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  • Palmarès complet du Festival International du film de Berlin 2011 ( 61ème Berlinale) : l’Iran à l’honneur

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    De Cannes à Berlin, difficile désormais de dissocier les prix décernés dans ces festivals de leur impact politique. Même si ceux qui ont vu l’Ours d’or « Nader et Simin, une sépration » de l'Iranien Asghar Farhadi (dont l'ensemble du casting masculin et féminin a également été primé) affirment qu’il s’agit d’une vraie proposition de cinéma, cela n’en est pas moins un nouveau signal fort à l’encontre de l’Iran, cette 61ème édition ayant déjà été placée sous le signe de l'hommage à Jafar Panahi, le cinéaste emprisonné, dont la chaise de membre du jury est restée vide comme à Cannes et dont la présidente du jury Isabella Rossellini, en ouverture de cette Berlinale, avait lu une vibrante lettre. Je vous laisse découvrir le reste du palmarès ci-dessous.

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    Ours d'or:

    NADER ET SIMIN, UNE SEPARATION de Asghar Farhadi

     Grand Prix:

    THE TURIN HORSE de Bela Tarr

     Meilleur réalisateur:

    Ulrich Kohler pour SLEEPING SICKNESS

     Meilleur acteur:

    L'ensemble du casting masculin dans NADER ET SIMIN, UNE SEPARATION 

    Meilleur actrice:

    L'ensemble du casting féminin dans NADER ET SIMIN, UNE SEPARATION

     Meilleur scénario:

    THE FORGIVENESS OF BLOOD

     Meilleure contribution artistique:

    Wojciech Staron et Barbara Enriquez pour EL PREMIO de Paula Markovitch

     Prix de l'innovation (Alfred Bauer):

    IF NOT US, WHO ? de Andre Veiel

     Premier film:

    ON THE ICE de Andrew Okpeaha MacLean

    Ours d'or du meilleur court métrage :

    NIGHT FISHING de Park Chan-wook et Park Chan-kyong


    Ours d'argent, prix du jury :

    BROKEN NIGHT de Yang Hyo-joo


    Mention spéciale :

     FRAGEN AN MEINEN VATER de Konrad Mühe

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  • Critique de "Match point" de Woody Allen, le dimanche 20 février, à 20H35, sur France 2

    Je vous parle très souvent de ce film (oui, oui, je le sais) mais il figure en bonne place dans mon top 10 de tous les temps et donc ce n'est certainement pas la dernière fois que je vous en parle. Alors que le prochain film de Woody Allen "Minuit à Paris" fera l'ouverture du prochain Festival de Cannes, il serait dommage de manquer de chef d'oeuvre d'orfèvrerie scénaristique. Retrouvez ma critique ci-dessous. Vous pouvez également retrouver mon dossier consacré à Woody Allen, en cliquant ici. A ne pas manquer donc, demain soir, à 20H35, sur France 2.

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    Un film de Woody Allen comme le sont ceux de la plupart des grands cinéastes est habituellement immédiatement reconnaissable, notamment par le ton, un humour noir corrosif, par la façon dont il (se) met en scène, par la musique jazz, par le lieu (en général New York).

    Cette fois il ne s'agit pas d'un Juif New Yorkais en proie à des questions existentielles mais d'un jeune irlandais d'origine modeste, Chris  Wilton   (Jonathan Rhys-Meyer), qui se fait employer comme professeur de tennis dans un club huppé londonien. C'est là qu'il sympathise avec Tom Hewett (Matthew Goode), jeune homme de la haute société britannique avec qui il partage une passion pour l'opéra. Chris fréquente alors régulièrement les Hewett et fait la connaissance de Chloe (Emily Mortimer), la sœur de Tom, qui tombe immédiatement sous son charme. Alors qu'il s'apprête à l'épouser et donc à gravir l'échelle sociale, il rencontre Nola Rice (Scarlett Johansson), la pulpeuse fiancée de Tom venue tenter sa chance comme comédienne en Angleterre et, comme lui, d'origine modeste. Il éprouve pour elle une attirance immédiate, réciproque. Va alors commencer entre eux une relation torride...

     

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    Je mets au défi quiconque n'ayant pas vu le nom du réalisateur au préalable de deviner qu'il s'agit là d'un film de Woody Allen, si ce n'est qu'il y prouve  son génie, dans la mise en scène, le choix et la direction d'acteurs, dans les dialogues et dans le scénario, « Match point » atteignant d'ailleurs pour moi la perfection scénaristique.

     

    Woody Allen réussit ainsi à nous surprendre, en s'affranchissant des quelques « règles » qui le distinguent habituellement : d'abord en ne se mettant pas en scène, ou en ne mettant pas en scène un acteur mimétique de ses tergiversations existentielles, ensuite en quittant New York qu'il a tant sublimée. Cette fois, il a en effet quitté Manhattan pour Londres, Londres d'une luminosité obscure ou d'une obscurité lumineuse, en tout cas ambiguë,  à l'image du personnage principal, indéfinissable.

    Dès la métaphore initiale, Woody Allen nous prévient (en annonçant le thème de la chance) et nous manipule (pour une raison que je vous laisse découvrir), cette métaphore faisant écho à un rebondissement (dans les deux sens du terme) clé du film. Une métaphore sportive qu'il ne cessera ensuite de filer : Chris et Nola Rice se rencontrent ainsi autour d'une table de ping pong et cette dernière qualifie son jeu de « très agressif »...

    « Match point » contrairement à ce que son synopsis pourrait laisser entendre n'est pas une histoire de passion parmi d'autres (passion dont il filme d'ailleurs et néanmoins brillamment l'irrationalité et  la frénésie suffocante que sa caméra épouse) et encore moins une comédie romantique (rien à voir avec « Tout le monde dit I love you » pour lequel Woody Allen avait également quitté les Etats-Unis) ; ainsi dès le début s'immisce une fausse note presque imperceptible, sous la forme d'une récurrente thématique pécuniaire, symbole du mépris insidieux, souvent inconscient, que la situation sociale inférieure du jeune professeur de tennis suscite chez sa nouvelle famille,  du sentiment d'infériorité que cela suscite chez lui mais aussi de sa rageuse ambition que cela accentue ; fausse note qui va aller crescendo jusqu'à la dissonance paroxystique, dénouement empruntant autant à l'opéra qu'à la tragédie grecque. La musique, notamment de Verdi et de Bizet, exacerbe ainsi encore cette beauté lyrique et tragique.

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    C'est aussi le film des choix cornéliens, d'une balle qui hésite entre deux camps : celui de la passion d'un côté, et de l'amour, voire du devoir, de l'autre croit-on d'abord ; celui de la passion amoureuse d'un côté et d'un autre désir, celui  de réussite sociale, de l'autre (Chris dit vouloir  « apporter sa contribution à la société ») réalise-t-on progressivement. C'est aussi donc le match de la raison et de la certitude sociale contre la déraison et l'incertitude amoureuse.

     A travers le regard de l'étranger à ce monde, Woody Allen dresse le portrait acide de la « bonne » société londonienne avec un cynisme chabrolien auquel il emprunte d'ailleurs une certaine noirceur et une critique de la bourgeoisie digne de  La cérémonie que le dénouement rappelle d'ailleurs.

    Le talent du metteur en scène réside également dans l'identification du spectateur au (anti)héros et à son malaise croissant qui trouve finalement la résolution du choix cornélien inéluctable, aussi odieuse soit-elle. En ne le condamnant pas, en mettant la chance de son côté, la balle dans son camp, c'est finalement notre propre aveuglement ou celui d'une société éblouie par l'arrivisme que Woody Allen stigmatise. Parce-que s'il aime (et d'ailleurs surtout désire) la jeune actrice, Chris aime plus encore l'image de lui-même que lui renvoie son épouse : celle de son ascension.

    Il y a aussi du Renoir dans ce Woody Allen là qui y dissèque les règles d'un jeu social, d'un match fatalement cruel ou même du Balzac car rarement le ballet de la comédie humaine aura été aussi bien orchestré.

     Woody Allen signe un film d'une férocité jubilatoire, un film cynique sur l'ironie du destin, l'implication du hasard et  de la chance. Un thème que l'on pouvait notamment trouver dans « La Fille sur le pont » de Patrice Leconte. Le fossé qui sépare le traitement de ce thème dans les deux films est néanmoins immense : le hiatus est ici celui de la morale puisque dans le film de Leconte cette chance était en quelque sorte juste alors qu'elle est ici amorale, voire immorale, ...pour notre plus grand plaisir. C'est donc l'histoire d'un crime sans châtiment dont le héros, sorte de double de Raskolnikov, est d'ailleurs un lecteur assidu de Dostoïevski (mais aussi d'un livre sur Dostoïevski, raison pour laquelle il épatera son futur beau-père sur le sujet), tout comme Woody Allen à en croire une partie la trame du récit qu'il lui « emprunte ».

    Quel soin du détail pour caractériser ses personnages, aussi bien dans la tenue de Nola Rice la première fois que Chris la voit que dans la manière de Chloé de jeter négligemment un disque que Chris vient de lui offrir, sans même le remercier . Les dialogues sont tantôt le reflet du thème récurrent de la chance, tantôt d'une savoureuse noirceur (« Celui qui a dit je préfère la chance au talent avait un regard pénétrant sur la vie », ou citant Sophocle : « n'être jamais venu au monde est peut-être le plus grand bienfait »...). Il y montre aussi on génie de l'ellipse (en quelques détails il nous montre l'évolution de la situation de Chris...).

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    Cette réussite doit aussi beaucoup au choix des interprètes principaux : Jonathan Rhys-Meyer qui interprète  Chris, par la profondeur et la nuance de son jeu, nous donnant l'impression de jouer un rôle différent avec chacun de ses interlocuteurs et d'être constamment en proie à un conflit intérieur ; Scarlett Johansson d'une sensualité à fleur de peau qui laisse affleurer une certaine fragilité (celle d'une actrice en apparence sûre d'elle mais en proie aux doutes quant à son avenir de comédienne)  pour le rôle de Nola Rice qui devait être pourtant initialement dévolu à Kate Winslet ; Emily Mortimer absolument parfaite en jeune fille de la bourgeoisie londonienne, naïve, désinvolte et snob qui prononce avec la plus grande candeur des répliques inconsciemment cruelles(« je veux mes propres enfants » quand Chris lui parle d'adoption ...). Le couple que forment Chris et Nola s'enrichit ainsi de la fougue, du charme électrique, lascif et sensuel de ses deux interprètes principaux.

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    La réalisation de Woody Allen a ici l'élégance perfide de son personnage principal, et la photographie une blancheur glaciale semble le reflet de son permanent conflit intérieur.

     Le film, d'une noirceur, d'un cynisme, d'une amoralité inhabituels chez le cinéaste, s'achève par une balle de match grandiose au dénouement d'un rebondissement magistral qui par tout autre serait apparu téléphoné mais qui, par le talent de Woody Allen et de son scénario ciselé, apparaît comme une issue d'une implacable et sinistre logique  et qui montre avec quelle habileté le cinéaste a manipulé le spectateur (donc à l'image de Chris qui manipule son entourage, dans une sorte de mise en abyme). Un match palpitant, incontournable, inoubliable.  Un film audacieux, sombre et sensuel qui mêle et transcende les genres et ne dévoile réellement son jeu qu'à la dernière minute, après une intensité et un suspense rares allant crescendo. Le témoignage d'un regard désabusé et d'une grande acuité sur les travers et les blessures de notre époque. Un chef d'œuvre à voir et à revoir !

    « Match point » est le premier film de la trilogie londonienne de Woody Allen avant « Scoop » et « Le rêve de Cassandre ».

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  • Premiers visuels de "La piel que habito" de Pedro Almodovar : un film pour le Festival de Cannes 2011?

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    Pedro Almodovar sera-t-il à nouveau en compétition cette année après que le magnifique "Etreintes brisées" soit reparti bredouille il y a 2 ans. Toujours est-il que les premiers visuels de son prochain film viennent de nous parvenir, un film qui sortira d'ailleurs en mai prochain, un timing providentiel pour une présentation en compétition. Je vous tiendrai bien entendu au courant dès que j'en saurai plus à ce sujet.

    Synopsis: Adaptation (très libre) du roman de Thierry Jonquet "Mygale", paru en 1995. Certaines personnes abusent sans aucun scrupule de leur immense pouvoir, il y en a d’autres dont l’unique pouvoir réside en leur extraordinaire capacité à lutter pour survivre. "La Peau que j'habite" raconte le choc entre deux de ces individus : le puissant qui abuse et le survivant qui résiste. Depuis que sa femme est morte dans un accident de voiture, le Dr Ledgard (Antonio Banderas), un chirurgien respecté, travaille sur la création d’un nouveau type de peau qui aurait pu sauver sa femme. Douze ans plus tard, le médecin réussit à mettre au point cette dernière, grâce aux avancées sur la thérapie cellulaire. Pour arriver à son but, il ne respecte par les limites éthiques de la transgénèse avec des êtres humains. Mais ce ne sera pas son seul crime…

    Avec Antonio Banderas, Elena Anaya, Marisa Paredes...

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  • Retrouvez-moi en direct de la salle presse des César, le 25 février

    cesar99.jpgPour la deuxième année consécutive, je serai en direct de la salle presse des César pour laquelle je viens d'être accréditée. Et dire que j'avais juré qu'on ne m'y reprendrait plus en raison de la chaleur caniculaire qui règnait en ces lieux et de l'attente, mais je suis néanmoins ravie de vous relater cette soirée en direct.... L'an passé, j'y étais la seule blogueuse parmi les médias nationaux et internationaux, j'ignore si ce sera à nouveau le cas. N'hésitez pas à vous manifester dans le cas contraire, l'union fait la force :-). Je ne savais pas trop ce qui m'attendait et je n'avais donc pas pris d'ordinateur avec moi et pas encore de smartphone pour commenter en direct la cérémonie. Je ne sais pas encore comment je vais m'organiser cette année. Vos suggestions sont les bienvenues. J'essaierai sans doute de commenter en direct (sur le blog et sur twitter) et prendrai des vidéos comme l'an passé que je mettrai en ligne après la cérémonie. La cérémonie aura lieu comme chaque année au théâtre du Châtelet, sera  présentée par Antoine de Caunes et présidée par Jodie Foster. Un césar d'honneur sera remis à Quentin Tarantino. Vous pourrez bien entendu retrouver ici mes vidéos de ces derniers.  Retrouvez mon article sur les nominations en cliquant ici et mon compte rendu des César 2010 en cliquant là.

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