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  • Mon Festival de Cannes 2008 : le miroir d'un monde aveugle et suffocant et la passion de rêver, invincible malgré tout…

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     Trois jours après cette parenthèse cannoise enchanteresse et désenchantée, je lis les comptes-rendus dans les journaux comme une réalité qui me serait étrangère, lisse, lointaine, dépourvue de la frénésie grisante dans laquelle j’ai été immergée pendant 12 jours, « entre les murs » invisibles de la Croisette comme si, à l’image du film éponyme, aucune vie n’existait hors champ, hors les quelques mètres  de cette bulle d’irréalité où les émotions, les frustrations, les joies réelles et cinématographiques procurant un sentiment d’éternité factice sont tellement disproportionnés, et où, comme dans  le film éponyme, elles en révèlent tant sur le monde extérieur.

    Cette année Cannes avait la frivolité coupable, le dérisoire utile, la dérision nécessaire. Dehors toujours les mêmes extravagances, la même Croisette insolemment insomniaque où se frôlaient, se heurtaient une faune inénarrable et volubile, une foule bigarrée aux déambulations unanimes, le même va et vient incessant de festivaliers  exaltés, harassés, excessifs, cyniques, désinvoltes, las, aveugles et sourds à tout ce qui se déroule hors les murs de la Croisette.

    Sur les écrans, une autre réalité parfois crue donnait bonne ou mauvaise conscience aux festivaliers leur jetant en pleine figure sur l’écran impitoyablement gigantesque du Grand Théâtre Lumière leur aveuglement les emmenant au Sri Lanka en plein tsunami ( « The third  wave » de Alyson Thompson), au Malawi avec Madonna, « entre les murs » d’une école  qui renvoie des échos graves et poétiques, drôles et violents d’une portée universelle, dans les prisons réelles ou fictives (parfois fictivement très réalistes), au propre comme au figuré que ce soit dans « Hunger » de Steve Mc Queen ou  « Blindness » de Fernando Mereilles ou « Les 3 singes » de Nuri Bilge Ceylan dont les titres évoquent même l’aveuglement ( les 3 singes font référence à la fable éponyme selon laquelle on choisit de nier la vérité en refusant de la voir, l’entendre ou d’en parler).

    C’est d’ailleurs particulièrement significatif : 3 des films les plus intéressants et réussis de ce festival étaient des  vrais ou faux documentaires (« Je veux voir », « La vie moderne », « Entre les murs »). Même des films qui n’en étaient pas comme « Le silence de Lorna » des Dardenne et « Il Divo »  de Paolo Sorrentino sur Giulio Andreotti nous plongeaient dans une réalité sociale ou politique, la difficile condition des immigrés dans le premier cas, les ramifications obscures de la vie politique d’Andreotti dans le second.

    Le cinéma, cette année, à Cannes, se devait d’être un témoignage avant d’être un voyage,  il se devait d’être utile plutôt que d’être futile, ouvert sur le monde pour dénoncer son enfermement. Dans un monde enfermé, le cinéma a honte de s’évader, nous en évader et préfère nous éclairer en nous montrant sa face obscure qu’il a parfois niée ou à laquelle il a parfois surtout cherché à nous faire échapper.

    A Cannes aussi, comme dans le monde extérieur que ses écrans reflètent,  on se voit sans vraiment se rencontrer, on se rencontre sans vraiment se voir. Mais dans les deux univers, fictifs et réels, dans les salles du festival et en dehors, surgirent et persistent des images indélébiles et des émotions fortes, pêle-mêle : des rendez-vous joliment manqués, des retrouvailles réelles aux accents cinématographiques, des instants intemporels, une frontière de l’aube au romantisme ensorcelant et rassurant (même si désuet et désespérant pour certains), le regard inoubliable de Catherine Deneuve (égaré, puis reconnaissant, puis passionné, puis ouvrant sur un océan d’histoires et de possibles) au dénouement du magnifique  « Je veux voir » (à mon avis le meilleur film de ce festival) , des cris déchirants et poignants jetés à la face du monde par le miroir grossissant magique et si puissant de l’écran, des applaudissements effrénés, le regard juvénile et l’enthousiasme du centenaire Manuel de Oliveira, des destins qui se frôlent, s’échappent et s’envolent, la beauté cruelle, contemplative, magnétique, poignante et picturale du film de Nuri Bilge Ceylan, la réalisation époustouflante, vertigineuse et l’humour noir décapant du portrait qui l’était tout autant d’Andreotti dans « Il Divo », l’amour inconditionnel dans « Le silence de Lorna » et l’interprétation magistrale d’Arta Dobroshi, la singularité touchante du personnage de Joaquin Phoenix dans le passionnel « Two lovers » de James Gray, la grâce et la violence et l’humanité et l’ambivalence humaine d’Entre les murs et de son interprète principal, le regard magnétique de Clint Eastwood, la passion communicative de Quentin Tarantino et l’ambiance électrique de sa leçon de cinéma, les instants de vérité désarçonnant de la « Vie moderne » de Raymond Depardon, la gravité de Sean Penn, toute cette folie excessive et dérisoire, grandiose et futile que des mots ne sauraient retranscrire, des instants « truffaldiens » inestimables, sublimés, felliniens, vains, implicites, rêvés peut-être, la folie Indiana Jones, l’oubli du lendemain, de la fin dans une valse étourdissante d’infini illusoire et de vie cinématographique, un conte d’été à l’image de celui de noël :  parfois aussi féroce et virevoltant. 12 journées denses, enrichissantes, exaltées et exaltantes, une cérémonie d’ouverture agréablement impromptue, de belles réminiscences, bref 12 jours « in the mood for Cannes ».

     A Cannes, sans doute, déjà, la mer a retrouvé son horizon bleuté débarrassée des yachts qui l’obscurcissaient, le tapis couleur pourpre qui recouvrait les marches les plus célèbres du monde a été enlevé, les plages ont retrouvé le goût du silence, les passants se sont clairsemés et ont retrouvé un rythme normal comme si tout cela n’avait jamais existé… et après tout cela semblait parfois si irréel que nous avons peut-être tout simplement rêvé…

    Vous pourrez continuer à suivre l’actualité cinématographique sur mon autre blog « In the mood for cinema » (http://monfestivalducinema.hautetfort.com ) avec notamment de nouveaux articles sur les films cannois notamment lorsqu’ils sortiront en salles en France. Je vous reparlerai également des « 3 singes »  de Nuri Bilge Ceylan  auquel je n’ai pas consacré l’article que ce très beau film aurait mérité.

     En septembre, vous pourrez suivre le Festival du Cinéma Américain de Deauville en direct sur mon blog « In the mood for Deauville » avec des comptes-rendus à l’image de ceux de ce Festival de Cannes 2008 ( http://inthemoodfordeauville.hautetfort.com ) et dès le mois de juin vous pourrez y lire  les premiers échos concernant le jury et la programmation. Vous pouvez d’ores et déjà y trouver toutes les informations pratiques concernant le Festival ainsi que mes comptes-rendus des éditions précédentes.

    Je vous rappelle que vous pouvez voir ou revoir les films des sélections parallèles 2008 du festival à Paris: de la Quinzaine des Réalisateurs au Cinéma des Cinéastes et les films de la sélection Un Certain Regard au Reflet Médicis du 28 Mai au 3 Juin ainsi que la Semaine de la Critique du 3 au 8 Juin à la Cinémathèque française.

    Merci à ceux, plus nombreux que jamais cette année, qui ont suivi le festival sur « In the mood for Cannes ». Merci  au prestigieux LeMonde.fr, au glamour site de L’Oréal, au sympathique Radio France Ile-de-France, au passionnant et prolifique site des étudiants en journalisme de Science-po, et quelques autres pour les  échos retentissants qu’ils ont donnés à ce blog.

    Je vous invite à laisser ci-dessous vos commentaires sur le palmarès 2008 (que vous pouvez trouver dans mon article plus bas) ainsi que vos commentaires et suggestions sur ce blog.

    A l’année prochaine…si je le vaux et veux bien…

    En attendant, je rentre dans ma réalité avec la passion du cinéma, toujours aussi dévorante, irrépressible, et surtout avec la passion de rêver, de croire à l’impossible et de savoir et vouloir l’imaginer.

    Vive le cinéma !

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    Les  films du Festival de Cannes 2008 recommandés par « In the mood for Cannes » :

    Voici les 9 films parmi les 20 que j’ai vus cette année que je vous recommande vivement même si, pour la première fois, cette année, je n’ai pas eu de véritable coup de cœur... Vous pouvez lire mes critiques de ces films sur ce blog:

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    Ci-dessus, Catherine Deneuve dans le magnifique "Je veux voir"...

    -« Les 3 singes » de Nuri Bilge Ceylan

    -« Le silence de Lorna » de Jean-Pierre et Luc Dardenne

    -« Two lovers » de James Gray

    -« La frontière de l’aube » de Philippe Garrel

    - « Il Divo » de Paolo Sorrentino

    - « Entre les murs » de Laurent Cantet

    -« La vie moderne » de Raymond Depardon

    -« Je veux voir » de Joana Hadjithomas et Khalil Joreige

    « Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal » de Steven Spielberg

     

    Catégories : EDITORIAUX Lien permanent 3 commentaires Pin it! Imprimer
  • Le palmarès complet et détaillé du 61ème Festival de Cannes: une palme d'or française 21 ans après Pialat!

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     793786238.jpg Il y a quelques heures Sean Penn a dévoilé le palmarès du jury du 61ème Festival de Cannes qu’il a présidé : un palmarès éclectique sans être consensuel et qui surtout, a permis que, 21 ans après la dernière palme d’or française à savoir celle de « Sous le soleil de Satan » de Maurice Pialat, la palme d’or soit attribuée à un film français : « Entre les murs »  de Laurent Cantet dont je vous parlais avec enthousiasme hier (vous pouvez également retrouver dans mon article d’hier les vidéos des réactions du public à l’issue de la projection).

     Cette palme d’or me ravit : ce film allie savamment humour et gravité, captant la poésie et la violence du quotidien, et est aussi d’une certaine manière peut-être le film le plus violent du festival comme l’a dit Jeanne Balibar lors de la conférence de presse du jury, un film qui a terminé en beauté cette sélection 2008 certes de moindre qualité que celle de l’année précédente, après une édition également moins festive qui n’en a pas moins été particulièrement intéressante et instructive sur le monde qu’elle a reflété.  Un film dont je vous parlerai à nouveau prochainement avec le recul nécessaire.

    Pour justifier la palme d’or, Sean Penn, lors de la conférence de presse du jury a ainsi évoqué la générosité qui s’en dégageait. Marjane Satrapi quant à elle  a déclaré : "Ce fut notre coup de cœur à nous tous. C’est un film qui va au-delà de la banlieue, au-delà de l’école, et qui posait la vraie question de la démocratie, de tous ces gens qui cohabitent ensemble sans donner de réponse en plus. Souvent, vous voyez un professeur qui règle tous les problèmes à la fin comme par miracle. Dans ce film, il n’y a pas de réponses mais toutes les questions que l’on se pose. C’était aussi les qualités du jeu et ce réalisme évident. J’étais une fervente admiratrice de ce film." Pour Sean Penn: "L’une des raisons pour lesquelles nous avons pris une décision unanime, c’est qu’on a commencé par l’art cinématographique. C’est un film sans coutures : l’interprétation, l’écriture, tout était magique, les provocations, la générosité. Cela correspond à tout ce que vous souhaitez au cinéma. En plus de cela, et à cause des problèmes que ce film aborde, grâce aussi à l’opportunité de ses sujets, dans un monde qui a faim, qui a besoin d’éducation, qui cherche une voix, ce film nous a beaucoup touchés." Lorsqu’il a reçu son prix Laurent Cantet a déclaré qu’il avait voulu faire un film « multiple, foisonnant, complexe » et c’est indéniablement réussi… à en croire les réactions du public pendant et après la projection, et à en croire le choix unanime du jury.

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    Ci-dessus, mon invitation pour la projection évènement de ce 61ème Festival de Cannes

    Le prix de la mise en scène à Nuri Bilge Ceylan me ravit également (je reviendrai sur ce film ces prochains jours), mon premier coup de cœur de cette compétition 2008. Le réalisateur a dédié son prix à son pays qu’il « aime passionnément ». Son film illustre parfaitement les propos de préambule de Faye Dunawaye concernant le prix de la mise en scène : « Un réalisateur doit être responsable pour chaque scène du film » paraphrasant ainsi Tarantino lors de sa leçon de cinéma. Un prix qui aurait également pu revenir à « Il Divo » auquel le jury a préféré remettre le prix du jury également mérité et qui, avec « Gomorra » récompensé du Grand Prix, signe le retour du cinéma italien à Cannes, et sur la scène cinématographique.

    Deux ans après leur dernière palme d’or pour « L’enfant », les frères Dardenne figurent de nouveau au palmarès cette fois avec le prix du scénario, un prix significatif pour des cinéastes dont on reconnaissait toujours d’abord les qualités de metteur en scène oubliant à quel point leurs scénarii étaient ciselés tant l’aspect documentaire de leurs films occulte que cela a été écrit nous donnant le sentiment d’une réalité prise sur le vif.

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    Le prix d’interprétation masculine a été remis par le jury à l’unanimité de même que la palme d’or. Je ne me prononcerai pas sur le premier attribué à Benicio Del Toro (qui a dédié son prix au Che qu’il incarne) n’ayant pas vu « Che » de Soderbergh ni sur le prix d’interprétation féminine n’ayant pas non plus vu le film de Walter Salles et Sandra Thomas pour lequel Sandra Corveloni a été récompensée. (Me trompé-je où une certaine inquiétude s’est alors lue dans le regard de Catherine Deneuve qui a alors dû s’interroger sur la raison pour laquelle le festival lui avait demandé de revenir ? ). Walter Salles a ainsi déclaré : « Je suis fière de faire partie d’une profession qui est le reflet d’une nation sur la toile du cinéma ».

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    580573474.jpgLe prix (prix spécial du 61ème Festival de Cannes) de Catherine Deneuve (c’était donc cela !) et Clint Eastwood  (photo ci-contre de Clint Eastwood prise par "In the mood for Cannes" lors de l'hommage à Manuel de Oliveira)était aussi un symbole fort envers deux monstres sacrés du cinéma, envers le mythe que Cannes a longtemps surtout symbolisé, envers un autre cinéma, celui de nos rêves d’enfant dont je vous parlais d’ailleurs en ouverture. L’émotion de Catherine Deneuve était palpable, on aurait aimé que la salle se lève comme elle l’a fait pour Robert De Niro, au-delà de l’actrice c’est le symbole de tout un pan de l’Histoire du cinéma mais aussi de sa capacité à se renouveler, à s’adapter aux évolutions du monde qui étaient ainsi récompensés. Il peut paraître un peu étrange que Sean Penn et son jury aient mis sur le même plan Catherine Deneuve et Clint Eastwood l’une étant venue à Cannes en tant qu’actrice et l’autre en tant que réalisateur. Le Président du jury a ainsi justifié ces deux prix spéciaux :

    "Je pense que eux (Catherine Deneuve et Clint Eastwood), et quelques autres dans le monde du cinéma, représentent la raison pour laquelle nous nous sommes lancés dans ce métier. Quand on est dans ce milieu depuis aussi longtemps et que l’on reste inventif, créatif, que l’on continue à élever son niveau, je considère cela comme un encouragement pour nous autres. Je ne parlerai pas de dette à leur égard. Nous devons reconnaître le poids qu’ils ont apporté au Festival et à notre travail."

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    Ci-dessus, l'équipe de "Hunger" de Steve Mc Queen lors de la projection du film en ouverture de "Un Certain Regard"

    A noter également que « Hunger » de Steve Mc Queen a reçu le prix de la caméra d’or (qui récompense un premier long-métrage) présidé par Bruno Dumont, un film qui a fait l’ouverture de la sélection Un Certain Regard (dont je vous ai également parlé, voir mon article plus bas) dont la radicalité était destinée à plaire au président dudit jury. Bruno Dumont s’est ainsi dit « impressionné par la vitalité, la qualité, la liberté » de certains films présentés et que c’était rassurant pour le cinéma. Il a salué en Steve Mc Queen « la naissance d’un très grand metteur en scène » primé pour sa « grâce », pour la puissance de son cinéma, sa « capacité à élever l’Histoire et le spectateur qui le regarde ».

    La tension et l’émotion qui se lisaient dans le regard et les rictus innommables du Président du jury pendant tout le palmarès contrastaient avec la joyeuse désinvolture décalée du maître de cérémonie Edouard Baer qui a notamment ironiquement salué le jury en disant qu’il avait « rarement vu un jury aussi joyeux » ou encore en ironisant sur « l’être humain en chaque membre du jury », soulignant ainsi le caractère dérisoire de la folie cannoise. Tout juste Sean Penn a-t-il dit avec humour( !) qu’il dirait distinctement le nom des films ne l’ayant pas compris la fois où lui-même avait été nommé.

    Il me faudra certainement plusieurs jours avant d’émerger de la bulle d’irréalité cannoise, avant de pouvoir vous faire ici un nouveau bilan de ce festival avec le recul nécessaire (et évoquer notamment de nouveau cette palme d'or 2008 comme elle le mérite), avant de pouvoir évoquer toutes les émotions qu’il a suscitées et cristallisées. N’hésitez donc pas à revenir sur « In the mood for Cannes ». De nouveaux articles seront mis en ligne à partir de mercredi sur ce blog pour évoquer tout ce que l’effervescence cannoise ne m’a pas laissée le temps de vous raconter avec la distance indispensable pour le faire.

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    Ci-dessus, souvenirs de mon dîner de clôture, là où j’ai croisé les équipes de « Gomorra » et des « Trois singes »  applaudies par les convives, derniers sursauts grisants d’irréalité cannoise

    Sandra.M 

    PALMARES DETAILLE DU 61ème FESTIVAL DE CANNES 

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    EN COMPETITION - LONGS METRAGES

    Palme d'Or

    ENTRE LES MURS de / by Laurent Cantet

    Grand Prix
    GOMORRA de / by Matteo Garrone

    Prix du 61e Festival de Cannes
    Catherine Deneuve dans / for UN CONTE DE NOËL de / by Arnaud DESPLECHIN
    Clint Eastwood pour / for L’ÉCHANGE (The Exchange)

    Prix de la mise en scène
    ÜÇ MAYMUN (Three Monkeys / Les Trois Singes) de / by Nuri Bilge Ceylan

    Prix du Jury
    IL DIVO de / by Paolo Sorrentino

    Prix d'interprétation masculine
    Benicio Del Toro dans / for CHE de / by Steven SODERBERGH

    Prix d'interprétation féminine
    Sandra Corveloni dans / for LINHA DE PASSE de / by Walter SALLES, Daniela THOMAS

    Prix du scénario
    LE SILENCE DE LORNA de / by Jean-Pierre et Luc DARDENNE


    EN COMPETITION - COURTS METRAGES

    Palme d'Or
    MEGATRON de / by Marian Crisan

    Prix du Jury
    JERRYCAN de / by Julius Avery


    CAMERA D'OR


    HUNGER de / by Steve McQueen (Un Certain Regard)

    Mention Spéciale Caméra d'Or
    VSE UMRUT A JA OSTANUS (Ils mourront tous sauf moi) de / by Valeria Gaï GUERMANIKA (Semaine Internationale de la Critique)


    UN CERTAIN REGARD

    Prix Un Certain Regard - Fondation Gan pour le Cinéma
    TULPAN de / by Sergey Dvortsevoy

    Prix du Jury
    TOKYO SONATA de / by Kurosawa Kiyoshi

    Coup de Coeur du Jury
    WOLKE 9 de / by Andreas Drese

    Le K.O. du Certain Regard
    TYSON de / by James Toback

    Prix de l'espoir
    JOHNNY MAD DOG de / by Jean-Stéphane SAUVAIRE

    CINEFONDATION

    Premier Prix de la Cinéfondation
    HIMNON (Hymne) de / by Elad Keidan (The Sam Spiegel Film and TV School, Israël)

    Deuxième Prix de la Cinéfondation
    FORBACH de / by Claire Burger (La fémis, France)

    Troisième Prix de la Cinéfondation
    STOP de / by Park Jae-ok (The Korean Academy of Film Arts, Corée du Sud)
    KESTOMERKITSIJÄT (Signalisation des routes) de / by Juho Kuosmanen (University of Art and Design Helsinki, Finlande)

    Catégories : PALMARES Lien permanent 0 commentaire Pin it! Imprimer