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CLÔTURE (cérémonies/films) - Page 2

  • "Thérèse Desqueyroux" de Claude Miller en clôture du 65ème Festival de Cannes


    Eddy Brière © Les Films du 24 - UGC Distribution

    En attendant la conférence de presse officielle du Festival demain matin à laquelle je serai (à suivre en direct sur twitter, http://twitter.com/moodforcinema ) dès 11 h, une dernière annonce: celle du film de clôture qui sera donc "Thérèse Desqueyroux" de Claude Miller, l'adaptation du roman de François Mauriac que j'attends de découvrir avec impatience, d'abord parce que j'ai toujours beaucoup aimé le cinéma de Claude Miller et ensuite parce que c'est un roman qui m'a beaucoup marquée, je suis donc impatiente de découvrir cette adaptation. Une belle idée que de projeter ce film en clôture pour rendre hommage à ce grand cinéaste.

    Claude Miller fait partie de ces cinéastes qui ont bercé mes premières années de cinéphile. Je ne compte plus le nombre de fois où j'ai vu "Garde de vue"  dont les interprètes, les dialogues, la sobriété efficace de la mise en scène me fascinent autant à chaque fois. Je me souviens aussi de la master class qu'il avait donné au Master dont je faisais partie, de sa passion communicative. Pour lui rendre hommage, je vous propose ci-dessous la critique d'un de ses derniers films, "Un secret" et le communiqué de presse du festival à ce sujet ci-dessous.

    Thérèse Desqueyroux de Claude Miller, avec Audrey Tautou dans le rôle-titre, Gilles Lellouche et Anaïs Demoustier, sera projeté en clôture du 65e Festival de Cannes, le 27 mai, dans le Grand Théâtre Lumière du Palais des Festivals.
    Ce sera en adaptant «Thérèse Desqueyroux», le roman de François Mauriac, que Claude Miller aura signé son ultime film. Emporté par la maladie le 4 avril dernier, peu après en avoir terminé le montage, il achève ainsi une œuvre immense à laquelle Cannes et tous les admirateurs du cinéaste seront heureux de rendre hommage.
    « Ce qui me passionne dans la démarche cinématographique, c'est de m'attacher au plus près au jeu des apparences, gestes, regards, comportements et d'essayer de faire deviner l'intérieur des êtres, leur jardin secret, alors qu'on ne voit d'eux que l'extérieur »
    Elève de la Nouvelle Vague et assistant de François Truffaut, Claude Miller « cinéaste de l’intime », a créé au fil de son œuvre un univers qui a su toucher un vaste public, de La meilleure façon de marcher (1976) à Garde à vue (1981), de Mortelle randonnée (1983) à l’Accompagnatrice (1992) et Un secret (2007), du Prix Delluc pour l’Effrontée (1985) au prix du Jury à Cannes pour la Classe de neige (1998). Cinéaste engagé, il a également présidé l’Association des réalisateurs producteurs et participé au « Club des 13 », groupe de réflexion pour une réforme du système de production.
    En lui dédiant sa soirée de clôture, le Festival de Cannes, accompagné de sa famille, de ses amis, de ses producteurs, de ses distributeurs, est heureux de saluer la mémoire de Claude Miller.

    Critique de "Un secret" de Claude Miller

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    Un petit garçon malingre, François, voit indistinctement son image à travers un miroir tacheté de noir. Ce premier plan en dit déjà tellement... Puis, ce petit garçon, à travers son regard d'adulte, (interprété par Mathieu Amalric) nous raconte son histoire et celle de ses parents, Maxime (Patrick Bruel) et Tania (Cécile de France), l'histoire qu'il a apprise de la bouche de Louise (Julie Depardieu), la voisine et amie : l'histoire d'un secret.

     

    Dans un des plans suivants, le même petit garçon marche à côté de sa mère Tania, Tania dont on ne voit d'abord que le corps sculptural qui contraste tellement avec celui, si frêle, du petit garçon. Un petit garçon qui s'imagine un frère beau et glorieux au point de laisser une assiette à table pour lui, devant le regard terrassé de ses parents comme si le poids du secret, de cet enclos de silence, devenu celui de l'inconscient, avait tellement pesé sur sa famille qu'il avait deviné sans savoir.

     

    Les images du passé, en couleurs, alternent judicieusement avec celles du présent, en noir et blanc, (dans le roman le passé est écrit au présent et inversement) un présent que le passé pourtant si sombre, va venir éclairer en révélant l'existence de ce frère, Simon, à l'époque où Maxime s'appelait encore Grinberg et non Grimbert, ces deux lettres pour lui porteuses de mort, porteuses aussi de son douloureux secret profondément enfoui.

     

    Revenons à ce premier plan auquel de nombreux autres feront ensuite songer : ces plans de corps sublimes au bord de la piscine, au milieu de couleurs chaudes, d'une gaieté insolente. Le dos nu de Tania lorsque Maxime la voit pour la première fois. Son corps qui, dans une acrobatie parfaite, fend l'air et le bleu du ciel puis de la piscine, lorsqu'elle plonge. Les corps décharnés et sans vie des camps. Les corps, leur force et leur fragilité, symboles de vie et de mort, tout le temps mis en parallèle. Ce corps que Maxime sculpte jour après jour, ce corps qui nie presque son identité juive à une époque où le régime nazi fait l'apologie du corps, à une époque où les images de Jeux Olympiques filmées par Leni Riefenstahl défilent sur les écrans, à une époque où il faut porter une étoile sur le cœur, une étoile que Maxime refuse de porter, parce que, pour lui, montrer son identité juive signifie souffrir, mourir et faire prendre des risques à son enfant. Le corps, encore, de François, cet enfant si chétif que son père regarde avec des éclairs d'amertume, cet enfant qui « lui a échappé », cet enfant qui suscite une douloureuse et cynique réminiscence de son passé. Pourquoi ? C'est ce fameux secret que je ne vous dévoilerai pas ici. Celui de trois amours fous qui font déraisonner, qui s'entrechoquent finalement, qui se croisent et qui bouleversent plusieurs existences.

     

    L'ambiguïté du personnage de Maxime parcourt et enrichit tout le film : Maxime qui exhibe son corps, qui nie presque sa judaïté, qui fera dire à son père sur le ton de l'humour, certes, qu'il a un fils antisémite, à qui dans son roman Philippe Grimbert attribue des « ambitions de dandy ». L'ambiguïté est encore accrue quand il tombe amoureux de Tania : une femme blonde aux yeux bleus, sportive comme lui, et ce qui n'arrange rien, sa belle sœur, dont il tombe amoureux, pour couronner le tout, le jour de son mariage. Tania, si différente de sa femme, Hannah (Ludivive Sagnier), la timide, la mère parfaite, plus mère que femme dans le regard de Maxime, dans son regard hypnotisé par Tania, son double, celle qui lui ressemble tellement. Hanah : celle pour qui Maxime est pourtant tout. Et qui le signifiera tragiquement.

     

    Avec Un Secret, Claude Miller a fait beaucoup plus que transcrire en images le roman éponyme de Philippe Grimbert, il a écrit et réalisé une adaptation particulièrement sensible et personnelle, d'abord par la manière dont il filme les corps, les mains qui s'accrochent les unes aux autres, les mains qui en disent tant, et puis ces regards lourds de sens, de vie, de désespoir, de passion, magnifiquement orchestrés par le chef d'orchestre Claude Miller pour nous donner cette mélodie bouleversante du passé. Par la manière dont présent et passé se répondent. Comme ce plan de François qui regarde son père à travers le grillage d'un court de tennis. Un grillage qui rappelle celui, abject, du passé, des camps.

     

    Passé et présent se répondent constamment en un vibrant écho. L'entrelacement de temporalités rendait d'ailleurs le roman quasiment inadaptable, selon les propres propos de Philippe Grimbert. Claude Miller y est pourtant admirablement parvenu. Echo entre le passé et le présent donc, Echo c'est aussi le nom du chien dans le roman. Celui dont la mort accidentelle fera ressurgir le passé, cette douleur ineffable intériorisée pendant tant d'années. Maxime s'effondre alors sur la mort de son chien alors qu'il avait surmonté les autres. Il s'effondre, enfin abattu par le silence meurtrier, le poids du secret et de la culpabilité.

     

    Ce n'est pas « le » secret seulement que raconte ce film mais « un » secret, un secret parmi tant d'autres, parmi tous ceux que cette époque a engendrés. Des secrets qui s'emboîtent et dont la révélation devient insoluble. Doit-on et peut-on tout dire ?

     

    La chanson de Charles Trenet, Tout ça c'est pour nous, est d'une douloureuse légèreté. La musique, l'autre, pourtant sublime, qui était dans la première version que j'ai vue en février ne subsiste que dans la bande annonce : la preuve que Claude Miller a voulu éviter l'outrance mélodramatique. Son film n'en a pas besoin.

     

    Claude Miller signe en effet un film d'une intensité et d'une densité dramatiques rares, empreint de la passion irrépressible, tragiquement sublime, qui s'empare de Maxime et Tania. Il nous raconte une transgression amoureuse, une passion dévastatrice, une quête d'identité, un tango des corps : un grand film tout simplement où il témoigne de l'acuité de son regard de metteur en scène (il témoigne d'ailleurs aussi dans un autre sens : il témoigne aussi de son passé), de ces films qui vous font frissonner, vous étreignent, vous bouleversent, tout simplement et ne vous bouleversent pas avec des « recettes » mais subrepticement, sincèrement.

     

    Claude Miller offre là à Ludivine Sagnier, Julie Depardieu, Patrick Bruel et Cécile de France un de leurs plus beaux rôles. Ces deux derniers ne jouent pas, leur passion dévaste l'écran, l'envahit, en déborde. Une fatale évidence.

     

    Le psychanalyste Philippe Grimbert a écrit ce livre, en grande partie autobiographique, après la découverte d'un cimetière de chiens dans le jardin de la fille de Pierre Laval. Là, les dates qui pourraient être celles d'enfants morts dans les camps, s'alignent avec obscénité, alors que les enfants morts pendant la guerre n'ont même pas eu de tombe, eux, n'ont pas eu droit à une sépulture et sont partis en fumée. De cette découverte indécente est né ce livre. Ce film et ce livre constituent le tombeau de ces enfants et participent au devoir de mémoire. Parce que l'oubli est une menace constante, parce que l'Histoire se complait trop souvent dans une amnésie périlleuse. Et puis, pour que le petit garçon, qui a délivré son père de son secret, distingue enfin une image précise dans le miroir... L'image de son passé et de son identité et de son corps retrouvés.

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  • Bilan du 64ème Festival de Cannes et retour sur le palmarès de ce Festival de Cannes 2011

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    Par ce bilan, une semaine après la clôture de ce 64ème Festival de Cannes, je vais tenter de répondre à cette question qui revient chaque jour, et qui me replonge délicieusement mais avec nostalgie dans mes nombreux souvenirs, et à laquelle je ne peux bien souvent répondre par autre chose que par un large sourire énigmatique ou un galimatias extatique tant ce festival a brassé d’émotions bien souvent ineffables : comment était cette édition 2011 du Festival de Cannes ?  Pas encore tout à fait dégrisée de cinéma, d’illusions, de légèreté, d’esquisses de rêves impossibles, de cette euphorie étrange et jouissive provoquée par ce mélange subtil de cinéma et de vie qui y ressemble là-bas plus qu’ailleurs et qui vous fait oublier la fatigue et le temps qui passe et que cela ne peut durer toujours et qu’il existe un ailleurs où tout ne tourne pas autour du cinéma,  je vais tenter de faire le tri dans mes souvenirs encore joyeusement embrumés.  Sans doute, de loin, le festival ne dure-t-il que onze petits jours mais vécu de l’intérieur l’intensité de chaque journée en fait un tour du monde émotionnel qu’il est bien difficile de retranscrire avec justesse une fois revenue chez soi et à ce que certains appellent réalité (une notion que je revendique de n’appréhender encore pas très bien).

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    Comment répondre quand tant d’images, de couleurs, de sensations, de musiques, de visages défilent dans mes souvenirs  dont, pour un certain nombre, je me demande s’ils étaient réels ou le fruit de mon imagination  débordante qui, telle celle du héros de Woody Allen, dans « Minuit à Paris », me ferait confondre la réalité et mon « âge d’or »? C’est comme ça que cela a commencé pourtant : par une déclaration d’amour à Paris, au pouvoir de l’illusion, de l’imagination,  à la magie de Paris et du cinéma qui permet de croire à tout, même qu’il est possible au passé et au présent de se rencontrer et s’étreindre, une déclaration d’amour au cinéma  évasion salutaire  «  dans une époque bruyante et compliquée ». Cela a commencé par Mélanie Laurent qui déclarait « Cannes, c’est magique », malgré tout ce qui n’y est pas aussi à Cannes et que, cette année, sans doute ensorcelée par Woody Allen, je n’ai pas vu ou en tout cas ai préféré ignorer : les blasés, ha-ra-ssés, cyniques, las, étrangement amnésiques, et les acharnés à paraître tout cela à la fois. Cela a commencé par la voix entraînante de Jamie Cullum chantant un « New York » qui n’a cessé de m’accompagner, refrain joyeux et teinté d’une douce mélancolie entendu comme une litanie du vip room à la Terrazza Martini, du club Albane au patio Canal + où, au choix, les soirées se terminaient dans un étourdissant tumulte. Oui, une douce mélancolie.  Comme un signe prémonitoire puisque c’est le titre du film de ce festival qui m’a sans doute le plus marquée : « Melancholia », sans doute victime au palmarès des déclarations désastreuses de son réalisateur, après avoir été exclu du festival quelques jours avant la clôture afin que l’œuvre soit dissociée du cinéaste.

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     Mais aurait-il été possible de lui attribuer la palme d’or sans entacher l’image du festival ? Il l’aurait pourtant, à mon sens, beaucoup plus méritée que « The Tree of life », le vertige mystique et  poème hypnotique de Terrence Malick à la réalisation  certes d’une virtuosité époustouflante,  aussi fascinant,  audacieux, ambitieux qu’agaçant, qui a aussi le mérite de nous rappeler que le cinéma n’est jamais aussi beau que lorsqu’il est un art insaisissable et non un produit de consommation cadenassé, une expérience cinématographique qui sonde le cosmos avec lyrisme pour appréhender la douleur intolérable de la perte d’un enfant et la vanité, l’absurdité, la brièveté de l’existence.

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    Mais comment aurais-je pu ne pas être envoûtée par le film de Lars Von Trier, aux accents viscontiens (« Le Guépard » et « Ludwig » ne racontant finalement pas autre chose que la déliquescence d’un monde et d’une certaine manière la fin du monde) étant inconditionnelle du cinéaste italien en question ? Dès la séquence d’ouverture (une succession de séquences et photos sur la musique de Wagner mêlant les images de Justine –Kirsten Dunst et les images de la collision cosmique), j’ai été éblouie, subjuguée. Après cette séquence éblouissante, Lars von Trier nous emmène dans un château en Suède, cadre à la fois familier et intemporel, contemporain et anachronique, lieu du mariage de Justine, hermétique au bonheur. La première partie lui est consacrée tandis que la seconde est consacrée à sa sœur Claire (Charlotte Gainsbourg). La première est aussi mal à l’aise avec l’existence que la seconde semble la maitriser jusqu’à ce que la menaçante planète « Melancholia » n’inverse les rôles, cette planète miroir allégorique des tourments de Justine provoquant chez tous cette peur qui l’étreint constamment, et la rassurant quand elle effraie les autres pour qui, jusque là, sa propre mélancolie était incompréhensible. Melancholia, c’est aussi le titre d’un poème de Théophile Gautier et d’un autre de Victor Hugo (extrait des « Contemplations ») et le titre que Sartre voulait initialement donner à « La nausée », en référence à une gravure de Dürer dont c’est également le titre. Le film de Lars von Trier est la transposition visuelle de tout cela, ce romantisme désenchanté et cruel. C’est aussi  un poème vertigineux, une peinture éblouissante, un opéra tragiquement romantique, bref une œuvre d’art à part entière. Un tableau cruel d’un monde qui se meurt ( dont la première partie fait penser à « Festen » de Vinterberg) dans lequel rien n’échappe au regard acéré du cinéaste : ni la lâcheté, ni la misanthropie, et encore moins la tristesse incurable, la solitude glaçante face à cette « Mélancholia », planète vorace et assassine, comme l’est la mélancolie dévorante de Justine. Lars von Trier parvient de surcroît à instaurer un véritable suspense qui s’achève par une scène redoutablement tragique d’une beauté saisissante aussi sombre que poignante et captivante qui, à elle seule, aurait justifié une palme d’or. Un film inclassable, qui mêle les genres, à contre-courant, à la fois pessimiste et éblouissant, l’histoire d’une héroïne  incapable d’être heureuse dans une époque qui galvaude cet état précieux et rare avec cette expression exaspérante « que du bonheur ». Le jury en a d’ailleurs semble-t-il débattu. Ainsi, selon Olivier Assayas, lors de la conférence de presse du jury : « En ce qui me concerne, c’est un de ses meilleurs films. Je pense que c’est un grand film. Je pense que nous sommes tous d’’accord pour condamner ce qui a été dit dans la conférence de presse. C’est une œuvre d’art accomplie. » Kirsten Dunst incarne la mélancolie à la perfection dans un rôle écrit au départ pour Penelope Cruz. Lui attribuer le prix d’interprétation féminine était sans doute une manière judicieuse pour le jury de récompenser le film sans l’associer directement au cinéaste et à ses propos, lequel cinéaste permet pour la troisième fois à une de ses comédiennes d’obtenir le prix d’interprétation cannois.

    Quel casse-tête d’ailleurs que ce palmarès sans doute pour le jury qui, certainement, a dû répondre à cette question : qu’est-ce qu’une œuvre de cinéma ? Evidemment pas forcément le film le plus évident, le plus accessible. Au contraire, peut-être le plus impalpable ? Et à celle-ci : qu’est-ce qu’une palme d’or ? Un film avec une portée sociale, politique, philosophique ? Un film intemporel ? Un film qui exprime une idée ou une situation complexe avec simplicité ? Un film à la réalisation complexe qui exprime une idée simple ? Un film qui échappe à toute catégorisation ? Un film qui porte l’art cinématographique et chacune de ses composantes à son paroxysme ? Un film qui nous transporte, nous éblouit, nous émeut ? Un film qui nous questionne ? Un film qui nous apporte des réponses ? Comment comparer « The Artist » à « The tree of life », « Michael » à « Habemus Papam » ? Comment décider que l’un mérité la récompense suprême et non l’autre ?

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    Lors de la conférence de presse du jury Robert de Niro a ainsi expliqué le choix du jury pour la palme d’or décernée à « The Tree of life » : « La plupart d’entre nous avons senti que c’était LE film, que cela avait  la grandeur, l’ampleur, l’importance, l’impact, les intentions qui semblaient correspondre à la palme d’or ». Le jury se démarque ainsi des palmes plus politiques ou sociales de ces dernières années, avec un palmarès équilibré et éclectique (peut-être aussi plus consensuel) à l’image de l’édition 2011 qui,  cette année, a réuni tous les genres, tous les styles, tous les tons faisant de cette sélection cannoise 2011 une radiographie magistrale de la diversité, de l’inventivité du cinéma mondial (et par ailleurs de la vitalité du cinéma français). Un cinéma qui s’est beaucoup intéressé à l’enfance meurtrie, au corps malmené, à l’infiniment grand et à l’infiniment petit, à la politique, mais qui, d’une manière ou d’une autre, a fait surgir la « grâce », l’espoir ou la générosité. Une sélection avec un record de films teintés de comédie après une sélection 2010 dont l’âpreté reflétait celle de la crise.

    Difficile sans doute pour le jury de ne pas primer « The Artist » de Michel Hazanavicus, film muet en noir et blanc, si différent des films habituellement primés à Cannes, passé à la dernière minute de hors compétition à la compétition. D’autant plus difficile de ne pas primer ce film qu’il s’agit un hommage au cinéma, à sa magie étincelante, à son histoire, mais aussi et avant tout aux artistes, à leur orgueil doublé de solitude, parfois destructrice…et donc d’une certaine manière à Cannes. Film éblouissant, réjouissant, émouvant qui convoque de nombreux souvenirs de cinéma. Déclaration d’amour au cinéma qui ressemble à tant de films du passé et à aucun autre film contemporain dont la réalisation est étonnamment inspirée (dans les deux sens du terme d’ailleurs puisque, en conférence de presse, Michel Hazanavicius a revendiqué son inspiration et même avoir « volé » certains cinéastes). Film burlesque, inventif, malin et touchant. Parce que l’émotion n’est pas ce qui prime pour une palme d’or (mais qu’est-ce qui prime pour une œuvre, vaste question…), le jury a choisi de récompenser l’acteur qui l’incarne,  cet « artiste » auquel le film est un hommage.  Une récompense méritée et qui consacre une carrière construite pas-à-pas et qui n’en est sans doute qu’à ses débuts (on évoque maintenant une sélection aux prochains Oscars.  Allez, je prends d’ores et déjà le pari non seulement d’une sélection mais aussi d’un Oscar à la clé ).

    Sans doute le choix pour le jury du prix d’interprétation masculine a-t-il été cornélien, Sean Penn métamorphosé, transfiguré dans le film de Paolo Sorrentino, "This must be the place", étant réellement exceptionnel ! Robert De Niro a ainsi déclaré lors de la conférence de presse du jury : «« J’ai beaucoup aimé le film de Sorrentino, je pense que Sean Penn est exceptionnel dans ce film ».    Le film de Sorrentino est ainsi le grand absent de ce palmarès même s’il a reçu le prix du jury œcuménique. Beaucoup de spectateurs ont été décontenancés par le mélange de genres dans l’histoire de ce chanteur de rock déchu, à la fois pathétique, touchant, ridicule, flamboyant, décalé, qui dans la deuxième partie part à la recherche d’un ancien tortionnaire nazi puis qui se transforme en  parcours initiatique. La photographie ( qui fait penser aux peintures de Hopper), l’interprétation, la bande originale, le ton faisaient de ce film un de mes coups de cœur de cette édition 2011 et un prétendant idéal au prix du jury attribué à « Polisse » , le bel hommage de Maïwenn aux policiers de la BPM, à leur dévorant métier et leur dévouement,  un constat effroyable sur la noirceur humaine dont la fin est bouleversante de beauté tragique, ces deux corps qui s’élancent, et font éclater ou taire la vérité, inadmissible, naitre l’espoir ou mourir de désespoir. Un film agaçant, intense, marquant, bouleversant, parfois même (sombrement) drôle.

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    Si de nombreux habitués étaient en sélection cette année : Moretti, Bilge Ceylan, Almodovar, les Dardenne, Kaurismaki… ils ont une nouvelle fois réussi à me surprendre. Almodovar avec son film le plus sombre, le plus inquiétant, horriblement fascinant, au scénario et à la mise en scène ciselés au scalpel, incroyablement maîtrisé, qui lui aussi mélange les genres avec une habileté déconcertante, se renouvèle sans renier ses thématiques habituelles. Les Dardenne, couronnés du Grand prix pour leur « Gamin au vélo » au contraire avec leur film visuellement le plus lumineux, aussi le plus populaire (pas mon préféré mais où leur direction d’acteur est une nouvelle fois remarquable), un film enragé, énergique, puissant, tendre et lucide  qui a la force et  la beauté sombre d’un concerto de Beethoven et une puissance, une émotion indéniables et qui n’enlèvent rien à la pudeur caractéristique du cinéma des Dardenne qui ont peut-être frôlé une troisième palme d’or…

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    Autre oublié du palmarès : « Michael » le premier film de Markus Schleinzer sur « les cinq derniers mois de la vie commune forcée d’un garçon de dix ans avec un homme de 35 ans », et qui dresse de cet homme un portrait affreusement normal, effroyablement quelconque, mais surtout sans aucun sensationnalisme, et qui aurait mérité là aussi un prix du jury. Un film fortement influencé par le cinéma de Haneke avec qui il a longtemps travaillé. Souhaitons-lui le même parcours…

    Oublié également le  film de Moretti, "Habemus papam", qui aurait mérité un prix du scénario, mon fou rire du festival,  dont Robert de Niro  a dit en conférence de presse : « Michel Piccoli est remarquable, Nani Moretti est exceptionnel. Tout est exceptionnel. Encore une fois nos décisions ont été difficiles à prendre. Il faut bien faire des choix, cela n’enlève rien aux films qui n’ont pas eu de prix. »

    Je ne me prononcerai pas sur le prix de la mise en scène attribué à Nicolas Winding  Refn pour « Drive » ni sur le grand prix ex-æquo reçu par  Nuri Bilge Ceylan n’ayant vu ni l’un ni l’autre… même si j’aurais préféré que le prix de la mise en scène soit dévolu à Almodovar qui, cette année encore, passera à côté de la palme d’or, et même du palmarès après son sublime « Etreintes brisées » il y a deux ans qui, déjà, n’avait rien obtenu.

    Le prix du scénario est revenu à la comédie maligne de Joseph Cedar « Footnote », un prix justifié pour une comédie israélienne ET universelle.

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    Dans les autres sélections, j’aurais eu deux coups de cœur : le premier c’est  «La guerre est déclarée » de Valérie Donzelli, projeté en ouverture de la Semaine de la Critique. Une déclaration de guerre mais surtout d’amour. Un hymne à la vie, au courage, à la fugacité du bonheur, un film plein de douce fantaisie, avec une inspiration toujours très truffaldienne, et jamais mièvre.  Mon autre coup de cœur dans les sections parallèles, c’est « Elena »   (qui a reçu le prix spécial du jury Un Certain Regard), troisième long-métrage d’Andreï Zvianguintsev après « Le Retour » et « Le Bannissement », un film à la fois glacial, beau et cruel.

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    J’aurais vu moins de films sans doute cette année, mais dégusté  chacun d’entre eux et chaque moment de ces 11 jours palpitants et pas seulement dans les salles de cinéma.   De ce festival qui a tenu ses belles promesses, je retiendrai : un petit-déjeuner sur le toit du palais des festivals accueillis par un Thierry Frémaux toujours aussi enthousiaste, de magnifiques rencontres, l’énergie électrique de Keziah Jones, la musique envoûtante de Craig Armstrong, l’envie viscérale d’écrire qui l’emporte toujours, la frustration de ne pas en avoir toujours eu le temps,  les étranges étreintes entre passé et présent (pas seulement dans le film de Woody Allen), le redoutable silence après la frénésie, des discussions à refaire le monde-souvent celui du cinéma- à n’en plus finir à des heures indues et dans des lieux improbables, des soirées sur la plage et notamment à se souvenir des belles choses, des ombres parallèles et toujours mystérieuses, une actualité qui dépassait la fiction , des conférences de presse passionnantes, des amitiés (parfois étrangement) indéfectibles, un bouleversant hommage à Jean-Paul Belmondo et une dernière soirée qui  s’est achevée dans un restaurant à la table à côté de celle de Kirsten Dunst, évadée du film et du dîner de clôture, la réalité rejoignant une dernière fois la fiction, une dernière soirée à se dire si seulement la vie pouvait être toujours ce vertige étourdissant, et  à rêver qu’elle puisse l’être. Et puis des images de cinéma, tant d’images de cinéma à l’aimer plus que jamais à la folie…qu’elles soient en couleur ou en noir et blanc, étourdissantes, fascinantes, terrifiantes, lumineuses, réalistes, poignantes, poétiques comme elles l’ont été tour à tour dans les films de cette édition 2011 qui resteront gravées dans ma mémoire, même un peu endolorie par un tel festival visuel, se mêlant à celles de mon étrange réalité.

     Merci à France 3 pour sa mise en avant dans le documentaire « Cannes à l’envers » diffusé le soir de la clôture, à  France info pour l’interview,  à 20 minutes et à Orange pour la reprise de mes articles et vous pouvez encore me retrouver dans le documentaire « Tous critiques ? » (réalisé à l’occasion des 50 ans de la Semaine de la Critique) le 5 juin à 14H30 et le 11 juin à 19H45 sur ciné cinéma club.  Merci à la Terrazza Martini,  au restaurant de la plage Gray d’Albion, à ADR prod et au palais des festivals pour ce sympathique petit-déjeuner sur le toit du monde du cinéma.

    Nous ne connaissons exceptionnellement pas encore les dates du Festival de Cannes 2012 (vraisemblablement à cause des élections) mais vous pourrez bien entendu les retrouver ici dès que ce sera le cas, ainsi que toutes les informations sur le Festival de Cannes 2012, et bientôt de nouvelles critiques de cette édition 2011. Je vous donne également rendez-vous sur In the mood for cinema pour de prochaines pérégrinations festivalières (Paris Cinéma et peut-être Cabourg, mais aussi Dinard et le Festival de Cinéma des Antipodes) et évidemment, comme chaque année, sur  In the mood for Deauville pour le Festival du Cinéma Américain de Deauville au sujet duquel vous pourrez bientôt retrouver de nombreuses informations sur mes différents blogs. Pour ceux qui m’ont suivie en direct sur twitter, retrouvez-moi sur mon autre compte quotidien (@moodforcinema) mais aussi sur mon compte consacré à Deauville (@moodfdeauville ).

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  • "Les Bien-aimés" de Christophe Honoré, film de clôture du Festival de Cannes 2011

     

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    honore.jpgC'est le film de Christophe Honoré "Les Bien-aimés" qui fera la clôture du 64ème Festival de Cannes après "L'Arbre" de Julie Bertucelli l'an passé.

    Christophe Honoré était en compétition officielle du 60ème Festival de Cannes avec "Les Chansons d'amour".

     Casting : Catherine Deneuve, Chiara Mastroianni, Ludivine Sagnier, Louis Garrel, Milos Forman, Michel Delpech

    Synopsis : Dans les années 60, Madeleine quitte Paris pour rejoindre son nouveau mari Jaromil à Prague. L’arrivée des chars russes dans la ville marquera leur séparation et Madeleine rentrera en France.  Dans les années 90, Véra, la fille de Madeleine, tombe amoureuse à Londres d’Henderson qui, lui, se sent incapable de l’aimer.  Madeleine et Vera chantent à tour de rôle la fin du vingtième siècle, avec une légèreté têtue, sans laquelle elles risqueraient bien de succomber.

    Voici le communiqué officiel du festival:

    Une première fois sélectionné en compétition à Cannes avec Les Chansons d’amour, Christophe Honoré revient donc en 2011 fouler les marches rouges du Palais des Festivals, accompagné de son fidèle compositeur Alex Beaupin et des acteurs du film : Catherine Deneuve, Ludivine Sagnier, Chiara Mastroiani, Milos Forman, Louis Garrel, Michel Delpech et Paul Schneider. Ils incarnent des personnages qui nous entraînent dans le Prague des années soixante, le Londres des années 80, le monde du 11 septembre et le Paris d’aujourd’hui dans une œuvre singulière, mélancolique et romanesque. Avec ce film signé de l’un des jeunes cinéastes mondiaux les plus originaux et les plus talentueux de sa génération, par ailleurs auteur du scénario original et des dialogues, le Festival de Cannes terminera en beauté et en chansons sa 64e édition.

     

     

    Filmographie de Christophe Honoré :

    2001 : Nous deux - court métrage

    2002 : 17 fois Cécile Cassard

    2002 : Tout contre Léo - téléfilm

    2004 : Ma mère

    2006 : Dans Paris

    2007 : Les Chansons d'amour

    2008 : La Belle Personne

    2008 : Hôtel Kuntz - court métrage

    2009 : Non ma fille tu n'iras pas danser

    2010 : Homme au bain

    2011 : Les Bien-aimés

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  • Critique de « L’Arbre » (The tree) de Julie Bertucelli avec Charlotte Gainsbourg– Film de clôture du Festival de Cannes 2010

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    Une semaine après la fin de ce Festival  de Cannes 2010 dont les souvenirs me trottent toujours dans la tête comme une belle chance entêtante et enivrante, retour sur le film de clôture, un choix plutôt audacieux puisque le film en question traitait du deuil alors que, en général, les films de clôture son plutôt des blockbusters légers. Un film de clôture à l'image de cette sélection empreinte de gravité... même si celui-ci se termine sur une note d'espoir. L'espoir aussi d'une sélection 2011 moins sombre. 

    Synopsis : En Australie, Dawn (Charlotte Gainsbourg) et Peter vivent heureux avec leurs quatre enfants à l'ombre de leur gigantesque figuier. Lorsque Peter meurt brutalement, chacun, pour continuer à vivre, réagit à sa manière. Simone, la petite fille de 8 ans, croit que son père vit à présent dans l'arbre. Un jour, elle initie Dawn à son secret... Peu-à-peu Dawn retrouve des forces, un travail. Peut-être un nouvel amour ? La vie reprend mais l'arbre devient envahissant : ses branches, ses racines, et même son peuple de grenouilles et de chauves-souris se lancent à l'assaut de la maison et menacent ses fondations ! Dawn n'a plus le choix : elle doit le faire abattre...

    Adaptation d'un roman de Judy Pascoe « Our father who art in the tree », possédait tous les ingrédients  du mélo, pourtant c'est la grande réussite de Julie Bertucelli que de signer un film émouvant, tendre sans jamais tomber dans la sensiblerie. Délicieusement inclassable dans un monde (pas seulement cinématographique) qui souhaite toujours mettre des étiquettes, « L'Arbre » est avant tout une brillante métaphore. L'arbre est le symbole de la nature qui reprend ses droits mais aussi de la vie et de la mort  qui s'enlacent et s'immiscent dans les pensées et existences. Arbre aux racines envahissantes qui détruisent la maison à l'image d'un passé envahissant dont les racines comme la mort a détruit le foyer familial.

    Personnage à part entière cet arbre tentaculaire, gigantesque et majestueux symbolise aussi la renaissance, la vie qui toujours reprend ses droits. Julie Bertucelli a ainsi expliqué que son équipe "avait parcouru des centaines de kilomètres dans toute l'Australie pour trouver le plus bel arbre possible".
    "Nous voulions qu'il soit immense, avec des racines, et capable d'accueillir les enfants dans ses branches ». "On m'a proposé à plusieurs reprises de construire un arbre artificiel qui nous aurait facilité la vie, mais j'ai toujours refusé".

    Les paysages de l'Australie d'une beauté presque inquiétante à l'image de cette nature à la fois dangereuse et consolante, rassurante et menaçante se prêtent magnifiquement à cette fable. L'Arbre est en effet une fable à la fois poétique et réaliste, un hymne à la nature et à la vie porté par la présence lumineuse de Charlotte Gainsbourg qui incarne une Dawn tour à tour fragile et forte et face à elle Morgana Davies qui interprète sa fille Simone avec une étonnante justesse et maturité.

     Film à portée universelle sur la renaissance de l'espoir après un deuil, il n'aurait pas démérité en compétition officielle. C'est tout le mal que nous souhaitons à Julie Bertucelli pour les années à venir, laquelle avait reçu le César du meilleur premier film et le Grand prix de la Semaine internationale de la critique en 2003 pour « Depuis qu'Otar est parti. »

    Sortie en salles: Août 2010

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  • "The Tree" de Julie Bertucelli avec Charlotte Gainsbourg en clôture du Festival de Cannes 2010

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    C’est le film de Julie Bertucelli, The Tree, interprété par Charlotte Gainsbourg, Marton Csokas et Aden Young, qui sera présenté en Clôture du 63e Festival de Cannes. Tourné en Australie, le film est adapté du roman de Judy Pascoe, "Our Father Who Art in the Tree".

    Le film sera projeté dimanche 23 mai, après l’annonce du Palmarès par le jury présidé par le cinéaste américain Tim Burton. 

    Je vous en reparle prochainement en détails ici! 

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  • La vidéo de la cérémonie de clôture du 62ème Festival de Cannes dans son intégralité

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  • "Coco Chanel & Igor Stravinsky" de Jan Kounen en clôture du Festival

    cocochanel2.jpgLes cérémonies d’ouverture et de clôture seront présentées par le comédien Edouard BAER.

     

     Concernant la sélection officielle, nous savions déjà que « LA-HAUT » ferait l’ouverture (hors compétition). 

     

    C’est Jan KOUNEN avec « COCO CHANEL & IGOR STRAVINSKY » clôturera le Festival.

     

    Synopsis:  Paris, 1913. Coco Chanel est éprise du jeune et fortuné Boy Chapel, mais elle est surtout dédiée à son travail. Igor Stravinsky répète "Le Sacre du Printemps". Les dissonances révolutionnaires de la partition du compositeur rappellent à bien des égards le travail radical de la créatrice. Coco se rend à la Première du Sacre du Printemps habillée d'une éclatante robe blanche en opposition aux tenues de soirée de la morne bourgeoisie parisienne. Trop modernes et anticonformistes, la musique et le ballet sont conspués par une salle au bord de l'émeute. Igor est inconsolable. Sept ans plus tard, Coco, en dépit de son succès, est dévastée par la disparition de Boy, mort dans un accident de voiture. Igor, à la suite de la révolution russe est maintenant réfugié à Paris, ruiné. Diaghilev, l'imprésario des ballets russes organise leur rencontre. Ils sont fascinés l'un par l'autre. Coco propose à Igor de l'héberger dans sa nouvelle villa à Garches. Le compositeur s'y installe au début de l'été, accompagné par sa femme Catherine (atteinte de la tuberculose), leurs quatre enfants et une ménagerie d'oiseaux.

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  • "What just happened" de Barry Levinson en clôture du 61ème Festival de Cannes

    1917637269.jpgAlors que "Indiana Jones 4" devrait faire l'ouverture de ce Festival de Cannes 2008, c'est "What just happened", une comédie dramatique de Barry Levinson (Rain Man, Des Hommes d'influence, Bugsy...) qui fera la clôture du 61ème Festival de Cannes.

     Dans ce film dans lequel jouent également Sean Penn, Bruce Willis, Stanley Tucci, John Torturro, Kristen Stewart, Catherine Keener, Robin Wright Penn, Robert De Niro interprète un producteur indépendant vieillissant qui tente de donner un nouveau souffle à sa carrière et ce malgré les humiliations fréquentes dont il fait l'objet à Hollywood.

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  • La cérémonie de clôture et le palmarès complet du 60ème Festival de Cannes

     

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    Dimanche 27 Mai 2007. Le Mistral s’est levé, soudain. Dernière journée du festival. Dernière projection. Derniers rayons du soleil. Après l’effervescence, son évanescence. J’ai l’impression pourtant encore que cela durera toujours : la musique environnante, incessante, qui rythme mes pas et cœur légers de festivalière aguerrie à l’insouciance, ou à la feindre jusqu'à y croire, la musique qui me donne l’impression d’avancer dans un ralenti langoureux, d’être la protagoniste mélancolique d’un film de Wong Kar-Wai, forcément envoûtant, d’une autre blueberry night, la musique qui enivre et ne laisse plus le temps de penser qu’un jour, peut-être proche, cela se terminera, il le faudra bien, la musique qui magnifie  l’irréalité cannoise, la musique qui donne l’impression que Cyd Charisse et Fred Astaire vont surgir et esquisser quelques pas de danse sur le tapis rouge, la musique qui me donne  envie d’esquisser quelques pas de danse à mon tour, la musique qui ne parvient néanmoins pas à me faire oublier les objectifs braqués sur le tapis rouge qui m’en empêchent, dans un sursaut de conscience, la musique de U2 souvent, réminiscence d’un moment magique de ce festival,  With or without you, protagoniste d’un film de Winterbottom peut-être finalement, la musique qui ne parvient pas à dérider tous les festivaliers, ceux toujours énervés,désabusés, harassés, blasés, aveuglés par leur suffisance, masque de leur frustration d’ignorés des flashs dont ils auraient aimé qu’ils les aveuglent, eux, les déjà aveuglés, la musique qui réunit les aveugles de toutes sortes, dans un tourbillon euphorisant. L’impression que la musique, heureusement, ne se taira jamais donc, l’impression que les journées s’achèveront toujours par des projections dans le Grand Théâtre Lumière, ou qu’elles ne s’achèveront pas même, puis par une cavalcade, souvent effrénée, malheureusement rarement sincère, d’applaudissements, par des déambulations sur la plage, toujours en musique évidemment,  par une frénésie insatiable d’images, de découvertes cinéphiliques, de bruits et rumeurs, de fêtes, et l’illusion que tout cela est la réalité, immortelle, l’impression présomptueuse de l’être, qu’aujourd’hui et  demain ne meurent jamais, la musique qui précède la cérémonie de clôture, qui précède le silence, la tension, le temps de réaliser que je suis dans cette salle où dans quelques secondes s’écrira une page de l’histoire du cinéma, la dernière page de ce 60ème anniversaire surtout, page si dérisoire et essentielle, là où le dérisoire et le futile, l’espace de quelques jours, se sont transformés en essentiel. Faire taire la nostalgie qui pointe son nez, que dis-je, son cap, sa péninsule,  repenser à la musique qui n’en laissait pas le temps, et surtout écouter Diane Krüger, hésitante, solennelle, gênée par son rire nerveux, probablement doublement angoissée puisqu’elle est à la fois la maîtresse de cérémonie et une des actrices principales du film de clôture : « L’âge des ténèbres » de Denis Arcand.

    Cannes, déjà dégrisée, déjà ailleurs, déjà au lendemain, déjà au 61ème, est bien morne en cette soirée de clôture. Elle est déjà bien loin l’atmosphère festive du dimanche 20 Mai, fête d’anniversaire de ces 60 ans. Jamel Debbouze tente l’impertinence avec un succès relatif. Alain Delon réussit à émouvoir de sa belle et charismatique audace, sursaut de magie dans une salle qui en a connu tellement , qui n’en est jamais rassasiée, qui s’en galvanise, pour prolonger encore un peu la musique puis, après les 25 secondes d’applaudissements pour Romy Schneider qu’il a demandées,  il annonce le prix d’interprétation féminine pour l’actrice de Secret Sunshine, la Coréenne Jeon Do-yeon aussi inconnue que son homologue masculin primé pour Le Bannissement, le Russe Konstanton Lavronenko dans un film qui, pour sa réalisation magistrale, aurait mérité le prix de la mise en scène. Je précise que je n’ai pas vu trois des films figurant au palmarès d’où leur absence dans mes pronostics, dont Lumière silencieuse du Mexicain Carlos Reygadas, prix ex aequo du jury avec Persepolis film d’animation de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud, satire du régime iranien, que je n’ai pas vu également.

    58781468d4ba2956a9815b7e3e7035c6.jpgL’annonce du palmarès se poursuit : le festival de Cannes, plus que jamais fenêtre ouverte sur le monde, récompense cette année essentiellement le jeune cinéma, le cinéma d’auteur…et d’inconnus.  Le scaphandre et le papillon reçoit le prix de la mise en scène, lueur d’espoir malgré son sujet âpre, hymne au pouvoir de l’imagination, de la création artistique, bijou de poésie, de dérision et de grâce. (J’y reviendrai dans une critique). 

     

     Le reste du palmarès laisse de côté les habitués du festival et le cinéma américain (à l’exception du prix du 60ème attribué à Gus Van Sant pour Paranoïd park dans lequel on retrouve la marque du cinéaste : plans séquences, même scène vue sous un angle différent, plans de dos…mais qui n’arrive pas à la hauteur de Elephant et Gerry. Dommage que ce prix n’ait pas été attribué à Wong Kar-Wai, peut-être par ce prix le jury a-t-il souhaité contenter le cinéma américain alors que le cinéma asiatique figurait déjà largement au palmarès, le festival de Cannes est autant affaire de diplomatie que de cinéphilie…)

    Jane Fonda se prend pour Marilyn Monroe et confond Gilles Jacob et Kennedy en susurrant un « happy birthday president » (Ah bon c’est Gilles Jacob qui a 60 ans ?) puis elle annonce la palme d’or attribué à  4 mois, 3 semaines et 2 jours du roumain Cristian Mungiu.

    Les lauréats et les remettants reviennent sur scène, après quelques timides applaudissements. Puis, déjà, on démonte la scène pour projeter le film de clôture.  Cela se termine, toujours brutalement.

    Je m’éclipse. Je ressors du Grand Théâtre Lumière, pour la dernière fois cette année, encore grisée malgré tout, de cinéma, de 12 journées intenses, entre cinéma et réalité, de réalité très cinématographique, d’un cinéma très réel aussi. Je suis surprise de constater qu’il fait encore jour, ce rêve-là n’était pas nocturne, surprise que les passants avancent à un rythme normal, ni au ralenti, ni en accéléré.  C’est terminé, je marche toujours au ralenti, vraiment.

    Dimanche 27 Mai 2007. Le Mistral s’est levé, le soleil imperturbable de ce 60ème festival s’est discrètement éclipsé mais le vent n’a pas tout balayé : les souvenirs, de vie et de cinéma, les illusions retrouvées, la passion, toujours et plus que jamais vivace et irrépressible pour le cinéma et la vie qu’il sait si bien retranscrire, traduire, sublimer, refléter, défendre, moquer...même lors de cette soixantième édition dont les films étaient pour la plupart empreints de douleur (douleur du deuil souvent, douleur de la misère sociale, douleur de la séparation, douleur résultant d’une situation politique)…et empreints de beaucoup d’espoir malgré tout. Quelques minutes plus tard,  des applaudissements spontanés, effrénés ET sincères résonneront dans le restaurant d’un grand hôtel cannois où je me trouve et où Julian Schnabel vient de faire son apparition. Ultime sursaut de magie cannoise. Celle-là, elle ne s’éclipse jamais tout à fait. J’applaudis à mon tour. J’applaudis : son prix, l’émotion que m’a procuré ce film bouleversant, poétique, j’applaudis la fin du festival, j’applaudis ce dénouement rêvé et pourtant réel.

    Je vous laisse avec le palmarès : d’autres aventures, cinématographiques et scénaristiques, m’attendent.

    2b9f4a8be6c92b89e284e5d243e2e37b.jpgPALMARES DU 6Oème FESTIVAL DE CANNES 

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    La photo ci-dessus a été reprise grâce à l'aimable autorisation du site L'Oréal, ce blog participant au concours de blogs L'Oréal.

    Palme d'or: "4 luni, 3 saptami si 3 zile" réalisé par Cristian Mungiu

    Grand prix: "Mogari no mori" réalisé par Naomi Kawase

    Prix du 60ème anniversaire: Gus Van Sant pour "Paranoïd park"

    Prix du scénario: Fatih Akin pour "Auf der Anderen Seite"

    Prix de la mise en scène: Julian Schnabel pour "Le scaphandre et le papillon"¨

    Prix d'interprétation masculine: Konstantin Lavronenko dabs "Izganie" de Alexandrev Zviaguintsev

    Prix d'interprétation féminine: Jeon Do-yeon dans "Secret Sunshine" réalisé par Lee Chang-dong

    Prix du jury: "Persepolis" réalisé par Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud et "Stellet licht" réalisé par Carlos Reygadas

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    La photo ci-dessus provient du site L'Oréal avec l'aimable autorisation de L'Oréal, ce blog participant au concours de blogs L'Oréal

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    Palme d'or du court métrage: "Ver Llover" réalisé par Elisa Miler

    Mention spéciale court métrage "Run" réalisé par Mark Albiston

    Mention spéciale à Ah Ma réalisé par Anthony Chen

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    Caméra d'or: "Meduzot " réalisé par Etgar Keret et Shira Geffen présenté dans le cadre de la semaine internationale de la critique.

    Caméra d'or-mention spéciale: "Control" réalisé par Anton Corbun présenté dans le cadre de la quinzaine de la réalisateur.

    Prix Un Certain Regard : California dreamin’ réalisé par Cristian Nemescu

    Prix spécial du jury Un Certain Regard : Actrices réalisé par Valeria Bruni Tedeschi

    Coup de cœur du jury Un Certain Regard : Bikur Hatizmoret réalisé par Eran Kolirin

    Prix de la critique internationale:4 mois, 3 semaines et 2 jours de Cristian Mungiu

    Prix Fipresci dans "Un Certain Regard": La visite de la fanfare d'Eran Kolirin

    Prix Fipresci dans la Quinzaine des Réalisateurs et la Semaine de la Critique: Elle s'appelle Sabine de Sandrine Bonnaire

    Cinéfondation :

    Premier prix : Ahora todos parecen contentos réalisé par Gonzalo Tobal

    Deuxième prix : Ru Dao réalisé par Chen Tao

    Troisième prix ex-aequo A reunion réalisé par Hong Sung-Hoon et Minus réalisé par Pavle Vuckovic

     Prochain festival : Festival du Film Romantique de Cabourg où je serai du 14 au 17 juin 2007,  je vous le commenterai au retour sur « In the mood for cinema » sur lequel vous pourrez également trouver toutes les informations concernant ce festival dans quelques jours.

     En attendant, dès demain, retrouvez de nombreux nouveaux articles quotidiens concernant ce 60ème Festival sur « In the mood for Cannes », avec, pour commencer, demain, mon récit de la mémorable leçon de cinéma de Martin Scorsese.

    938aec12161faaa504d290f596d8f9fc.jpg En juillet, vous pourrez également découvrir mon nouveau blog entièrement consacré au Festival du Cinéma Américain de Deauville « In the mood for Deauville », un festival où je serai bien entendu comme chaque année.

    Dans la note ci-dessous, mon album photos de ce 60ème Festival de Cannes (revenez le consulter, il sera progressivement enrichi), en attendant d’autres critiques, vidéos et images inédites bientôt en ligne sur « In the mood for Cannes ».

     

    Sandra.M

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  • En attendant la clôture: mes pronostics et préférences!

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    Voici, mes pronostics en bref, en attendant le palmarès qui sera délivré ce soir par Stephen Frears et son jury.

    D’abord, il faut l’avouer: cette année, je n’ai pas éprouvé de coup de cœur à la hauteur de ceux qu’avaient notamment suscité Babel, Le Labyrinthe de Pan, Indigènes et Le vent se lève l’an passé, peut-être aussi parce que cette année tout particulièrement de nombreux cinéastes en compétition avaient déjà été sélectionnés à Cannes ou même été primés en sélection officielle : Wong Kar-Wai, Joel et Ethan Coen, Gus Van Sant, Emir Kusturica, Quentin Tarantino... Si les films de ces derniers, cette année, étaient tous toujours d’excellente qualité, ils ne bénéficiaient plus de l’effet de surprise pour un univers certes singulier mais déjà connu des spectateurs. 

     Voici dont mes préférences et pronostics tout en 4620a04fd5db9be47852f5772c6743d4.jpgsachant que je n’ai vu « que » 13 films en compétition sur 20 et un film concourant pour la caméra d’or (« Boxes » de Jane Birkin).

    Je reviendrai ultérieurement sur les thématiques récurrentes de ce 60ème Festival même si le deuil était au centre d’un certain nombre de films (« Les chansons d’amour » de Christophe Honoré, « Mogari no mori » de Naomi Kawase…).

                                                                               Palme d’or ?

    Ces dernières années, les jurys cannois ont affectionné les palmes d’or à résonance politique : « Fahrenheit 9/11 » de Michael Moore, palme d’or 2004, « Le vent se lève » de Ken Loach, palme d’or 2006…, cela pourrait être de nouveau le cas cette année avec un président du jury, cinéaste engagé…

    Mon favori pour la palme d’or 2007 n’entre pas dans cette catégorie : c’est « Le scaphandre et le papillon » de Julian Schnabel. « Persepolis » pourrait aussi   se prétendre à ce titre.(Je n’ai pas vu ce film qui a, paraît-il, eu droit à une standing ovation de 30 minutes). Le jury cannois osera-t-il remettre une palme d’or à un film d’animation ? Peut-être créera-t-il un prix spécial pour l’occasion. On murmure ici et là que, comme en 1979 (année où avaient été primés ex-aequo « Le tambour » de Volker Schlöndorff et « Apocalypse now » de Francis Ford Coppola) deux films pourraient se voir attribuer le titre suprême. « Auf der anderen seite » qui a reçu un accueil plus que chaleureux dans le Grand Théâtre Lumière et qui évoque notamment la quête d’identité et la double culture, et le deuil de nouveau pourrait aussi entrer dans cette catégorie. J’ai également particulièrement apprécié « My blueberry nights » qui, s’il n’innove pas formellement par rapport à « In the mood for love » ou « 2046 » reste parmi les films en tête de cette compétition officielle et en tout cas en tête de mon propre palmarès.

     

                                                                               Grand prix du jury ?

    Le grand prix revient en général à un film au parti pris assez radical (« Flandres » l’an passé). Pourquoi pas créer l’originalité en décernant ce prix au film d’animation Persépolis ou l’attribuer à « Mogari no mori », davantage dans la lignée de cette catégorie du palmarès.

                                                                     Prix d’interprétation masculine ?

    C’est certainement le prix pour lequel existent le plus grand nombre de prétendants : tout d’abord Louis Garrel (une manière de récompenser le très bon film de Christophe Honoré, voir ma critique ici), Joaquin Phoenix dans le palpitant polar familial de James Gray,  In-Hyung Kang dans « Souffle » de Kim Ki-Duk, les deux enfants du film Tehilim (Michael Moshonov et  Yonathan Alster), Gabe Nevins dans « Paranoïd park », ce qui serait une manière de récompenser ce film bien en dessous  d’ « Elephant » mais néanmoins de très bonne qualité, Mathieu Amalric, néanmoins son rôle est essentiellement vocal et inexpressif et donc finalement selon moi il justifie moins que les autres ce prix d’interprétation, Fu’ad Ait Aattou dans « Une vieille maîtresse » de Catherine Breillat pour ce film dont, à l’image de l’affligeant, complaisant, grotesque « Import-Export » on se demande pourquoi il figure en sélection officielle, peut-être le désir d’un parfum de scandale sans lequel Cannes ne serait plus Cannes qu’il ne suscite pourtant même pas ; Shigeki Uda dans « Mogari No Mori ». Ma préférence va vers Louis Garrel et vers le jeune protagoniste de « Paranoïd Park » , deux films dont il serait dommage qu’ils ne figurent pas au palmarès.                                                

                                                                                            Prix d’interprétation féminine ?

    Beaucoup moins de prétendantes que de prétendants pour le prix d’interprétation, cette sélection ayant présenté davantage de rôle masculins forts que de rôle féminins. Pourquoi pas Anne Consigny dans « Le scaphandre et le papillon » vers laquelle irait mon choix ? Il est aussi beaucoup question  de l’actrice de « Alexandra » de Alexander Sokourov, Galina Vishnevskaya, autre cinéaste habitué de la Croisette qui pourrait bien (enfin !) ne pas repartir bredouille. 

                                                                               Prix de la mise en scène ?

    1171a15c4abdc518604027e5b2ee5650.jpgMa préférence irait  vers « Blueberry nights » de Wong Kar-Wai qui a cependant déjà reçu ce titre en 1997 pour « Happy together », et quelques années plus tard, le prix d’interprétation masculine pour « In the mood for love » (pour Tony Leung) avec une mention spéciale pour la sublime mise en scène du « Bannissement » de Andreï Zviaguintsev qui pourrait par conséquent davantage encore prétendre à ce titre.

                                                                                    Prix du scénario ?

    Ma préférence va sans aucun doute à « La nuit nous appartient » de James Gray. « Auf der Anderen Seite » pourrait aussi prétendre à ce titre s’il ne figure pas au palmarès dans une autre catégorie.

                                                                                           Prix du jury ?

    Un des réalisateurs habitués de la Croisette pourrait se voir attribuer ce prix en guise de lot de consolation ( Gus Van Sant, Tarantino, les frères Coen). Ma préférence irait néanmoins vers « Tehilim » de Raphaël Nadjari. Si « Auf der Anderen Seite » ou « Tehilim » ne reçoivent pas le grand prix, ils pourraient également se voir attribuer le prix du jury.                                                                                        

    Caméra d’or ?

    a689948dcc1887e4b2f6b1509166abb0.jpgJe n’ai vu qu’un seul film concourant dans cette catégorie («Boxes » de Jane Birkin) mais en raison de ses très nombreuses qualités évoquées dans un article précèdent, j’espère qu’il obtiendra ce prix tant convoité décerné à un premier film parmi toutes les sélections officielles.

    Vous l’aurez compris, mes coups de cœur de ce festival sont :

    « Le scaphandre et le papillon » de Julian Schnabel

                                                    « My blueberry nights » de Wong Kar-Wai

                                                       

                                                                “We own the night” de James Gray

    “ Auf der anderen seite” de Fatih Akin

    Avec des mentions spéciales pour des qualités bien spécifiques à  « Paranoïd park » de Gus Van Sant, « Le Bannissement » de Andreï Zviaguintsev, « Tehilim » de Raphaël Nadjari, « Les chansons d’amour », la comédie musicale de Christophe  Honoré qui pourrait également créer la surprise…

     Tout en précisant que je n’ai pas vu un des grands favoris : « Persépolis », grand fravori, sur lequel je ne me prononcerai donc pas et « 4 mois, 3 semaines, et 2 jours » de Cristian Mungiu , que je n'ai pas vu non plus et qui a reçu le prix de la critique internationale et qui pourrait également figurer au palmarès.

    Enfin, le festival délivrera peut-être un prix spécial, rappelons que le prix des 50 ans du festival de Cannes était revenu au « Destin » de Youssef Chahine…

    A partir de mercredi, je reviendrai quotidiennement, en critiques, en vidéos et en images sur ce 60ème Festival, sa sélection et ses plus grands évènements.

     

     N’hésitez donc pas à revenir sur « In the mood for Cannes ». Je vous invite à laisser vos commentaires et votre propre palmarès  ci-dessous.

     

    Je reviendrai également sur ce palmarès auquel j’aurai la chance d’assister en direct ce soir!

     

    Sandra.M (photo, copyright Sandra.M)

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