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IN THE MOOD FOR CANNES 2025 - Page 94

  • Featurettes d' "Alice aux pays des merveilles" de Tim Burton

    En attendant de nouvelles informations sur l'édition 2010 du Festival de Cannes, voici deux featurettes du dernier film du Président du jury du Festival de Cannes 2010, Tim Burton.

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  • Vidéos de Tim Burton (avant-première d' "Alice au pays des merveilles")

    En attendant les premières informations concernant le Festival de Cannes 2010, je vous propose quelques vidéos du président du jury 2010, Tim Burton, lors de l'avant-première Allociné d' "Alice au pays des merveilles" dont vous pourrez prochainement retrouver ma critique ici et sur "In the mood for cinema".

     

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  • "Tree of life" de Terrence Malick en ouverture du Festival de Cannes 2010 ?

    treeoflife.jpgLes premières rumeurs commencent à circuler concernant le Festival de Cannes 2010 et notamment celle, persistante, de "Tree of life" de Terrence Malick (La Ligne rouge, Le nouveau monde...) comme film d'ouverture, le 12 mai.

    Le film pourrait ainsi être distribué en France à cette date et la sortie américaine serait alors repoussée à novembre. 

    De quoi faire une très belle montée des marches pour le premier jour du festival puisqu'on retrouve notamment au casting des habitués de la Croisette: Brad Pitt et Sean Penn.

    Je vous informe bien entendu dès que j'ai davantage de précisions.

    Synopsis : Texas, fin des années 60, Jack l'aîné d'une fratrie de trois, vient de perdre son frère cadet, RL. Devant cette fatalité de la vie, Jack se souvient de son enfance, des doux moments où il était encore le seul fils, grandissant dans la félicité procurée par l'amour inconditionnel de sa mère. La travée de la mémoire s'ouvre... et tout lui revient... les petits frères qui mobilisent l'attention de la mère, la discipline d'un père absent et autoritaire. Jack se laisse envahir par les souvenirs du passé et c'est ainsi qu'au gré de ses expériences, de son parcours initiatique, et au rythme de la perte progressive de ses illusions et de son innocence, nous explorons le cycle de la vie qui n'en finit plus de tourner autour de nous et qui nous précipite tantôt vers le bonheur tantôt vers le drame. The Tree of Life nous propose une profonde réflexion sur le sens de l'aventure humaine.

    Autres articles à lire actuellement sur les autres blogs "in the mood":

    Critique de "The Ghost-Writer" de Roman Polanski

    En direct du Festival du Film Asiatique de Deauville 2010

    Vanessa Paradis dans le spot "Rouge Coco" de Chanel

    Catégories : OUVERTURE (cérémonies/films) Lien permanent 0 commentaire Pin it! Imprimer
  • Petit récapitulatif et critiques des meilleurs films du Festival de Cannes 2009

    En attendant de nouvelles informations sur le Festival de Cannes 2010 dont je vous rappelle que vous pourrez le suivre en direct sur ce blog , de l'ouverture à la clôture, retrouvez, ci-dessous, le récapitulatif de tous les films du Festival de Cannes 2009 que je vous recommande. Pour lire ma critique d'un film, cliquez sur le titre de celui-ci.

    "A l'origine" de Xavier Gianoli

    "Agora" d'Alejandro Amenabar

    "Etreintes brisées" de Pedro Almodovar

    "Inglourious basterds" de Quentin Tarantino

    "L'armée du crime" -Robert Guédiguian

    "L'Enfer" d'Henri-Georges Clouzot

    "Le Père de mes enfants" de Mia Hansen-Love

    "Le ruban blanc" de Michael Haneke

    "Les chats persans" de Bahman Ghobadi

    "Mother" de Bong Joon-ho

    "Un Prophète" de Jacques Audiard

    Lien:

    Petit récapitulatif et critiques des films du début de l'année 2010 recommandés par inthemoodforcinema.com.

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  • Prix de la jeunesse 2010: partez au Festival de Cannes!

    C'est grâce au Prix de la jeunesse, il y a 10 ans déjà, que j'ai eu la chance d'être accréditée au Festival de Cannes pour la première fois, une magnifique expérience cinématographique et personnelle suite à laquelle, chaque année, quoiqu'il arrive, je suis retournée au Festival de Cannes. Il s'agissait alors d'envoyer 3 critiques de films, une lettre de motivation et un CV au Centre Régional d'Information Jeunesse de sa Région. Les seules informations que j'ai pu trouver cette année figuraient sur le site de la région Midi-Pyrénées. Si quelqu'un a d'autres informations sur les modalités de sélection pour 2010, envoyez-les moi à inthemoodforcinema@gmail.com et je publierai un article sur le blog.

    Vous avez entre 18 et 25 ans? Vous aussi rêvez de vivre au coeur du plus grand Festival de cinéma au monde? Alors il vous reste encore quelques jours pour envoyer votre candidature! Bonne chance!

    logo

    Le "Prix de la Jeunesse" créé en 1982 et soutenu par le festival de Cannes est remis chaque année par un jury-jeunes composé de 7 jeunes de 18 à 25 ans invités par le Ministère de la jeunesse et des solidarités actives.

    Il est décerné à un film choisi parmi les deux sélections officielles du Festival de Cannes : "la Compétition" et "Un certain regard".

     

     

    Festival de Cannes du 12 au 23 mai 2010Vous avez entre 18 et 24 ans, êtes passionné de cinéma et avez envie de vivre le festival de Cannes de l'intérieur en tant que membre d'un jury, alors déposez votre candidature.

     Le Ministère de la Jeunesse et des solidarités actives vous invitera peut-être pendant le Festival de Cannes du 11 au 24 Mai 2010.

     Conditions :

    - Avoir entre 18 et 25 ans (maximum au 15 mars 2010)

    - Renseigner le dossier de candidature accompagné d'un CV et d'une lettre de motivation

    - Avoir les capacités nécessaires pour prendre sa place dans une démarche collective, pour s'exprimer et argumenter en tant que membre d'un jury

    - S'investir pleinement dans cette fonction

    - Etre totalement disponible du 11 au 24 Mai inclus.

     

    Sélection :

    La Direction Régionale de la Jeunesse, des sports et de la Cohésion Sociale Midi-Pyrénées ainsi que le CRIJ sélectionneront un candidat parmi tous les dossiers de Midi-Pyrénées.

    Les 7 jurés qui composeront le 29ème jury-jeunes lors du festival de Cannes seront choisis parmi les jeunes retenus au niveau régional , fin Mars, par un comité de sélection national à Paris.

    Les 7 jurés seront informés début Avril.

     

    Récompense :

    - Les jurés seront integralement pris en charge par le Ministère pendant la durée du Festival : hébergement, repas, transport.

    - Les jurés recevront les accréditations leur permettant de circuler à l'intérieur du festival, de participer à des projections et à la vie du festival.

    Les dossiers sont à retourner :

    au CRIJ

    17 rue de Metz - 31000 Toulouse

    dans une envelopppe à l'attention de Claire Lassagne / Festival de Cannes

    ou à la DRJCS (Direction Régionale de la jeunesse et de la Cohésion Sociale)

    5 rue du pont Montaudran
    BP 7009
    31068 Toulouse cedex 7

    dans une envelopppe à l'attention de Philippe Maleskevich / Festival de Cannes

    AVANT LE 12 MARS / 12HEURES. Aucune dérogation possible, les dossiers repartant à Paris en fin d'après-midi.

    Site du festival de Cannes : http://www.festival-cannes.com/fr

    Catégories : CONCOURS Lien permanent 11 commentaires Pin it! Imprimer
  • Semaine de la Critique du Festival de Cannes 2010- Appel à candidatures

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    Comme je vous le disais il y a une dizaine de jours déjà, comme chaque année, je serai à Cannes pendant la totalité du festival pour vous faire un compte rendu en direct sur In the mood for Cannes et sur In the mood for cinema . Si vous avez entre 15 et 18 ans et rêvez vous aussi de partir pour la Croisette, alors lisez ce qui est dessous et qui pourrait bien vous intéresser...

    La 49e Semaine de la Critique se déroulera à Cannes du 13 au 21 mai 2010. Plus ancienne section parallèle du Festival de Cannes, la Semaine de la Critique se consacre depuis ses débuts à la découverte de nouveaux talents et favorise leur émergence.  De nombreux réalisateurs aujourd'hui reconnus ont été découverts à la Semaine de la Critique, parmi lesquels Ken Loach (Kes, 1970), Wong Kar Wai (As Tears Go By, 1989), François Ozon (Sitcom, 1998), Alejandro Gonzales Iñarritu (Amores Perros, 2000)...

    Glissez-vous dans la peau d'un critique à Cannes durant la Semaine de la Critique du 13 au 23 mai 2010!

    Durant une semaine, huit groupes de trois lycéens vont s'improviser critiques , assister à des projections  de la section parallèle de la Semaine de la Critique et rédiger seul ou à deux des critiques, dont les meilleures seront publiées dans des médias partenaires. Les lycéens vont également constituer un jury qui décernent le Prix OFAJ de la (Toute) Jeune Critique au meilleur long métrage de la Sélection. Par ailleurs, deux Prix de la Meilleure Critique récompenseront la meilleure critique française et la meilleure critique allemande parmi les contributions des lycéens.

    Conditions de participation:

    ✒ Vous êtes lycéen âgé de 15 et 18 ans

    ✒ Passionné de cinéma, vous souhaitez échanger des idées sur les _films visionnés

    ✒ Vous aimez rédiger

    ✒ Vous disposez de connaissances de base en allemand qui vous permettent de discuter avec les participants allemands

    ✒ Vous constituez un groupe de trois élèves accompagnés d'un enseignant

    Merci de faire parvenir votre candidature (non manuscrite) en français par mail en format pdf ou doc à : cannes@ofaj.org  contact : Anna Cavillan  cavillan@ofaj.org

    Date limite de dépôt de candidature :30 mars 2010

    L'OFAJ invite quatre groupes français et quatre groupes allemands à Cannes.

    Il prendra en charge les frais de voyage, d'hébergement et de repas (demi-pension) ainsi que les accréditations pour la Semaine de la Critique du 13 au 21 mai 2010. Vous pouvez télécharger le dossier de candidature directement sur le site de l'ofaj :  www.ofaj.org/cannes ou sur www.semainedelacritique.com. Les lauréats de la meilleure critique seront invités à la Berlinale en 2011.

    Catégories : CONCOURS Lien permanent 0 commentaire Pin it! Imprimer
  • Le Festival de Cannes 2010 en direct sur ce blog

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    Mon accréditation pour le Festival de Cannes 2010 venant de m'être confirmée, je vous confirme donc à mon tour que vous pourrez retrouver un compte rendu quotidien du Festival en direct de Cannes sur ce blog, de l'ouverture à la clôture, à savoir du 12 au 23 mai 2010!

    Et en attendant, comme chaque année, le programme du festival sera publié sur ce blog au fur et à mesure de son annonce et évidemment sur "In the mood for cinema", mon blog quotidien.

    Cette année, pour ce qui sera mon 10ème festival de Cannes, je vais essayer d'être plus que jamais "in the mood for Cannes". Si vous avez d'ores et déjà des suggestions d'évènements que vous souhaiteriez voir relatés sur ce blog, n'hésitez pas à m'en faire part... Je vous en dirai bientôt plus sur de nouveaux partenariats déjà prévus pour ce festival de Cannes 2010, et si vous souhaitez vous aussi me soumettre un partenariat pour ce Festival, contactez-moi à inthemoodforcinema@gmail.com .

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  • Tim Burton présidera le jury du 63ème Festival de Cannes

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    Comme chaque année, et cela pour la 10ème année consécutive, je serai donc au Festival de Cannes, de l'ouverture à la clôture, à savoir cette année du 12 au 23 Mai 2010. Vous pourrez bien entendu suivre ce festival quotidiennement en direct sur In the mood for Cannes mais aussi sur mon blog quotidien et principal In the mood for cinema.

    tim4.jpgLa première information concernant cette édition 2010 vient de tomber avec l'annonce du nom du successeur d'Isabelle Huppert qui aura la lourde tâche de présider le jury de cette 63ème édition. Il s'agit de Tim Burton qui, en acceptant l'invitation de Thierry Frémaux et Gilles Jacob a déclaré:  "Après avoir passé mes jeunes années à voir des triples programmes et à faire des marathons de 48h de films d’horreur, je me sens prêt pour Cannes. C’est un grand honneur et je suis très impatient de me retrouver avec mes camarades jurés pour voir de beaux films venus du monde entier. Quand on pense à Cannes, on pense cinéma du monde. Et puisque j’ai toujours vécu les films comme des rêves, je vais vivre un rêve devenu réalité."

    Gilles Jacob a, quant à lui, déclaré: "C’est la première fois qu’un créateur venu de l’animation préside le jury du Festival de Cannes. Cinéaste au cœur d’or et aux mains d’argent, Tim Burton est avant tout un poète. Un prestidigitateur au délire visuel dont l’écran devient féérie. Que sa douce folie et son humour gothique envahissent la Croisette et ce sera Noël pour tout le monde. Noël et Halloween…",

    Une poésie, une féérie, une douce folie, un humour dont nous espérons qu'ils imprègneront cette édition 2010 et qu'ils influeront autant sur le reste de la composition du jury que sur le palmarès...qui, à n'en pas douter, saura nous surprendre s'il est à l'image du cinéma de Tim Burton.

    Son prochain long métrage, une adaptation 3D d’Alice au pays des merveilles d’après Lewis Carroll, avec son acteur fétiche Johnny Depp et Helena Bonham Carter, sort en salles aux Etats-Unis le 5 mars prochain, et en France le 7 avril.

    Biographie de Tim Burton

    (Source: site officiel du Festival de Cannes)

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    Réalisateur américain, Timothy Walter Burton est né le 25 août 1958 à Burbank, Californie. Dès l’adolescence, il se passionne pour le dessin, la peinture et le cinéma fantastique. A la sortie du California Institute of the Arts en 1979, il rejoint l'équipe d'animation des studios Disney. Son univers, déjà très original, est éloigné du style des dessins animés Disney mais le studio reconnaît son talent et soutient la production de ses premiers courts métrages : Vincent (1982), Hansel et Gretel (1983) et Frankenweenie (1984).

    En 1985, après avoir quitté les studios Disney, il réalise son premier long métrage : Pee-Wee's Big Adventure. Suivront Beetlejuice (1988), Batman (1989), Edward aux mains d'argent (1990) et L'Etrange Noël de Monsieur Jack (1993). Le succès international de ces deux derniers films confirme sa renommée de cinéaste à l’univers visuel incomparable et à l’imagination débridée.
    Les quatorze longs métrages qui composent aujourd’hui son œuvre, explorent des genres aussi variés que la biographie (Ed Wood, 1994), la science fiction (Mars Attacks!, 1997 ou La Planète des singes, 2001), l’horreur (Sleepy Hollow, 1999), la fantasy (Big Fish, 2003), le film d’animation (Les Noces Funèbres, 2005), le conte pour enfant (Charlie et la chocolaterie, 2005) ou encore la comédie musicale avec Sweeney Todd en 2007.

    D’abord connu comme cinéaste, Tim Burton est aussi illustrateur, peintre, photographe. En 1998, il a publié le livre de poèmes illustrés "La Triste Fin du petit Enfant Huître et autres histoires". Il a également travaillé pour la télévision et pour le web avec la série animée Stainboy.

     Filmographie de Tim Burton:

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    Frankenweenie  - Prochainement

     Dark Shadows - Prochainement

     Alice au Pays des Merveilles  - 2010

     Maleficent - 2010

     Sweeney Todd, le diabolique barbier de Fleet Street - 2008

    Les Noces funèbres  - 2005  (Cliquez ici pour en lire mes commentaires lors de sa projection en avant-première lors du Festival du Cinéma Américain de Deauville 2005)

     Charlie et la chocolaterie  - 2005

    Big Fish - 2004

    La Planète des singes - 2001

    Sleepy Hollow, la légende du cavalier sans tête - 2000

     Stainboy - Saison 1-2000

    Mars Attacks! - 1997

    Ed Wood  - 1995

     Batman, le défi - 1992

    Edward aux mains d'argent - 1991

    Batman - 1989

    Beetlejuice - 1988

    Pee Wee Big Adventure - 1987

    Alfred Hitchcock Présente (1985) - Saison 1

    The Jar - 1985

     Frankenweenie - 1984

     Vincent - 1982

     Hansel et Gretel (TV) - 1982

     Luau - 1982

     Aladdin and his Wonderful Lamp -1982

     Hansel et Gretel  - 1982

     Luau  - 1982

     Doctor of Doom - 1979

     Stalk of the Celery - 1979

     The Island of Doctor Agor - 1971

     

    Extraits

    Je vous propose ci-dessous quelques vidéos de films de Tim Burton...dont le trailer officiel de son prochain film :" Alice au pays des merveilles".

    Teaser officiel d' "Alice au pays des merveilles"

    "Vincent", court-métrage de Tim Burton en VF

     Une interview de Tim Burton:

    Interview de Tim Burton et Johnny Depp

    Catégories : JURYS Lien permanent 1 commentaire Pin it! Imprimer
  • Mon bilan de l'année cinématographique 2009 (version longue)

    Il y a quelques jours, je publiais mon bilan de l'année cinéma 2009 dans sa version courte , ici telle que publiée dans le journal de l'ENA (l'ENA hors les murs) de janvier. Je vous en propose ci-dessous la version longue.

    Vous pouvez aussi toujours donner votre top 10 de l'année cinématographique et retrouver le mien, en cliquant ici.

    ena8.jpgAvant de vous livrer, ces jours prochains, mon bilan personnel et émotionnel de cette très riche année cinématographique 2009 ainsi que mon top 10 de l'année cinéma, je vous propose, ci-dessous, mon bilan cinématographique de l'année 2009.

     Le journal de l'ENA (« L'ENA hors les murs ») m'a en effet à nouveau cette année confiée la lourde et passionnante tâche d'écrire le bilan de l'année cinéma 2009 pour son numéro de janvier.

     Ci-dessous la version  longue et légèrement différente de cet article (j'ai modifié et supprimé certaines parties dans la version de l'ENA pour répondre aux contraintes de publication) et pourtant (évidemment) pas exhaustive ... (je publierai ultérieurement la version courte et modifiée -par moi-même:-)- de cet article, tel que publié dans le journal de l'ENA).

     Je n'ai pas le temps de relire  ce soir donc merci d'avance de votre indulgence pour les éventuelles répètitions ou imprécisions...

     Cliquez ici pour lire mon bilan de l'année cinéma 2008 également publié dans « L'ENA hors les murs ».

    BILAN DE L'ANNEE CINEMA 2009:

    Jean Renoir estimait que « L'art du cinéma consiste à s'approcher de la vérité des hommes et non pas à raconter des histoires de plus en plus surprenantes ». En 2009, le cinéma, plus que jamais, semble s'être divisé en deux parties bien distinctes, sans doute à l'image d'un monde lui-même écartelé, divisé, avec d'un côté, des films ancrés dans la réalité, cherchant à la disséquer, à approcher la vérité, de l'autre des films, souvent fantastiques, de plus en plus surprenants, a priori éloignés du réel. Avec aussi d'un côté, des comédies, de l'autre des films relatant une sombre réalité.  Cette année aura été celle de la diversité : entre simplicité et complexité, comédies classiques et cinéma engagé, succès et échecs inattendus, révélations et confirmations. L'oxymore qui a servi de titre à un des premiers grands succès de cette année 200, Slumdog Millionaire (auréolé de 8 Oscars) -slumdog signifiant taudis- est à l'image de cette année cinématographique : riche de contradictions, mettant le cinéma à l'honneur parfois même à l'intérieur des films par une savante mise en abyme, trouvant dans son propre reflet une salutaire évasion ou compréhension du monde qu'il incarne.

    Un besoin d'évasion et de vérité : entre cinéma de l'intime et grand spectacle

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    Le premier point commun entre les grands succès de cette année est le besoin d'évasion, aussi bien des spectateurs souhaitant échapper à une actualité morose que des personnages des films, prisonniers de leur réalité, ou même prisonniers au sens propre avec d'un côté des films intimistes, centrés sur la « cellule » familiale,  de l'autre des films à grand spectacle, souvent fantastiques.

    Le grand succès critique (Grand prix à Cannes, prix Louis Delluc, nomination aux Oscars...) de cette année, « Un Prophète », se déroulant dans l'univers carcéral, témoigne de ce désir insaisissable de liberté, tout en conciliant drame intime et universel  par une habile métaphore de la société à l'intérieur de la prison où règne notamment le racisme mais aussi par le génie poétique de son réalisateur Jacques Audiard qui mêle fantasmagorie et réalisme, violence et poésie noire, meurtre et rédemption, divertissement et sujet de société. Un autre film « Qu'un seul tienne et les autres suivront », premier long métrage choral de Léa Fehner avait d'ailleurs pour même cadre cet univers carcéral.

    Entre le film phénomène « Paranormal Activity » (11000 dollars de budget pour plus de 20 millions de dollars de recettes rien qu'aux Etats-Unis), « Harry potter et le prince de sang mêlé »,,  « 2012 », « Twilight » (respectivement 2ème,  7ème, 11ème-pour le chapitre 1- du box office français) mais aussi « The box » les succès de cette année auront témoigné de cette volonté d'évasion, de même avec « L'étrange histoire de Benjamin Button » de David Fincher, une métaphore magistrale sur la course-évidemment perdue d'avance- contre le temps, contre la mort, une brillante allégorie sur l'effroyable écoulement de temps mais aussi et avant tout une magnifique histoire d'amour qui défie les apparences, la raison, le temps et même la mort. L'histoire de deux destins qui se croisent, que les fils du destin, tortueux, impitoyables et sublimes, finissent toujours pas réunir, malgré le fracas du temps, de leurs temps, s'écoulant irrémédiablement dans deux directions opposées. C'est encore une formidable prouesse technique (qui a nécessité 150 millions de dollars et 150 jours de tournage) qui l'est d'autant plus qu'elle n'est jamais là pour épater mais pour servir admirablement l'histoire. Le temps de la séance (2H44) épouse ainsi judicieusement le thème du film incitant à ne pas vouloir aller à tout prix contre le temps et à apprendre à l'apprivoiser, à laisser le temps au temps, profiter de chaque rencontre et chaque instant sans pour autant vouloir tout obtenir, réussir, immédiatement . Le charme est alors plus durable que celui, volatile, d'une beauté éphémère et incandescente. Un film à portée universelle sur la perte d'être chers,  la cruelle et inexorable fuite du temps, l'amour inconditionnel et intemporel.

    A l'inverse cette année aura été aussi celle de films intimistes mettant en scène des personnages prisonniers d'un quotidien suffocant avec, avant tout, le chef d'œuvre de cette année 2009, « Les noces rebelles » de Sam Mendès qui met en scène un couple unique et universel mais aussi le schisme potentiel entre ce que l'on est, ce que l'on voudrait devenir ou ce que l'on a rêvé de devenir ; les idéaux de jeunesse face à la réalité de la vie familiale ; opposant le courage d'échapper à une vie médiocre, confortable et conformiste à la  facilité, la lâcheté même, de s'y conformer. Cela, Sam Mendès peut l'exprimer en un plan : April (Kate Winslet) lumineuse, irréelle et déjà évanescente, dans l'embrasure d'une porte  ou une danse sensuelle exprimant autant la vie que la douleur de son renoncement... ou encore cette scène à la fois d'une atroce banalité et d'une rare intensité où le contraste avec la précédente et où les enjeux sont tels que notre souffle est suspendu comme lors du plus palpitant des thrillers. Quel(s) talent(s) faut-il avoir pour faire passer dans une scène en apparence aussi insignifiante autant de complexité, de possibles, d'espoir, d'horreur. Un film palpitant qui est aussi une réflexion sur le mensonge, l'espoir, les idéaux de jeunesse, la cruauté de la réalité, la médiocrité, l'hypocrisie et le conformisme de la société. Les vingt dernières minutes sont d'une intensité rare et font atteindre des sommets de perspicacité, de complexité à ce film dont on ressort touchés en plein cœur avec cette envie aussi de le faire battre encore plus vite et plus fort. ; une rue (le titre américain est « Revolutionary road) qui vous bousculera, vous portera et vous hantera bien après l'avoir quittée après un dénouement magnifiquement cruel. 

    Dans « Je l'aimais », l'adaptation du roman d'Anna Gavalda, Zabou Breitman a choisi la simplicité pour filmer ses personnages prisonniers des conventions et  cet amour éphémère et fantasmé qui s'écroule lorsqu'il est rattrapé par la réalité; sa caméra est au plus près des regards, souvent troublés, vacillant parfois comme eux, au plus près des battements de cœur. Un film qui a la force brûlante, douloureusement belle, des souvenirs inaltérables et qui nous plonge dans le souvenir, amer et poignant, des belles choses.

    On retrouve cette même volonté d'échapper au quotidien dans, « Joueuse », mais aussi  dans le film de Catherine Corsini au titre significatif « Partir » mais aussi dans « Melle Chambon », le bijou de délicatesse de Stéphane Brizé qui fait de ses personnages des héros du quotidien emprisonnés dans un fier et douloureux silence, dans la lancinance de l'existence. C'est aussi cette vérité humaine que capte magistralement Xavier Giannoli dans le bien nommé « A l'origine », dans lequel le mensonge qui va étouffer, porter,  puis enchaîner son auteur incarné dans le film par François Cluzet (d'ailleurs ancien prisonnier) sera le moyen d'échapper à cette prison.

    Cette prison de la cellule familiale sera portée à son paroxysme dans « Canine » avec son allégorie, perverse et décalée, de la manipulation mentale.

    Il est évidemment impossible de clore cette partie sans parler d' « Avatar », révolution et défi technique, projet pharaonique, film le plus cher de tous les temps mais aussi vibrant plaidoyer pour la défense de la planète, un hymne au rêve qui transcende les difficultés et handicaps, un hymne au pouvoir de l'imagination, cette imagination qui fait que, mêmes les deux jambes immobilisés, on peut faire un voyage des plus trépidants, voler et s'envoler vers une ailleurs fascinant, cette imagination qui peut donner corps, âme, vie à un peuple et une planète imaginaires. une belle et forte expérience cinématographique, par moments visuellement vertigineuse,  une plongée palpitante dans un fascinant univers avec des personnages attachants (malgré et grâce au virtuel, à la technique), un vibrant et émouvant plaidoyer  pour que la planète conserve son âme et son souffle, un puissant message que la simplicité des rapports entre les personnages porte malgré tout (et peut-être d'ailleurs porté grâce à cela), et surtout  un voyage spectaculaire dans l'imaginaire qui en exalte la magnifique force, créatrice et salvatrice. Finalement un film qui, aussi éloigné de la réalité puisse-t-il paraître nous ramène aux blessures de notre époque à un cinéma finalement plus engagé et ancré dans le réel qu'il n'y paraît.

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    Un cinéma engagé et ancré dans le réel

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    Dans le cinéma de 2009, le spectateur cherche visiblement à s'évader d'un quotidien étouffant mais en 2009 le cinéma cherche aussi plus que jamais à éveiller les consciences, à se faire le miroir grossissant et informant du monde, le reflet de sa poésie mais aussi de ses colères, ses blessures.  « Avatar » n'ayant pas été le seul hymne à la terre, « Home » projeté dans 130 pays le documentaire de Yann Arthus-Bertrand visuellement époustouflant, pédagogique mais qui est loin d'être exempt de contradictions, prouvant qu'il serait simpliste d'opposer simplement nature et culture, mais qui a le mérite, et non des moindres (!), -espérons-le- d'éveiller ou de réveiller les consciences, individuelles, politiques, étatiques. Avec la même optique, Nicolas Hulot, avec « Le syndrome du Titanic » aura connu un cuisant échec.

     C'est une autre cruelle réalité, cette fois de l'Amérique latine, que deux metteurs en scène ont mise en scène, et qui a coûté la vie au premier d'entre eux : Christian Poveda dans « La vida  loca » et Cary Joji Fukunaga dans « Sin nombre », éclairage édifiant sur la sombre et impitoyable réalité des gangs dont le style documentaire (caméra à l'épaule) épouse judicieusement l'impression de rage, de violence, de risque, d'urgence que connaissent les personnages principaux en lesquels  combattent innocence et violence, rage de vivre et de tuer pour vivre.

    Cette cruelle réalité est aussi celle de l'immigration également présent dans « Eden à l'ouest » de Costa-Gavras.

    Dans « Puisque nous sommes nés », Jean-Pierre Duret et Andrea Santana, par des images d'une beauté âpre, à travers le regard de ces deux enfants, sidérants de maturité, nous montre quant à eux un Brésil où règnent les inégalités flagrantes et révoltantes mais qui semblent là-bas être devenus une morne habitude, et en nous parlant de ce pays ils évoquent évidemment le dénuement de tous les autres pays en voie de développement, la ségrégation économique du Brésil mais aussi d'ailleurs.

    Le cinéma permet aussi de donner de la voix à une révolte étouffée, celle de la jeunesse iranienne dans le lyrique « Les Chats persans » qui suit le  bouillonnement musical underground  en Iran et qui exprime à la fois l'audace, la révolte, l'imagination, la fureur de vivre de la jeunesse iranienne qui manifeste, et même joue de la musique ou dans des films au péril de sa vie. Si le film porte en filigrane un message politique et de liberté, le véritable héros du film reste la musique mais aussi la jeunesse iranienne qui la porte  comme un acte de résistance pacifiste. Un voyage musical sans cesse surprenant où la musique est un cri d'autant plus vibrant qu'il est constamment étouffé, un moyen d'exorciser une souffrance intolérable d'un peuple que son gouvernement contraint à sombrer dans le silence mais aussi la pauvreté. Quand jouer de la musique devient un acte de résistance, comble de l'absurdité qui témoigne de la bêtise de l'intolérance devenue la loi de l'Etat.

    Avec « L'armée du crime », c'est à une autre résistance d'une autre armée des ombres que Guédiguian, avec solennité et sobriété, rend hommage, celle de juifs résistants et communistes tandis qu'Haneke avec le multi primé « Le Ruban blanc «  (notamment palme d'or 2009) , un ruban blanc voile symbolique de l'innocence qu'on veut imposer pour nier la barbarie, explore les racines du mal par l'élégance moribonde du noir et blanc, poursuivant ainsi son examen de la violence en décortiquant ici les racines du nazisme, par une démonstration implacable et saisissante. La somptuosité glaciale  et glaçante de la réalisation, la perfection du cadre et des longs plans fixes où rien n'est laissé au hasard sont aussi paralysants que l'inhumanité qui émane des personnages qui y évoluent. Derrière ce noir et blanc, ces images d'une pureté étrangement parfaite,  à l'image de ces chérubins blonds symboles d'innocence et de pureté (que symbolise aussi le ruban blanc qu'on leur force à porter) se dissimulent la brutalité et la cruauté. Cette violence, thème cher à Haneke, est toujours hors champ, « cachée », et encore plus effrayante et retentissante. Ce ruban blanc c'est le symbole d'une innocence ostensible qui dissimule la violence la plus insidieuse et perverse. Ce ruban blanc c'est le signe ostentatoire d'un passé et de racines peu glorieuses qui voulaient se donner le visage de l'innocence. Une œuvre inclassable malgré ses accents bergmaniens. L'œuvre austère, cruelle, dérangeante, convaincante, impressionnante d'un grand metteur en scène.

    Avec « The Messenger », grand prix du Festival du Cinéma Américain de Deauville, Oren Movermann stigmatise les conséquences effroyables d'une guerre et ses douleurs et horreurs indicibles et parfois niées, une guerre qui n'a pas fini de panser ses plaies encore béantes.

    Avec « Rapt » (inspiré de l'affaire du Baron Empain) Lucas Belvaux, avec une angoissante austérité, analyse la barbarie et l'inhumanité contemporaine mais dénonce aussi, en filigrane, les outrances des médias, lunatiques et amnésiques. Comme dans « La Saint Victoire », il met en scène une société de l'image où cette dernière l'emporte sur les faits. Christian Clavier y incarne Cluzel, un homme politique intègre, humain, et pas un calculateur froid prêt à tout pour réussir et satisfaire ses ambitions personnelles. Avec beaucoup d'habileté François Favrat nous montre comment, malgré son intégrité, pour gravir les échelons et donc appliquer sa politique, Cluzel, machiavélien sans être machiavélique, va devoir faire des compromis avec ses principes, va être confronté à des dilemmes moraux, va devoir renoncer à certaines de ses idées pour en défendre d'autres et pour conserver le pouvoir. « La Sainte-Victoire » est une décortication des mécanismes du pouvoir et de ses compromissions qui réhabilite et interroge la notion souvent mise à mal d'intégrité.

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    Des succès et des échecs : entre incontournables et inattendus

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    Outre le cinéma fantastique, le grand vainqueur de cette année 2009 aura été la comédie, l'humour ayant été plus que jamais « la politesse du désespoir ». Ce sont surtout des comédies sur l'enfance et l'adolescence, essentiellement françaises, qui ont emporté l'adhésion du public au premier rang desquelles « Le petit Nicolas » (plus de 5 millions d'entrées),  « LOL » (3,6 millions d'entrées), « Neuilly sa mère » (2, 5 millions d'entrées), « La première étoile », ou encore des comédies étrangères comme « Very bad trip » sans oublier le phénomène  « Twilight » qui n'est pas une comédie mais également destiné à un public adolescent. « OSS 117 : Rio ne répond plus »  avec un humour salutairement décapant et moins formaté a, quant à lui, engrangé 2, 5 millions d'entrées. Et le grand vainqueur du box office français de cette année est une comédie d'animation qui totalise plus de 7, 8 millions de spectateurs : « L'Age de glace 3 ».

    Certains échecs ont été aussi inattendus que ces surprenantes réussites : Jean-Pierre Jeunet avec son tour de manège sépia « Micmacs à Tire-Larigot », Gérard Jugnot avec sa comédie noire sur l'intolérance religieuse « Rose et noir », Francis Huster qui a raté le retour de Jean-Paul Belmondo avec le larmoyant « Un homme et son chien ».

    Et puis il y a ceux qui, années après années, films après films, continuent à nous surprendre malgré leur imposante filmographie : Clint Eastwood avec « Gran Torino », un film qui nous enserre subrepticement dans son univers et nous assène le coup (et le moment) de grâce au moment où nous nous y attendons le moins ; Woody Allen qui, avec « Whatever works » parvient  encore à nous émouvoir et nous étonner, avec une  audace toujours aussi étonnante et réjouissante, avec cet hymne à la liberté amoureuse ou artistique, mais aussi hymne à la vie et ses »hasards dénues de sens. » ; Alain Resnais enfin qui, bien qu'octogénaire, avec « Les herbes folles » a signé le film le plus fou, jeune, inventif, iconoclaste de cette année.

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    De grands rôles plus que de grands films : entre révélations, contre-emplois et confirmations

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    Plus que de grands scénarii, cette année 2009 nous aura surtout offert de beaux personnages et de grands rôles permettant à des acteurs de se révéler et à d'autres de revenir là où on ne les attendait pas.  Evidemment on songe à celle qui, en recevant son prix d'interprétation à Cannes a espéré que son père aurait été « fier et choqué », Charlotte Gainsbourg  pour « Antéchrist » mais aussi à Isabelle Adjani dans le rôle inattendu d'un professeur de banlieue (« La Journée de la jupe » de Jean-Paul Lilienfeld ) dans un film au départ destiné seulement à la télévision. Dans « L'homme de chevet » ce  sont Sophie Marceau et Christophe Lambert qui ont incarné ces corps et  donné une âme à leurs personnages broyés par l'existence, cette dernière ayant signé cette année son grand retour avec pas moins de quatre films à l'affiche. Mickey Rourke en boxeur dans « The Wrestler », ou Christian Clavier en homme politique intègre ont aussi eu de très beaux contre-emplois sans oublier Kate Winslet dont, dans « les Noces Rebelles », chacune de ses expressions contient une infinitude de possibles, contribuant à ce suspense et cette sensation de suffocation intolérable avec une impression sur le spectateur à la fois jubilatoire et insoutenable.

    Et puis il y a ceux qui ont laissé éclater un talent qu'on leur connaissait déjà :  Kristin Scott Thomas dans « Partir »  avec son regard changeant, tour à tour celui d'une enfant perdue,  celui désarçonné d'une femme séduite puis tombant amoureuse, celui lumineux de femme éperdument amoureuse, celui d'une femme dévorée par la passion et sa violence ravageuse, celui d'une épouse blessée, humiliée, mais déterminée, celui d'une femme aux frontières de la folie et au-delà.  Face à elle, Yvan Attal, plus que convaincant dans son rôle de mari obséquieux devenant l'odieux maître d'un ignoble chantage pécuniaire est carrément époustouflant dans « Rapt »,émacié, méconnaissable mais faisant face,  avec son regard  renversant d'homme blessé mais debout, seul mais digne.

    Il faudrait encore parler de Penelope Cruz d'une mélancolie resplendissante dans « Etreintes brisées » ; Vincent Lindon  dans « Welcome » tout en violence et sensibilité, en force et fragilité maniant et alliant les contradictions et les ambiguïtés de son personnage avec un talent époustouflant mais aussi dans « Melle Chambon » dans lequel tout en lui fait oublier l'acteur pour nous mettre face à l'évidence de son personnage (  son mélange de force et de fragilité, de certitudes et de fêlures, sa façon maladroite et presque animale de marcher, de manier les mots, avec parcimonie, sa manière gauche de tourner les pages ou la manière dont son dos même se courbe et s'impose, dont son regard évite ou affronte.) Et puis, face à lui,  Sandrine Kiberlain, rayonnante, lumineuse, mais blessée qui parvient à faire passer l'émotion sans jamais la forcer.

    François Cluzet, dans « A l'oriogine » incarne un portrait d'homme touchant, énigmatique et dense qui porté par un acteur au sommet de son art nous emporte totalement  dans son aventure aussi improbable soit-elle (et pourtant inspirée d'une histoire vraie s'étant déroulée en 1997 dans la Sarthe), dans ses mensonges, dans ses contradictions, dans sa conquête.

    Enfin, Sandrine Bonnaire dans « Joueuse » , de dos, courbée puis droite et résolue, de face,  dans son regard, dur ou conquis, dans son sourire,  rare et ravageur, ses gestes, ses intonations, ses traits tirés puis illuminés, elle EST Hélène avec une justesse admirable sans en faire des tonnes, sans non plus donner l'impression de réaliser une performance.

    On a aussi redécouvert Christoph Waltz, acteur autrichien méconnu, récompensé du prix d'interprétation à Cannes ou encore Louis-Do de Lencquesaing qui dans « Le père de mes enfants », donne un visage humain à ce producteur, parvient à le rendre vivant, attachant, proche et mystérieux, incarnant cet homme solaire qui a fini par se suicider, à la fois robuste et vulnérable, fort et fragile.

    Quant aux révélations,  on pense évidemment à Firat Ayverdi dans « Welcome » mais surtout à l'interprétation magistrale de Tahar Rahim dans « Un Prophète  dans dont c'est le premier grand rôle et qui campe ici un personnage à la fois fragile, énigmatique, égaré,  malin,  angélique et (puis) diabolique dont le regard et la présence, le jeu nuancé magnétisent l'écran, et qui est pour beaucoup dans le caractère attachant de ce personnage tout en ambivalence, orphelin illettré fragile, influençable, qui va s'en sortir grâce à son intelligence et  qui va devenir un héros meurtrier.

     Mais sans doute les plus bouleversants ont-il été deux acteurs que la magie du cinéma a fait revivre dans « L'Enfer d'Henri-Georges Clouzot » : Romy Schneider et Serge Reggiani, la première qui hante, capture, captive, éblouit, séduit l'écran, dont le jeu, les attitudes et le regard témoignaient d'une fascinante modernité et face à elle, Serge Reggiani qui épouse le visage de la folie maladive avec une rage bouleversante.

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    La mise en abyme : le cinéma à l'honneur

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    Peut-être parce que, comme le disait François Truffaut « Les films sont plus harmonieux que la vie. Il n'y a pas d'embouteillages dans les films, il n'y a pas de temps mort » le cinéma a-t-il autant été mis à l'honneur cette année à commencer dans le film précité,  « L'enfer d'Henri-Georges Clouzot » , un film avec des  images époustouflantes de beauté, d'inventivité, d'audace, de modernité qui concilie avec un perfectionnisme et une imagination rares le fond et la forme, créant des images d'une force hypnotique jamais atteinte pour travail à la confluence des arts qui frôle l'expérimental et l'abstraction. Un film d'une étrange beauté,  une expérience visuelle et sonore, sensuelle, novatrice et éblouissante qui prouve qu'il n'est peut-être pas besoin d'atteindre le budget d' « Avatar » pour innover, éblouir et surprendre, ce que Clouzot avait réussi avec ces images de 1964.

     Avec « Etreintes brisées », Pedro Almodovar, en plus de témoigner de sa cinéphilie livre lui aussi  une véritable déclaration d'amour au cinéma (il rend notamment hommage à Hitchcock, Antonioni, Malle, Rossellini... ).  Et à Penelope Cruz qu'il sublime comme jamais, en femme fatale, brisée et forte, à la fois Marylin Monroe, lumineuse et mélancolique, et Audrey Hepburn, gracile et déterminée. «  Etreintes brisées » est un film labyrinthique d'une grande richesse : un film sur l'amour fou, le cinéma, la fatalité, la jalousie, la trahison, la passion, l'art. Un film d'une gravité mélancolique dans lequel,  à l'image du festival de Cannes, cinéma et réalité se répondent, s'imbriquent, se confondent notamment grâce à une réalisation flamboyante sensuelle qui joue avec les temporalités et les genres. Un film gigogne d'une narration à la fois complexe et limpide, romantique et cruel, qui porte la poésie langoureuse, la beauté mélancolique et fragile de son titre, un film qui nous emporte dans ses méandres passionnées, un film pour les amoureux, du cinéma. Un film qui a la beauté, fatale et languissante, d'un amour brisé en plein vol... Un film qui a la gravité sensuelle de la voix de Jeanne Moreau, la beauté incandescente d'une étreinte éternelle comme  dans « Voyage en Italie » de Rossellini, la tristesse lancinante de Romy Schneider auxquels il se réfère. Un film empreint de dualité sur l'amour fou par un (et pour les) amoureux fous du cinéma... le cinéma qui survit à la mort, à l'aveuglement, qui sublime l'existence et la mort, le cinéma qui reconstitue les étreintes brisées, le cinéma paré de toutes les vertus. Même celle de l'immortalité...

     Avec « Inglourious basterds »  Quentin Tarantino signait lui aussi des plans qui sont ceux d'un grand cinéaste mais aussi d'un vrai cinéphile (comme ce plan magnifique qui est un hommage à « La Prisonnière du désert » de John Ford )  et d'un amoureux transi du cinéma. Il y a du Hitchcock dans ce film mais aussi du Chaplin pour le côté burlesque et poétique et du Sergio Leone pour la magnificence des plans, et pour cet humour ravageur, voire du Melville aussi pour la réalisation. Un film qui enlace avec brio poésie et sauvagerie, humour et tragédie. Et puis, il y a en effet le cinéma. Le cinéma auquel ce film est un hommage permanent, une déclaration d'amour passionnée, un hymne vibrant à tel point que c'est le cinéma qui, ici, va sauver le monde, réécrire la page la plus tragique de l'Histoire, mais Tarantino peut bien se permettre : on pardonne tout au talent lorsqu'il est aussi flagrant. Plus qu'un hommage au cinéma c'est même une leçon de cinéma, même dans les dialogues : « J'ai toujours préféré Linder à Chaplin. Si ce n'est que Linder n'a jamais fait un film aussi bon que « Le Kid ».  Le grand moment de la poursuite du « Kid ». Superbe . »  Le cinéma qui ravage, qui submerge, qui éblouit, qui enflamme (au propre comme au figuré, ici). Comment ne pas aimer un film dont l'art sort vainqueur, dans lequel l'art vainc la guerre, dans lequel le cinéma sauve le monde ? Quentin Tarantino avec ce septième long-métrage a signé un film audacieux, brillant, insolent, tragique, comique, lyrique, exaltant, décalé, fascinant, irrésistible, cynique, ludique, jubilatoire, dantesque, magistral. Une leçon et une déclaration d'amour fou et d'un fou magnifique, au cinéma.  Ce n'est pas que du cinéma d'ailleurs : c'est un opéra baroque et rock. C'est une chevauchée fantastique. C'est un ouragan d'émotions. C'est une explosion visuelle et un ravissement permanent et qui font passer ces 2H40 pour une seconde !

     Evidemment, on ne peut évoquer ces films sur le cinéma sans songer au « Bal des actrices » de Maïwenn, à « Visage » de Tsaï Ming-Liang et surtout  « Le père de mes enfants » de Mia Hansen-Love, un film sur le cinéma mais aussi l'engagement,  sur le caractère indissociable entre vie professionnelle et privée quand la matière principale d'un métier comme celui-là est humaine, et donc si complexe et fragile, quand il n'y a plus de distance entre le cinéma et la vie, quand le cinéma devient la vie.

    D'autres films ont aussi évoqué le cinéma de manière plus implicite et métaphorique comme  « Gran Torino » dans lequel un  mythe du cinéma américain que représente Clint Eastwood fait preuve d'autodérision et dans lequel il confirme le talent d'un immense artiste capable de tout jouer et réaliser et d'un homme capable de livrer une confession, de faire se répondre et confondre subtilement cinéma et réalité, son personnage et sa vérité, pour nous livrer un visage à nu et déchirant. Une démonstration implacable. Un film irrésistible et poignant.  Une belle leçon d'espoir, de vie, d'humilité. Et de cinéma...

    Xavier Giannoli quant à lui nous fait revenir « à l'origine » avec le film éponyme. Il nous fait croire à l'impossible. A une seconde chance. Aux routes qui ne mènent nulle part.  A ce que le cinéma lui aussi était à l'origine : un mensonge exaltant qui peut nous faire croire que tout est possible. Même si la réalité, un jour ou l'autre, finira par reprendre ses droits.

    La mise en abyme est également très présente dans  « Micmacs à tire-larigot » qui est aussi et avant tout un hommage au cinéma. En témoignent ces affiches de « Micmacs » plantés dans le décor, discrète mise en abyme pour nous signifier que le vrai héros, c'est finalement le cinéma. Il y a aussi ce très bel hommage au « Grand sommeil » d'Howard Hawks, ou encore à Tati avec cette scène de l'aéroport digne de « Playtime » sans parler de Dany Boon qui emprunte autant à Bourvil qu'à Chaplin et s'intègre merveilleusement à l'univers de Jeunet.

     Enfin, comment ne pas évoquer « This is it » de Kenny Ortega sorti quatre mois tout juste après la mort de Michael Jackson qui permet aussi de confronter un artiste, dans l'exercice de son art, à son image médiatique, si éloignée de ce que nous montrent ces images qui imposent le silence ; et de montrer le travail, l'exigence que cet art implique. Les références cinématographiques y foisonnent (on imagine quel bonheur cela aurait été de le voir sortir des images de films qu'il a tournées, où la magie du cinéma le faisait se retrouver avec Rita Hayworth et Humphrey Bogart, dans « Le Grand Sommeil » ou « Gilda »), et cet extrait de thriller en 3D montre aussi qu'il savait se référer au cinéma d'hier tout en influençant celui d'aujourd'hui.

    Nombreux sont donc ainsi les cinéastes à avoir  signé des films de cinéastes et de cinéphiles, des mises en abyme tortueuses et savoureuses, signant des déclarations passionnées au cinéma mais finalement aussi des hymnes à la vie que le cinéma exhale et exalte.

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    Des musiques inoubliables

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    Plus que des images fortes, cette année j'ai décidé de retenir des musiques fortes (comme celles précitées), peut-être parce que dans une époque où l'image est devenue omnisciente, omniprésente, manipulée, la musique  est porteuse de davantage d' « accents de vérités », expression chère à Claude Lelouch.

    Au premier rang de ces accents de vérité, la musique du film « Les chats persans » de Bahman Ghobadi, un miracle, un chant de résistance, un hymne à la liberté où la musique se fait l'écho d'une rage d'une force saisissante, un vibrant cri de liberté jalonné de notes de musique et d'humour d'une jeunesse qui résiste, envers et contre tout.

    Que dire de la BO incroyable qui, comme toujours chez Tarantino, apporte un supplément de folie, d'âme, de poésie, de lyrisme et nous achève... ou de celle de la fin de « Le père de mes enfants » qui rappelle un autre grand classique du cinéma.

    Dans « Melle Chambon »: la musique va alors devenir le langage qui va cristalliser les émotions des personnages, et les sanglots longs des violons (pas de l'automne, comme ceux de Verlaine, mais ici du printemps, avec une langueur plus mélancolique que monotone) exprimer la violence de leurs irrépressibles sentiments avec cette sensualité dans les gestes chorégraphiés, déterminés et maladroits.

    Un des grands succès de cette année, « Le concert » de Radu Mihaileanu (déjà plus de1,5 millions d'entrées) est d'ailleurs avant tout un hymne à la musique, celle de Tchaïkovski avec ses notes mélodieuses, tantôt joyeuses et bouleversantes, mélancoliques et exaltantes, romantiques et tourmentées du concert pour violon et orchestre, opus 35.

    Dans « Gran Torino » c'est la musique de Kyle Eastwood  d'une douceur envoûtante  qui nous assène le coup fatal.

    Dans « A l'origine »  c'est la musique de Cliff Martinez qui achève de rendre poétique ce qui aurait pu être prosaïque. Une poésie aussi inattendue que la tournure que prend cette histoire pour son protagoniste qui va finalement vivre les choses plutôt que les prévoir.

     Et puis il y a l'œuvre posthume du « king of pop » immortalisée dans « This is it » qui le fait entrer dans la légende et nous laisse avec une impression d'inachevé et un air de musique qui n'a pas fini de nous accompagner.

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    CONCLUSION

    2009 aura donc été une année phare pour la comédie et le cinéma fantastique mais aussi  pour les films de genre(s) conciliant les paradoxes et transcendant les genres (Un Prophète, Inglourious basterds, Etreintes brisées...),  nous faisant passer dans le même film d'un ton mais aussi un genre à un autre. 2009 aura vu le cinéma redevenir un évènement (sorties savamment orchestrées : This is it, Avatar, Home...), s'inventer et se réinventer des mythes et des légendes. Plus que jamais, en 2009, le cinéma aura signifié un besoin de rêve et d'évasion, de retour aux sources de l'enfance et de l'adolescence et, même si « la vraie vie est ailleurs », comme le dit Rimbaud mais aussi Frédéric Choffat dans son très beau film éponyme, c'est aussi dans son propre reflet et son propre univers que le cinéma en trouve finalement les clefs, en décèle les failles et les remèdes. Peut-être que finalement l'art du cinéma, en 2009, consistait à concilier cet apparent paradoxe défini par Renoir : s'approcher de la vérité des hommes tout en ne cessant pas de nous surprendre ...

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  • Hors compétition- "L'armée du crime" de Robert Guédiguian

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     Présenté hors compétition du 62ème Festival de Cannes, 7 ans après le sensuel « Marie Jo et ses deux amours » (présenté en compétition), « L'armée du crime » marque l'entrée de Robert Guédiguian dans un nouveau genre : le film historique (même si l'excellent « Le Promeneur du champ de mars » marquait déjà une incursion dans ce genre), loin de Marseille. Nouveau genre...quoique...on y retrouve l'idéalisme et la combattivité du cinéaste et évidemment ses acteurs fétiches : Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin...

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    Cette fois Guédiguian a donc choisi de suivre les destinées tragiques d'un groupe de jeunes juifs résistants et communistes (Hongrois, Polonais, Roumains, Espagnols, Italien, Arméniens) dirigés par l'ouvrier poète Missak Manoukian et déterminés à combattre pour libérer la France, « la France des Droits de l'Homme ». Ils vont multiplier les attaques contre les nazis et les collaborateurs, la police française va alors les harceler. Ces vingt-deux hommes et une femme seront condamnés à mort en février 1944 et, dans une opération de propagande, présentés comme une Armée du crime avec leurs visages placardés sur les murs de toutes les villes de France. Ces immigrés morts pour la France entrent dans la légende et c'est à eux que Robert Guédiguian a choisi de rendre hommage.

    Dès les premières secondes, une voix off égrène des noms suivis de la mention « morts pour la France ». Le ton, solennel et tragique, est donnée et la volonté de leur rendre hommage clairement annoncée.  Guédiguian nous présente d'abord chacun de ces destins individuels qui modifièrent celui de la France.  Et c'est avant tout par ces portraits d'hommes (et de femmes) et par la remarquable distribution qui les incarne que se distingue ce nouveau film sur la résistance, rendant un hommage nécessaire et digne à ces héros qualifiés un temps de criminels et terroristes.

    Plutôt que l'emphase, Guédiguian a ainsi choisi la sobriété, la pudeur, et de mettre sa caméra à hauteur d'hommes. Des hommes qui défendirent un idéal au péril de leur vie : Simon Abkarian, remarquable dans le rôle de Manouchian, mari épris de sa femme Mélinée (Virginie Ledoyen) écartelé entre ses idéaux de non violence et son désir de vengeance ; Robinson Stévenin dans le rôle de l'écorché vif, déterminé et indomptable Marcel Rayman et Grégoire Leprince Ringuet qui prouve ici qu'il est un des acteurs les plus prometteurs de sa génération dans le rôle de l'idéaliste Thomas Elek.

     Guédiguian manie ici l'ellipse et le hors-champ avec beaucoup de subtilité évoquant le Vel d'Hiv ou les camps par un plan ou une phrase lapidaires et d'autant plus redoutable et terrible, le tout sur fond de musique joyeuse de l'époque et d'une lumière éclatante et éblouissante qui exacerbe encore cette impression d'absurdité et met judicieusement en lumière ces combattants de l'ombre. Dehors la vie continue, les gens s'aiment, rient, chantent sous un soleil insolemment radieux tandis que cette « armée du crime » combat. Dehors les fleurs s'épanouissent tandis qu'on les torture sans vergogne et qu'on accomplit comme un travail quelconque cette besogne immonde.

    Et si Guédiguian met en lumière la France des combattants de l'ombre, il n'épargne pas non plus les autres, les veules, les lâches, les fourbes, les ambigus, les profiteurs, les dénonciateurs, les collaborateurs...finalement la véritable armée du crime, les véritables terroristes.  Plusieurs personnages les incarnent mais c'est Jean-Pierre Darroussin dans le rôle ingrat de l'inspecteur Pujol qui en incarne toute l'horreur, et qui à lui seul incarne un autre visage, redoutable et abjecte, de la France de cette époque privilégiant son propre intérêt quel qu'en soit le prix pour les autres.  Il n'oublie pas non plus de rappeler qu'il n'y avait pas d'Allemands responsables du Vel d'Hiv. Face à ceux qui dénoncent, collaborent, tuent sans scrupules, Guédiguian montre justement que ces Résistants étaient tout sauf des criminels mais des hommes pétris de doutes, faillibles,  et que pour eux faire la guerre et tuer pour la paix n'était pas un jeu ou un acte anodin mais la seule issue.

    Guédiguian a signé là (avec Gilles Tauraud comme co-scénariste) un hymne à la résistance, à la vie, à la fraternité, un hommage à ces hommes morts pour la France et pour qu'elle redevienne la patrie des Droits de l'homme. On peut simplement regretter un aspect un peu « carte postale » des décors mais finalement ce qui importe c'est le message, c'est l'hommage, cette célébration du devoir de résistance et cette contribution, louable et nécessaire, au devoir de mémoire. Quant au classicisme de la réalisation il sert finalement le propos, évitant que l'accent soit mis sur la forme au détriment du fond, au détriment de l'hommage viscéral que Guédiguian rend à ces héros.

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