Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

quinzaine des réalisateurs

  • Critique de FALCON LAKE de Charlotte Le Bon - Quinzaine des Réalisateurs

    Falcon lake quinzaine des réalisateurs critique film.jpg

    Une histoire d'amour et de fantômes. Ainsi le pitch officiel présente-t-il ce premier long-métrage de Charlotte Le Bon projeté à la Quinzaine des Réalisateurs 2022. Pour son premier long-métrage, Charlotte Le Bon a choisi de porter à l’écran le roman graphique de Bastien Vivès, Une sœur. Cette adaptation très libre le transpose de la Bretagne à un lac des Laurentides, situé au Québec, au Nord-Ouest de Montréal.

    C’est là, pendant l’été, qu’un jeune Français, Bastien (Joseph Engel), ses parents et son petit frère viennent passer quelques jours, dans un chalet situé au bord d’un lac où sa mère québécoise (Mona Chokri) venait déjà avec son amie d’enfance. Il est décidé que Bastien dormira dans la même chambre que Chloé (Sara Montpetit), de trois ans son ainée. Une adolescente frondeuse, étrange et un peu fantasque. Chloé, qui passe d’habitude son temps avec des garçons plus âgés qu’elle, est d’abord contrariée par l’arrivée de celui qu’elle considère comme un enfant. Bastien qui a 13 ans « bientôt 14 » n’en est pourtant plus tout à fait un. Il éprouve immédiatement de la fascination pour Chloé. Cette dernière en joue. Mais n’est-ce véritablement qu’un jeu entre celui qui se cherche et celle qui pense n’avoir sa place nulle part ? Les deux adolescents se rapprochent peu à peu…

    Cela commence comme un conte funèbre. Un plan sur un lac sur lequel on distingue ensuite comme un corps mort qui flotte à la surface.  Puis le corps prend vie. Ensuite, une voiture s’engouffre dans une forêt dense et mystérieuse, à la fois admirable et presque menaçante. Dans la voiture qui s’enfonce dans cette forêt, Bastien touche son petit frère qui ne s’en rend pas compte, comme s’il était une présence fantomatique. La famille entre ensuite dans un chalet plongé dans l’obscurité. Toute la puissance énigmatique et ensorcelante du film est déjà là, dans ces premiers plans.

    En effet, dès le début, dans ce chalet isolé au milieu de cette nature aussi captivante qu’inquiétante, une indicible menace plane. Ce mélange de lumière et d’obscurité, de candeur et de gravité, instaure d’emblée une atmosphère singulière. Cet été flamboyant contraste avec la rudesse de l’hiver à venir, et rend chaque minute plus urgente, faussement légère et presque brusque. Comme une allégorie de l’adolescence…

    Baignade dans la nuit, ombres sur les murs...: Charlotte Le Bon s’amuse avec les codes du film de genre. Quand Chloé apparaît la première fois, c’est de dos, comme un fantôme. Ces fantômes dont l’adolescente ne cesse de parler. La mort est là qui rode constamment. Bastien raconte qu’il a peur de l’eau, ayant failli se noyer petit. Chloé s’amuse à disparaître dans l’eau. Elle joue à la morte et dit « j’ai pas l’air assez morte ». Elle s’approche de Bastien pour lui faire peur, déguisée en fantôme. Ils jouent à se mordre jusqu’au sang. Bastien trouve un animal mort. Il s’adonne à une danse endiablée avec un masque fantomatique sur le visage etc.

    Tout cela ressemble-t-il encore à des jeux d’enfant ? Pour aller à une soirée, Chloé habille Bastien comme elle le ferait avec une poupée ou un enfant et pour désamorcer une éventuelle ambiguïté lui dit que « Les petites filles vont devenir folles ». Chloé et Bastien aiment jouer à se faire peur, à se draper d’un voile blanc pour jouer aux fantômes, à feindre la mort. Chloé photographie ainsi Bastien recouvert d’un voile blanc près d’un arbre mort. Et Chloé est surtout obsédée par la présence d’un fantôme suite à une mort accidentelle dans la partie sauvage du lac, une mort dont elle semble la seule à avoir entendu parler.

    Ce récit initiatique est envoûtant du premier au dernier plan. Chloé et Bastien sont à une période charnière où tout est urgent, où les émotions sont à fleur de peau. D’un instant à l’autre, dans ce décor de fable, tout semble pouvoir basculer dans le drame.

    La réalisation particulièrement inspirée de Charlotte Le Bon, entre plans de natures mortes et images entre ombre et lumière (sublime photographie de Kristof Brandl), avec son judicieux mode de filmage (pellicule 16mm), plonge le film dans une sorte de halo de rêve nostalgique, comme un souvenir entêtant. Le format carré en 4/3 semble être un hommage au film A ghost story. Dans ce long-métrage de David Lowery qui fut également projeté il y a quelques années dans le cadre du Festival du Cinéma Américain de Deauville, un homme décède et son esprit, recouvert d'un drap blanc, revient hanter le pavillon de banlieue de son épouse éplorée, afin de tenter de la consoler. Mais il se rend vite compte qu’il n’a plus aucune emprise sur le monde qui l’entoure, qu’il ne peut être désormais que le témoin passif du temps qui passe, comme passe la vie de celle qu’il a tant aimée. Fantôme errant confronté aux questions profondes et ineffables du sens de la vie, il entreprend alors un voyage cosmique à travers la mémoire et à travers l’histoire. Dans ce conte poétique et philosophique sur le deuil, l’absence, l’éphémère et l’éternel, l’impression d’étirement du temps est renforcée par le format 4/3, un film inclassable qui remuera les entrailles de quiconque aura été hanté par un deuil et la violence indicible de l’absence. Cette référence n’est certainement pas un hasard tant le scénario de Charlotte Le Bon et François Choquet est d’une précision remarquable. D'une précision (et d'une justesse) remarquable, les deux jeunes comédiens qui insufflent tant de véracité à cette histoire aux frontières du fantastique le sont aussi.

    Le travail sur le son est également admirable, qu’il s’agisse des sons de la nature mais aussi des sons du monde des adultes comme un bruit de fond étouffé, lointain, appartenant à une autre réalité ou tout simplement même à la réalité. La musique de Shida Shahabi à l’aura fantastique et mélancolique, est aussi un acteur à part entière. Elle vient apporter du mystère et de l’angoisse dans des moments plus légers. Elle ne force jamais l’émotion mais la suscite et nous intrigue comme lorsque quelques notes plus tristes viennent se poser sur des moments joyeux pour nous signifier qu’ils appartiennent peut-être déjà au passé.

    « Certains fantômes ne réalisent pas qu'ils sont morts. Souvent c'est des gens qui n'étaient pas près de mourir, ils vivent avec nous sans pouvoir communiquer avec personne » dit ainsi Bastien à un moment du film. Une phrase qui résonnera d’autant plus fort après cette fin, ce plan de Chloé face au lac, avec sa mèche blonde, qui se tourne à demi quand Bastien l’appelle. Une fin entêtante, magnifique, énigmatique qui fait confiance au spectateur et au pouvoir de l’imaginaire. Une fin comme ce film, magnétique, dont le fantôme ne cessera ensuite de nous accompagner…Une histoire d’amour et de fantômes, certes, mais surtout une exceptionnelle et sublime histoire d’amour et de fantômes  qui vous hantera délicieusement très longtemps.

    Catégories : QUINZAINE DES REALISATEURS Lien permanent 0 commentaire Pin it! Imprimer
  • L'affiche de la Quinzaine des Réalisateurs 2014

    quinzaine.jpg

     

    L'affiche de la Quinzaine des Réalisateurs vient d’être dévoilée, une affiche décalée et intrigante qui invite à plonger la tête la première dans le cinéma. L’affiche est signée par Michel Welkinger et la photographie, Cécile Burban (comme l’an passé).

     

    "Il y a deux manières extrêmement opposées de voir cette affiche. Soit nous voyons un spectateur qui s'échappe, prend la tangente en pénétrant dans l'écran ... L'échappée belle. Soit cet homme se faufile dans le monde sombre tel qu'il est représenté dans un certain cinéma de l'année 2014, un cinéma qui pourrait en effet être estampillé série noire... si le mot n'était pas déjà breveté" pour Edouard Waintrop, le délégué de la Quinzaine des Réalisateurs. "Comme le suggère cette affiche, les films que nous vous présenterons vous feront entrer dans la dimension du cinéma qui continue d'être du moins nous l'espérons, plus grand que la vie", a-t-il poursuivi.

     

    L’an passé la Quinzaine avait couronné « Les Garçons et Guillaume, à table ! » de Guillaume Gallienne dont je vous propose la critique à cette occasion.

    Critique de "Les Garçons et Guillaume, à table!" de Guillaume Gallienne

    gallienne2.jpg

    P1100309.JPG

    P1100308.JPG

    Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore Guillaume Gallienne, vous pourrez difficilement l’oublier après avoir vu « Les Garçons et Gauillaume, à table ! ».

     

    « Jet set », « Fanfan la tulipe », « Narco », « Fauteuils d’orchestre »,  « Le concert », « Ensemble, nous allons vivre une très très grande histoire d’amour », « Sagan »,  « Marie-Antoinette » , tels sont quelques-uns des films dans lesquels ce Sociétaire de la Comédie Française a joués jusqu’à présent mais rien de comparable avec « Les garçons et guillaume, à table ! », adaptation du spectacle éponyme de Guillaume Gallienne qui en est le chef d’orchestre…et l’orchestre puisqu’il en signe le scénario, la mise en scène…et deux des rôles principaux (dans son spectacle, il incarnait tous les rôles). Pour son premier film, il ne s’est donc pas facilité la tâche.

     Guillaume Gallienne a déjà reçu de multiples récompenses pour ce film, notamment à la Quinzaine des réalisateurs, où je l’ai vu la première fois, et où il a été acclamé, puis au Festival du Cinéma Américain de Deauville où il a reçu le prix Michel d’Ornano, où je l’ai vu, et avec au moins autant de plaisir, une deuxième fois…et où il a été à nouveau ovationné (cf ma vidéo ci-dessus). Il a également reçu le prix du public au Festival du Film francophone d’Angoulême.

     Ne vous arrêtez donc pas à ce titre de série B qui ne vous semblera plus du tout l’être une fois que vous aurez vu le film, le titre se justifiant alors parfaitement. C’est ainsi que sa mère les appelait, son frère et lui, pour qu’ils viennent dîner : « Les Garçons ET Guillaume, à table ! ». A part déjà. Tout un programme. Très efféminé, il a toujours été considéré par tout le monde comme la fille que sa mère n’a jamais eue, enfin surtout par lui-même, fasciné par cette mère à qui il aurait tant aimé ressembler. Un amour fusionnel (le fond rejoignant alors la forme puisqu’il interprète son rôle) dont il va peu à peu dénouer les fils pour apprendre à savoir qui il est et aime vraiment...   

     Cela débute dans la loge d’un théâtre, celle de Guillaume Gallienne qui se (dé)maquille, enlève son masque de clown (triste ?) avant d’entrer en scène. A nu. La salle retient son souffle. Nous aussi. Dès le début, il happe notre attention et emporte notre empathie, par son autodérision, son écriture précise, cinglante, cruelle et tendre à la fois, ne ressemblant à aucune autre. Puis sa voix, posée et précise comme s’il lisait une partition, nous emporte dans son tourbillon de folie, de dérision, de lucidité tendre et caustique : « Le premier souvenir que j’ai de ma mère c’est quand j’avais quatre ou cinq ans. Elle nous appelle, mes deux frères et moi, pour le dîner en disant : "Les garçons et Guillaume, à table !" et la dernière fois que je lui ai parlé au téléphone, elle raccroche en me disant: "Je t’embrasse ma chérie"; eh bien disons qu’entre ces deux phrases, il y a quelques malentendus. »

     Et s’il ne s’est pas facilité la tâche, c’est parce que non seulement il interprète le rôle de sa mère, aimante (trop ou mal peut-être), sachant rester élégante tout en étant vulgaire, masquant sa tendresse derrière un air revêche et des paroles (fra)cassantes, mais parce qu’il joue aussi son propre rôle… à tous les âges ! Avec un talent tel qu’on oublie d’ailleurs rapidement et totalement qu’il n’a pas l’âge du personnage. La magie du cinéma. Et le talent d’un grand acteur, à tel point qu’il en devient follement séduisant malgré son allure parfois improbable.

     Gallienne multiplie les mises en abyme  et effets narratifs suscitant ainsi un comique de situation en plus de celui du langage qu’il manie avec une dextérité déconcertante et admirable, et qu’il aime visiblement d’un amour immodéré, comme sa mère, à la folie même, avec pour résultat un rythme effréné, un film sans temps mort, d’une drôlerie ravageuse au moins autant que la tendresse et l’émotion qui nous cueillent aux moments parfois les plus inattendus, à l’image d’un autre clown, à la canne et au chapeau melon, qui savait nous bouleverser autant que nous faire rire.

     Dommage que deux scènes cèdent à la facilité, notamment une avec Diane Krüger,  alors que, auparavant, jamais le film n’essayait d’être consensuel ou de répondre aux codes de la comédie. L’interprétation réjouissante nous les fait néanmoins regarder avec indulgence tant la performance de Gallienne est exceptionnelle, y compris dans cette scène et du début à la fin, avec des scènes d’anthologie, sans parler de rôles secondaires tout aussi réjouissants notamment celui incarné par Françoise Fabian, la grand-mère fantasque et doucement folle.

     

    Ce film est aussi et avant tout une déclaration d’amour fou  à sa mère (quel personnage !) et aux femmes dont il aime et scrute jusqu’à la respiration, mais aussi aux mots, avec lesquels il jongle admirablement, et au théâtre, qui libère, et même au cinéma avec les codes duquel il s’amuse ici. Même s’il lorgne parfois du côté d’Almodovar, Woody Allen ou de Wilder (avec une réplique finale comme un écho à son « nobody’s perfect »), ce film peut difficilement être plus personnel tout en étant universel et il faut sans aucun doute une tonne de talent et de sensibilité pour transformer son mal être en film burlesque, en ce rafraichissant plaidoyer pour la différence (qui n’est jamais militant), en film aussi atypique, inclassable que celui qui en est l’auteur et l’acteur. Un grand auteur et un très grand acteur. Et une comédie tendre et caustique à voir absolument.

     

    Catégories : AFFICHES Lien permanent 0 commentaire Pin it! Imprimer
  • Grille de programmation de la Quinzaine des Réalisateurs

    quinzaine2.jpg

    Si vous souhaitez d'ores et déjà faire le planning de votre Festival de Cannes 2010, c'est désormais possible, en tout cas en ce qui concerne la Quinzaine des Réalisateurs dont je vous livre le programme détaillé et les horaires ci-dessous.

    Cliquez ci-dessous pour accéder au programme détaillé et aux horaires de la Quinzaine des Réalisateurs 2010
    Catégories : QUINZAINE DES REALISATEURS Lien permanent 2 commentaires Pin it! Imprimer
  • La bande-annonce de "Tetro", le dernier film de Francis Ford Coppola en ouverture de la Quinzaine des Réalisateurs

    Je vous ai déjà parlé (ici) de "Tetro", le film de Francis Ford Coppola qui fera l'ouverture de la Quinzaine des Réalisateurs. En voici la bande-annonce, ci-dessous.

    tetro1.jpg
    tetro2.jpg
    tetro3.jpg

    Catégories : QUINZAINE DES REALISATEURS Lien permanent 0 commentaire Pin it! Imprimer
  • La sélection officielle de la Quinzaine des Réalisateurs 2009

    Voici la sélection officielle de cette 41ème édition de la Quizaine des Réalisateurs: quinzaine2.jpg 

    Ajami de/by Scandar Copti et/and Yaron Shani (Allemagne, Israël/Germany, Israel) * (clôture)
    Amreeka
    de/by Cherien Dabis (Etats-Unis/USA) *
    Les Beaux Gosses
    de/by Riad Sattouf (France) *
    Carcasses
    de/by Denis Coté (Canada)
    Daniel y Ana
    de/by Michel Franco (Mexique/Mexico) *
    Eastern Plays
    de/by Kamen Kalev (Bulgarie/Bulgary) *
    La Famille Wolberg
    de/by Axelle Ropert (France) *
    Go Get Some Rosemary
    de/by Benny et/and Josh Safdie (Etats-Unis/USA)
    Here
    de/by Tzu-Nyen Ho (Singapour/Singapore) *
    Humpday
    de/by Lynn Shelton (Etats-Unis/USA)
    I Love You Phillip Morris
    de/by Glenn Ficarra et/and John Requa (Etats-Unis/USA)* 
    J’ai tué ma mère
    de/by Xavier Dolan (Canada) *
    Jal Aljido Motamyunseo (Like You Know It All)
    de/by Hong Sangsoo (République de
    Corée/Republic of Korea)
    Karaoke
    de/by Chan Fui (Chris) Chong (Malaisie/Malaysia) *
    La Merditude des choses
    de/by Felix Van Groeningen (Belgique/Belgium)
    Navidad
    de/by Sebastian Lelio (Chili/Chile)
    Ne change rien
    de/by Pedro Costa (Portugal)
    Oxhide II
    de/by Liu Jiayin (Chine/China)
    La Pivellina
    de/by Tizza Covi et/and Rainer Frimmel (Autriche/Austria)
    Polytechnique
    de/by Denis Villeneuve (Canada) 
    Le Roi de l’évasion
    de/by Alain Guiraudie (France)
    La Terre de la folie
    de/by Luc Moullet (France)
    Tetro
    de/by Francis Ford Coppola (Argentine, Espagne, Italie/Argentina, Spain, Italy)
    (ouverture)
    Yuki & Nina
    de/by Nobuhiro Suwa et Hippolyte Girardot (France, Japon/France, Japan)
     
    * films concourrant à la Caméra d’Or / Films competed to the « Caméra d’Or » Prize

    Catégories : QUINZAINE DES REALISATEURS Lien permanent 0 commentaire Pin it! Imprimer
  • L'affiche de la Quinzaine des Réalisateurs 2009

     

    quinzaine2.jpg

    L'affiche de la Quinzaine des Réalisateurs 2009  met en scène Albert Serra (réalisateur de Honor de cavalleria,  Le Chant des oiseaux) et Lolita Chammah (actrice vue dans Les Bureaux de Dieu). Cette photographie est prise par Xavier Lambours et la conception graphique est signée Michel Welfringer.

    Catégories : AFFICHES Lien permanent 0 commentaire Pin it! Imprimer
  • Programme de la Quinzaine des Réalisateurs 2008

    1620788322.jpgPour cette sélection 2008 de la Quizaine des Réalisateurs:

    -22 longs métrages

    -12 courts-métrages

    -4 séances spéciales

    -24 pays 

    Vous pouvez retrouver en cliquant ci-contre ma présentation de la Quinzaine des Réalisateurs faîte l'an passé.

    Longs métrages

     

    Acne
    (Acné)
    Uruguay, Argentine, Espagne, Mexique - 1h27 (2008)
    VEIROJ Federico

      Aquele querido mês de agosto
    (Ce cher mois d'août)
    Portugal, France - (2008)
    GOMES Miguel
      Boogie
    Roumanie - (2008)
    MUNTEAN Radu
      Bureaux de Dieu (Les)
    France, Belgique - (2008)
    SIMON Claire
      Cant dels ocells (El)
    (Chant des oiseaux (Le))
    Espagne - (2008)
    SERRA Albert
      Cztery noce z Anna
    (Four Nights With Anna)
    France, Pologne - (2008)
    SKOLIMOWSKI Jerzy
      De la guerre
    (On War)
    France - (2008)
    BONELLO Bertrand
      Dernier maquis
    (Adhen)
    France, Algérie - (2007)
    AMEUR-ZAÏMECHE Rabah
      Eldorado
    Belgique, France - (2008)
    LANNERS Bouli
      Élève libre
    Belgique, France - (2008)
    LAFOSSE Joachim
      Liverpool
    Argentine, France, Pays-Bas, Espagne, Allemagne - (2008)
    ALONSO Lisandro
      Monsieur Morimoto
    France - (2008)
    SORNAGA Nicola
      Nin Lang Zhi Nu
    (Knitting)
    Chine (Rép. pop.) - (2008)
    LICHUAN Yin

    Now Showing
    Philippines, France - (2008)
    MARTIN Raya


    Pleasure of Being Robbed (The)
    États-Unis - (2008)
    SAFDIE Josh
      Resto della notte (Il)
    (Reste de la nuit (Le))
    Italie - (2007)
    MUNZI Francesco
      Salamandra
    Argentine, France, Allemagne - (2008)
    AGUERO Pablo


    Shultes
    Russie - (2008)
    BAKURADZE Bakur
      Slepe lasky
    (Blind Loves)
    Slovaquie - (2008)
    LEHOTSKY Juraj

    Taraneh Tanhayie Tehran
    (Lonely Tune of Tehran)
    Iran - (2008)
    SALOUR Saman
      Tony Manero
    Chili, Brésil - (2008)
    LARRAIN Pablo
    Voyage aux Pyrénées (Le)
    France - (2008)
    LARRIEU Arnaud et Jean-Marie



    Courts métrages
      Acquaintances of a Lonely John (The)
    États-Unis - (2008)
    SAFDIE Benny


    Premier programme

      Ciel éteint !
    (Sky's Black Out ! )
    France, Russie - (2008)
    OSSANG F.J
      Je vous hais petites filles
    France - (2008)
    GONZALEZ Yann
      Mes copains
    France - (2008)
    GARREL Louis

    Second programme
      Il fait beau dans la plus belle ville du monde
    France - (2008)
    DONZELLI Valérie

    Kamel s'est suicidé six fois, son père est mort
    France - (2007)
    ADEL Soufiane
      MAN
    États-Unis - (2007)
    MYNA Joseph
      Muro
    (Le mur)
    Brésil - (2008)
    TIAO
      Sagan Om Den Lille Dockpojken
    (The Tale of Little Puppetboy)
    Suède - (2008)
    NYHOLM Johannes
      Summer Afternoon
    Taiwan - (2008)
    WI-DING Ho
    Vsakdan ni vsak dan
    (Every Day Is Not The Same)
    Slovénie - (2008)
    TURK Martin


    Séance spéciale
      40X15
    (Les Quarante Ans de la Quinzaine des Réalisateurs)
    France - (2008)
    JAHAN Olivier
      Itinéraire de Jean Bricard
    France - (2008)
    STRAUB Jean-Marie
    HUILLET Danièle
      Le Genou d'Artemide
    (Il Ginocchio di Artemide)
    France - (2007)
    STRAUB Jean-Marie
      Milestones
    États-Unis - (1975)
    KRAMER Robert
    DOUGLAS John
    A noter: -Claire Simon déjà en compétition à la Quizaine en 2006 avec "ça brûle"' (voir ma critique en cliquant ici)  est de retour dans cette même sélection cette année avec "Les Bureaux de Dieu".
    -Tous les films de la Quinzaine des Réalisateurs sont par ailleurs repris à Paris du 28 Mai au 4 juin au cinéma des cinéastes.
    Le site officiel de la Quinzaine des Réalisateurs: http://www.quinzaine-realisateurs.com

     

    Catégories : QUINZAINE DES REALISATEURS Lien permanent 0 commentaire Pin it! Imprimer
  • Programme de la Quinzaine des Réalisateurs

    medium_quinzaine.JPGJe vous ai déjà longuement parlé de le Quinzaine des Réalisateurs (ici), en voici la programmation pour cette édition 2007 avec 23 longs métrages, 12 courts métrages, 1 séance spéciale et 19 nationalité différentes.

    Programme des longs métrages

     Après lui -France - 1h40 (2007) MOREL Gaël

     Avant que j'oublie -France - 1h48 (2007) NOLOT Jacques

     Caramel-Liban, France - 1h36 (2007) LABAKI Nadine 

     Chop Shop -États-Unis - 1h24 (2007) BAHRANI Ramin

     Control-Royaume-Uni, Australie - 1h59 (2007)-CORBIJN Anton

     Dai Nipponjin-Japon - 1h53 (2007)-MATUMOTO Hitosi

     Elle s'appelle Sabine-France - 1h25 (2007)-BONNAIRE Sandrine

     Estado do mundo (O) (L'Etat du Monde)-Portugal - 1h45 (2007)

    AKERMAN Chantal-WEERASETHAKUL Apichatpong-FERRAZ Vicente-ABRAHAM Ayisha-BING Wang-COSTA Pedro 

     Foster Child-Philippines - 1h38 (2007)-MENDOZA Brillante

     France (La)France - 1h42 (2007)-BOZON Serge  

     Garage-Irlande - 1h25 (2007)-ABRAHAMSON Lenny

     Gegenüber(Counterparts)-Allemagne - 1h40 (2007)-BONNY Jan

     Influencia (La)-Espagne, Mexique - 1h23 (2007)-AGUILERA Pedro

     Mutum-Brésil, France - 1h35 (2007)-KOGUT Sandra  

     Ploy-Thaïlande - 1h47 (2007)-RATANARUANG Pen-ek 

     PVC-1-Colombie - 1h25 (2007)-STATHOULOPOULOS Spiros

     Question humaine (La)-France - 2h23 (2006)-KLOTZ Nicolas

     Savage Grace-Espagne, États-Unis, France - 1h37 (2007)-KALIN Tom

     Smiley Face-États-Unis - 1h25 (2006)-ARAKI Gregg

     Tout est pardonné-France - 1h45 (2006)-HANSEN-LØVE Mia

     Un homme perdu(A Lost Man)-Liban, France - 1h37 (2007)-ARBID Danielle 

    Yumurta(Oeuf / Egg)

    Turquie, Grèce - 1h37 (2007)-KAPLANOGLU Semih 

     Zoo-États-Unis - 1h16 (2007)-DEVOR Robinson

                                                                            Séance spéciale

     Cruising-États-Unis, Allemagne - 1h41 (1980)-FRIEDKIN William

    Pour le programme des courts métrages, et le détail de l'hommage à Albert Lamorisse, je vous renvoie au site officiel de la Quinzaine des Réalisateurs.

     

    Catégories : QUINZAINE DES REALISATEURS Lien permanent 0 commentaire Pin it! Imprimer
  • "Les films naissent libres et égaux en droit": gros plan sur la Quinzaine des Réalisateurs

    L’intérêt du Festival de Cannes ne réside pas uniquement dans la compétition officielle mais aussi dans ses sélections parallèles.  Je vous parlais récemment de la Semaine de la Critique qui n’est cependant pas la seule à se dérouler en parallèle de la compétition officielle. En 1968, la France était en ébullition…le Festival de Cannes, miroir et reflet du monde, aussi. Le Festival fut même interrompu notamment à l’initiative de Godard et Truffaut. C’est aussi cette année-là que fut initiée une autre section parallèle, la Quinzaine des Réalisateurs, créée par la Société des Réalisateurs de Films. (SRF). Son but initial était de donner la place aux films de toutes origines, sans compétition, ni censure, « étrangère à toute considération diplomatique, vitrine de tous les cinémas du monde » car comme le disait Pierre Kast « Les films naissent libres et égaux en droit ». Eux aussi. La 39ème édition de la Quinzaine des Réalisateurs aura lieu du 17 au 27 Mai 2007. Pour mieux présenter cette section je vous propose  trois films présentés dans ce cadre: deux en 2005, « Keane » et « La Moustache » d’Emmanuel Carrère, et un en 2006: "Ca brûle" de Claire Simon.

    Lien: Site officiel de la Quinzaine des Réalisateurs

    La Moustache d'Emmanuel Carrère- Quinzaine des Réalisateurs 2005

    medium_moustache.JPG« La moustache », premier long métrage d’Emmanuel Carrère et adaptation de son roman fait partie de ces films cauchemardesques pendant lesquels vous regardez votre montre non pas parce-que vous aimeriez qu’il se termine mais au contraire parce-que même cauchemardesque l’univers dans lequel il vous plonge vous fascine, vous déroute tellement que vous aimeriez prolonger votre immersion. E. Carrère signe un film oppressant dans lequel on se sent immédiatement impliqué, en empathie avec son personnage principal auquel nous nous identifions immédiatement…même sans moustache car c’est davantage du regard des autres et de dépendance à celui-ci, et de perte d’identité que de moustache qu’il est question ici. La moustache, élément du paraître symbolise ici l’être, celui auquel nous sommes tellement habitués que nous ne le voyons , ne l’interrogeons plus. On ne ressort pas indemnes de cette dérive magistralement effroyable…car nous dérivons avec le protagoniste tant la réalisation et le cadre nous enferment avec lui aux frontières de la folie et du fantastique. En présentant le film avant sa projection Vincent Lindon l’a annoncé, c’est celui dont il est le plus fier et dans lequel il a enfin été filmé comme il avait toujours rêvé de l’être, ce à quoi nous ne pouvons qu’adhérer tant ce rôle dans lequel il excelle semble avoir été écrit pour lui....

    Keane de Lodge Kerrigan-Quinzaine des Réalisateurs 2005

    medium_keane.JPGAvec Keane de Lodge Kerrigan, produit par Steven Soderbergh, c’est un autre univers dans lequel nous nous trouvons immergés, par lequel nous sommes inexorablement saisis. Le regard de Keane semble accroché au nôtre, à la caméra,  et semble s’en emparer comme d’une bouée de sauvetage, et ne plus pouvoir s’en détacher, ou bien l’inverse nous sentant les témoins impuissants de sa douleur indicible. William (Damian Lexis) est un père qui tente d’accepter l’inacceptable, la disparition de son enfant de six ans, six mois plus tôt, à New York. Il se retrouve face à ses démons, ses remords, ses angoisses, la vacuité de son existence. La caméra à l’épaule de Lodge Kerigan ne le quitte pas une seconde, la tension (et l’attention) est constante. Elle cherche et vacille avec lui, égaré dans New York, indifférente à sa détresse. A tout moment il menace de sombrer dans l’inéluctable, l’irréversible. Puis, il se lie d’amitié avec une mère célibataire et sa petite fille. Son regard hagard, désoeuvré y trouve un réconfort, un miroir rassurant, ou un exutoire, on ne sait pas trop. Kerrigan ne veut pas que l’on sache. Le doute plane constamment, son regard devient le nôtre, nous épousons son point de vue, entraînés dans son malaise incessant , avec lui au bord du gouffre, suffoquant, implorant, soliloquant. Qu’importe la réalité. Peu importe qu’il s’agisse de la folie simplement ou de la folie  du désarroi,  c’est un film criant de vérité, vociférant sa vérité, sa douleur inextinguible. Une errance bouleversante,  brillamment portée par Damian Lewis.

     

    ça brûle de Claire Simon-Quinzaine des Réalisateurs 2006

    medium_brule.JPG- Livia est une jeune fille de 15 ans. Elle passe son temps à faire du cheval jusqu’au jour où elle chute et se relève grâce à l’aide de Jean (Gilbert Melki), un pompier beaucoup plus âgé qu’elle dont elle tombe amoureuse. Elle entreprend tout ce qu’elle peut pour séduire cet homme pour qui elle éprouve une brûlante et irrépressible passion. Son amour la dévore et la conduit sur les pentes abruptes de l’exaltation jusqu’à l’irréparable. C’est le début des vacances et d’un été éternel…Un été meurtrier incandescent rythmé par le bruit strident des sirènes. Le désastre auquel va aboutir le film et que je vous laisse découvrir est un moyen d’exprimer cette passion qui la ronge et qui transpire du début à la fin du film. Le feu va être le théâtre d’une bataille sanglante entre son désir et le monde. Film mystérieux, poétique, onirique qui s’achève comme dans un rêve par un brouillard presque abstrait. Projeté à la Quinzaine ce film a été, à juste titre, ovationné.

    Sandra.M

    Catégories : QUINZAINE DES REALISATEURS Lien permanent 0 commentaire Pin it! Imprimer