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Plage Nespresso du Festival de Cannes 2016 : dîner signé Jean-François Piège

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L’an passé, grâce à Nespresso, j’avais déjà eu le grand plaisir de vivre une formidable journée très « gastronomique » au Festival de Cannes 2015, un très agréable intermède au milieu des mes 12 jours de projections cannoises.

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Vous pouvez retrouver mon récit de cette journée Nespresso 2015 et de mon dîner signé du chef Florent Ladeyn en cliquant ici.

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Pour la 3ème  année consécutive, à l’occasion de ce Festival de Cannes 2016,  Nespresso  célébrait à nouveau les liens étroits entre cinéma et gastronomie en invitant trois chefs prestigieux à choisir chacun un film qui a marqué l’histoire du Festival et à le réinterpréter autour d’un menu d’exception. Chacun des chefs devenait alors le réalisateur d’un dîner pour quelque 70 convives autour d’une mise en scène en 5 plats et d’un décor original rappelant l’univers du film qui l’avait inspiré.

Dans mon cas, ce fut Les 400 coups de Truffaut l’an passé avec la cuisine du chef de Florent Ladeyn et cette année Le Guépard de Visconti avec la cuisine de Jean-François Piège. J’étais donc doublement chanceuse cette année puisque je pouvais dîner sur le thème d’un de mes films préférés (dont je parle même dans mon roman L’amor dans l’âme qui vient d’être publié aux Editions du 38, ici) et goûter la cuisine d’un chef réputé que je souhaitais tester depuis longtemps.

roman90Photo ci-dessus: mise en abyme d’une histoire de mise en abyme…

Les 3 chefs se succédaient ainsi:  Armand Arnal (La Chassagnette, Arles – 1 * Michelin) a fait son cinéma inspiré par Undergound d’Emir Kusturica (Palme d’Or 1995); Jean-François Piège (Le Grand Restaurant, Paris – 2 * Michelin) a fait son cinéma inspiré par Le Guépard de Luchino Visconti (Palme d’Or 1963); Cédric Béchade (L’Auberge Basque, St Pée sur Nivelle – 1 * Michelin) a fait son cinéma inspiré par The Artist de Michel Hazanavicius (Prix d’Interprétation masculine pour Jean Dujardin 2011).

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Cette année encore, la plage Nespresso était le lieu incontournable pour les professionnels du cinéma à la fois au cœur de l’agitation du festival et à l’abri de celle-ci. Un véritable havre de quiétude au cœur de Cannes avec une vue idyllique sur la Croisette.

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Nespresso est aussi partenaire de la Semaine de la Critique, ce qui fut l’occasion pour moi de voir les courts-métrages de la clôture (réalisés par les actrices Sandrine Kiberlain, Chloé Sévigny et Laetitia Casta) et d’interviewer son passionnant et affable délégué général Charles Tesson qui nous a expliqué la genèse de la Semaine de la Critique avant d’évoquer cette édition 2016.

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La plage Nespresso est aussi le lieu phare pour les interviews et rencontres professionnelles. Ce fut donc en toute logique le lieu de la remise des Nespresso Talents 2016 ( un concours qui invitait les jeunes cinéastes du monde entier à réaliser un court-métrage de 3 minutes filmé au format vertical, sur le thème Explore Your Extraordinary.), l’occasion notamment d’entendre l’élégant et talentueux Tomer Sisley donner une instructive leçon de cinéma, dans un anglais irréprochable.

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Je reviendrai en détails sur ces films et sur cette interview de Charles Tesson sur mes blogs cinéma mais, en attendant, attardons-nous sur ce dîner hors du temps dans un décor inspiré du chef-d’œuvre de Visconti: candélabres, dorures, tableaux… nous rappelant les fastes de la bourgeoisie italienne dont le Guépard conte la déliquescence. Me revenait alors en mémoire, comme une mélopée obsédante cette célèbre citation empruntée au livre de Giuseppe Tomasi di Lampedusa:

Nous fûmes les Guépards, les Lions ceux qui nous remplaceront seront les chacals et des hyènes… Et tous, Guépards, chacals et moutons, nous continuerons à nous considérer comme le sel de la Terre.

 Un peu plus et je voyais Tancrède et Angelica débarquer à notre table. Une douce parenthèse au milieu de mes 12 journées festivalières bien chargées dont vous pouvez retrouver mon compte rendu cinématographique, en cliquant ici.

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J’ai eu le plaisir de partager ce dîner notamment avec de très sympathiques instagramers et une partie de la joyeuse équipe de l’agence 14 septembre (que je remercie d’ailleurs à nouveau au passage pour ce moment hors du temps, qui nous a presque permis de traverser l’écran). Le menu célébrait ainsi la cuisine italienne et en revisitait les classiques: la pizza, les carbonaras réalisées avec … des calamars. J’avoue que le résultat était bluffant, non seulement le visuel mais aussi le goût évoquaient ainsi le célèbre plat italien.

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Le chef a même réussi l’exploit non seulement de me faire aimer le céleri mais aussi de me permettre de me régaler avec! L’amoureux du cinéma que semble aussi être Jean-François Piège (Son « grand restaurant » tire son nom du et truculent film de Jacques Besnard avec De Funès et Blier) nous a ainsi servi un dîner plein d’émotions, de saveurs à la fois différentes et qui se mariaient parfaitement, lesquelles saveurs nous ont permis de réaliser un palpitant voyage immobile. Merci à lui aussi pour son talent,  sa bonhomie et sa disponibilité.

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 Je vous laisse découvrir les photos des plats qui s’apparentaient à de véritables tableaux.

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Pour en savoir plus sur Nespresso à Cannes, cliquez ici.

Pour en savoir plus sur Jean-François Piège, retrouvez son site officiel en cliquant là.

Toutes les photos sont issues de mon compte Instagram: @sandra_meziere.

Critique – « Le Guépard » de Luchino Visconti

Quand la réalité rejoint le cinéma (article  publié suite à la projection exceptionnelle du « Guépard »  en version restaurée dans le cadre de Cannes Classics du Festival de Cannes 2010)

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Parmi mes très nombreux souvenirs du Festival de Cannes, celui de ce soir restera sans aucun doute un des plus émouvants et inoubliables. Ce soir, dans le cadre de Cannes Classics était en effet projetée la version restaurée du chef d’œuvre de Luchino Visconti « Le Guépard », palme d’or du Festival 1963. Un des films à l’origine de ma passion pour le cinéma avec  l’acteur que j’admire le plus (et tant pis pour ceux qu’il horripile… qu’ils me trouvent juste un seul acteur ayant tourné autant de chefs d’œuvre de « Rocco et ses frères » à « Monsieur Klein » en passant par « Le Cercle rouge » , « La Piscine » et tant d’autres…).

 Alors que nous étions très peu nombreux dans la file presse et que, en face, dans la file Cannes cinéphiles on se bousculait tout le monde a finalement pu entrer. J’avais une place de choix puisque juste à côté de moi figurait un siège sur lequel était écrit  Martin Scorsese  et devant  Alain Delon et Claudia Cardinale! Tandis que les premiers invités commençaient à arriver (Benicio Del Toro, Kate Beckinsale, Aishwarya Rai puis Salma Hayek, Juliette Binoche…), la fébrilité était de plus en plus palpable dans la salle. Avec son humour et son enthousiasme légendaires, Thierry Frémaux est venu prévenir que Martin Scorsese était retenu dans les embouteillages en ajoutant qu’Alain Delon avait tenu à préciser que lui n’était pas en retard.

 Puis Martin Scorsese est enfin sorti des embouteillages pour monter sur scène ( réalisateur du plus grand film de cette année « Shutter island », à voir absolument) pour parler de ce film si important pour lui. Puis ce fut au tour d’Alain Delon et Claudia Cardinale de monter sur scène. Tous deux émus, Alain Delon aussi nostalgique que Claudia Cardinale semblait enjouée.  Puis, ils se sont installés, juste devant moi et le film, ce film que j’ai vu tant de fois a commencé.

Quelle étrange sensation de le découvrir enfin sur grand écran, tout en voyant ses acteurs au premier plan, juste devant moi, en chair et en os. Aussi fascinant et somptueux soit « Le Guépard » (et ce soir il m’a à nouveau et plus que jamais éblouie) mon regard ne pouvait s’empêcher de dévier vers Delon et Cardinale. Instant irréel où l’image de la réalité se superposait à celle de l’écran. Je ne pouvais m’empêcher d’essayer d’imaginer leurs pensées. Claudia Cardinale qui semblait littéralement transportée (mais avec gaieté) dans le film, tapant des mains, se tournant vers Alain Delon, lorsque des scènes, sans doute, lui rappelait des souvenirs particuliers, riant aussi souvent, son rire se superposant même sur la célèbre cavalcade de celui d’Angelica dans la scène du dîner. Et Alain Delon, qui regardait l’écran avec tant de solennité, de nostalgie, de tristesse peut-être comme ailleurs, dans le passé, comme  s’il voyait une ombre du passé ressurgie en pleine lumière, pensant, probablement,  comme il le dit souvent, à ceux qui ont disparu : Reggiani, Lancaster, Visconti….

Delon et Cardnale plus humains sans doute que ces êtres d’une beauté irréelle sur l’écran et qu’ils ont incarnés mais aussi beaux et touchants. D’autant plus troublant que la scène de la réalité semblait faire étrangement écho à celle du film qui raconte  la déliquescence d’un monde, la nostalgie d’une époque. Comme si Delon était devenu le Prince Salina (incarné par Lancaster dans le film) qui regarde avec mélancolie une époque disparaître. J’avais l’impression de ressentir leur émotions, ce  qui, ajouté, à celle que me procure immanquablement ce film, a fait de cet instant un moment magique de vie et de cinéma entremêlés, bouleversant.

Je n’ai pas vu passer les trois heures que dure le film dont la beauté, la modernité, la richesse, la complexité mais aussi la vitalité, l’humour  (c’était étonnant d’entendre ainsi la salle rire) me sont apparus plus que jamais éclatants et surtout inégalés. 47 ans après, quel film a pu rivaliser ? Quel film contient des plans séquences aussi voluptueux ? Des plans aussi somptueux ? On comprend aisément pourquoi le jury lui a attribué la palme d’or à l’unanimité !

Hypnotisée par ces images confuses de réalité et de cinéma superposées, de splendeur visuelle, de mélancolie, de nostalgie, je suis repartie avec dans ma poche la lettre destinée à Alain Delon parlant du scénario que j’aimerais lui soumettre, mais sans regrets : il aurait été maladroit, voire indécent de lui donner à cet instant si intense, particulier. Et encore maintenant il me semble entendre la valse qui a sublimé Angelica et Tancrède,  et d’en ressentir toute la somptuosité nostalgique…  Cette phrase prononcée par Burt Lancaster dans « Le Guépard » pourrait ainsi peut-être être désormais prononcée par ceux qui ont joué à ses côtés, il y a 47 ans déjà  : « Nous étions les Guépards, les lions, ceux qui les remplaceront seront les chacals, les hyènes, et tous, tant que nous sommes, guépards, lions, chacals ou brebis, nous continuerons à nous prendre pour le sel de la terre ».

 Ma critique du « Guépard » de Luchino Visconti

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En 1860, en Sicile, tandis que Garibaldi et ses chemises rouges débarquent pour renverser la monarchie des Bourbons de Naples et l’ancien régime, le prince Don Fabrizio Salina (Burt Lancaster) ainsi que sa famille et son confesseur le Père Pirrone (Romolo Valli), quitte ses domaines pour son palais urbain de Donnafigata, tandis que son neveu Tancrède rejoint les troupes de Garibaldi. Tancrède s’éprend d’Angelica, (Claudia Cardinale), la fille du riche maire libéral  de Donnafugata : Don Calogero. Le Prince Salina s’arrange pour qu’ils puissent se marier. Après l’annexion de la Sicile au royaume d’Italie, Tancrède qui s’était engagé aux côtés des Garibaldiens les abandonne pour rejoindre l’armée régulière…

Les premiers plans nous montrent une allée qui mène à une demeure, belle et triste à la fois. Les allées du pouvoir. Un pouvoir beau et triste, lui aussi. Triste car sur le déclin, celui de l’aristocratie que symbolise le Prince Salina. Beau car fascinant comme l’est le prince Salina et l’aristocratie digne qu’il représente. Ce plan fait écho à celui de la fin : le prince Salina avance seul, de dos, dans des ruelles sombres et menaçantes puis il s’y engouffre comme s’il entrait dans son propre tombeau. Ces deux plans pourraient résumer l’histoire, l’Histoire, celles d’un monde qui se meurt. Les plans suivants nous emmènent à l’intérieur du domaine, nous offrant une vision spectrale et non moins sublime de cette famille. Seuls des rideaux blancs dans lesquels le vent s’engouffre apportent une respiration, une clarté dans cet univers somptueusement sombre. Ce vent de nouveauté annonce l’arrivée de Tancrède, Tancrède qui apparaît dans le miroir dans lequel Salina se mire.  Son nouveau visage. Le nouveau visage du pouvoir. Le film est à peine commencé et déjà son image est vouée à disparaître. Déjà la fin est annoncée. Le renouveau aussi.

Fidèle adaptation d’un roman écrit en 1957 par Tomasi di Lampedusa, Le Guépard témoigne d’une époque représentée par cette famille aristocrate pendant le Risorgimento, « Résurrection » qui désigne le mouvement nationaliste idéologique et politique qui aboutit à la formation de l’unité nationale entre 1859 et 1870. Le Guépard est avant tout l’histoire du déclin de l’aristocratie et de l’avènement de la bourgeoisie, sous le regard et la présence félins, impétueux, dominateurs du Guépard, le prince Salina. Face à lui, Tancrède est un être audacieux, vorace, cynique, l’image de cette nouvelle ère qui s’annonce.

La scène du fastueux bal qui occupe un tiers du film est aussi la plus célèbre, la plus significative, la plus fascinante. Elle marque d’abord par sa magnificence et sa somptuosité :  somptuosité des décors, soin du détail du Maestro Visconti qui tourna cette scène en huit nuits parmi 300 figurants. Magnificence du couple formé par Tancrède et Angelica, impériale et rayonnante dans sa robe blanche. Rayonnement du couple qu’elle forme en dansant avec Salina, aussi.  La fin du monde de Salina est proche mais le temps de cette valse, dans ce décor somptueux, le temps se fige. Ils nous font penser à cette réplique de Salina à propos de la Sicile : « cette ombre venait de cette lumière ». Tancrède regarde avec admiration, jalousie presque, ce couple qui représente pourtant la déchéance de l’aristocratie et l’avènement de la bourgeoisie. Un suicide de l’aristocratie même puisque c’est Salina qui scelle l’union de Tancrède et Angelica, la fille du maire libéral, un mariage d’amour mais aussi et avant tout de raison entre deux univers, entre l’aristocratie et la bourgeoisie. Ces deux mondes se rencontrent et s’épousent donc aussi le temps de la valse d’Angelica et Salina. Là, dans le tumulte des passions, un monde disparaît et un autre naît. Ce bal est donc aussi remarquable par ce qu’il symbolise : Tancrède, autrefois révolutionnaire, se rallie à la prudence des nouveaux bourgeois tandis que Salina, est dans une pièce à côté, face à sa solitude, songeur,  devant un tableau de Greuze, la Mort du juste, faisant « la cour à la mort » comme lui dira ensuite magnifiquement Tancrède.

Angelica, Tancrède et Salina se retrouvent ensuite dans cette même pièce face à ce tableau morbide alors qu’à côté se fait entendre la musique joyeuse et presque insultante du bal. L’aristocratie vit ses derniers feux mais déjà la fête bat son plein. Devant les regards attristés et admiratifs de Tancrède et Angelica, Salina s’interroge sur sa propre mort. Cette scène est pour moi une des plus intenses de ce film qui en comptent pourtant tant qui pourraient rivaliser avec elle. Les regards lourds de signification qui s’échangent entre eux trois, la sueur qui perle sur les trois visages, ce mouchoir qu’ils s’échangent pour s’éponger en font une scène d’une profonde cruauté et sensualité où entre deux regards et deux silences, devant ce tableau terriblement prémonitoire de la mort d’un monde et d’un homme, illuminé par deux bougies que Salina a lui-même allumées comme s’il admirait, appelait, attendait sa propre mort, devant ces deux êtres resplendissants de jeunesse, de gaieté, de vigueur, devant Salina las mais toujours aussi majestueux, plus que jamais peut-être, rien n’est dit et tout est compris.

 Les décors minutieusement reconstitués d’ une beauté visuelle sidérante, la sublime photo de Giuseppe Rotunno, font de ce Guépard une véritable fresque tragique, une composition sur la décomposition d’un monde, dont chaque plan se regarde comme un tableau, un film mythique à la réputation duquel ses voluptueux plans séquences (notamment la scène du dîner pendant laquelle résonne le rire interminable et strident d’Angelica comme une insulte à l’aristocratie décadente, au cour duquel se superposent des propos, parfois à peine audibles, faussement anodins, d’autres vulgaires, une scène autour de laquelle la caméra virevolte avec virtuosité, qui, comme celle du bal, symbolise la fin d’une époque), son admirable travail sur le son donc, son travail sur les couleurs (la séquence dans l’Eglise où les personnages sont auréolés d’une significative lumière grise et poussiéreuse ) ses personnages stendhaliens, ses seconds rôles judicieusement choisis (notamment Serge Reggiani en chasseur et organiste), le charisme de ses trois interprètes principaux, la noblesse féline de Burt Lancaster, la majesté du couple Delon-Cardinale, la volubilité, la gaieté et le cynisme de Tancrède formidablement interprété par Alain Delon, la grâce de Claudia Cardinale, la musique lyrique, mélancolique et ensorcelante de Nino Rota ont également contribué à faire de cette fresque romantique, engagée, moderne, un chef d’œuvre du septième Art. Le Guépard a ainsi obtenu la Palme d’or 1963… à l’unanimité.

 La lenteur envoûtante dont est empreinte le film métaphorise la déliquescence du monde qu’il dépeint. Certains assimileront à de l’ennui ce qui est au contraire une magistrale immersion  dont on peinera ensuite à émerger hypnotisés par l’âpreté lumineuse de la campagne sicilienne, par l’écho du pesant silence, par la beauté et la splendeur stupéfiantes de chaque plan. Par cette symphonie visuelle cruelle, nostalgique et sensuelle l’admirateur de Proust qu’était Visconti nous invite à l’introspection et à la recherche du temps perdu.

La personnalité du Prince Salina devait beaucoup à celle de Visconti, lui aussi aristocrate, qui songea même à l’interpréter lui-même, lui que cette aristocratie révulsait et fascinait à la fois et qui, comme Salina, aurait pu dire : « Nous étions les Guépards, les lions, ceux qui les remplaceront seront les chacals, les hyènes, et tous, tant que nous sommes, guépards, lions, chacals ou brebis, nous continuerons à nous prendre pour le sel de la terre ».

Que vous fassiez partie des guépards, lion, chacals ou brebis, ce film est un éblouissement inégalé par lequel je vous engage vivement à vous laisser hypnotiser…

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