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  • Kim Novak, invitée d'honneur du Festival de Cannes 2013

    Retrouvez, ci-dessous le communiqué de presse du festival au sujet de cette annonce et je vous rappelle que, cette année, c'est sur http://inthemoodforfilmfestivals.com que vous pourrez me suivre en direct du festival.

    A l’occasion de la restauration d’un des chefs-d’œuvre du cinéma mondial, Vertigo (Sueurs froides) d’Alfred HITCHCOCK, le Festival de Cannes a invité son héroïne, Kim NOVAK à honorer de sa présence la manifestation.

    Kim NOVAK assistera à la présentation de Sueurs froides, tourné en 1958, qui sera projeté en copie restaurée dans le cadre de Cannes Classics. Elle participera également à la cérémonie de Clôture du 66e Festival de Cannes où elle remettra un des prix du Palmarès, le dimanche 26 mai 2013.
    Kim NOVAK était venue pour la première fois au Festival en 1959 pour la présentation de Middle of the Night (Au milieu de la nuit), de Delbert MANN (Palme d’or 1955 avec Marty). Elle a surtout marqué les mémoires avec ses rôles de prostituée au grand cœur dans Embrasse-moi, idiot (Kiss Me, Stupid) de Billy Wilder, la sorcière de l’Adorable Voisine (Bell Book and Candle), de Richard Quine, ou encore la femme adultère de Liaisons secrètes (Strangers When We Meet), du même Quine. Kim Novak fut, surtout, la troublante héroïne de Sueurs froides (Vertigo, 1958), le plus beau film d’Alfred Hitchcock que son réalisateur décrit comme « une histoire d’amour au climat étrange. »

    Kim NOVAK déclarait à propos de son rôle : « Ce qui est intéressant, c’est que le scénario me renvoyait à ce que je vivais à l’époque : c’était l’histoire d’une femme que l’on force à être quelqu’un qu’elle n’est pas. » Réfractaire à la dictature des studios, elle s’éloignera tôt d’Hollywood pour se consacrer à la peinture.

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  • Le programme complet de la Semaine de la Critique 2013

    Découvrez, ci-dessous, la sélection complète de la Semaine de la Critique qui aura lieu du 16 au 24 Mai 2013. Pour plus d'informations, rendez-vous sur le site officiel de la Semaine de la Critique : http://www.semainedelacritique.com/ .

    COMPETITION

     

    Long-métrages

     

    Salvo Fabio Grassadonia & Antonio Piazza (Italie/France)

     

    The Lunchbox Dabba Ritesh Batra (Inde/France/Allemagne)

     

    For Those in Peril Paul Wright (Royaume-Uni)

     

    Le Démantèlement The Dismantlement Sébastien Pilote (Canada)

     

    Nos héros sont morts ce soir David Perrault (France)

     

    Los Dueños Agustin Toscano & Ezequiel Radusky (Argentine)

     

    The Major Yury Bykov (Russie)

     

     Courts métrages

     

    Vikingar Magali Magistry (France/Islande)

     

    Agit Pop Nicolas Pariser (France)

     

    Pátio Ali Muritiba (Brésil)

     

    Come and Play Komm und Spiel Daria Belova (Allemagne)

     

    The Opportunist David Lassiter (États-Unis)

     

    Pleasure Ninja Thyberg (Suède)

     

    Océan Emmanuel Laborie (France)

     

    Tau Seru Rodd Rathjen (Inde/Australie)

     

    La lampe au beurre de Yak HU Wei (Chine/France)

     

    Breathe me HAN Eun-young (Corée du Sud)

     

     

    Séances spéciales

     

    Film d’Ouverture

     

    Suzanne Katell Quillévéré (France)

     

    Films de Clôture

     

    La Soirée de Clôture sera annoncée ultérieurement

     

     Séance spéciale

     

    Les Rencontres d’après minuit Yann Gonzalez (France)

     

    Séances spéciale

     

    Les Amants du Texas Ain’t Them Bodies Saints David Lowery (États-Unis)

     

    INVITATIONS

     

    La Collection CANAL+  Festival de Morelia  Talents Cannes Adami

     

    Catégories : SEMAINE DE LA CRITIQUE Lien permanent 0 commentaire Pin it! Imprimer
  • Toutes les infos sur la présence de CANAL + au 66ème Festival de Cannes

    Cela fait vingt ans que est partenaire du festival de Cannes et que la chaîne, notamment, produit et retransmet en clair, en direct et en exclusivité les cérémonies d’ouverture et de clôture dont cette année, Audrey Tautou, sera la pétillante maîtresse de cérémonie.

    CEREMONIES

    Mercredi 15 mai à partir de 19H15, en clair et en direct sera donc diffusée la cérémonie d’ouverture

    Dimanche 26 mai à partir de 19H00, en clair et en direct, sera diffusée la cérémonie de clôture

    La cérémonie sera suivie de l’Après-clôture, une émission présentée en direct par Laurent Weil.

    LE GRAND JOURNAL DE CANNES

    Du 15 au 24 mai, en direct et en clair, présenté par Michel Denisot. Chaque soir à partir du 15 mai, à 19H05, en direct et en clair, Michel Denisot et son équipe recevront sur le plateau les plus grandes stars du cinéma pour un moment unique et privilégié, au coeur de l’événement. Mouloud Achour, Doria Tillier la Miss Météo, Augustin Trapenard, Chris Esquerre, ébastien Thoen et Vincent Glad ont aussi leur passeport cannois pour deux semaines.

    LES GUIGNOLS DE L’INFO, fidèles au rendez-vous, feront aussi le déplacement sous les palmes de Cannes. Mais

    Enfin, à l’heure de la montée des marches, en duplex depuis le Palais des festivals, Laurent Weil nous fera vivre l’événement comme si on y était.

    20H00-20H25 LE GRAND JOURNAL DU FESTIVAL

    Michel Denisot et son équipe accueillent chaque soir les invités prestigieux qui font vivre le cinéma.

    La scène musicale internationale est également attendue chaque soir et avec elle la promesse d’artistes prestigieux pour un live quotidien inédit. Vanessa Paradis en tête, dès le premier jour !

    Tous les cinémas sont dans LE GRAND JOURNAL.

    LES MARCHES

    Tous les jours à 18H45, en clair et en direct, au coeur du GRAND JOURNAL à Cannes, Laurent Weil nous fait partager l’actualité du festival avec les plus grandes stars internationales.

    20H30 – LE PETIT JOURNAL

    ,Yann Barthès et son équipe du PETIT JOURNAL décryptent l’actualité avec la malice et l’impertinence qui leur sont propres et ouvrent une page cannoise pendant toute la durée du festival.

    RENCONTRES DE CINÉMA

    Présenté par Laurent Weil

    Du 11 au 25 mai, chaque samedi à 12H20 en clair, Laurent Weil nous conviera à des tête-à-tête exceptionnels avec les talents qui feront l’événement lors de cette 66e édition du festival.

    Pour inaugurer ces rencontres cannoises, Laurent Weilnous proposera, le 11 mai, de découvrir en exclusivité un documentaire de 26 minutes réalisé par Baz Luhrmann nous ouvrant les coulisses de la réalisation de GATSBY LE MAGNIFIQUE, son dernier long métrage présenté en ouverture du festival.

    LE CERCLE

    Présenté par Frédéric Beigbeder, entouré de Philippe Rouyer, Xavier Leherpeur, Marie Sauvion, François Bégaudeau, Maroussia Dubreuil, Jacky Goldberg, Eric Neuhoff, Christine Haas, Jean-Marc Lalanne et Jérôme Momcilovic. Frédéric Beigbeder et sa troupe de joyeux critiques cinéma débattent avec fougue des films présentés à l’occasion du plus grand rendez-vous cinéphilique mondial.

    Vendredi 17 mai, deux jours après le coup d’envoi du 66e festival de Cannes, Frédéric Beigbeder et ses acolytes nous convient à un tour d’horizon de la sélection cannoise. Coup de projecteur sur les films les plus attendus, débats autour de films sortis en salles le même jour, sujets sur la Quinzaine des réalisateurs et la Semaine de la critique seront au rendez-vous.

    Lundi 27 mai, un jour après l’annonce du palmarès du président Spielberg et de son jury, toute la bande se retrouve autour de la table du CERCLE pour commenter les résultats et faire part au public de ses coups de coeur mais aussi de ses déceptions.

    FILMS

    Seront également diffusés un certain nombre de films du Festival de Cannes 2012 comme « Sur la route » de Walter Salles, « Moonrise Kingdom » de Wes Anderson, « De rouille et d’os » de Jacques Audiard, « Journal de France » de Raymond Depardon, « Laurence Anyways » de Xavier Dolan…

    PRIX DU CARROSSE D’OR

    Chaque année, Canal plus CINÉMAest présente sur la Croisette pour soutenir la Société des réalisateurs de films qui récompense depuis 2002 un cinéaste contemporain pour l’audace, la qualité novatrice et l’indépendance de son oeuvre. Cette année, c’est la réalisatrice et scénariste néo-zélandaise Jane Campion, première femme à avoir décroché la Palme d’or à Cannes en 1993 pour LA LEÇON DE PIANO et présidente du jury des courts métrages de cette 66e édition, qui sera couronnée lors de la cérémonie d’ouverture de la Quinzaine des réalisateurs.

    DISPOSITIF DIGITAL #CANNES2013 !

    Vivez au rythme du festival en immersion totale au coeur du plus grand événement cinéma mondial avec CANALPLUS.FR. Du cinéma, mais aussi du glamour et de l’humour seront au programme de cette édition 2013, du 15 au 26 mai. Le site dédié de CANALPLUS.FR proposera autour de ces thèmes des programmes originaux avec l’expertise cinéphilique décalée de Didier Allouch ou encore le regard acéré de Mademoiselle Agnès sur les robes de stars, qui conseillera aussi aux “fashionistas” des looks cannois à emporter à prix abordables ! Avec le hashtag officiel #CANNES2013, les réseaux sociaux seront au cœur du dispositif avec les livetweets quotidiens des montées des marches et du GRAND JOURNAL, le zaptweet cannois sur les meilleurs moments du festival illustrés des meilleurs commentaires de nos twitos VIP, le vinecall des stars sur la Croisette et les galeries photos thématiques sur Pinterest…

    Ce site incontournable, déjà riche de vidéos et de photos des éditions précédentes, permettra de suivre tous les événements de #CANNES2013 à travers de nombreuses exclusivités web : diffusion live des cérémonies d’ouverture et de clôture, réactions des lauréats, montées des marches quotidiennes, interviews des comédiens et réalisateurs et bandes-annonces des films en sélection officielle, et bien sûr les principaux rendez-vous de Cabal plus consacrés au festival : LE GRAND JOURNAL DE CANNES avec ses live diffusés en exclusivité sur CANALPLUS.FR, les RENCONTRES DE CINÉMA de Laurent Weil, LE CERCLE de Frédéric Beigbeder… Chaque jour, des galeries photos thématiques offriront un nouveau regard sur les coulisses des émissions  et sur tous les événements de la Croisette, comme les photocall et les montées des marches.

    En attendant la diffusion en direct de la cérémonie d’ouverture, le mercredi 15 mai, le site dédié de CANALPLUS.FR propose aux internautes de revoir les meilleurs moments de l’édition 2012 en vidéos et photos, notamment l’incroyable parcours du film AMOUR de Michael Haneke. C’est aussi le lieu incontournable pour suivre les infos indispensables sur le festival #CANNES2013 dévoilées au jour le jour, comme la sélection officielle 2013, qui feront vibrer Cannes cette année. Et soyez prêts à d’autres surprises à l’approche du festival ! www.canalplus.fr/cannes

    TV FESTIVAL

    TV FESTIVAL, la chaîne officielle du festival de Cannes, ouvre son antenne pendant toute la durée de l’événement du mercredi 15 mai à 18H15 au dimanche 26 mai 2013.

    Coproduite par Canal plus et Orange pour le compte du festival de Cannes (production exécutive KM), elle retransmet les best of des cérémonies d’ouverture et de clôture et, quotidiennement et en direct, le parcours des équipes des films en sélection officielle : photocalls, interviews, montées des marches, conférences de presse et réactions des équipes des films après les projections dans le grand théâtre Lumière du Palais des festivals. TV FESTIVAL est diffusée sur des canaux événementiels propres.

    La chaîne est accessible aux abonnés de CANALSAT (canal 39 en multilingue) et aux abonnés des chaînes Canal plus (canal 39). Plus d’informations sur www.tvfestival.tv

    Et, pour tous les professionnels de l’audiovisuel, un site de distribution online http://video.tvfestival.tv

    CHAQUE JOUR PHOTOCALL (10 min)

    En exclusivité pour les caméras de TV FESTIVAL, le moment privilégié des photographes face aux équipes des films et aux personnalités du cinéma.

    INTERVIEW (10 min)

    Les interviews exclusives des équipes en sélection officielle réalisées par Pierre Zéni et illustrées par des extraits des films.

    CONFÉRENCE DE PRESSE (45 min)

    La rencontre très attendue de chaque équipe de film avec les médias internationaux.

    LES MARCHES (20 min)

    Chaque jour, en direct à 19H00 et 22H00, Didier Allouch commente l’arrivée sur le tapis rouge des stars et interviewe les équipes des films de la sélection officielle.

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  • "Le Congrès" d'Ari Folman en ouverture de la Quinzaine des Réalisateurs 2013

    C’est « Le Congrès » d’Ari Folman qui fera l’ouverture de la 45ème Quinzaine des Réalisateurs, un film notamment avec Robin Wright et Harvey Keitel. Ari Folman était en compétition officielle du Festival de Cannes 2008 avec « Valse avec Bachir », un festival dont il était reparti sans récompenses, à la surprise générale. Je vous propose la critique de ce documentaire d’animation d’une effroyable beauté ci-dessous.

    Synopsis du « Congrès »:

    Quand une femme est une mère et une actrice célèbre,

    Quand son fils est malade, que sa beauté se fane,

    Dans un monde qui peut la scanner et la garder jeune pour toujours,

    Quels sont ses choix ?

    Critique de « Valse avec Bachir » – Ari Folman : un documentaire d’animation d’une effroyable beauté

    Je vous ai déjà parlé de ce film à plusieurs reprises, sa diffusion sur Arte hier a été pour moi l’occasion de le regarder à nouveau. Retrouvez ma critique du film, ci-dessous.

    18947035_w434_h_q80.jpg

    Alors qu’il y a quelques jours encore j’évoquais mon peu d’appétence pour le cinéma d’animation, c’est en toute logique que je vais vous faire part aujourd’hui de mon enthousiasme et de mon émotion pour…un film d’animation. Un film d’animation d’un genre très particulier néanmoins. En compétition lors du Festival de Cannes 2008 où il a fait figure de favori, il est reparti sans un prix mais avec un écho médiatique retentissant. C’est donc avec impatience que j’avais attendu sa sortie en salles l’ayant manqué à Cannes.

    18939633.jpgCela commence par la course d’une meute de chiens face caméra. L’image nous heurte de plein fouet : féroce, effrayante, belle et terrifiante. Une meute de chiens par laquelle, dans ses cauchemars, un ami d’Ari est poursuivi. 26 chiens exactement. Le nombre de chiens qu’il a tués durant la guerre du Liban, au début des années 1980, ce poste lui ayant été attribué parce qu’il était incapable de tuer des humains. Il raconte ce cauchemar récurrent à Ari mais ce dernier avoue n’avoir aucun souvenir de cette période, ne faire aucun cauchemar. Le lendemain, pour la première fois, 20 ans après, un souvenir de cette période niée par sa mémoire surgit dans la conscience (ou l’inconscient) d’Ari : lui-même alors jeune soldat se baignant devant Beyrouth avec deux autres jeunes soldats sous un ciel lunaire en feu d’une beauté terrifiante. Il lui devient alors vital de connaître ce passé enfoui, ces pages d’Histoire et de son histoire englouties par sa mémoire. A cette fin, il va aller à la rencontre de ses anciens compagnons d’armes, neuf personnes interrogées au total (dont deux ont refusé d’apparaître à l’écran sous leur véritable identité.) A l’issue de ces témoignages il va reconstituer le fil de son histoire et de l’Histoire et l’effroyable réalité que sa mémoire a préféré gommer…

    Un film d’animation d’un genre très particulier donc. D’abord parce qu’il est autobiographique : cette histoire, le troisième long-métrage du réalisateur (après « Sainte Clara » en 1996 et « Made in Israël » en 2001) est en effet celle du réalisateur israélien Ari Folman pour qui ce film a tenu lieu de thérapie. Ensuite parce que ce sont de vrais témoignages, poignants, et les voix de ces témoins donnent un aspect très documentaire à ce film hybride et atypique : d’abord tourné en vidéo, monté comme un film de 90 minutes, puis un story board en 2300 dessins ensuite animés, c’est un mélange d’animation Flash, d’animation classique et de 3D. Ce mode filmique si particulier n’est nullement un gadget mais un parti pris artistique au service du propos auquel il apporte sa force et sa portée universelle. Un documentaire d’animation sur la guerre du Liban : oui, il fallait oser. Ari Folman s’affranchit des règles qui séparent habituellement documentaire et fiction et dans ce sens, et aussi parce que ce film se déroule également au Liban, néanmoins à une autre époque, il m’a fait penser à l’un de mes coups de cœur du Festival de Cannes 2008 : « Je veux voir » de Joana Hadjithomas et Khalil Joreige ).

    Dès ces premiers plans de chiens en furie, nous sommes donc happés, happés par la violence sublime des images, ces couleurs noirs et ocre diaboliquement envoûtantes, oniriques et cauchemardesques, happés par une bande originale d’une force saisissante (signée Max Richter), happés par l’envie et la crainte de savoir, de comprendre, nous aussi, en empathie avec la quête identitaire d’Ari. C’est d’abord la beauté formelle et la poésie cruelle qui en émane qui accroche notre regard, notre attention. Cette beauté ensorcelante rend supportable l’insupportable, rend visible l’insoutenable, créant à la fois une distance salutaire avec la violence de ces témoignages et événements réels mais nous aidant aussi à nous immerger dans cette histoire. Si la violence est atténuée, l’émotion ne l’est pas. Ari Folman n’a pas non plus voulu rendre la guerre lyrique mais son lyrisme visuel exacerbe encore l’absurdité de cette guerre, de ces hommes égarés que la peur fait tirer, sans savoir sur qui, et sans savoir vraiment pourquoi.

    Peu à peu, au fil des témoignages, les pièces du puzzle de la mémoire disloquée d’Ari vont s’assembler jusqu’à l’atrocité ultime, celle qui a sans doute provoqué ce trou noir, celle volonté inconsciente d’oublier, de faire taire ses souvenirs de ces jours de 1982 : le massacre de Palestiniens par les Phalangistes chrétiens, les alliés d’Israël, suite à l’assassinat du président de la République libanaise Bachir Gemayel, dans les camps de Sabra et Shatila, deux camps de Beyrouth-ouest, dont il a été le témoin impuissant (il ne nie pas pour autant la responsabilité d’Israël, du moins son inaction coupable). Au dénouement de ce poème tragique, Ari Folman a alors choisi de substituer des images réelles aux images d’animation pour rappeler, sans doute, la réalité de la guerre, sa violence, son universelle absurdité, sa brutalité. Des images d’une violence nécessaire. Qui nous glacent le sang après tant de beauté d’une noirceur néanmoins sublime.

    18939624_w434_h_q80.jpg Plus qu’un film d’animation c’est à la fois un documentaire et une fiction sur la mémoire et ses méandres psychanalytiques et labyrinthiques, sur l’ironie tragique et les échos cyniques de l’Histoire, l’amnésie tragique de l’Histoire-collective- et de l’histoire-individuelle- (si Ari a effacé cette période de sa mémoire c’est aussi parce qu’elle est un écho pétrifiant à l’histoire tragique de sa famille, victime des camps nazis, ceux d’une autre époque, un autre lieu mais avec la même violence et horreur absurdes, presque les mêmes images des décennies après, et horreur ultime : les protagonistes ayant changé de rôle), sur l’absurdité de la guerre que ce film dénonce avec plus d’efficacité que n’importe quel discours. La poésie au lieu de nier ou d’édulcorer complètement la violence en augmente encore l’atrocité : comme ce chant d’une ironie dévastatrice sur le Liban pendant qu’un char écrase des maisons, des voitures, lentement, presque innocemment. Comme cette couleur rouge qui se mue d’un objet anodin en sang qui coule. Ou comme cette valse avec Bashir, celle d’un tireur qui danse avec les balles qu’il tire devant le portrait de Bachir Gemayel sur fond de Chopin, qui joue avec le feu, qui danse avec la mort dans une valse d’une sensualité violente: cette scène résume toute la beauté effroyable de ce film magnifique. Tragique et magnifique. Cette valse est aussi à l’image de la forme de ce film : entraînante, captivante comme si une caméra dansante nous immergeait dans les méandres virevoltants de la mémoire d’Ari.

    Une œuvre atypique qui allie intelligemment forme et force du propos, où la forme, sublime, est au service du fond, brutal. Une valse étourdissante d’un esthétisme d’une effroyable beauté. Une valse fascinante, inventive. Entrez dans la danse, sans attendre une seconde. Elle vous entraînera dans cette histoire, dans l’Histoire, avec une force renversante, saisissante, poignante.

    Alors, oui sans doute le grand oublié du palmarès de ce 61ème Festival de Cannes (qui me satisfaisait néanmoins pleinement), tout simplement peut-être parce que cette œuvre tellement atypique qui invente même un nouveau genre cinématographique (dont elle sera d’ailleurs certainement le prototype et l’unique exemplaire tant une copie lui ferait certainement perdre sa force) ne correspondait à aucune des catégories du palmarès à moins que le jury n’ait pas osé, n’ait pas eu la même audace que celle dont Ari Folman a fait preuve dans son film, une œuvre qui répondait d’ailleurs aux exigences du président Sean Penn témoignant de la conscience du monde dans lequel son réalisateur vit, un monde si souvent absurde et amnésique, enfouissant son Histoire dans les tréfonds de sa mémoire tragiquement et criminellement sélective.

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  • 66ème Festival de Cannes : compte-rendu détaillé et commenté de la conférence de presse

    Pour une meilleure lecture de cet article, notamment pour un meilleur format des photos, retrouvez-le sur mon site http://inthemoodforfilmfestivals.com sur lequel il est également publié: http://inthemoodforfilmfestivals.com/la-selection-officielle-du-festival-de-cannes-2013/

    Comme chaque année, un mois avant l’ouverture du Festival de Cannes, à Paris, a lieu la conférence de presse d’annonce de la sélection qui, cette année s’est déroulée, non pas au Grand Hôtel comme ces dernières années mais sur les Champs-Elysées, à l’UGC Normandie. Avant de vous livrer cette enthousiasmante sélection 2013 et le compte-rendu de la conférence de presse, au préalable, je vous rappelle que je vous ferai vivre le Festival en direct du 14 au 27 Mai. Certes, ce sera (déjà !) mon 13ème Festival de Cannes et jamais, lorsque j’y étais allée pour la première fois après avoir été sélectionnée par le Prix de la jeunesse en 2001, non, jamais, je n’aurais imaginé avoir le bonheur d’y retourner, quoiqu’il arrive, chaque année. Les années n’ont pas entamé la passion, bien au contraire, et c’est aussi la voix de la passion que je souhaite continuer à faire entendre sur mes sites, en particulier quand les sources d’informations se multiplient et quand cela devient parfois une course vaine à l’immédiateté, souvent au détriment de la réflexion, parfois indispensable pour réellement appréhender un film. Je vous rappelle au passage (puisque je reçois fréquemment des emails adressés à « mes collaborateurs ») que mes 7 sites sont créés et rédigés par une seule et même personne.

    Avant de commenter la sélection, une dernière digression qui n’en est pas tout à fait une pour vous recommander à nouveau le livre du Président du Festival Gilles Jacob, publié le 24 Avril prochain, chez Flammarion, intitulé « Les pas perdus » (dont vous pouvez retrouver ma critique, ici). J’espère vous donner envie de les suivre si je vous dis que ces « Pas perdus » s’achèvent par un hommage à la vie, une douce confusion entre cinéma et réalité, et par « Woody », évidemment par Woody dont le plaisir à mélanger fiction et réalité, l’enthousiasmante et enthousiaste curiosité, l’amour du cinéma et plus encore l’humour, décidément, le rapprochent tant. Leur lecture, elle, s’achève par l’envie de réécouter la chanson de ces Pas perdus et de retourner sur ce doux rivage bercé par le flux et le flot d’une mémoire composée d’oublis judicieux et de souvenirs drôles, élégants, émouvants. Pouvoir, inestimable, de ce doux « démon » de l’écriture que de rendre universelle une mélodie finalement très personnelle et que de rendre harmonieux tous ces souvenirs épars de 7 décennies. Un savoureux et mélodieux tourbillon de (la) vie, de mots et de cinéma, « en-chanté» et enchanteur qui est aussi un avant-goût de ce qu’est (aussi) le Festival de Cannes.

    Lorsque le Président du Festival Gilles Jacob et le Délégué général Thierr Frémaux (qui ont en commun un enthousiasme et une passion pour le cinéma communcatifs ) font leur entrée dans la salle de l’UGC, celle-ci retient son souffle. L’évènement revêt toujours une joyeuse solennité (pour moi en tout cas) même si pour certains c’est surtout l’occasion de se revendiquer tristement blasés ou du moins de s’en donner l’air.

    Cela commence par « le mot du président » puis Thierry Frémaux dévoile la sélection tant attendue. Gilles Jacob a ainsi rappelé le rôle essentiel du festival « la maison où viennent s’abriter les artistes en danger », « Cannes, terre d’accueil» tout en évoquant cette belle initiative pour l’année 2013 quand la liberté est mise à rude épreuve dans tant d’endroits du globe : « L’année 2013 illustre au sens propre cette ligne de conduite. Nous avons invité en effet des dessinateurs de presse qui se battent à leur manière pour la liberté. Sous l’égide de Plantu, nous présenterons à l’étage de la presse une exposition de dessins humoristiques autour du cinéma, dessins vifs et talentueux. Petite flamme du caricaturiste dont l’art est de tout dire, de tout résumer en une image, prenons garde qu’elle ne s’éteigne jamais : c’est le dernier rempart contre le despotisme et la dictature du fort sur le faible. En programmant un ensemble où vibre un appel à l’indocilité, le festival n’a pas craint de prendre le risque qu’on l’applique à lui-même! » Le 20 Mai, aura ainsi lieu une vente aux enchères au profit de Cartooning for Peace.

    Gilles Jacob a également fait l’éloge de « Lady Jane » (Jane Campion, l’occasion pour moi de vous rappeler qu’elle présidera cette année le jury de la Cinéfondation et des courts métrages, de retour à Cannes, après avoir présenté « Bright star » en 2009, alors en compétition, le récit des amours contrariées du jeune poète anglais John Keats et de sa voisine Fanny Brawne) dont le parcours cannois est exemplaire mais aussi symptomatique du rôle d’accompagnement et de « propulseur » de carrière que peut jouer Cannes. « C’est une force, une unité, un lyrisme sec, une violence. Elle sait de quoi elle parle. Ses trois courts-métrages montrés groupés la première fois qu’elle est venue, en 86, disaient tout de son univers. Ils étaient grands pour toutes ces qualités mais aussi parce qu’ils ne répétaient pas ce qui existait déjà. Et 7 ans après « Peel », « La Leçon de piano » a gagné la Palme d’or. Quel bel exemple, quel rêve pour nos futurs cinéastes… », a ainsi rappelé Gilles Jacob.

    Ce dernier a également annoncé la composition du jury qui l’accompagnera. Elle sera ainsi accompagnée par « Maji-daAbdi, réalisatrice et productrice éthiopienne, par Nicoletta Braschi, actrice italienne, par Nandita Das, actrice indienne et par Semih Kaplanoglu, réalisateur turc. »

    Vous le saviez déjà, puisque je vous en avais parlé, ici : c’est « Gatsby le magnifique » le film de Baz Luhrmann avec notamment Leonardo DiCaprio, Carey Mulligan et Tobey Maguire qui ouvrira cette 66ème édition. Je suis curieuse de découvrir cette nouvelle adaptation du roman de Francis Scott Fitzgerald après l’adaptation par Jack Clayton en 1974 qui nous laissait avec l’irrésistible envie de relire encore et encore le chef d’œuvre de Fitzgerald et d’être dangereusement grisés par l’atmosphère du film et du livre : de chaleur écrasante, d’extravagance et d’ennui étrangement mêlés dans une confusion finalement criminelle. Un film empreint de la fugace beauté de l’éphémère et de la nostalgie désenchantée qui portent le fascinant et romanesque Gatsby. L’élégance mélancolique et romantique et le jeu irréprochable de Robert Redford sont aussi pour beaucoup dans cette réussite. Jusqu’ici, je n’aurais jamais imaginé un autre Gatsby mais s’il y a bien un acteur qui pourrait me faire changer d’avis, c’est Leonardo DiCaprio qui, tant de fois, que ce soit dans « Les noces rebelles » de Sam Mendes ou « Shutter island » de Martin Scorsese s’est glissé de manière époustouflante dans la peau de personnages si différents.

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    Vous comprendrez donc à quel point je me réjouis également de la venue de Robert Redford qui viendra à Cannes cette année pour « All is lost » de J.C Chandor (hors compétition) et à qui le festival a l’excellente idée de rendre un hommage. Un acteur rare dans tous les sens du terme, et d’une élégance tout aussi rare.

    Je vous l’avais déjà annoncé avant-hier : c’est Sofia Coppola qui donnera le coup d’envoi à Un Certain Regard, le jeudi 16 Mai, avec « The Bling Ring », un film avec Emma Watson dans le rôle-titre, Taïssa Farmiga, Leslie Mann et Kirsten Dunst. L’histoire vraie d’un groupe d’adolescents californiens qui cambriolèrent les maisons de plusieurs célébrités hollywoodiennes d’octobre 2008 à août 2009. Parmi leurs victimes : Megan Fox, Orlando Bloom, ou encore Paris Hilton…

    Le jury Un Certain Regard sera cette année présidé par Thomas Vinterberg, en compétition en 2012 avec « La Chasse » pour lequel Mads Mikkelsen (également attendu à Cannes) avait obtenu le prix d’interprétation.

    Nous savions également déjà que l’Inde serait cette année le pays invité à l’honneur. Le cycle 100 ans de cinéma indien sera l’occasion de rendre hommage à la nouvelle génération cinéma indien et pour le festival d’accueillir notamment Amitabh Bachchan, véritable star dans son pays, également au générique de « Gatsby le magnifique » pour lequel il viendra à l’ouverture.

    De cette édition, nous connaissions également la très belle affiche avec Joanne Woodward et Paul Newman, une photo d’une beauté étourdissante, prise sur le tournage de « A New Kind of Love » de Melville Shavelson, et qui nous invite à un tourbillon de cinéma, à un désir infini de pellicule, le désir infini…comme celui (de cinéma) que suscite Cannes. Une affiche qui donne l’illusion du mouvement, de la profondeur, du cinéma donc. Une affiche moderne et intemporelle, d’un noir et blanc joyeusement nostalgique, paradoxale à l’image de tous ces cinémas qui se côtoient à Cannes. Une affiche qui nous donne envie de ce tourbillon de (la) vie, d’envies, de cinéma, d’envies de cinéma, un vertig(o)e (presque hitchcockien) troublant. Thierry Frémaux a par ailleurs rappelé que la présence de Joanne Woodward était espérée à Cannes.

    « Nous allons faire en sorte qu’elle soit joyeuse, généreuse, plein de cinéma, de surprises, de stars» a annoncé en préambule Thierry Frémaux à propos de cette 66ème édition. Il a également devancé les polémiques récurrentes en précisant : « On a coutume de dire qu’il y a beaucoup d’habitués. Les grands auteurs font les grands films. » « Pourquoi se priverait-on, au nom du renouvellement permanent, des grands auteurs ? Encore une fois les grands metteurs en scène font de grands films. » Nous pourrions difficilement lui donner tort d’autant que les nombreuses sections cannoises permettent à de nouveaux talents d’émerger.

    Il a également tenu à préciser que si certains films évoqués par la presse n’avaient pas été retenus, c’est souvent qu’ils n’avaient même pas été présentés, précisant également que, auparavant, le comité de sélection recevait les films beaucoup plus longtemps avant car le délai de post-production était très long, ce que la révolution du numérique a évidemment changé.

    Il a également devancé une autre polémique (l’an passé il avait été reproché au festival l’absence de femmes dans la compétition officielle) concernant la présence d’une seule femme en compétition (Valeria Bruni Tedeschi pour « Un château en Italie ») précisant qu’ils recevaient « des films dont ne nous préjugeons pas des qualités selon que réalisés par des hommes ou des femmes. », évoquant notamment le problème dans les écoles de cinéma. « Ce n’est pas à Cannes une fois par an qu’il faut se poser la question. », « On s’y attendait à la polémique sur ce sujet. On a discuté de cela avec Najat Vallaud-Belkacem et Aurélie Filippetti » « Là où nous pouvons le faire, il y aura parité », ce qui est par exemple le cas du jury de la Cinéfondation et des courts-métrages a rappelé Gilles Jacob puisque celui-ci sera majoritairement composé de femmes.

    Lors de la conférence ont donc été annoncés 19 films en compétition (que vous pourrez découvrir ci-dessous) parmi les 1858 longs-métrages soumis au festival même si la liste pourra être prochainement complétée, comme c’est le cas chaque année. Le jury dont nous savons seulement pour l’instant qu’il sera présidé par Steven Spielberg (retrouvez, ici, mes critiques de films de ce dernier) que Thierry Frémaux dit déjà « très impliqué » devra donc décerner la palme d’or 2013 parmi les films suivants.

    Au programme, figurent beaucoup de français avec, pour mon plus grand plaisir François Ozon, en compétition pour « Jeune et jolie » (venu une seule fois en compétition en 2003 avec « Swimming pool », en attendant (re)voyez « Dans la maison »), Arnaud Desplechin (avec son premier film américain « Jimmy P. »), Arnaud Des Pallières ( qui vient à Cannes avec « Michael Kohlhaas » …et avec Mads Mikkelsen dont je vous rappelle qu’il avait reçu le prix d’interprétation du Festival de Cannes 2012 pour « La Chasse » de Thomas Vinterberg, lui-même président d’un Certain Regard cette année), Abdellatif Kechiche (« La vie d’Adèle »), et Roman Polanski (« La Vénus à la fourrure ») sans oublier la franco-italienne Valeria Bruni Tedeschi (« Un château en Italie »).

    A propos de Roman Polanski, venu pour « Tess » l’an passé, Thierry Frémaux a précisé qu’il était un « réalisateur polonais » et que, avec « La vénus à la fourrure » , il était« dans la condition d’Haneke l’an dernier », qu’il était par ailleurs « de plus en plus difficile de dire quelle est la nationalité d’un film » prenant l’exemple de Guillaume Canet qui a tourné « Blood ties » aux USA ou de Desplechin dont « Jimmy P. » est un film tourné aux USA avec Mathieu Amalric et Guillermo Del Toro.

    Deux autres films français seront donc également présentés hors compétition : « Blood Ties », de Guillaume Canet et « Zulu » de Jérôme Salle, en clôture du festival.

    Parmi les films en compétition, nous retrouvons 4 films américains, 4 grands cinéastes: « Behind the Candelabra » (« Ma vie avec Liberace ») de Steven Soderbergh, « Inside Llewyn Davis » des frères Coen, « The Immigrant » de James Gray, (film annoncé comme « très sombre » dans lequel joue notamment Marion Cotillard, à l’affiche de deux films de cette édition 2013) et « Nebraska » d’Alexander Payne.

    Plusieurs films d’acteurs sont également au programme puisque si Valeria Bruni-Tedeschi aura les honneurs de la sélection officielle avec « Un château en Italie », il y aura également James Franco qui viendra présenter « As I lay dying » à Un Certain Regard ou encore « Miele » de Valeria Golino également à Un Certain Regard.

    Parmi les grands évènements, en plus de l’hommage au cinéma indien et l’hommage à Robert Redford, à signaler l’hommage à la carrière de Jerry Lewis.

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    Parmi les films très attendus, après « Drive », il y aura également « Only god forgives » de Nicolas Winding Refn au sujet suquel Thierry Frémaux a d’ailleurs parlé de « film radical de cette sélection ». « Ne vous attendez pas à Drive 2 », a-t-il ajouté.

    Il a également évoqué le film de Soderbergh, « Ma vie avec Liberace » décidément très prolifique ces derniers temps (je reviendrai prochainement sur le très réussi « Effets secondaires ») film sur le pianiste Liberace, « pas un un biopic complètement » précisant qu’ « il voulait être hors compétition. On l’a convaincu d’être en compétition en particulier parce qu’il a annoncé que c’était son dernier. Or, son 1er a gagné la palme d’or. Nous lui souhaitons le même futur » avant de raconter lui avoir envoyé un long email pour le convaincre, se terminant par « Say yes », ce à quoi Soderbergh a répondu par un laconique et décisif « Yes ». Matt Damon et Michael Douglas, dans la distribution, viendront à Cannes pour l’occasion.

    A propos d’Alexander Payne, Thierry Frémaux a précisé qu’il était « à l’intérieur du système des studios continuant à leur proposer des films que d’habitude ils ne produisent pas. Film que nous avons vu il y a 48H. »

    « Ethan et Joel Coen sont contents de retrouver leur oncle Gilles» a-t-il ironisé (revoyez « Une journée particulière »…) à propos de ce « film qui raconte l’émergence, l’invention et le succès de la Folk song américaine »

    A propos de « The immigrant », le nouveau titre du film de James Gray : « Nous verrons si sa présence à Cannes sera comme d’habitude » a ajouté Thierry Frémaux faisant référence à l’accueil mitigé de la presse à Cannes pour ses précédents films contrastant avec le succès en salles et égratignant gentiment une presse souvent versatile et injustement assassine, en particulier à Cannes. Profitez-en pour revoir le sublime « Two lovers », Un film d’une tendre cruauté, d’une amère beauté, et parfois même d’une drôlerie désenchantée, un thriller intime d’une vertigineuse sensibilité à l’image des sentiments qui s’emparent des personnages principaux, et de l’émotion qui s’empare du spectateur. James Gray parvient à faire d’une histoire a priori simple un très grand film d’une mélancolie d’une beauté déchirante qui nous étreint longtemps encore après le générique de fin.

    Le cinéma asiatique sera également présent avec notamment Takashi Miike avec « Shield of straw », en compétition, pour un « film criminel, de poursuite, policier, qui en dit long de la société japonaise » mais aussi Jia Zhangke, également en compétition officielle : « on apprendra beaucoup de ce qu’est la Chine contemporaine dans ce film à histoires » a ainsi précisé Thierry Frémaux.

    Au programme également, « un film mexicain qui dit que dans la désagrégation absolue que connait ce pays avec la drogue il y a quand même des lueurs d’espoir» ou encore « Le Passé » d’Ashgar Farhadi, thriller psychologique tourné à Paris avec Tahar Rahim et Bérénice Béjo. Tahar Rahim sera donc de retour en compétition après le Grand prix reçu en 2009 par « Un Prophète » de Jacques Audiard et « A perdre la raison » de Joachim Lafosse à Un Certain Regard l’an passé.

    Enfin, la conférence de presse s’est achevée par quelques questions de la presse parmi lesquelles « Est-ce que la crise affecte le cinéma ? », ce à quoi Thierry Frémaux a répondu ceci :

    « La crise a commencé en 2008 et le festival n’a jamais été affecté du point de vue de sa santé économique, jamais en terme de présence, d’accréditation. », « Nous sommes très heureux de la sélection, néanmoins beaucoup de films n’y sont pas n’étant pas présentés », « Plutôt moins une santé éclatante sur le plan artistique et économique. Il est arrivé très souvent que des gens se montrent heureux et surtout soulagés par leur sélection officielle. Je ne révèle pas un secret en disant que le cinéma connaît une petite crise. Le festival s’associe aux débats qui ont lieu en ce moment sur cette notion d’exception culturelle. Nous continuons à dire que le système français produit une bonne santé artistique. »

    Il a terminé en saluant le travail de l’Agence Bronx sur l’affiche dont je vous parlais plus haut et par un judicieux clin d’œil au débat actuel en précisant que « 2 films montrent que l’amour concerne tout le monde », faisant notamment référence au film de Steven Soderbergh «Ma vie avec Liberace ».

    C’est sur ces belles paroles que s’achève ce premier article sur cette sélection qui s’annonce réjouissante et éclectique (bien sûr, j’y reviendrai chaque jour pour la détailler) et que je vous donne rendez-vous chaque jour sur http://inthemoodforfilmfestivals.com pour de nouvelles informations sur le festival, de nouvelles critiques de films, de nouveaux « bons plans ».

    J’en profite pour vous parler de mon roman « Les Orgueilleux » puisqu’il se déroule dans le cadre d’un festival de cinéma et puisqu’il qui sortira début Mai, juste avant le festival. Il sera publié chez Numeriklivres. Ce roman possède un compte twitter http://twitter.com/LesOrgueilleux et une page Facebook http://facebook.com/LesOrgueilleux sur lesquels vous pourrez recevoir de nombreuses informations en avant-première.

    Enfin, je vous recommande également de suivre les pages Facebook de mes blogs pour des infos régulières http://facebook.com/inthemoodforcinema et http://facebook.com/inthemoodforfilmfestivals et mes comptes twitter pour davantage d’informations et ensuite pour me suivre en direct du festival http://twitter.com/moodforcinema et http://twitter.com/moodforcannes .

    En Compétition

    Film d’ouverture    
         
    Baz LUHRMANN THE GREAT GATSBY (H.C.) (GATSBY LE MAGNIFIQUE) 1h45
         
      ***  
         
    Valeria BRUNI-TEDESCHI UN CHÂTEAU EN ITALIE 1h44
         
    Ethan COEN, Joel COEN INSIDE LLEWYN DAVIS 1h45
         
    Arnaud DESPALLIÈRES MICHAEL KOHLHAAS 2h05
         
    Arnaud DESPLECHIN JIMMY P. (PSYCHOTHERAPY OF A PLAINS INDIAN) 2h
         
    Amat ESCALANTE HELI 1h45
         
    Asghar FARHADI LE PASSÉ 2h10
         
    James GRAY THE IMMIGRANT 2h
         
    Mahamat-Saleh HAROUN GRIGRIS 1h40
         
    JIA Zhangke TIAN ZHU DING (A TOUCH OF SIN) 2h15
         
    KORE-EDA Hirokazu SOSHITE CHICHI NI NARU (LIKE FATHER, LIKE SON) 2h
         
    Abdellatif KECHICHE LA VIE D’ADЀLE 3h07
         
    Takashi MIIKE WARA NO TATE (SHIELD OF STRAW) 2h05
         
    François OZON JEUNE ET JOLIE 1h30
         
    Alexander PAYNE NEBRASKA 1h50
         
    Roman POLANSKI LA VÉNUS À LA FOURRURE 1h30
         
    Steven SODERBERGH BEHIND THE CANDELABRA (MA VIE AVEC LIBERACE) 1h58
         
    Paolo SORRENTINO LA GRANDE BELLEZZA (THE GREAT BEAUTY) 2h30
         
    Alex VAN WARMERDAM BORGMAN 1h58
         
    Nicolas WINDING REFN ONLY GOD FORGIVES 1h30
         
      ***  
    Film de clôture    
         
    Jérôme SALLE ZULU (H.C.) 1h50

     

     

     

    Un Certain Regard

    Film d’ouverture    
         
    Sofia COPPOLA THE BLING RING 1h30
         
      ***  
         
    Hany ABU-ASSAD OMAR 1h37
         
    Adolfo ALIX JR. DEATH MARCH 1h45
         
    Ryan COOGLER FRUITVALE STATION 1er film 1h30
         
    Claire DENIS LES SALAUDS 2h
         
    Lav DIAZ NORTE, HANGGANAN NG KASAYSAYAN 4h
         
    James FRANCO AS I LAY DYING 2h
         
    Valeria GOLINO MIELE 1er film 1h36
         
    Alain GUIRAUDIE L’INCONNU DU LAC 1h32
         
    Flora LAU BENDS 1er film 1h32
         
    Rithy PANH L’IMAGE MANQUANTE 1h30
         
    Diego QUEMADA-DIEZ LA JAULA DE ORO 1er film (LA CAGE DORÉE) 1h42
         
    Mohammad RASOULOF ANONYMOUS 2h14
         
    Chloé ROBICHAUD SARAH PRÉFÈRE LA COURSE 1er film 1h34
         
    Rebecca ZLOTOWSKI GRAND CENTRAL 1h35
         

     

    Hors Compétition

     

     

    J.C CHANDOR ALL IS LOST   1h45
           
    Guillaume CANET BLOOD TIES   2h24
           

     

     

     

     

    Séances de minuit

     

     

    Amit KUMAR MONSOON SHOOTOUT 1er film 1h22
         
    Johnnie TO BLIND DETECTIVE 2h07
         

     

     

     

    Hommage à Jerry Lewis

     

     

    Daniel NOAH MAX ROSE   1h26
           

     

     

     

     

    Séances spéciales

     

     

    Stephen FREARS MUHAMMAD ALI’S GREATEST FIGHT 1h37
         
    Roberto MINERVINI STOP THE POUNDING HEART 1h38
         
    Roman POLANSKI WEEK END OF A CHAMPION 1h20
         
    James TOBACK SEDUCED AND ABANDONED 1h35
         
    Cinéfondation : Taisia IGUMENTSEVA OTDAT KONCI 1er film (BITE THE DUST) 1h41
         

     

     

     

    Séance de Gala en l’honneur de l’Inde

     

     

    Anurag KASHYAP, Dibakar BANERJEE, Zoya AKHTAR, Karan JOHAR BOMBAY TALKIES
    Catégories : CONFERENCES DE PRESSE Lien permanent 0 commentaire Pin it! Imprimer
  • 66ème Festival de Cannes : programme et sélection officielle

    En attendant mon compte-rendu complet de la conférence de presse d’annonce de sélection du 66ème Festival de Cannes à laquelle j’ai eu le plaisir d’assisster ce matin, avec mes commentaires sur la sélection (cet article sera complèté dans la journée), retrouvez, ci-dessous, l’enthousiasmante sélection 2013 que je me réjouis d’avance de vous faire suivre en direct pour la 13ème année consécutive ici et surtout sur http://inthemoodforfilmfestivals.com (sur lequel vous pourrez trouver la sélection au bon format) .

    En Compétition

    Film d’ouverture    
         
    Baz LUHRMANN THE GREAT GATSBY (H.C.) (GATSBY LE MAGNIFIQUE) 1h45
         
      ***  
         
    Valeria BRUNI-TEDESCHI UN CHÂTEAU EN ITALIE 1h44
         
    Ethan COEN, Joel COEN INSIDE LLEWYN DAVIS 1h45
         
    Arnaud DESPALLIÈRES MICHAEL KOHLHAAS 2h05
         
    Arnaud DESPLECHIN JIMMY P. (PSYCHOTHERAPY OF A PLAINS INDIAN) 2h
         
    Amat ESCALANTE HELI 1h45
         
    Asghar FARHADI LE PASSÉ 2h10
         
    James GRAY THE IMMIGRANT 2h
         
    Mahamat-Saleh HAROUN GRIGRIS 1h40
         
    JIA Zhangke TIAN ZHU DING (A TOUCH OF SIN) 2h15
         
    KORE-EDA Hirokazu SOSHITE CHICHI NI NARU (LIKE FATHER, LIKE SON) 2h
         
    Abdellatif KECHICHE LA VIE D’ADЀLE 3h07
         
    Takashi MIIKE WARA NO TATE (SHIELD OF STRAW) 2h05
         
    François OZON JEUNE ET JOLIE 1h30
         
    Alexander PAYNE NEBRASKA 1h50
         
    Roman POLANSKI LA VÉNUS À LA FOURRURE 1h30
         
    Steven SODERBERGH BEHIND THE CANDELABRA (MA VIE AVEC LIBERACE) 1h58
         
    Paolo SORRENTINO LA GRANDE BELLEZZA (THE GREAT BEAUTY) 2h30
         
    Alex VAN WARMERDAM BORGMAN 1h58
         
    Nicolas WINDING REFN ONLY GOD FORGIVES 1h30
         
      ***  
    Film de clôture    
         
    Jérôme SALLE ZULU (H.C.) 1h50

     

     

     

    Un Certain Regard

    Film d’ouverture    
         
    Sofia COPPOLA THE BLING RING 1h30
         
      ***  
         
    Hany ABU-ASSAD OMAR 1h37
         
    Adolfo ALIX JR. DEATH MARCH 1h45
         
    Ryan COOGLER FRUITVALE STATION 1er film 1h30
         
    Claire DENIS LES SALAUDS 2h
         
    Lav DIAZ NORTE, HANGGANAN NG KASAYSAYAN 4h
         
    James FRANCO AS I LAY DYING 2h
         
    Valeria GOLINO MIELE 1er film 1h36
         
    Alain GUIRAUDIE L’INCONNU DU LAC 1h32
         
    Flora LAU BENDS 1er film 1h32
         
    Rithy PANH L’IMAGE MANQUANTE 1h30
         
    Diego QUEMADA-DIEZ LA JAULA DE ORO 1er film (LA CAGE DORÉE) 1h42
         
    Mohammad RASOULOF ANONYMOUS 2h14
         
    Chloé ROBICHAUD SARAH PRÉFÈRE LA COURSE 1er film 1h34
         
    Rebecca ZLOTOWSKI GRAND CENTRAL 1h35
         

     

    Hors Compétition

     

     

    J.C CHANDOR ALL IS LOST   1h45
           
    Guillaume CANET BLOOD TIES   2h24
           

     

     

     

     

    Séances de minuit

     

     

    Amit KUMAR MONSOON SHOOTOUT 1er film 1h22
         
    Johnnie TO BLIND DETECTIVE 2h07
         

     

     

     

    Hommage à Jerry Lewis

     

     

    Daniel NOAH MAX ROSE   1h26
           

     

     

     

     

    Séances spéciales

     

     

    Stephen FREARS MUHAMMAD ALI’S GREATEST FIGHT 1h37
         
    Roberto MINERVINI STOP THE POUNDING HEART 1h38
         
    Roman POLANSKI WEEK END OF A CHAMPION 1h20
         
    James TOBACK SEDUCED AND ABANDONED 1h35
         
    Cinéfondation : Taisia IGUMENTSEVA OTDAT KONCI 1er film (BITE THE DUST) 1h41
         

     

     

     

    Séance de Gala en l’honneur de l’Inde

     

     

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  • « The Bling Ring » de Sofia Coppola en ouverture d'Un Certain Regard le jeudi 16 mai

     
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    Le nouveau film « The Bling Ring » de Sofia Coppola, avec Emma Watson dans le rôle-titre, Taïssa Farmiga, Leslie Mann et Kirsten Dunst, sera projeté en Ouverture d'Un Certain Regard le jeudi 16 mai, Un Certain Regard dont le jury sera cette année présidé par Thomas Vinterberg. Je ne manquerai pas de vous en livrer la critique en direct du festival. En attendant, découvrez le synopsis et la bande-annonce.

    Synopsis : L’histoire vraie d’un groupe d’adolescents californiens qui cambriolèrent les maisons de plusieurs célébrités hollywoodiennes d’octobre 2008 à août 2009. Parmi leurs victimes Megan Fox, Orlando Bloom, ou encore Paris Hilton...

    En attendant de découvrir ce nouveau film de Sofia Coppola, je vous propose également ma critique de "Somewhere", le dernier film de Sofia Coppola.

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    Quatrième long-métrage de la cinéaste après « Virgin suicides », « Lost in translation » et « Marie-Antoinette », « Somewhere » a reçu le Lion d’or du dernier Festival de Venise « à l’unanimité » selon le président du jury Quentin Tarantino, malgré l’accueil mitigé que le film avait reçu à la Mostra mais Quentin Tarantino (que certains ont accusé de favoritisme, ce dernier ayant été le compagnon de Sofia Coppola) n’en est pas à sa première remise de prix controversée, on se souvient ainsi de la controverse suite à la palme d’or que le jury cannois qu’il présidait avait attribuée à Michael Moore pour « Fahrenheit 9/11 », en 2004.

    Le synopsis de « Somewhere » n’est pas sans rappeler celui de « Lost in translation » : Johnny Marco (Stephen Dorff), acteur de son état, promène sa lassitude désenchantée dans les couloirs du Château Marmont, célèbre hôtel (réel) de Los Angeles fréquenté par le tout Hollywood, jusqu’au jour où arrive Cléo (Elle Fanning), sa fille de 11 ans. Avec elle, il va enfin se réveiller et révéler, et cesser de tourner en rond pour retrouver le « droit chemin ».

    La première scène nous montre ainsi une voiture (la Ferrari rutilante de l’acteur dont on se demande parfois si le film n’en est pas le spot publicitaire même si, certes, elle n’est pas sans symboles, notamment de son luxueux enfermement ) qui tourne en rond sur un circuit, à l’image de Johnny dans les couloirs du Château Marmont, et de sa vie qui ne semble aller nulle part, et n’être qu’une errance dans les couloirs de l’hôtel où il croise notamment Benicio Del Toro, Aurélien Wiik et Alden Ehrenreich (dont je vous laisse retrouver les très courtes apparitions) mais surtout des silhouettes lascives, fantomatiques et désincarnées quand il n’en ramène pas dans sa chambre, semble-t-il sa seule occupation. Lorsque la gracile, solaire et sage Cléo débarque, il porte un regard nouveau sur ce qui l’entoure, ou même tout simplement il porte un regard, enfin.

    Ce regard c’est celui de la cinéaste, habituée des lieux, gentiment ironique : sur la télévision italienne et ses personnages hauts en couleurs, les conférences de presse aux questions consternantes (dont les questions et la perplexité de l’acteur n’ont pas été sans me rappeler celle-ci, notamment, mais aussi bien d’autres), la promotion contrainte et souvent absurde.

    Si j’ai posé cette question en guise de titre « le cinéma de Sofia Coppola : un effet de mode », thèse que semble d’ailleurs accréditer le public invité hier soir (une majorité de blogueuses …mode , outre quelques acteurs/trices également à la mode comme notamment Géraldine Nakache), c’est parce que la mode est désormais indissociable de Sofia Coppola. Pas seulement parce que cette dernière figure fréquemment dans les magazines féminins à la rubrique mode mais aussi parce que son cinéma, d’ailleurs qu’il se passe au XVIIIème ou en 2010, semble compiler les effets de mode : musicaux (hier Air, aujourd’hui Phoenix, avec la musique de son compagnon Thomas Mars), géographiques (l’hôtel Château Marmont de Los Angeles) ou visuels ( trèèès longs plans fixes ou plans séquences).

    Le problème c’est qu’à force d’être « à la mode », Sofia Coppola nous donne l’impression de regarder la couverture glacée d’un magazine (à moins que ce ne soit délibéré que nous ne voyions rien comme Johnny aveugle à ce qui l’entoure). Le Château Marmont est un lieu décadent nous dit-elle, mais son regard semble s’arrêter à l’apparence, à cette première page sans jamais en franchir réellement le seuil. A l’image du premier plan et de son protagoniste, le cinéma de Sofia Coppola semble par ailleurs tourner en rond : le cadre, les personnages, la fin rappellent ceux de « Lost in translation » (notamment avec ses paroles inaudibles), et on retrouve ses thématiques récurrentes : personnages esseulés, en transition, célébrité.

    Là où « Lost in translation » était avant tout centré sur le scénario (recevant un Oscar, mérité, pour celui-ci), « Somewhere » ressemble davantage à un exercice de style imprégné de cinéma d’auteur français et de Nouvelle Vague(jusqu’au prénom Cléo, probablement en référence à Varda) ou de cinéastes américains comme Gus Van Sant, mais je ne vois toujours pas ce que ce film a de plus qu’un grand nombre de films indépendants américains (notamment ceux projetés en compétition dans le cadre du Festival du Cinéma Américain de Deauville, au moins aussi bons) et donc ce qui justifie son prix à la Mostra.

    Finalement ce film est à l’image de sa réalisatrice qui dégage un charme discret et dont on ne sait si on la trouve charmante à force qu’on nous ait rabâché qu’elle l’était ou si elle l’est réellement. J’avoue n’avoir toujours pas réussi à trancher, et à savoir si son film lui aussi est juste une image ou si il a une réelle consistance. Ou s’il n’est qu’un masque comme celui que Johnny est contraint de porter (au propre comme au figuré). Cela me rappelle d’ailleurs cette anecdote significative, Sofia Coppola passagère connue et anonyme dans un bus et que j’étais la seule à remarquer, témoignant du fait qu’on ne la remarque comme une icône de mode que parce que les magazines nous la désignent comme telle, et je me demande ainsi si ce n’est pas à l’image de son cinéma qui serait « remarquable » car « à la mode ». En tout cas, et pour mon plus grand plaisir, n'a-t-elle pas cédé à une mode: celle des films avec dialogues (quand il y en a) et rythme effrénés pour vous empêcher de réflèchir (ce qui, en général, serait fortement nuisible aux films en question).

    « Somewhere », à la fois très dépouillé et stylisé (qualité et défaut d’un premier film dont il a les accents), n’est donc néanmoins pas dénué de charme ou de grâce (par exemple le temps d’un survol en hélicoptère où Johnny prend la mesure de la beauté du monde, en tout cas de son monde, d’une danse aérienne sur la glace, ou d’une caméra qui s’éloigne lentement, prenant du recul comme Johnny va le faire progressivement), et son ironie désenchantée est plutôt réjouissante. La photographie langoureuse d’Harris Savides (notamment chef opérateur de « Gerry », "Elephant", "Whatever works", "The Game", ou « The Yards »), les plans lancinants souvent intelligemment métaphoriques retiennent notre attention et, malgré la lenteur, ne laissent jamais l’ennui s’installer mais nous permettent au contraire de nous laisser porter par l’atmosphère du Château Marmont et, comme Johnny d’en éprouver les facéties étouffantes. Stephen Dorff est parfaitement crédible en acteur débraillé, lucide, blasé et passif que tout le monde trouve en pleine forme, et la jeune Elle Fanning dégage une grâce, une maturité et une justesse rares qui illuminent le film et promettent une jolie carrière. Ils forment un duo tendre et attachant, crédible.

    Malgré cela, ce « Somewhere » certes indéniablement plein de charme, m’a laissée sur ma faim, et je m’interroge encore pour savoir si cette longue route droite mène réellement quelque part et si, plus encore qu’intimiste, ce film n’en est pas démesurément personnel, voire narcissique, pour oublier d’être ce qu’est tout grand, voire tout bon film, et ce qu’étaient à mon sens les excellents « Lost in translation » et « Marie-Antoinette » : universels.

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  • Programme et sélection officielle du Festival de Cannes 2013 : conférence de presse en direct

    C'est demain, à 11H, qu'aura lieu la conférence de presse d'annonce de la sélection du 66ème Festival de Cannes par Gilles Jacob et Thierry Frémaux. Je vous propose de me suivre en direct sur twitter sur http://twitter.com/moodforcinema . Des éléments du programme ont d'ores et déjà été dévoilés, retrouvez-les sur mon site consacré au Festival de Cannes http://inthemoodforfilmfestivals.com sur lequel vous pourrez aussi trouver de très nombreuses rubriques et informations sur le Festival de Cannes. Accédez à ce site en cliquant sur la photo ci-dessous.

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    Catégories : CONFERENCES DE PRESSE Lien permanent 0 commentaire Pin it! Imprimer
  • Sélection des courts-métrages du Festival de Cannes 2013

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    Alors que la Sélection officielle des longs métrages du 66e Festival de Cannes sera présentée jeudi 18 avril (vous pourrez suivre mon live tweet en direct de la conférence dès 11h sur http://twitter.com/moodforcinema ) , celle des courts métrages est dévoilée en avant-première.

    C’est le jury de la Cinéfondation et des courts métrages, présidé par Jane CAMPION, qui récompensera les meilleurs films de la Compétition des courts métrages et de la sélection Cinéfondation.




    LA COMPÉTITION DES COURTS METRAGES 2013



    Cette année, le comité de sélection a reçu 3500 courts métrages, représentant 132 pays de production différents.

    Neuf films vont concourir en 2013 pour la Palme d’or du court-métrage, qui sera remise par Jane Campion, Présidente du Jury, lors de la Cérémonie de clôture du 66e Festival de Cannes, le 26 mai prochain.
    Pour la première fois, un film palestinien participe à la compétition des courts métrages.

     

     

     

     

    LES COURTS METRAGES EN COMPETITION:

     

     

    Ali ASGARI BISHTAR AZ DO SAAT
    (More than two Hours)
    15’ Iran
           
    Mohammed ABOU NASSER,
    Ahmad ABOU NASSER
    CONDOM LEAD 14’ Palestine, Jordanie
           
    Gudmundur Arnar GUDMUNDSSON HVALFJORDUR
    (Whale Valley)
    15’ Islande, Danemark
           
    SASAKI Omoi INSEKI TO IMPOTENCE
    (The Meteorite and Impotence)
    10’ Japon
           
    Gilles COULIER MONT BLANC 14' Belgique
           
    Elzbieta BENKOWSKA OLENA 14’ Pologne
           
    Annarita ZAMBRANO OPHELIA 15’ France
           

    MOON Byounggon

    SAFE

    13’ Corée du Sud
           
    Adriano VALERIO 37°4 S 11’ France
           

     

     

     

    LA SÉLECTION CINÉFONDATION 2013



    La Sélection Cinéfondation a choisi dix-huit films (14 fictions et 4 animations) parmi les 1550 qui ont été présentés cette année par 277 écoles du monde entier.

    La Sélection reflète la diversité de l’enseignement du cinéma en mettant l’accent sur la qualité du travail d’écoles moins reconnues que les références traditionnelles. Cet élargissement du champ d’investigation est significatif cette année, avec un tiers d’écoles en sélection pour la première fois et un pays, le Chili, jamais encore représenté.

    Les trois Prix de la Cinéfondation seront remis lors d’une cérémonie précédant la projection des films primés le vendredi 24 mai, salle Buñuel.

     

     

     

    LA SÉLECTION CINÉFONDATION:

     

     

    Evgeny BYALO THE NORM OF LIFE 23’ High Courses for Scriptwriters and Film Directors
    Russie
           
    Ana CARO THE MAGNIFICENT LION BOY 10’ NFTS
    Royaume-Uni
           
    Eliška CHYTKOVÁ O ŠUNCE 6’ Tomas Bata University in Zlίn
    République Tchèque
           
    Navid DANESH DUET 24’ Karnameh Film School
    Iran
           
    Gan DE LANGE BABAGA 26’ The Sam Spiegel Film & TV School
    Israël
           
    Anahita GHAZVINIZADEH NEEDLE 21’ The School of the Art Institute of Chicago
    États-Unis
           
    Sarah HIRTT EN ATTENDANT LE DÉGEL 20’ INSAS
    Belgique
           

    Alejandro IGLESIAS

    MENDIZÁBAL

    CONTRAFÁBULA DE UNA NIÑA DISECADA

    25’ CCC
    Mexique
           
    Joey IZZO STEPSISTER 18’ San Francisco State University
    États-Unis
           
    JOW Zhi Wei AU-DELÀ DE L’HIVER 19' Le Fresnoy
    France
           
    Tudor Cristian JURGIU ÎN ACVARIU 20' UNATC
    Roumanie
           
    KIM Soo-Jin SEON 27' Chung-Ang University
    Corée du Sud
           
    Camila LUNA TOLEDO ASUNCIÓN 21' Pontificia Universidad Católica
    Chili
           
    Jefferson MONEO GOING SOUTH 15' Columbia University
    États-Unis
           
    Małgorzata RŻANEK DANSE MACABRE 5' Academy of Fine Arts in Warsaw
    Pologne
           
    Sebastián SCHJAER MAÑANA TODAS LAS COSAS 17' UCINE
    Argentine
           
    Vladilen VIERNY EXIL 16' La fémis
    France
           
    Matúš VIZÁR PANDY 12' FAMU
    République Tchèque
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  • Talents Cannes Adami 2013

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    Les « Talents Cannes ADami » sont des projections auxquelles j’assiste chaque année avec plaisir, l’occasion de découvrir des courts-métrages inédits, insolites, souvent de qualité et des comédiens de talent.

    La société de production Mon Voisin Productions (Antoine Le Carpentier, Michel Mintrot et Dominique Besnehard) s’est, cette année, associée à l’opération Talents Cannes Adami 2013 pour coproduire 7 courts métrages autour du thème : les moments forts de la vie d’un acteur, d’une actrice.
    22 comédien(ne)s ont été sélectionnés parmi 942 postulants.
    La réalisation des 7 courts métrages a été confiée à des comédien(ne)s issus des promotions antérieures :

    - Aure Atika (Talents Cannes 1994) : « On ne badine pas avec Rosette »

    avec Sarah Stern, Alexandra Roth, Benjamin Wangermée et Héléna Soubeyrand

    - Léa Drucker (Talents Cannes 1995) : « Jeudi 15H » avec Natalie Beder et Estéban Carvajal Alegria

    - Clément Sibony (Talents Cannes 1996) : « Not to be » avec Bellamine Abdelmalek et Julia Piaton

    - Elodie Navarre (Talents Cannes 1996) : « Ce sera tout pour aujourd’hui » avec Maud Baecker, Sigrid Bouaziz, Bartholomew Boutellis et David Houri

    - Tomer Sisley (Talents Cannes 1999) : « Faites l’amour ! » avec Margot Bancilhon et Vincent Heneine

    - Alice Taglioni (Talents Cannes 2002) : « C’est fini avec Loïc » avec Lucile de San José Sbrissa, Johann Dionnet, Pierre Cachia et Louis Thelier

    - Pierre Niney (Talents Cannes 2007) : « Pour le rôle » avec François Civil, Yann Sorton, Brice Hillairet et Noémie Merlant

    Ces 7 courts-métrages seront projetés dans le cadre du Festival de Cannes, le lundi 20 mai 2013 à 15h00, salle Buñuel. Les jeunes comédien(ne)s qui joueront dans les courts-métrages découvriront les films le jour de cette projection.

    D’autres projections seront organisées pendant le Festival de Cannes en partenariat avec la Semaine de la Critique et l’Acid.

    Par ailleurs, les films seront diffusés sur Paris Première le lundi 20 mai à partir de 22h40 et sur France 4 le mercredi 22 mai à partir de 23h25.

    Suivez-moi en direct du Festival de Cannes du 15 au 26 Mai sur http://inthemoodforfilmfestivals.com .

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