Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Stephen Frears, king of the jury 2007!

medium_queen.JPGDeux protagonistes de ce festival 2007 sont d’ores et déjà connus: Diane Krüger qui succède à Vincent Cassel et qui présentera les cérémonies d’ouverture, le 16 Mai, et de clôture, le 27 Mai, et Stephen Frears, qui présidera  cette 60ème édition et qui, lui, succède à Wong Kar Wai, Steven Spielberg ayant paraît-il décliné l’offre pour la énième fois.  

Le réalisateur britannique est déjà venu de nombreuses fois sur la Croisette notamment pour Prick up Your Ears en 1987 . Il  fêtera ainsi les 20 ans de sa première sélection en compétition officielle, il  avait alors reçu le prix de la contribution artistique.

C’est en 1988 que les Liaisons dangereuses consacre son succès international. Il alterne depuis les grands films de genre (Héros Malgré lui, les Arnaqueurs) et les sujets plus intimistes ou engagés (The Snapper, High Fidelity, Dirty Pretty Things).                                                      

Critique du dernier film de Stephen Frears, The Queen, (notamment présenté au dernier Festival du Film Britannique de Dinard) pour lequel il a obtenu de nombreuses récompenses, Helen Mirren venant notamment d’obtenir le prix de la meilleure actrice aux Oscars 2007.

Dans The Queen, Stephan Frears nous dresse le portrait d’Elisabeth II alors que l’image du  pouvoir monarchique est ébranlé, après le séisme médiatique et émotionnel (surtout irrationnel) provoqué par la mort de Diana, le 31 août 1997. Tony Blair qui vient d’être élu perçoit la vague d’émotion et de chagrin qui submerge le pays tandis que la Reine, enferrée dans ses traditions et son orgueil reste à Balmoral, sa résidence d’été, silencieuse, distante, indifférente, refusant obstinément de mettre le drapeau en berne pour celle qui « n’appartient plus à la famille royale ». Aveugle, aveuglée par sa fierté. Tony Blair va œuvrer pour la rapprocher de ses sujets éplorés et plongés dans l’incompréhension face à son attitude aussi imperturbable que les gardes de Buckingham Palace. Helen  Mirren interprète brillamment la reine avec un mélange de froideur, de dignité, de sarcasmes jubilatoires pour le spectateur. Mais c’est aussi le portrait d’une femme qu’a voulu dresser Stephen Frears, une femme qui certes est reine d’Angleterre, une femme enfermée dans son royal rôle pleurant à la mort d’un cerf, symbole d’une liberté qu’elle ne semble plus avoir,  et qui reste de marbre à la mort de cette belle-fille qu’elle n’a semble-t-il jamais aimée. Le principal intérêt réside dans la drôlerie du contraste entre le quotidien de Tony Blair au 10 Downing street et celui de la reine à Balmoral, entre l’assurance de la reine et la maladresse de son premier ministre, contraste et drôlerie atteignant leurs paroxysmes lors de leurs épiques conversations téléphoniques. Leurs existences sont constamment mises en parallèle. L’un et l’autre regardent les informations à la télévision, informations par lesquelles ils apprennent l’accroissement irraisonné de l’émoi populaire  provoqué par la mort de Diana. La famille royale va à la chasse. Tony Blair mange ses plateaux repas. Et le prince Phillip résume la situation : « Même morte, Diana nous aura emmerdés ». Stephen Frears a eu l’intelligence de ne pas tomber dans la caricature et le rapport de force va s’inverser. Malgré les railleries de sa femme Cherie, Tony Blair éprouve une admiration presque filiale pour cette reine fière et imperturbable.  Elisabeth II va prendre conscience de sa maladresse, elle va revenir à Londres pour parler aux britanniques, le plus maladroit des deux n’étant finalement pas celui qu’on croyait. Le montage mêle astucieusement une dizaine de minutes d’images d’archives et images de fiction crédibilisant cette histoire dont nous n’avons finalement pas envie de savoir si elle est conforme à la réalité mais que nous suivons du début à la fin avec beaucoup d’intérêt tant les personnages en sont vraisemblables et d’une humaine ambivalence. Un film que la caricature, l’excès auraient desservi mais que sa mesure rend d’autant plus caustique qu’elle est  plausible notamment grâce à un scénario ciselé et grâce au judicieux choix de ses deux interprètes principaux. Peut-être pouvons-nous juste regretter que Stephen Frears ait été trop révérencieux envers la monarchie, la reine, sarcastique mais humaine, ressortant finalement grandie de ce portrait.

Filmographie de Stephen Frears :

 Bloody United (Prochainement)

The Queen (2006)

Madame Henderson présente (2006)

Le Court des grands (2005)

Dirty pretty things, loin de chez eux (2003)

The Deal (TV) (2003)

Point limite (TV) (2001) 

Liam (2001) 

High fidelity (2000) 

The Hi-Lo Country (1999) 

The Van (1996)

Mary Reilly (1996)

The Snapper (1993)

Héros malgré lui (1993)

Les Arnaqueurs (1991)

Les Liaisons dangereuses (1989)

Sammy et Rosie s'envoient en l'air (1988)

Prick up Your Ears (1987)

My Beautiful Laundrette (1986)

The Hit (1984)

Walter and June (1983) 

Bloody Kids (1979)

Gumshoe (1971)

The Burning (1967)

Catégories : JURYS Lien permanent 2 commentaires Pin it! Imprimer

Commentaires

  • Waouh ! je ne me doutais pas que j'en avais vu autant des Stephen.
    Un grand dans la "Cour des Grands".

  • Ce n'est pas moi qui te dirai le contraire. J'ai revu le sublime "Liaisons dangereuses" pour la énième fois hier soir! Un chef d'oeuvre.

Les commentaires sont fermés.