de la terreur », un documentaire présenté dans le cadre d’Un Certain Regard.

    Sandra.M

    Catégories : LEçONS DE CINEMA Lien permanent 2 commentaires Pin it! Imprimer
  • La cérémonie de clôture et le palmarès complet du 60ème Festival de Cannes

     

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    Dimanche 27 Mai 2007. Le Mistral s’est levé, soudain. Dernière journée du festival. Dernière projection. Derniers rayons du soleil. Après l’effervescence, son évanescence. J’ai l’impression pourtant encore que cela durera toujours : la musique environnante, incessante, qui rythme mes pas et cœur légers de festivalière aguerrie à l’insouciance, ou à la feindre jusqu'à y croire, la musique qui me donne l’impression d’avancer dans un ralenti langoureux, d’être la protagoniste mélancolique d’un film de Wong Kar-Wai, forcément envoûtant, d’une autre blueberry night, la musique qui enivre et ne laisse plus le temps de penser qu’un jour, peut-être proche, cela se terminera, il le faudra bien, la musique qui magnifie  l’irréalité cannoise, la musique qui donne l’impression que Cyd Charisse et Fred Astaire vont surgir et esquisser quelques pas de danse sur le tapis rouge, la musique qui me donne  envie d’esquisser quelques pas de danse à mon tour, la musique qui ne parvient néanmoins pas à me faire oublier les objectifs braqués sur le tapis rouge qui m’en empêchent, dans un sursaut de conscience, la musique de U2 souvent, réminiscence d’un moment magique de ce festival,  With or without you, protagoniste d’un film de Winterbottom peut-être finalement, la musique qui ne parvient pas à dérider tous les festivaliers, ceux toujours énervés,désabusés, harassés, blasés, aveuglés par leur suffisance, masque de leur frustration d’ignorés des flashs dont ils auraient aimé qu’ils les aveuglent, eux, les déjà aveuglés, la musique qui réunit les aveugles de toutes sortes, dans un tourbillon euphorisant. L’impression que la musique, heureusement, ne se taira jamais donc, l’impression que les journées s’achèveront toujours par des projections dans le Grand Théâtre Lumière, ou qu’elles ne s’achèveront pas même, puis par une cavalcade, souvent effrénée, malheureusement rarement sincère, d’applaudissements, par des déambulations sur la plage, toujours en musique évidemment,  par une frénésie insatiable d’images, de découvertes cinéphiliques, de bruits et rumeurs, de fêtes, et l’illusion que tout cela est la réalité, immortelle, l’impression présomptueuse de l’être, qu’aujourd’hui et  demain ne meurent jamais, la musique qui précède la cérémonie de clôture, qui précède le silence, la tension, le temps de réaliser que je suis dans cette salle où dans quelques secondes s’écrira une page de l’histoire du cinéma, la dernière page de ce 60ème anniversaire surtout, page si dérisoire et essentielle, là où le dérisoire et le futile, l’espace de quelques jours, se sont transformés en essentiel. Faire taire la nostalgie qui pointe son nez, que dis-je, son cap, sa péninsule,  repenser à la musique qui n’en laissait pas le temps, et surtout écouter Diane Krüger, hésitante, solennelle, gênée par son rire nerveux, probablement doublement angoissée puisqu’elle est à la fois la maîtresse de cérémonie et une des actrices principales du film de clôture : « L’âge des ténèbres » de Denis Arcand.

    Cannes, déjà dégrisée, déjà ailleurs, déjà au lendemain, déjà au 61ème, est bien morne en cette soirée de clôture. Elle est déjà bien loin l’atmosphère festive du dimanche 20 Mai, fête d’anniversaire de ces 60 ans. Jamel Debbouze tente l’impertinence avec un succès relatif. Alain Delon réussit à émouvoir de sa belle et charismatique audace, sursaut de magie dans une salle qui en a connu tellement , qui n’en est jamais rassasiée, qui s’en galvanise, pour prolonger encore un peu la musique puis, après les 25 secondes d’applaudissements pour Romy Schneider qu’il a demandées,  il annonce le prix d’interprétation féminine pour l’actrice de Secret Sunshine, la Coréenne Jeon Do-yeon aussi inconnue que son homologue masculin primé pour Le Bannissement, le Russe Konstanton Lavronenko dans un film qui, pour sa réalisation magistrale, aurait mérité le prix de la mise en scène. Je précise que je n’ai pas vu trois des films figurant au palmarès d’où leur absence dans mes pronostics, dont Lumière silencieuse du Mexicain Carlos Reygadas, prix ex aequo du jury avec Persepolis film d’animation de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud, satire du régime iranien, que je n’ai pas vu également.

    58781468d4ba2956a9815b7e3e7035c6.jpgL’annonce du palmarès se poursuit : le festival de Cannes, plus que jamais fenêtre ouverte sur le monde, récompense cette année essentiellement le jeune cinéma, le cinéma d’auteur…et d’inconnus.  Le scaphandre et le papillon reçoit le prix de la mise en scène, lueur d’espoir malgré son sujet âpre, hymne au pouvoir de l’imagination, de la création artistique, bijou de poésie, de dérision et de grâce. (J’y reviendrai dans une critique). 

     

     Le reste du palmarès laisse de côté les habitués du festival et le cinéma américain (à l’exception du prix du 60ème attribué à Gus Van Sant pour Paranoïd park dans lequel on retrouve la marque du cinéaste : plans séquences, même scène vue sous un angle différent, plans de dos…mais qui n’arrive pas à la hauteur de Elephant et Gerry. Dommage que ce prix n’ait pas été attribué à Wong Kar-Wai, peut-être par ce prix le jury a-t-il souhaité contenter le cinéma américain alors que le cinéma asiatique figurait déjà largement au palmarès, le festival de Cannes est autant affaire de diplomatie que de cinéphilie…)

    Jane Fonda se prend pour Marilyn Monroe et confond Gilles Jacob et Kennedy en susurrant un « happy birthday president » (Ah bon c’est Gilles Jacob qui a 60 ans ?) puis elle annonce la palme d’or attribué à  4 mois, 3 semaines et 2 jours du roumain Cristian Mungiu.

    Les lauréats et les remettants reviennent sur scène, après quelques timides applaudissements. Puis, déjà, on démonte la scène pour projeter le film de clôture.  Cela se termine, toujours brutalement.

    Je m’éclipse. Je ressors du Grand Théâtre Lumière, pour la dernière fois cette année, encore grisée malgré tout, de cinéma, de 12 journées intenses, entre cinéma et réalité, de réalité très cinématographique, d’un cinéma très réel aussi. Je suis surprise de constater qu’il fait encore jour, ce rêve-là n’était pas nocturne, surprise que les passants avancent à un rythme normal, ni au ralenti, ni en accéléré.  C’est terminé, je marche toujours au ralenti, vraiment.

    Dimanche 27 Mai 2007. Le Mistral s’est levé, le soleil imperturbable de ce 60ème festival s’est discrètement éclipsé mais le vent n’a pas tout balayé : les souvenirs, de vie et de cinéma, les illusions retrouvées, la passion, toujours et plus que jamais vivace et irrépressible pour le cinéma et la vie qu’il sait si bien retranscrire, traduire, sublimer, refléter, défendre, moquer...même lors de cette soixantième édition dont les films étaient pour la plupart empreints de douleur (douleur du deuil souvent, douleur de la misère sociale, douleur de la séparation, douleur résultant d’une situation politique)…et empreints de beaucoup d’espoir malgré tout. Quelques minutes plus tard,  des applaudissements spontanés, effrénés ET sincères résonneront dans le restaurant d’un grand hôtel cannois où je me trouve et où Julian Schnabel vient de faire son apparition. Ultime sursaut de magie cannoise. Celle-là, elle ne s’éclipse jamais tout à fait. J’applaudis à mon tour. J’applaudis : son prix, l’émotion que m’a procuré ce film bouleversant, poétique, j’applaudis la fin du festival, j’applaudis ce dénouement rêvé et pourtant réel.

    Je vous laisse avec le palmarès : d’autres aventures, cinématographiques et scénaristiques, m’attendent.

    2b9f4a8be6c92b89e284e5d243e2e37b.jpgPALMARES DU 6Oème FESTIVAL DE CANNES 

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    La photo ci-dessus a été reprise grâce à l'aimable autorisation du site L'Oréal, ce blog participant au concours de blogs L'Oréal.

    Palme d'or: "4 luni, 3 saptami si 3 zile" réalisé par Cristian Mungiu

    Grand prix: "Mogari no mori" réalisé par Naomi Kawase

    Prix du 60ème anniversaire: Gus Van Sant pour "Paranoïd park"

    Prix du scénario: Fatih Akin pour "Auf der Anderen Seite"

    Prix de la mise en scène: Julian Schnabel pour "Le scaphandre et le papillon"¨

    Prix d'interprétation masculine: Konstantin Lavronenko dabs "Izganie" de Alexandrev Zviaguintsev

    Prix d'interprétation féminine: Jeon Do-yeon dans "Secret Sunshine" réalisé par Lee Chang-dong

    Prix du jury: "Persepolis" réalisé par Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud et "Stellet licht" réalisé par Carlos Reygadas

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    La photo ci-dessus provient du site L'Oréal avec l'aimable autorisation de L'Oréal, ce blog participant au concours de blogs L'Oréal

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    Palme d'or du court métrage: "Ver Llover" réalisé par Elisa Miler

    Mention spéciale court métrage "Run" réalisé par Mark Albiston

    Mention spéciale à Ah Ma réalisé par Anthony Chen

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    Caméra d'or: "Meduzot " réalisé par Etgar Keret et Shira Geffen présenté dans le cadre de la semaine internationale de la critique.

    Caméra d'or-mention spéciale: "Control" réalisé par Anton Corbun présenté dans le cadre de la quinzaine de la réalisateur.

    Prix Un Certain Regard : California dreamin’ réalisé par Cristian Nemescu

    Prix spécial du jury Un Certain Regard : Actrices réalisé par Valeria Bruni Tedeschi

    Coup de cœur du jury Un Certain Regard : Bikur Hatizmoret réalisé par Eran Kolirin

    Prix de la critique internationale:4 mois, 3 semaines et 2 jours de Cristian Mungiu

    Prix Fipresci dans "Un Certain Regard": La visite de la fanfare d'Eran Kolirin

    Prix Fipresci dans la Quinzaine des Réalisateurs et la Semaine de la Critique: Elle s'appelle Sabine de Sandrine Bonnaire

    Cinéfondation :

    Premier prix : Ahora todos parecen contentos réalisé par Gonzalo Tobal

    Deuxième prix : Ru Dao réalisé par Chen Tao

    Troisième prix ex-aequo A reunion réalisé par Hong Sung-Hoon et Minus réalisé par Pavle Vuckovic

     Prochain festival : Festival du Film Romantique de Cabourg où je serai du 14 au 17 juin 2007,  je vous le commenterai au retour sur « In the mood for cinema » sur lequel vous pourrez également trouver toutes les informations concernant ce festival dans quelques jours.

     En attendant, dès demain, retrouvez de nombreux nouveaux articles quotidiens concernant ce 60ème Festival sur « In the mood for Cannes », avec, pour commencer, demain, mon récit de la mémorable leçon de cinéma de Martin Scorsese.

    938aec12161faaa504d290f596d8f9fc.jpg En juillet, vous pourrez également découvrir mon nouveau blog entièrement consacré au Festival du Cinéma Américain de Deauville « In the mood for Deauville », un festival où je serai bien entendu comme chaque année.

    Dans la note ci-dessous, mon album photos de ce 60ème Festival de Cannes (revenez le consulter, il sera progressivement enrichi), en attendant d’autres critiques, vidéos et images inédites bientôt en ligne sur « In the mood for Cannes ».

     

    Sandra.M

    Catégories : CLÔTURE (cérémonies/films), PALMARES Lien permanent 0 commentaire Pin it! Imprimer
  • Mon album photos du 60ème Festival de Cannes

    Ci-dessous, je vous laisse feuilleter mon album photos de ce 60ème Festival de Cannes. Seulement quelques photos y figurent pour le moment. Il sera quotidiennement enrichi. N'hésitez pas à revenir le consulter de temps à autre. Copyright Sandra.M

    Catégories : INSTANTANES Lien permanent 0 commentaire Pin it! Imprimer
  • Le Festival de Cannes, la suite, à mon retour... mercredi 30 Mai sur "In the mood for Cannes"!

    Dès demain soir,  30 Mai, retrouvez quotidiennement de très nombreux nouveaux articles sur ce blog, de nouvelles critiques des films en compétition, mes commentaires sur le palmarès (que vous pouvez d'ores et déjà voir en bref dans le post-it ci-contre), de nombreuses vidéos et photos inédites... En attendant n'hésitez pas à laisser vos commentaires!
    Les photos ci-dessous ont été reprises du site L'Oréal grâce à leur aimable autorisation. "In the mood for Cannes" a été désigné blog du jour le 23 Mai par L'Oréal.
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    A l'exception des photos ci-dessus, toutes les photos de ce blog sont la propriété d'"In the mood for Cannes". Copyright Sandra.M

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  • En attendant la clôture: mes pronostics et préférences!

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    Voici, mes pronostics en bref, en attendant le palmarès qui sera délivré ce soir par Stephen Frears et son jury.

    D’abord, il faut l’avouer: cette année, je n’ai pas éprouvé de coup de cœur à la hauteur de ceux qu’avaient notamment suscité Babel, Le Labyrinthe de Pan, Indigènes et Le vent se lève l’an passé, peut-être aussi parce que cette année tout particulièrement de nombreux cinéastes en compétition avaient déjà été sélectionnés à Cannes ou même été primés en sélection officielle : Wong Kar-Wai, Joel et Ethan Coen, Gus Van Sant, Emir Kusturica, Quentin Tarantino... Si les films de ces derniers, cette année, étaient tous toujours d’excellente qualité, ils ne bénéficiaient plus de l’effet de surprise pour un univers certes singulier mais déjà connu des spectateurs. 

     Voici dont mes préférences et pronostics tout en 4620a04fd5db9be47852f5772c6743d4.jpgsachant que je n’ai vu « que » 13 films en compétition sur 20 et un film concourant pour la caméra d’or (« Boxes » de Jane Birkin).

    Je reviendrai ultérieurement sur les thématiques récurrentes de ce 60ème Festival même si le deuil était au centre d’un certain nombre de films (« Les chansons d’amour » de Christophe Honoré, « Mogari no mori » de Naomi Kawase…).

                                                                               Palme d’or ?

    Ces dernières années, les jurys cannois ont affectionné les palmes d’or à résonance politique : « Fahrenheit 9/11 » de Michael Moore, palme d’or 2004, « Le vent se lève » de Ken Loach, palme d’or 2006…, cela pourrait être de nouveau le cas cette année avec un président du jury, cinéaste engagé…

    Mon favori pour la palme d’or 2007 n’entre pas dans cette catégorie : c’est « Le scaphandre et le papillon » de Julian Schnabel. « Persepolis » pourrait aussi   se prétendre à ce titre.(Je n’ai pas vu ce film qui a, paraît-il, eu droit à une standing ovation de 30 minutes). Le jury cannois osera-t-il remettre une palme d’or à un film d’animation ? Peut-être créera-t-il un prix spécial pour l’occasion. On murmure ici et là que, comme en 1979 (année où avaient été primés ex-aequo « Le tambour » de Volker Schlöndorff et « Apocalypse now » de Francis Ford Coppola) deux films pourraient se voir attribuer le titre suprême. « Auf der anderen seite » qui a reçu un accueil plus que chaleureux dans le Grand Théâtre Lumière et qui évoque notamment la quête d’identité et la double culture, et le deuil de nouveau pourrait aussi entrer dans cette catégorie. J’ai également particulièrement apprécié « My blueberry nights » qui, s’il n’innove pas formellement par rapport à « In the mood for love » ou « 2046 » reste parmi les films en tête de cette compétition officielle et en tout cas en tête de mon propre palmarès.

     

                                                                               Grand prix du jury ?

    Le grand prix revient en général à un film au parti pris assez radical (« Flandres » l’an passé). Pourquoi pas créer l’originalité en décernant ce prix au film d’animation Persépolis ou l’attribuer à « Mogari no mori », davantage dans la lignée de cette catégorie du palmarès.

                                                                     Prix d’interprétation masculine ?

    C’est certainement le prix pour lequel existent le plus grand nombre de prétendants : tout d’abord Louis Garrel (une manière de récompenser le très bon film de Christophe Honoré, voir ma critique ici), Joaquin Phoenix dans le palpitant polar familial de James Gray,  In-Hyung Kang dans « Souffle » de Kim Ki-Duk, les deux enfants du film Tehilim (Michael Moshonov et  Yonathan Alster), Gabe Nevins dans « Paranoïd park », ce qui serait une manière de récompenser ce film bien en dessous  d’ « Elephant » mais néanmoins de très bonne qualité, Mathieu Amalric, néanmoins son rôle est essentiellement vocal et inexpressif et donc finalement selon moi il justifie moins que les autres ce prix d’interprétation, Fu’ad Ait Aattou dans « Une vieille maîtresse » de Catherine Breillat pour ce film dont, à l’image de l’affligeant, complaisant, grotesque « Import-Export » on se demande pourquoi il figure en sélection officielle, peut-être le désir d’un parfum de scandale sans lequel Cannes ne serait plus Cannes qu’il ne suscite pourtant même pas ; Shigeki Uda dans « Mogari No Mori ». Ma préférence va vers Louis Garrel et vers le jeune protagoniste de « Paranoïd Park » , deux films dont il serait dommage qu’ils ne figurent pas au palmarès.                                                

                                                                                            Prix d’interprétation féminine ?

    Beaucoup moins de prétendantes que de prétendants pour le prix d’interprétation, cette sélection ayant présenté davantage de rôle masculins forts que de rôle féminins. Pourquoi pas Anne Consigny dans « Le scaphandre et le papillon » vers laquelle irait mon choix ? Il est aussi beaucoup question  de l’actrice de « Alexandra » de Alexander Sokourov, Galina Vishnevskaya, autre cinéaste habitué de la Croisette qui pourrait bien (enfin !) ne pas repartir bredouille. 

                                                                               Prix de la mise en scène ?

    1171a15c4abdc518604027e5b2ee5650.jpgMa préférence irait  vers « Blueberry nights » de Wong Kar-Wai qui a cependant déjà reçu ce titre en 1997 pour « Happy together », et quelques années plus tard, le prix d’interprétation masculine pour « In the mood for love » (pour Tony Leung) avec une mention spéciale pour la sublime mise en scène du « Bannissement » de Andreï Zviaguintsev qui pourrait par conséquent davantage encore prétendre à ce titre.

                                                                                    Prix du scénario ?

    Ma préférence va sans aucun doute à « La nuit nous appartient » de James Gray. « Auf der Anderen Seite » pourrait aussi prétendre à ce titre s’il ne figure pas au palmarès dans une autre catégorie.

                                                                                           Prix du jury ?

    Un des réalisateurs habitués de la Croisette pourrait se voir attribuer ce prix en guise de lot de consolation ( Gus Van Sant, Tarantino, les frères Coen). Ma préférence irait néanmoins vers « Tehilim » de Raphaël Nadjari. Si « Auf der Anderen Seite » ou « Tehilim » ne reçoivent pas le grand prix, ils pourraient également se voir attribuer le prix du jury.                                                                                        

    Caméra d’or ?

    a689948dcc1887e4b2f6b1509166abb0.jpgJe n’ai vu qu’un seul film concourant dans cette catégorie («Boxes » de Jane Birkin) mais en raison de ses très nombreuses qualités évoquées dans un article précèdent, j’espère qu’il obtiendra ce prix tant convoité décerné à un premier film parmi toutes les sélections officielles.

    Vous l’aurez compris, mes coups de cœur de ce festival sont :

    « Le scaphandre et le papillon » de Julian Schnabel

                                                    « My blueberry nights » de Wong Kar-Wai

                                                       

                                                                “We own the night” de James Gray

    “ Auf der anderen seite” de Fatih Akin

    Avec des mentions spéciales pour des qualités bien spécifiques à  « Paranoïd park » de Gus Van Sant, « Le Bannissement » de Andreï Zviaguintsev, « Tehilim » de Raphaël Nadjari, « Les chansons d’amour », la comédie musicale de Christophe  Honoré qui pourrait également créer la surprise…

     Tout en précisant que je n’ai pas vu un des grands favoris : « Persépolis », grand fravori, sur lequel je ne me prononcerai donc pas et « 4 mois, 3 semaines, et 2 jours » de Cristian Mungiu , que je n'ai pas vu non plus et qui a reçu le prix de la critique internationale et qui pourrait également figurer au palmarès.

    Enfin, le festival délivrera peut-être un prix spécial, rappelons que le prix des 50 ans du festival de Cannes était revenu au « Destin » de Youssef Chahine…

    A partir de mercredi, je reviendrai quotidiennement, en critiques, en vidéos et en images sur ce 60ème Festival, sa sélection et ses plus grands évènements.

     

     N’hésitez donc pas à revenir sur « In the mood for Cannes ». Je vous invite à laisser vos commentaires et votre propre palmarès  ci-dessous.

     

    Je reviendrai également sur ce palmarès auquel j’aurai la chance d’assister en direct ce soir!

     

    Sandra.M (photo, copyright Sandra.M)

    Catégories : CLÔTURE (cérémonies/films), PALMARES Lien permanent 1 commentaire Pin it! Imprimer
  • Palmarès et cérémonie de clôture Un Certain Regard

    Cette année le "Prix Un Certain Regard" a été attribué au film roumain "California dreamin'" de Cristian Nemescu et au monteur du film, le réalisateur étant décèdé avant la fin du tournage et le film ayant été projeté inachevé.
    "Le rêve de la nuit d'avant" de Valeria Bruni-Tedeschi figure également au palmarès.
    N'ayant vu que "L'avocat de la terreur" de Barbeth Shroeder (que je vous recommande toujours vivement et sur lequel je reviendrai bientôt) dans cette sélection "Un Certain Regard', je m'abstiendrai de tout commentaire sur ce palmarès que je vous livre ci-dessous en images et vidéos.
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    De nouveaux toutes mes excuses pour ces bribes de vidéos trop courtes et de piètre qualité, bientôt en ligne les vidéos dans leur totalité.
    Copyrigth photos et vidéos: Sandra.M
    Catégories : PALMARES, UN CERTAIN REGARD Lien permanent 0 commentaire Pin it! Imprimer
  • Pour patienter: en attendant mes critiques des films de la sélection officielle...

    040c580bcc535f05a66dca2de08cf7b8.jpgQuelques vidéos à visionner en bas à gauche de ce blog (la liste s'allongera progressivement), en attendant mes pronostics sur le palmarès et mes articles sur les films suivants:

    -L'avocat de la terreur de Barbet Schroeder

    -Soom de Ki Ki-Duk

    -Paranoïd park de Gus Van Sant

    -Auf der anderen seite de Fatih Akin

    e4e0f2f93b1a0b2e56edf8a192e52f56.jpg-Le Scaphandre et le papillon de Julian Schnabel

    -Ocean's thirteen de Stevn Soderbergh

    -Une vieille maîtresse de Catherine Breillat

    -Roman de gare de Claude Lelouch

    -Après lui de Gaël Morel

    -La leçon de cinéma de Martin Scorsese

     

     

    Catégories : IN THE MOOD FOR NEWS Lien permanent 1 commentaire Pin it! Imprimer
  • "In the mood for Cannes" : blog du jour -23 Mai- du concours de blogs L'Oréal Paris, parce qu'il le vaut bien!

     

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    Photo ci-dessus: L'Oréal  Paris, partenaire officiel-Hall de l'Hôtel Martinez -25.05.2007 (Merci à F.B pour la photo...)

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    a79e3220ada973496b86f5aeedb46100.jpgDe retour de la projection ovationnée de "De l'autre côté" de Fatih Akin  (je vous en parle bientôt...) puis d'un passage (éclair et non moins instructif, éclair parce que instructif:-)) à La voile rouge, je viens d'apprendre avec grand plaisir qu' "In the mood for Cannes" est aujourd'hui élu blog du jour (pour le 23 Mai) du concours L'Oréal Paris du meilleur blog:

    http://www.lorealcannes.fr , rubrique "concours", cliquez sur le 23 Mai.

    Demain au programme: "Roman de gare" de Claude Lelouch, "Ocean's thirteen", la leçon de cinéma de Martin Scorsese et le dîner de "Secret Sunshine"... et très bientôt de nouveaux vrais articles.

    Sandra.M

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  • Soirée hommage à Jane Birkin et projection de "Boxes"

    ddadc026f0269b02961ed58440aed876.jpgDinard. Octobre 1999. J’avais la chance d’être sélectionnée pour intégrer le jury de professionnels (ce que je n’étais pas:-)) du Festival du Film Britannique de Dinard dont la présidente était Mme Jane Birkin. J’appréhendais cette rencontre : il est parfois difficile de se confronter à la réalité et de rencontrer ceux qu’on admire. A tort cette fois…parce que la réalité était exactement conforme à l’image, plus belle peut-être. Celle d’une femme bouleversante de gentillesse, de simplicité, d’humanité, de sensibilité, de talent rares, magnifiquement fantasque. Bouleversante et fantasque à l’image de  ces « Boxes ». Octobre 1999, je me souviens d’un soir, dans les brumes oniriques du Festival de Dinard, d’une conversation étrange, de l’évocation passionnée d’un projet, tellement personnelle que je m’en voulais presque d’être là, de ne pas savoir trouver les mots, de ne pas savoir ou oser les dire et les questionner.

     Cannes. Mai 2007. Cette conversation magique et étrange qu’elle a certainement oubliée me revient. « Boxes ». Jane Birkin se bat depuis 10 ans pour que ces boîtes prennent vie, « Boxes » était le projet qu’elle évoquait avec tant de passion, de fougue, d’exaltation mystérieuse et presque mystique ce jour-là.  Cannes, Mai 2007, c’est dans la salle du 60ème (dont je ne répèterai jamais assez à quel point elle est une excellente initiative, en espérant qu’une salle du 61ème, similaire, lui succèdera) qu’a lieu cet hommage à Jane Birkin avec la projection de « Boxes » en avant-première. Thierry Frémaux remercie Maria de Medeiros (une autre personne bouleversante de gentillesse et de simplicité…et de talent, mais là c’est encore une autre histoire que je vous conterai peut-être un jour), membre du jury, de sa présence puis il annonce l’arrivée de l’équipe du film (présentation que j’ai filmée, je mettrai cette vidéo en ligne après le festival). Puis, Jane Birkin, fébrile, présente ce projet qui lui tient tant à cœur, qu’elle a eu tant de mal à monter. Dix ans donc, dix longues années… La lumière s’éteint. Je retiens mon souffle. J’espère que la salle du 60ème, toute entière, en fait de même. Voilà « Boxes »…

    « Un bord de mer en Bretagne : Anna (Jane Birkin), cinquante ans, anglaise, emménage dans sa nouvelle maison. Les pièces sont envahies de « boxes », les cartons de déménagement qui renferment mille objets…Mille souvenirs, surtout. Anna a vécu beaucoup de vies et son passé surgit des boîtes. Lorsqu’elle les ouvre apparaissent ceux qui ont compté dans sa vie. Ses parents, mais aussi ses enfants, et leurs pères, les morts et les vivants."

     Jane Birkin ne ressemble à personne. Ce film ne ressemble à aucun autre, même s’il porte des influences bien sûr. On songe à Ruiz ou Bergman. Et quelles références. Générique de fin. Quelques timides applaudissements. Quand la lumière reviendra, aveuglante, dérangeante, je suis certaine que la salle se lèvera, se lèvera pour manifester son enthousiasme débordant pour ce film empreint de la personnalité atypique de sa réalisatrice. La lumière revient. Les applaudissements, reprennent, si timides, trop. Trop pour un projet porté depuis 10 ans. Trop pour un film suintant de la grâce de l’existence. Trop timides pour ce film lumineux et sombre, cru(el) et poétique, grave et drôle, loufoque et réaliste à l’image encore de sa réalisatrice (et de la vie) qui filme les êtres qui ont jalonné son existence avec tendresse, tellement, qui se filme sans concession, sans fards, et qui n’en apparaît que plus impériale.

    Chaque personnage est traité avec autant d’intérêt, que ce soit l’impertinence joyeuse de sa mère (Géraldine Chaplin) ou de son père (Michel Piccoli) ou la dérision, et la gravité parfois, mélancoliques d’une de ses filles (interprétée par Lou Doillon dont on se demande ici pourquoi elle ne tourne pas davantage) et par le personnage d’Annie Girardot dont chaque apparition nous fait retrouver la magnifique comédienne, tragiquement drôle, qu’elle est encore malgré tout, presque miraculeusement. Après sa magie: le miracle du cinéma.

     L’émotion est d’autant plus grande car, même s’il s’agit d’une fiction, il n’est pas difficile de reconnaître les personnes qui ont partagé la vie de la réalisatrice, Maurice Bénichou filmé avec une infinie tendresse ressemble à s’y méprendre à Serge Gainsbourg.

    Ce film ne se contente pas d’être une galerie de portraits, de fantômes du passé de la vie de cette femme à un tournant de sa vie, il reflète un vrai point de vue sur le monde, un vrai regard de cinéaste, l’acuité d’un regard tendre, ironique, qui évoque avec pudeur des moments ou des sujets impudiques. Un regard qui oriente magnifiquement ses acteurs, tous y paraissant plus que jamais éclatants de talent (à commencer par Jane Birkin-actrice), incarnant des personnages brillamment dessinés, interprétés, tous attachants par leurs fêlures davantage encore que par leurs forces.

     

     Ce film ne nous laisse pas le temps de respirer, il nous étreint, nous enlace, nous saisit avec nos peurs, nos regrets, nos espoirs, nos bonheurs et ne nous lâche plus. Les fantômes du passé ressurgissent dans une cavalcade étourdissante filmée avec brio et inventivité avant de s’éclipser pour laisser place à l’avenir. Un nouvel amour. Même si tout le film est empreint de celui qu’elle porte à tous les personnages qui le traversent, l’occupent et l’habitent d’ailleurs plutôt qu’ils ne le traversent. Passé et présent, morts et vivants,  cruauté et tendresse se croisent habilement grâce à une mise en scène particulièrement inspirée. De ces boxes c’est la vie qui surgit, avec ses souvenirs parfois encombrants.

     

     Cannes 2007, minuit et quelques. Les spectateurs, déjà bruyants, déjà là et ailleurs, quittent la salle du 60ème. L’équipe du film se laisse photographier, agripper, ausculter sans ménagement. Je me contente de regarder, de loin, gênée, gênée  par les flashs des appareils qui crépitent, gênée parce que les spectateurs qui bousculent pour approcher l’équipe sont déjà dans l’instant et dans l’après, loin de ce film qui me porte et m’émeut encore, gênée parce que la magie (ou le miracle, si vous voulez) pour eux, s’est déjà éclipsée, n’a peut-être même jamais été, gênée parce que la vie, la vie à travers le prisme d’un appareil, déformée, peut-être moins réelle alors que celle qui était sur l’écran, reprend déjà et trop vite son cours. Je m’éloigne encore un peu. Du haut de la salle du 6Oème, sur le toit du Riviera, je regarde la Croisette scintiller de mille feux, presque irréelle. Les faisceaux lumineux autour du palais des festivals éclairent les mouettes qui le survolent dans leur ballet magique et surréaliste. Les flashs continuent à crépiter, impitoyables, aveuglants, surtout aveugles, presque indécents. Pour eux, les Boxes sont tellement rangées. Pour moi, elles sont encore tellement présentes. Jane, j’aurais aimé vous dire à quel point votre film m’a émue, mais je vous ai laissée dans ce tourbillon imperturbable et presque impudique  de flashs, et je suis repartie en regardant les mouettes et leur ballet poétique pour rester dans le film, le vôtre et un autre, celui de ce Cannes 2007, une autre irréalité dont je ne voudrais pas m’évader de cette évasion cinématographique.

    En attendant de faire aussi le tri dans mes boxes pour vous raconter tous ces souvenirs cannois, je vous laisse avec ces quelques images encore une fois de médiocre qualité et très courte, en attendant de pouvoir mettre en ligne ma vidéo de toute la présentation du film par le toujours très passionné Thierry Frémaux.






    Lien: (ajout du 8 Juin 2007) : ma vidéo de la présentation de l'équipe du film par Thierry Frémaux.

    Une émotion succède à une autre, mais ne la remplace pas. Bientôt je vous parlerai du « Scaphandre et le papillon » qui a bouleversé la Croisette, qui m’a bouleversée, qui, malgré son sujet âpre, évite l’écueil du pathos pour nous donner un tableau poétique de l’existence. Celle d’un homme qui était aveugle et sourd à la beauté de l’existence, celle d’un homme que l’imagination et la mémoire vont aider à (re)vivre. Un grand et magnifique film, un autre hymne à la beauté de l’existence. Plus que cela, une leçon de vie, une hymne à l’art aussi et à son pouvoir et sa force. Un prétendant sérieux à la palme d'or 2007.

    A suivre également: ma vidéo de la montée des marches de l’équipe du film de Tarantino et de très nombreux autres articles. Je vous laisse pour aller voir le très attendu « Persepolis »…et pour m'égarer dans le tourbillon cannois, mon évasion donc.

    Sandra.M

    Catégories : HOMMAGES DU FESTIVAL Lien permanent 9 commentaires Pin it! Imprimer
  • "Chacun son cinéma", projection exceptionnelle des 60 ans du Festival de Cannes!

    Cannes. 3H du matin. Dehors la ville bruisse toujours autant de rumeurs, de fêtes, d'extravagances. Cannes, même , surtout à 3H du matin fait encore et toujours son cinéma mais Cannes, ce soir, plus que tout autre a bien le droit: le festival fête ses soixante ans. Avec grâce et magnificence. Ironie du destin, je fêtais hier mon anniversaire. Ni le même âge, ni la même importance, je vous rassure le festival ne m'a pas encore fait perdre le sens des réalités à ce point-là, pourtant ce soir rien n'était tout à fait réel, ma réalité et l'irréalité cannoise se confondaient plus que jamais. Le cinéma d'hier côtoyait  celui d'aujourd'hui, le cinéma d'aujourd'hui célèbrait celui d'hier,  sous un soleil étincelant, devant une foule en ébullition, avec la voix de Frédéric Mitterrand, voix off  intemporelle et réminiscence si symbolique de l'âge d'or du festival pour rythmer ce ballet magique où le Cannes d'hier semblait brusquement ressurgir, retrouvant ses fastes d'antan, son aura mythique. Le temps n'existait plus, la montée des marches était délicieusement interminable et attendant  mon tour pour entrer dans la grande salle du Théâtre Lumière, j'ai pu observer à loisir ce spectacle étrange, cette fébrilité indescriptible, ce générique improbable.

    De là où j'attendais pour entrer à mon tour, juste en bas des marches,  j'ai donc eu le privilège de pouvoir filmer avec mon appareil photo d'où des images plus qu'approximatives que j'ai néanmoins voulu mettre sur ce blog car malgré leur très mauvaise qualité, elles reflètent la folie joyeuse et presque solennelle qui a règné ce soir...et les plus perspicaces d'entre vous, sur les photos et les images,  reconnaîtront Sharon Stone, Alain Delon, les frères Dardenne, Faye Dunaway, Wong Kar Waï, Gérard Depardieu, Roman Polanski et bien d'autres. Rien que cela. Quelques uns des très nombreux prestigieux invités de cette projection de " Chacun son cinéma".

    Claudia Cardinale, Alain Delon. Le générique sublime du Guépard (voir ma critique ici), 44 ans plus tard. Le Guépard sans aucun doute le plus applaudi, arrivée magistrale, majestueuse, viscontienne et émouvante, le dernier, tout un symbole, lui que le festival avait oublié d'inviter pour les 50 ans du festival revient avec les honneurs pour les 60 ans et ferme cette marche somptueuse. Cannes se réconcilie avec son passé. Cannes rend hommage à ceux qui en ont bâti l'histoire. Cannes met aussi à l'honneur ceux qui en écriront l'histoire. 

     Ce soir, sous mes yeux, éblouis, par le soleil, par la magie du cinéma, je ne sais pas, sous mes yeux donc s'est déroulé un pan de l'histoire du cinéma en accéléré. Ce soir, le palais des festivals a réuni un plateau unique et exceptionnel.

     Cannes, 3H du matin. Comment pourrais-je dormir? J'ai certainement d'ailleurs déjà dormi, rêvé cette soirée avec ce générique inouï.

     Bien sûr je vous parlerai bientôt longuement de chacun de ces courts métrages, de l'accueil réservé à chacun d'entre eux dans la salle, de l'étrange ressemblance entre certains d'entre eux, de ce qu'ils nous disent sur le monde et le cinéma d'aujourd'hui, et je vous parlerai plus longuement de cette soirée. Mais à 3H du matin, je vous envoie  simplement quelques images, bien imparfaites, mais qui l'espace d'un instant vous plongeront dans cette effervescence ubuesque, en attendant que des mots, les miens, viennent vous conter cette soirée.

     Si le temps (et le sommeil!) me manque pour vous raconter depuis Cannes tous les évènements de ce festival, rassurez-vous de très nombreux articles seront publiés  ces prochains jours, et de vraies et longues critiques à mon retour. En attendant,  je vous laisse plonger "in the mood for cannes". Happy Birthday Cannes!

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    (Dernière minute...et considérations techniques : après quelques tentatives infructueuses, je ne peux pas mettre en ligne mes 5 autres vidéos inédites -de plus de 5Mo, les autres étant inférieures à 5 Mo-, si quelqu’un à une solution pour réduire des vidéos de plus de 5Mo à moins de 5Mo…merci d’avance !)

    Photos et vidéos © Sandra.M

    Sandra.M

    Catégories : EVENEMENTS DES 60 ANS DU FESTIVAL, SEMAINE DE LA CRITIQUE, SOIREES ET CONCERTS Lien permanent 5 commentaires Pin it! Imprimer